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Ornicar
28/2/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
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Je crains que ce texte souffre d'un malentendu et moi, de commettre un fâcheux contresens. Que raconte ce poème ? Je n'en sais vraiment rien. Pour moi, les mots "train", "convoi", "néant" précédant l'irruption de la mort dans la dernière strophe évoquent aussitôt le génocide juif et les camps d'extermination. Je n'y peux rien. C'est comme ça.
Aussi, je regrette l'absence d'exergue ou de préambule, qui sans me révéler la destination finale, m'aurait au moins aiguillé, mis sur la voie. Mais si c'est bien "cela" qui m'est conté, j'en doute, je trouve alors que les mots et les images utilisées dans vos strophes 1, 2 et 3 sont faibles et ne rendent pas compte de l'horreur absolue de ces convois de la mort. J'y vois même des facilités d'écriture sans rapport avec la poésie dans ces énumérations-juxtapositions : côte à côte, face à face... pied à pied, coude à coude... etc... Je garde par contre la quatrième strophe, plus travaillée et assurément poétique, mais cela ne suffit pas à sauver l'ensemble à mes yeux. Ce n'est là qu'un avis très personnel, parmi d'autres que j'espère plus favorables. Si ce texte est publié, puisse son auteur m'éclairer sur les intentions qui ont présidé à sa rédaction. Désolé. La rencontre ne s'est pas faite. Ici, je reste indubitablement de l'espèce ruminante, de la race "ferroviaire", celle qui regarde passer les trains... |
Anonyme
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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À première lecture, la fin de votre poème m'a fait penser à « Petites boîtes », une chanson de Graeme Allwright que j'adore :
https://youtu.be/pN7zwDKvNHE À relecture, je remarque que l'association, pour moi, se faisait en fait dès côte à côte, face à face, dos à dos, bien rangés. sans que j'en eusse pleine conscience. Ce lien dans ma tête fait que je trouve à votre poème beaucoup de charme, et que le moment qui me casse l'ambiance est celui-là : Le convoi (…), les roches du néant. parce qu'il « fait » sérieux de chez sérieux ; je perds le précieux sens du dérisoire qui me permettait de voyager bénaise dans votre train en regardant défiler le paysage. Une mention pour les quatre premiers vers rythmés, expressifs ! D'emblée j'y étais. |
papipoete
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour Luz
Il s'en va tranquille, le train dans la montagne... Si tranquille avec ses voyageurs d'un jour, endormis pour toujours, au milieu d'autres éveillés qui reviennent de l'Enfer, ou autre terrain de guerre ou catastrophe... Bientôt, ce convoi atteindra la fin du voyage, terminus sous une rangée d'ifs où règne la paix pour toujours. NB qui pourrait croire du dehors, que ce train " boogie-woogie " transporte des passagers qui ne voient plus les montagnes, ni couler ce ru ? Oh, ça rit ça discute dans les wagons, mais c'est la " vie " qui accompagne ces corps sans vie... Que n'a-t-on pas vu rire ou discuter, à l'écart, des croque-mort faisant une pause non loin de cercueils ? Ils font leur métier, et ce n'est point manquer de respect, que faire une pause gaie, à l'écart de la tristesse des affligés... Un récit tout en retenue, pour évoquer un si funeste convoi ! |
Miguel
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Des images très réalistes, (et en même temps poétiques), de sorte qu'on n'imagine pas que la strophe finale présentera l'ensemble comme une métaphore de la vie. Les gens sont déjà "bien rangés", comme les boîtes "alignées" : préfiguration de ce qui nous attend.
Mais heureusement les boîtes ne sont pas toutes semblables, il y a de la variété dans les cercueils : le cercueil lyonnais (mon préféré) le cercueil parisien, le cercueil trapèze, le cercueil "tombeaux" (quelle idée d'appeler un cercueil "tombeaux": c'est comme si on appelait une voiture "garages"). Mais enfin "sous l'alignement des ifs", en effet, on ne voit pas de différence. Cet alignement,d'ailleurs, reprend en finale l'idée récurrente du poème. PS : J'ai vu que socque évoquait la chanson "Petites boîtes" (toutes pareilles) ; effectivement le texte m'a rappelé cette chanson que nous écoutions beaucoup mes amis et moi dans notre jeunesse. |
Dugenou
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz,
À la lecture de ce poème, il me vient le sentiment d'un 'quelque chose' d'inéluctable, comme un voyage de la vie, et de ses nuances vécues par chacun, vers la mort, cette dernière étant représentée comme une fatalité, non comme un processus naturel ou un point final nécessaire. Mon passage préféré : "Le convoi aspire les rails, creuse un tunnel à travers le vent. L’oscillation du temps accélère sa course, berce d’illusions les vies insouciantes tendues vers les roches du néant." Merci de cette lecture. |
Eskisse
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz,
Un train, lancé sur un rythme de blues, belle métaphore de la vie, pour évoquer la "place" de l'homme dans le monde et l'insignifiance de nos vies dérisoires. La dernière strophe marque bien et de manière abrupte le rappel à notre condition de mortel avec l'image des boîtes et celle des ifs. |
Cyrill
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz,
Lisant ce poème j’ai en tête des images de trains surpeuplés en Inde dont on se demande comment ils iront au terme du voyage. Ici, c’est plié. J’ai aimé lire ce fourmillement de vie et l’insouciance des voyageurs face au risque qui se fait jour. La montée en tension est abrupte comme la montagne. Destination ou destinée, c’est du pareil au même : un alignement. Merci pour le partage. |
Ramana
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Ah ! La montagne à Saint-Jean de Luz... Excusez, je délire de temps en temps pour marquer que la vie n'est pas si sérieuse ! Bon, si elle existe, la vie, c'est qu'elle doit bien servir à quelque chose, non ? Enfin, j'espère, sinon à quoi bon crier, rire, se disputer, ou même se taire ? La suite est histoire de croyance, du moins tant que personne n'est revenu pour nous dire le vrai, et encore, sous constat d'huissier dument rédigé avec citations de témoins.
