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Ornicar
22/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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La poésie nous a quitté et ne chante plus à mesure que le monde devient laid et désenchanté. Ici, je vois un libre comme je les aime, qui a des images, du rythme et de la tenue.
Les images d'abord. L'entame du poème avec son deuxième vers, magnifique ("leurs cordes se sont usées aux frettes des guitares") accroche l'intérêt du lecteur et m'a particulièrement plu. Je suis par contre un peu déçu par la deuxième strophe qui me semble obscure et ne pas tenir ses promesses. En cause, le dernier vers ("il s'est tari sur le billot des sens"). J'ai du mal à établir un lien entre ces deux mots importants, "tari" et "billot" qui me paraissent fort éloignés l’un de l’autre. Le malaise se dissipe aux deux strophes suivantes où je retrouve des images simples, parlantes mais qui décrivent poétiquement le dépérissement de cette nature : "l'herbe a quitté la danse", "le pré joyeux n'est plus qu'une sagne de joncs". La musique des mots s'étant envolée, et avec elle la poésie, la fête est finie. Plus personne ne danse, pas même l'herbe. Le rythme ensuite. Déjà, j'apprécie la découpe du texte, son aspect graphique et visuel : quatres strophes organisées en 5,4,3 et 2 vers évoquant par cet effet d'entonnoir, un champ des possibles de plus en plus étroit, un horizon humain et poétique qui se retécit et se ferme. Et puis, j'ai voulu creuser davantage le terrain. Ce "libre" au fond, qui s'affiche comme tel, cache bien son jeu ! S'il a le rythme dans la peau, c'est qu'il peut compter en son sein, pas mal de mètres qui ont depuis longtemps fait leurs preuves : je relève ainsi 3 alexandrins tout à fait orthodoxes, dont les deux derniers vers de ce poème, 4 octosyllabes, 3 hexasyllabes et... quelques curiosités dont le deuxième vers qui m'a tant plu et qui compte treize pieds. Pas mal sur un total de 14 vers ! Tiens... quatorze, comme un sonnet, donc ? Vous m'en direz tant, petit cachotier ! |
Eki
22/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Un vent de désertion frôle chaque strophe...
Voyage de la poésie au travers des ombres. Avec cette strophe, je vois l'image, le mouvement, le lieu d'effeuillement où tout s'envole. ce qu’il reste de poésie s’égare vers d’autres sentes vers d’autres nulle part Dans la deuxième strophe, j'aurais peut-être supprimé ce "il" après arc-en-ciel, il casse le rythme. J'aurais aussi remplacé billot par bûcher. Cette association de mots aurait été plus en accord. Je ne donne là que mon avis. C'est la strophe que je préfère : bucolique et légère. Le dénuement est bien ressenti, un feu de l'écriture éteint... les bruyères ont perdu leur odeur de bourdons leur feu de corail frissonnant l’herbe a quitté la danse Le poème reflète bien le titre de cet écrit...Poésie perdue et ce poème a du charme mais il me manque quelque chose pour être totalement conquise. Sûrement une autre fois... |
Lebarde
23/8/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Joli poème,
Je suis sous le charme bucolique de ces mots simples et chantants plein de poésie delicate et de ces propos élégants et rafraîchissants et des originales métaphores et images raffinées. Le distique final est superbe. Je ne saurais expliquer davantage mais j’aime bien et voilà bien l’essentiel. Merci du partage. En EL Lebarde |
papipoete
6/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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bonjour Luz
On ne chante plus de ritournelles, qu'accompagnaient de joyeuses guitares ; on chante dans le micro, aux sons de rifs électriques ; les ondes ne coulent que de hits, matraqués à la radio. Même la nature ne sait guère comment s'y retrouver, c'est la déconfiture... NB un texte à travers lequel transpirent les souvenirs " d'avant " - ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau-vive... Les prés, sans engrais offraient rosés des prés, que l'on pouvait manger à s'en faire péter la panse, sans risque de gastro ! La nature reste anonyme aujourd'hui, sans éclat ni odeurs enivrantes ; cela a bien changé. Je vois bien de la mélancolie dans cette poésie ; un peu comme si rien n'était plus, ni couleur, ni odeur, ni bruits enchanteurs. Sans la voir réellement, je devine par moments ( certes le soleil grille trop ) Manon des Sources courir par la campagne, que Guy Béart accompagne à la guitare sèche... L'avant-dernière strophe est harmonieuse, mais " par chez moi ", les bruyères sentent toujours ce fameux miel. |
Pouet
7/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Slt,
Poésie perdue.... Pas pour toul'monde... rien que pour : "ce qu'il reste de poésie s'égare vers d'autres sentes vers d'autres nulle part" Je suis acquis à la cause de ce poème. Je comprends le désenchantement, la disparition ou plutôt la mutation de nos ressentis d'enfants. Mais avons-nous réellement cessé de fouler nos "collines à soleil" (expression que je goûte avec plaisir) "Les bruyères ont perdu leur odeur de bourdons" et "l’herbe a quitté la danse" me plaisent aussi tout particulièrement. Bref tout ce poème d'une grande délicatesse stylistique qui fait plus dans la réminiscence que dans le c'était mieux avant er qui nous plonge avec talent dans le monde onirique de l'enfance qui est, nous le savons bien, toujours présent en nous, en nos cœurs, en nos esprits. Après on peut aussi lire le texte comme, l'évocation d'un tarissement de l'inspiration ou tout simplement cimme la mort annoncée de la poesie face à l'érosion du monde, du temps, mais je préfère ma première idée de la poésie de l'enfance. Un poème très fin |
Eskisse
6/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour Luz,
Un poème à lire à contre-jour: tout ce qui fait défaut aujourd'hui est pourtant présent dans la mémoire et par la seule déploration : la poésie, les collines à soleil, les bruyères. Un poème qui dit le changement d'époque et le passage du temps avec des mots simples et forts . Et il me rappelle un peu ( peut-être dans l'emploi des temps verbaux) Après 3 ans de Verlaine "inversé" puisque lui retrouve tout. Merci du partage |