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Poésie libre
Luz : Les serres lentes du froid
 Publié le 30/10/20  -  13 commentaires  -  611 caractères  -  249 lectures    Autres textes du même auteur

Dans la forêt, au cœur de l’hiver.


Les serres lentes du froid



Les franges du soleil se disloquent au soir ;
les serres lentes du froid
agrippent le cœur de la forêt.

Les vies minuscules se recroquevillent
aux creux des chemins d’écorce,
s’enfouissent sous l’amoncellement des feuilles mortes,
s’enterrent entre les racines.

Les lames de la nuit
vont entailler les manteaux dérisoires,
tuer au plus tendre,
au plus près.

Nul souffle de vent ;
la lutte s’engage dans le pur silence
pour tenir jusqu’au prochain midi.


 
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   Mokhtar   
14/10/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
BRRR...
Que du beau, que du bon dans ce texte glacial.

Hommage ? Respect ? Pour ce froid qui nous quitte ?
Qui nous obligeait à lutter mais nous rendait plus fort. Et qui nous faisait tant apprécier le printemps quand il se retirait.

Que les serres et les lames demeurent, dans leur cruauté nécessaire.

Superbe, ce poème. Merci

Mokhtar, en EL

   Pouet   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Slt,

moi qui évoquais Pierre Michon en forum, voilà que m'apparaissent ici une déclinaison des "vies minuscules"...

Excellent titre, magnifiques trois premiers vers et ce coeur de forêt polysémique tout palpitant de gel, superbe troisième strophe et ses manteaux dérisoires.

Pour ergoter, seuls (peut-être) les vers 6 et 12 me semblent un brin "en-dessous", mais quelle puissante évocation que voilà!

Bravo.

   hersen   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Se faire petit pour résister, c'est vrai pour le froid et pour beaucoup d'autres choses. Etrécir la vulnérabilité.
Ton poème est très porteur de cette froidure qui ne manquera sans doute pas de venir, à des degrés divers, d'hivers différents.

Un poème que je trouve très vrai, très naturaliste.

merci luz de cette lecture !

   Anonyme   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Luz,

Le froid sous les traits d'un ennemi / adversaire cruel... ( " serres", " lutte" )
" Les vies" qui se rétractent dans un bruissement de feuilles suggéré par les allitérations en " s" de la deuxième strophe...

La morsure du froid de la nuit se fait presque criminelle avec la métaphore des "manteaux" entaillés...

Merci du partage

   papipoete   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Luz
ça serre, ça pince, ça griffe jusqu'au petit, si petite bestiole qu'elle enfile son manteau de feuilles, sous le couvert de la forêt..." écoutez-les, comme ils grelottent ! " au prochain midi, se rassembleront au soleil les survivants jusqu'à ce que tous se réfugient aux abris !
NB l'auteur est sur tous les fronts ; entre poésie et concours, entre vers libres et nouvelles ! Donnez-lui un crayon, une feuille et c'est parti !
Là, il songe aux bestioles des " chemins d'écorce " ; demain, il peut versifier sur le diplodocus ! Et de quelle manière !
On en viendrait presque à plaindre scolopendres et araignées, dont l'utilité est certaine !
Que les scolytes aient froid, grand bien leur fasse, au pied des épicéas agonisants !
la 3e strophe donne le réflexe de resserrer notre boutonnière...

   Atom   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Winter is coming : )
Très belle évocation de l'hiver au cœur de la foret. J'aime l'aspect lugubre apporté à ces vers où l'on ressent très bien le froid, le silence, la nuit.
Le titre est bien trouvé aussi. J'apprécie en effet l'association des serres et du froid comme si la foret était en fait une proie.
Un tableau réussi.

   Anonyme   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Telles des serres, le froid resserre peu à peu l’étau de ses bras inhumains au cœur de la forêt ; traquant la moindre petite bestiole qui se terre, transie sous les amas de feuilles, pour survivre jusqu’aux beaux jours.
Dans ce très beau poème, la première strophe, superbe, a ma préférence :

« Les franges du soleil se disloquent au soir ;
les serres lentes du froid
agrippent le cœur de la forêt. »

BRAVO ! au poète pour cette belle évocation.

   apierre   
30/10/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz ,

Magnifique plongée poétique dans ce monde caché de la forêt au coeur de l' hiver.J' ai beaucoup aimé ce regard sur ces vies minuscules dont on partage la rude existence.Mes préférences pour la première et la troisième strophe.Merci pour la lecture !

   Myo   
1/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Chaque mot est choisi avec soin et posé à la juste place.
C'est une grande qualité de vos écrits ... rien n'est laissé au hasard.

Cela crée une grande cohérence du propos, une intensité, un concentré de ressenti.

Vous avez l'art de me réconcilier avec la poésie libre car ici, tout est clair, tout est pur, tout est sens.

Un grand bravo.

   Ombhre   
2/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Luz,

Un magnifique poème, une aquarelle délicate, parsemée de superbes images (les serres lentes du froid, aux creux des chemins d'écorce...) qui se lit et se relit comme on regarde un tableau animé.
Les allitérations de la seconde strophe sont géniales, renforcent les images, donne de la matière et de la densité. Bravo !

Merci pour le partage.
Ombhre

   Provencao   
3/11/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quel sublime écrit!

Ces serres lentes du froid qui deviennent paysage sépulcral inspirant le cœur de la forêt.

Beau recueil où s'altèrent les lames de la nuit qui frémissent du noir de l'écriture, offrant un monde émietté qui reflète ces vies minuscules aux creux des chemins, presque sans appui;

Un hiver inouï, un hiver de l'incertitude qui devient en vos vers une force esthétique, que j'ai fortement apprécié.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Robot   
3/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une série de vers libres qui recèlent des images éloquentes. On ressent bien cette morsure du froid. mon préféré, le second quatrain.

   Lariviere   
6/11/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Luz,

Un texte fort sur l'écriture, qui transcende cette vision naturaliste.

Il ya une grande force d'évocation dans ces quelques strophes.

Un parallèle à faire entre les petites bêtes et les grandes ?... ;)

Merci pour ce microcosmos poétique !


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