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Jemabi
10/1/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'avais déjà lu ce poème en EL, et puis il a subitement disparu. Content de le revoir concourir de nouveau pour une publication. La statue qui rêve de devenir vivante et qui voit peu à peu son rêve devenir réalité, c'est un beau sujet, même s'il a déjà été traité, notamment dans la publicité, il me semble. Mais tout est ici si joliment dit que c'est avec un plaisir renouvelé que j'ai relu ce joli texte.
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hersen
19/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Pas un souffle
Une tellement belle trouvaille pour séparer les statues du musée du statut du narrateur. De l'immuabilité des pièces exposées et du délabrement intérieur du narrateur. Dans cette roche à laquelle le sculpteur donne vie, le narrateur passe, de glace, dans l'éternité de ces personnages, dans leur solidité sur leur socle. La placidité du marbre et la magnificence de l'art. Et puis l'auteur, par ce "pas un souffle", transfère et compare. Et lui se délite, s'émiette, toute force de lutter disparue. L'issue de secours est excellemment bien trouvée pour signifier cette fin, de visite autant que de capitulation. J'aime beaucoup ce libre, sa composition, le ton. Je me serais crue moi aussi dans un musée, cela m'en a d'ailleurs rappelé certaines visites. S'agit-il d'un musée précis ou bien est-il sorti d'une vision de l'auteur(e). |
Tirso
25/1/2024
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Ici les mots sont frais, qui veulent sortir de leur socle...
Pas un souffle ? Peut-être que si ...le bon ! |
EtienneNorvins
25/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Comme un autre commentateur plus haut, j'avais déposé un commentaire assez long et enthousiaste en EL - mais il a disparu, et je n'en ai pas gardé de copie...
Ce jeu sur les statues / statuts d'une société de plus en plus pétrifiée, vidée ("pas un souffle"), de laquelle il n'est peut être pas possible de s'échapper ("Qu’On m’indique une issue ! / Il doit bien exister / Une porte cachée...") me paraît très réussi - et tragiquement d'actualité. Bravo donc à nouveau - et à nouveau merci du partage... |
papipoete
25/1/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
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bonjour Marjolaine
" il y a... " sûrement du talent dans vos lignes, puisque dans ces colonnes, votre texte parait ! Les deux premières strophes, au musée d'une part, et sous un toit où l'on s'agite et sourit... poli que l'on se doit d'être. La suite me laisse songeur... NB l'on me dit, jadis que bien prosaïque était mon écriture, avec ces " il y a et autres tournures... " mais comme je lis toute publication, la vôtre ne fait pas exception et m'exprime. |
Marite
25/1/2024
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Poème très hermétique pour moi. Les différents commentaires ne m'ont pas éclairée et toujours impossible de ressentir une quelconque émotion à la relecture de ces vers. Mais, c'est peut-être ma sensibilité qui est dépassée et plus du tout adaptée à cette sorte d'expression contemporaine ...
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dowvid
25/1/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
n'aime pas
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Je reste sur ma faim.
La musicalité des phrases me joue des tours. Je ne suis pas un adepte des pieds précis. Comme Ferré, je pense : "Ce n'est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s'ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes..." Et il rajoute : "La poésie est une clameur Elle doit être entendue comme la musique..." Mais je ne la trouve pas vraiment dans ces vers. Je ne suis pas bon commentateur de poésie, c'est certain, je n'y connais rien des règles. Mais en musicalité, je m'y retrouve un peu mieux. Bref, j'apprécie peu ces vers à cause du manque de finesse dans leur rythmique. |
Provencao
26/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Bonjour M-arjolaine
"Il y a les maisons Fleuries de moulures aux fenêtres Avenantes façades Et des scènes au travail Beaux bureaux sourires de Vierge Pots de départs polis" Ce passage à mon sens illustre bien ce tourment de l’écriture qui ne se soutient plus que par la cadence, le tempo : elle ne s'étend que par une révision continuelle de son expression en revenant toujours à : "Il doit bien exister Une porte cachée Panneau clignotant vert Pour les cas d’incendie" Avec ce but, me semble t- Il de lancer et de relancer la chose à dire... Au plaisir de vous lire Cordialement |
Keanu
26/1/2024
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Bonjour M-arjolaine,
Ravi de découvrir un nouveau poème de votre plume ! Une fois encore, le Je brûlerait-il d'échapper au glacier qui le contraint ? Chercherait-il le feu du mouvement, l'impétuosité des rebelles, la marginalité des nomades ? Déchaînerait-il les éléments en formulant son vœu de libération ? Aurait-il détruit le socle sur lequel il était fixé, incendié le musée dans lequel il était exposé, dépassant ainsi sa condition de statue, son statut qui le statufie, pour accéder au statut de (première) personne, ses joues jusque-là congelées rougissant sous l'effet des flammes, se colorant enfin de vie, son souffle produisant enfin de la buée ? En tout cas, il s'éveille, s'anime, il devient Je, tandis que les autres statues continuent d'être muséifiées, muselées, muettes, d'ignorer leur condition, leur conditionnement, leur propre voix, figées dans la froideur des pierres, dans le sommeil des tombes, éternelles sédentaires, prisonnières des conventions, infiniment impersonnelles, délocutées, domestiquées et déterminées, à jamais immobiles, jamais libres. Mais le Je a-t-il jamais souhaité incendier le musée ? Même, est-il véritablement responsable du cataclysme ? Est-il le seul capable de briser son socle, de sentir les flammes, le seul conscient que le musée brûle et qu'il faut rapidement bouger, changer, agir, alors que ses semblables continuent, de toute éternité et comme si de rien n'était, d'appartenir au musée, d'être conservés dans le passé, de jouer le jeu du bonheur et des apparences, d'exposer leur passivité autosatisfaite sur la scène du théâtre social, de maintenir l'illusion dramatique, serviteurs volontaires, pyromanes aveugles de leur propre maison ? Mais le Je ne cherche pas à briser les autres socles ou à éteindre le feu ; peut-être est-il trop tard ; peut-être essaie-t-il simplement de sauver sa peau, d'abandonner le navire ou d'éteindre la lumière ; peut-être le rouge est-il celui de sa honte, peut-être aspire-t-il à balayer son chaos, peut-être avoue-t-il son manque d'endurance, sa vulnérabilité : c'est long et c'est dur, d'être une statue. Merci pour ce très beau poème anticonformiste. |
Eskisse
26/1/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour M-ARJOLAINE,
Le mot "socle" est le mot pivot du poème, mot qui lève le voile sur le narrateur, mot qui est aussi ici le lieu de tous les emprisonnements. La confusion de la voix humaine et de celle de l'idole, du statut du narrateur et de la statue, est permise par un glissement très habile, progressif, avec le "rouge " aux joues. La deuxième strophe m'a fait penser au Musée Rodin. Le poème laisse deviner au lecteur les raisons pour lesquelles on veut prendre la tangente... Refus de "rester de marbre" ( voir les injonctions qui suivent) Refus, comme l'ont dit d'autres commentateurs, de l'immobilisme. Désir de se sentir vivant. C'est une des forces du poème. Le mythe de Galatée est ainsi revisité et de belle façon. |