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Poésie libre
Luz : Un matin à la campagne
 Publié le 23/01/23  -  17 commentaires  -  835 caractères  -  311 lectures    Autres textes du même auteur


Un matin à la campagne



L’aurore s’élève,
la pêche mûre du soleil
allume la rosée des glaïeuls.
Dans les bols à fleurs, le lait fume autour de sa peau crémeuse.

L’étable absorbe le miel de la lumière,
la poussière chaude du foin
flotte entre les râteliers et les cornes des vaches.

Le bleu ronge les ombres et les brumes,
ondoie, ivre d’ivraie,
s’étire sur la rivière indolente des froments.

Le sang aigre noir de la terre
suinte au creux des chemins de bruyères.
Les libellules rouges regagnent les herbes encore engourdies de nuit.

Les feuilles des sureaux
scintillent au-dessus du lavoir,
la nature s’épand dans le vert limpide.
À fleur de courant, les araignées d’eau comptent le temps qui passe.


 
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   Eskisse   
10/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce tableau bucolique est vraiment un voyage en soi.
Les images, savoureuses, font mouche, lesquelles mêlent la terre au ciel comme par exemple :
"la pêche mûre du soleil
allume la rosée des glaïeuls." ou
" le miel de la lumière"
Le poème est empli de sensations et l'on se lève aux côtés d'une nature vivifiante.
J'aime encore " la rivière indolente" , "les herbes encore engourdies de nuit" ou ces" araignées d'eau qui comptent le temps qui passe"

C'est à la fois vivant et doux, chaleureux et envoûtant.
Bravo.

   papipoete   
14/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
libre
ici, point de beaux alexandrins pour décrire la nature, mais des vers en liberté qui sentent bon la campagne !
On voit, on entend et on pourrait sentir aussi, tant vivantes sont ces images.
NB qu'il fait bon se promener en votre compagnie, loin des vapeurs d'essence, des panneaux publicitaires des villes.
La première strophe, avec cette " pêche mûre du soleil " est fort belle mise en éclairage de votre tableau bucolique !
papipoète

   Ornicar   
14/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Voici un texte essentiellement descriptif qui ne s'embarasse ni de rimes, ni de métrique, mais dans lequel j'entre facilement et me sens un peu comme chez moi. Aussi, je ne serai pas véritablement objectif quant à mon appréciation. Qu'il me soit beaucoup pardonné.

Amis oniriens, fêtards et autres lèves-tard connaissez-vous le bonheur de se lever tôt pour contempler les premiers rayons du soleil et marcher dans l'air frais et humide du petit matin ? C'est pour moi le même émerveillement inépuisable, la même sensation d'une renaissance où tout semble à nouveau possible avant que les contingences matérielles ne reprennent leur emprise au fur et à mesure que le soleil monte dans le ciel, conférant aux jours un aspect beaucoup plus ordinaire.

C'est en photographe ou en peintre, en véritable coloriste, qu'opère l'auteur ou l'autrice de ces vers. D'abord le rouge du disque solaire avec cette belle image de la "pêche mûre", l'or ou le "miel" de la lumière rasante ensuite, sculptant et donnant un relief extraordinaire aux choses les plus insignifiantes, rendant infiniment vivante la moindre nature morte, comme celle de ce lait fumant "dans les bols à fleurs". Viennent alors, contrastant avec ce qui précède, le bleu, couleur froide des longues ombres, le noir de la terre et ce "vert limpide" des feuillages.
L'ensemble compose une belle évocation qui rend palpables au travers de mots simples et au-delà de l'aspect strictement visuel, des sensations physiques plus éloignées comme la fraîcheur de l'air ambiant ou l'odeur forte d'humus imprégnant ce tableau champêtre. Une réussite.
Juste une remarque : à la seconde strophe, j'aurais plutôt écrit "bêtes" au lieu de "vaches".

   Miguel   
15/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce matin est à lire le soir, tant il est apaisant. Enfin de la beauté, de la douceur, une vision positive du monde. De nombreuses et belles images avec des mots simples. Des sonorités musicales, des rythmes fluides : On a tout simplement envie d'aller vivre dans ce tableau.

Miguel, en EL

   Anonyme   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Alors, un poème bien écrit, pour sûr. Visuel, voire intensément coloré, non dénué d'images (la pêche mûre du soleil, hein, quand même)… Pourquoi-t-il que je fais ma bégueule ?