Mais le néant qui vous paraît être la fin du voyage existe t'il vraiment... et franchement, remarquez qu'un néant, par définition, ça n'existe pas, alors où donc allons nous trimballer nos histoires vécues ? Corps ou cendres, là n'est pas la question... |
plumette
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz
Le train comme métaphore du chemin de la vie, qui démarre un peu comme une danse plutôt insouciante et rythmée, même si le blues est là dès le début. (au fait, je suis allée voir ce qu'était un bogie!) et puis la montagne qui m'évoque l'ascension vers... une fin avec le passage inévitable dans le tunnel. Et tous ces gens, à quoi passent-ils leur existence? se rencontrent-ils? sont-ils conscients de leurs bonheurs, petits ou grands? J'ai bien aimé ce voyage en compagnie de votre plume. ma petite réserve est pour la toute dernière strophe trop explicite. |
senglar
10/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz,
Un tran-tran de vie pour une train-train de mort, car je n'ai pas vu là de vies, ni de morts, exceptionnelles. Quid du mythe du héros ? L'homme fait ce qu'il peut (la femme aussi d'ailleurs) il se satisfait de petites victoires sur l'uniformité, entraîné malgré lui dans un cheminement qui le domine, pré-rangé déjà telles les rangées de cercueils qui l'attendent, là-bas, sous les ifs. Dans ce parcours bien plat il aura préféré les tunnels à l'escalade des montagnes. Pour le moins, conscient de ses limites, il ne se sera pas laissé prendre au mythe de Sisyphe. ''C'est un petit bonheur Que j'avais ramassé Il était tout en pleurs Sur le bord d'un fossé …'' Félix Leclerc Vive le Québec libre ! |
Edgard
10/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Luz,
Il est simple et émouvant ce court récit de voyage, métaphore de la vie. Pas très optimiste. Peinture naïve au début, teintée de blues. Peinture de gens ordinaires, s'accrochant à de petits bonheurs. On les observe. Qui sont-ils? Où vont-ils? Moi, c'est aux ancien trains que le texte me fait penser (Le petit train qui traverse le désert d'Atacama de Bolivie au Chili). La dernière strophe arrive, semblant de rien. Pour nous rappeler notre condition humaine. C'est subtilement amené. Tout doucement, au rythme des oscillations du temps. Très belle dernière partie. L'image des Ifs nous transporte chez les Celtes. Je trouve ce choix très élaboré.C'est un "hors champ" qui donne de la profondeur au poème.Il suffit parfois d'un mot bien choisi pour emporter le lecteur. L'if était, comme d'autres arbres dans de nombreuses mythologies, un lien entre le vivant et le mort. "Cyprès", on serait allé chez les Grecs, "Banian", dans les croyances Vaudou... Beau poème dont l'écriture me semble en juste harmonie avec le thème. |
Pouet
11/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Slt,
c'est un peu le "voyage de l'existence" me semble-t-il qui se matérialise ici dans ce train, de vie, donc. Un peu comme la "jeunesse" et la danse ou la frénésie ou l'espoir ou que sais-je au début, une certaine recherche de "quelque chose" au milieu, le Temps qui s'accélère avec l'âge, puis quelques capsules de bière posées sur le catafalque. J'ai donc vu ce texte comme une métaphore filée qui fait tchou tchou et c'est ma foi pas mal fait du tout , peut-être parfois un peu trop "explicatif " à mon goût, mon seul bémol. |
Donaldo75
13/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Luz,
J’ai beaucoup aimé ce poème ; je trouve que c’est un libre réussi dont la poésie est indéniable. Dès les premiers vers avec ce train boogie- woogie les images se sont ancrées dans ma lecture. Et le vers suivant a continué dans le champ lexical propre à la musique. Et le découpage ! Il donne ce que j’aime tant dans le libre, de la respiration, du rythme, une manière de sculpter les vers et de leur conférer du relief. Et en même temps, dans ce poème, l’histoire se développe sous les yeux du lecteur non seulement par les mots mais également par les images. Le poème devient cinématographique, à la mode du cinéma muet, pas celui des Frères Lumière mais de Méliès. Réussi, disais-je. Bravo ! Merci ! |
gino
13/3/2023
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
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Bonsoir Luz
Très vite vient l'énorme ambiuité entre votre train et les trais de la mort d'une époque pas très lointaine. Train, convoi, rails corps rigides, cendres, lambeaux.... tout un vocabulaire qui donne le frisson. et je ne suis pas arrivé à me défaire de cette image... les squelettes qui s'entrechoquent au boogie woogie du train... désolé mais c'est tellement mauvais! a part une image que je vous empreunterai bien si j'écrivais "creuse un tunnel à travers le vent" le reste est lassez loi. manque d'inspiration sabs doute et de travail aussi.. |
Myo
21/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Bonjour Luz,
Le train de la vie avec ses va-et-vient, ses rires, ses silences... un train qui nous conduit jusqu'au terminus. Une métaphore qui n'a rien de nouveau mais il y a quelques belles trouvailles dans ce texte. J'aime beaucoup le 3e paragraphe, notamment les "quelques lambeaux de bonheurs arrachés" . Cela montre bien toute la difficulté pour l'atteindre ce bonheur et toute sa fragilité. Joli aussi " creuse un tunnel à travers le vent" Une lecture agréable... merci du partage. Myo |