Premier point : un poil trop d'insistance sur les sonorités, insistance que je perçois comme un désir d'en installer, du maniérisme. « Ivre d'ivraie », vraiment ? « Les ombres et les brumes » ? De tels moments empêchent mon immersion dans le propos, me laissent les fesses sur le canapé en train de me dire « l'autrice (ou l'auteur, pardonnez-moi, je ne suis pas sûre) a pour priorité de me faire admirer son habileté, non de partager avec moi un fragment de son monde intérieur » ; et peut-être est-ce très injuste de ma part ! Je préjuge de vos intentions, et le simple fait que je pense ainsi au lieu d'être « dans » le poème m'indique qu'en ce qui me concerne le voyage, le dépaysement, n'a pas eu lieu.

Deuxième point : votre poème, j'ai l'impression, ne dit pas autre chose que ce qu'il dit. De mon point de vue il lui manque une échappée.

Mais, c'est clair pour moi, une expression maîtrisée. Comme il m'est impossible désormais de dire que votre poème me laisse indifférente, je recours au « n'aime pas » qui, au sens propre, ne signifie pas que je déteste, simplement que je ne réagis pas de manière positive.

   Marite   
23/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Réveil enchanteur avec ce poème qui nous transporte "Un matin à la campagne" ! C'est à partir de la seconde strophe que je me suis laissée embarquer, les images évoquées sont limpides et apaisantes. Le réalisme aussi s'y invite, porté par des mots si justes et si simples qu'il serait possible de traduire l'ensemble en un tableau champêtre dans lequel la tentation de s'immerger est très forte.

   pieralun   
23/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Beaucoup de sensations montent à cette lecture: visuelles, olfactives, et même si ce n’est pas évoqué, on a l’impression d’humer les odeurs d’un lever de soleil sur la campagne.
J’ajouterai sur les campagnes des années 60, celles des arbres fruitiers, des vaches bien grasses qui fournissent le lait frais et chaud en abondance, des abeilles pas encore décimées, la rivière pas encore à sec, des bons insectes qui ne connaissent pas encore le frelon asiatique, du temps qui passe, qui coule bien heureusement.
Prions pour que ça ne soit pas une fiction du passé racontée à l,avenir de nos enfants.

   Catelena   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
L'écriture est aboutie, certes, mais je vois ce poème davantage comme un tableau de belles images et de bons sentiments énumérés les uns à la suite des autres, auquel il manquerait l'échappée belle pour m'envoler.

En quelque sorte, une liste appliquée à faire des bons mots enguirlandés d'un savoir-faire certain, mais à laquelle il manque le liant, cette touche magique qui vous emballe et vous emporte.

Le joli tableau bucolique ainsi dessiné ne suffit pas pour m'élever en apesanteur.

Merci du partage, Luz.



Elena

   Zeste   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Exercice de perception sensorielle où la conscience d’un environnement tout de signaux lève le voile d’une réalité propre au poète. Avec cette capacité de transfert d’un mode de perception et de pensées par la seule transcription écrite fait donc de cet exercice un modèle de substitution sensorielle des plus réussi !

   Cyrill   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Luz,

Je ne sais pas pourquoi, ce poème m’a fait sourire. Enfin si, je sais. Lorsque j’ai lu « les ombres et les brumes » puis peu après « ivre d’ivraie », je me suis dit qu’il y avait une série d’allitérations de trop. La première coule très bien, évoquant des sons de ruminants, d’insectes ou pourquoi pas de tracteur, la deuxième passe au forceps. Comme une gêne à ma lecture. J’ai aussi autrement souri aussi et surtout à ce tableau champêtre lumineux.
Il est peint avec un luxe de couleurs tandis que les odeurs sont suggérées avec « la pêche mure », « le miel de la lumière », « la rivière indolente des froments ». Pour moi qui ai passé mes étés d’enfance à la ferme ( quoique dans une région plus froide que celle que j’imagine ici ), toutes ces évocations sont très parlantes et m’emplissent de nostalgie. Les « bols à fleurs » sont bien ceux de l’enfance d’ailleurs. Et si « les araignées d’eau comptent le temps qui passe », je me l’imagine plutôt arrêté sur cette image quasi hypnotique que l’on pourrait contempler longtemps sans rien faire d’autre.
Merci pour le partage

   gino   
23/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Bonjour Luz, votre poème est une sorte d'éllégie à la camapgne avec une succession d'image coloréeo ou colorés à la façon d'un peitre.
C'est une succession d'images sans forcément de lienn entre elles.. Certaines sont réussi et belles, d'autres moyennes, et d'autres trop conventionnelles ou trop sonne-faux.

"la pêche mûre du soleil"... non, ça ne passe pas.
"L’étable absorbe le miel de la lumière" ?????? c'est sûr§
"le bleu ondoie, ivre d'ivraie" je suis désolé mais cela me fait rire tellement c'est forcé

J'aime beaucoup le bol de lait qui fume, c'est une image qui porte loin
"la nature s’épand dans le vert limpide" trop cliché

Bref, trop de recheche esthétique .
. Le paysage ne bouge pas, les scènes sont immobile (sauf les araignées d'eau qui comptent le temps.. Cela ressemble à une nature morte.
Désolé cela ne correspo,d pas à ce que j'attends de la poésie.

   Robot   
23/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un moment de fraicheur matinale bien rendu dans une versification agréable et évocatrice. Une belle observation naturaliste et poétique qui me fait penser à l'entomologiste J.H. Fabvre.

   Lebarde   
23/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour Luz

Un poème bucolique dont les images ont le trait très marqué ( voyez je sais faire aussi des allitérations! ) et forcent les couleurs un peu criardes peut être trop.
Mais je sais bien que la poésie permet tous les excès et toutes les surexpositions pour attirer la lumière à elle.

Quelques unes m'ont bien plu:
"Dans les bols à fleurs, le lait fume autour de sa peau crémeuse." ou "L’étable absorbe le miel de la lumière,
la poussière chaude du foin.."

d'autres moins "Le sang aigre noir de la terre
suinte... "

Sur la forme ? Ceux qui me connaissent devineront qu'il me manque les rimes, la métrique et les majuscules et que je regrette le e non élidé. Remarque totalement inutile puisqu'on est en libre.

En résumé j'aime assez la poésie générale dégagée par ce texte original.

Merci

Lebarde qui s'efforce de commenter tout ce qu'il peut comprendre.

   Lotier   
23/1/2023
Une très belle poésie, une ode à la nature paysanne, dont les images m'ont touché. C'est une nature qui accompagne l'homme, ni dominatrice, ni esclave. Ce sont sans doute aussi des souvenirs qui s'expriment (« les bols à fleurs, le lait »). Je pressens le regard d'un peintre, en tout cas d'un fin observateur des campagnes, les couleurs sont à la fête.
« Le bleu ronge les ombres et les brumes,
ondoie, ivre d’ivraie,
s’étire sur la rivière indolente des froments. »
L'image est belle et très juste. Les ivraies (que les paysans maintenant nomment le plus souvent ray-grass) peuvent envahir les blés et leur maigres épis ondulent au-dessus du froment. Une des espèces d'ivraie peut faire tituber les vaches dans les prés et ses grains, s'ils étaient moulus avec la farine, pouvait enivrer les consommateurs de pain…
Ici la poésie frémit à l'image de cette lumière qui est ivre.
« Le sang aigre noir de la terre
suinte au creux des chemins de bruyères. »
Cette image est plus difficile à porter, les terres acides (bruyères) préservent très bien leur humus, peut-être moins en bordures de tourbières, ou en montagne.
En fait toutes les images sont fécondes et je regrette presque d'avoir eu à donner des éléments d'explication pour un poème qui vit de lui-même…

   Pouet   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

le poète de la contemplation bucolique fait toujours mouche (dans un verre de lait), c'est d'ailleurs, en ce contexte, ce vers que je trouve le plus beau, du moins celui qui me parle le plus dans sa tournure poétique:

"Dans les bols à fleurs, le lait fume autour de sa peau crémeuse."

J'aime aussi bien que "Le bleu ronge l'ombre" et que
"Le sang aigre noir de la terre
suinte au creux des chemins de bruyères."

Et d'ailleurs, le dernier vers n'est pas là pour gâcher l'ensemble.

J'ai vraiment bien apprécié cette petite aquarelle écrite au fil d'un lever du jour pâle par petites touches sensibles et non-dénuées de "justesse".

   Myndie   
24/1/2023
Bonjour Luz,

ce poème est un bonheur sensuel, de la poésie qui n'affiche pas des vers torturés mais une écriture puissante qui force l'imagination. Des images très suggestives qui font ressortir toute la beauté de ce matin baigné du « miel de la lumière ».
On sent la délectation du poète qui joue avec les images et nous entraîne dans le sillage de son émotion.
J'ai particulièrement aimé ce vers :
« Dans les bols à fleurs, le lait fume autour de sa peau crémeuse. »
et dans leur intégralité les deux dernières strophes, avec une prime en plus pour le dernier vers et sa magnifique puissance d'évocation.
Merci infiniment pour cette belle lecture.

Myndie

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27/1/2023
J'aime beaucoup ce poème très pictural.
Il faut vraiment avoir vécu à la campagne pour écrire un tel poème.
L'on devine ici, une terre généreuse où la vie suit sereinement son court au rythme des saisons.
En lisant la deuxième strophe, j'ai presque entendu le souffle des vaches dans leur étable.
Bravo.


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