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Chansons et Slams
madawaza : Le blues du rouze
 Publié le 31/01/16  -  9 commentaires  -  1657 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur

Le blues d'un pov' blanc des champs.


Le blues du rouze



Un petit verre de rouze,
Dans les fouill’s pas de flouze
Les deux pieds dans la bouse
J’ai un vrai coup de blues.

Le patron m’a dit Jo
Dans l’ champ y a les patates
Qui doiv’nt être arrachées
Attelle-toi au tomb’reau
Espèce de traîn’savate
Arrête de rêver.

Moi j’ pensais à Caro
Je ne suis qu’un pov’ blanc
Pas l’ temps de m’évader.
Je l’ai laissée tout là-haut
Assise sur le banc
Peinant à accoucher.

J’ai un vrai coup de blues
Et dans ce coin malsain
J’aurais vraiment besoin
D’un petit verr’ de rouze

Les patates arrachées
Et le dos en compote
V’là l’ patron qui s’ ramène
Eh Jo, faut t’énerver
T’ réchauffe pas dans tes bottes
C’est pas l’ boulot qui gêne.

Moi j’ pensais à Caro
Elle était vraiment seule.
Peut-être qu’il était né ?
Dans ce gourbi pas chaud
Faudrait pas un linceul
Pour couvrir mon bébé.

J’ai un grand coup de blues
Je n’ sais plus quoi penser
J’ crois qu’ je vais m’envoyer
Une grand’ bouteille de rouze

Je n’ sais pas c’ qui m’a pris
La pelle s’est envolée
Sa tête a éclaté.
J’ai pris peur de ces cris,
De ces gens énervés,
Je m’ suis mis à pleurer.

Maint’nant, j’ pense à Caro
Qui n’ doit mêm’ pas comprendre
Pourquoi je n’ suis pas là.
Par ce matin si beau.
Ils vont bientôt me pendre
Et je n’ les verrai pas.

J’ai un grand coup de blues
J’ crois qu’ j’ai pas assez bu.
Pour ma dernière vue
J’ vais d’mander un grand rouze.


 
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   Anonyme   
2/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà ce que c'est de trop abuser de la "rouze", c'est un blues qui vous fout le bourdon, pas très réjouissant tout ça, quand dans la vie ça veut pas, ça veut vraiment pas, et tout part en vrille, j"ai été complètement embarqué, rien ne manque à ce récit, suspens et
émotion.

le commentaire initial est du 11 janvier 2016.
j'ai corrigé une faute "suspens au lieu de suspect"

   papipoete   
13/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
un poème qui convient bien au "slam", avec cette histoire de gens qu'on fait trimer au champ, sous les coups, sous les cris!
Ce pauvre blanc, qui ne peut même pas être près de sa femme en couche, cassera sa pelle sur la tête du tyran; si son enfant vit, il ne connaitra pas son père qu'on aura sûrement pendu!
Mon petit reproche va aux mots appocopés que j'aurais multiplié davantage (un p'tit verre de rouze) etc...

   Anonyme   
15/1/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour.
Je suis très sceptique face à cette lecture.
Dès la première strophe, votre titre prometteur se met en place.
Je me suis dit: " Ha..je vais peut-être m'amuser. Super ! "
Et puis non, vous nous racontez une galère ( normal, c'est un blues ) mais plus aucun signe d'humour.
Alors, ce rouze...je ne l'ai plus compris. Je n'ai plus vu sa légitimité dans votre texte.
Je n'ai pas compris non plus " Je ne suis qu'un pov'blanc "
Sans doute pour faire un rapport avec l'esclavage du pleuple noir , un esclavage qui avait un lien avec la couleur de peau. Ici, vous nous parlez d'esclavage mais quel est donc ce lien ?
Cela enlève toute crédibilité à votre texte.
Bon, j'arrête là. Sachez simplement que votre texte ne m'a pas laissée indifférente et que c'est un bon point.
Que j'espère vous lire sur le site car j'aimerais savoir ce que d'autres en ont pensé.

   Robot   
17/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime beaucoup ce texte d'apparence spontanée mais sur lequel on ressent un vrai travail de composition. Il m'a fait penser aux écrits du poète chanteur paysan Gaston Couté et à sa "Julie était si jolie"
J'apprécie ces textes simples et sincères.

   hersen   
31/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
j'aime beaucoup ce ton; qui dit des choses graves, si graves.

Qu'il est difficile de se hisser quand d'autres nous enfoncent.

Pov'blanc, oui, pauvre homme, peu importe la couleur, d'être traité sans grande valeur.

j'ai aimé de plus que l'auteur choisisse un acte si beau que celui de devenir père pour renforcer encore cette misère, misère humaine avant tout.

les mots choisis ( avec soin, je pense) par l'auteur apportent une dérision à ce texte, mais il ne faut pas s'y tromper : même s'il coule tout seul, ça gratte fort. ça tape fort. Et nous accompagnons cet homme au plus près.

merci pour cette lecture.

   Anonyme   
31/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un tableau très sombre, en dépit de l'humour apparent.
La misère et le presque esclavage en filigrane
" Attelle-toi au tomb’reau
Espèce de traîn’savate "

Des images choc " Je l’ai laissée tout là-haut
Assise sur le banc
Peinant à accoucher " " Faudrait pas un linceul
Pour couvrir mon bébé "
De quoi effectivement nous filer le blues.

Très bon texte, fort intéressant pour un compositeur...

   Pouet   
1/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien aimé ce texte.

Un sujet intéressant.

On passe peut-être un peu rapidement de "l'énervement" de Jo au coup de pelle, j'aurais bien passé un peu plus de temps dans la tête de Jo.

J'ai passé un bon moment à vous lire.

   funambule   
1/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voila un texte où... comment dire... l'auteur descend directement "dans" le personnage, juste pour mieux l'écouter, pour mieux lui donner la parole. Tout simplement un caviar pour un éventuel interprète... ou son pire poison. Je veux dire simplement que ce n'est pas n'importe qui qui pourra endosser le "costume" et que si tel n'était pas le cas ce serait forcément raté. Un personnage (donc) à la fois haut et en couleur tout en étant sous "l'étouffoir", incongru et touchant à la fois. On effleure l'humour (plutôt noir d'ailleurs) sans jamais vraiment y céder. Voilà, le défi est lancé ! Qui saura le relever ?

Un travail très intéressant, original, ambitieux et/ou en dehors de l'écho sans doute un peu à l'écart des deux dernières générations, il y à une vraie matière à traiter. J'adhère et j'admire !

   Anonyme   
2/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

assez de l’avis d’un autre commentateur quant au paradoxe entre ce "rouze" qui annonce un ton léger et le tragique des faits relatés par la suite.
Je trouve le titre un peu artificiel, ensuite je reconnais que vous avez un talent certain pour écrire des chansons.
Mais, et là, c’est sur la démarche que je trouve 'matière à discussions' : ce pauvre blanc qui a mis sa copine en cloque et qui l’a laissé tomber et qui regrette (apparemment) et qui picole à qui mieux mieux… et qui trime, l’avez-vous connu ?
Peut-être que ça n’a pas d’importance dans la création, mais pour moi c’est souvent un critère d’appréciation. J’aime que l’on parle de ce que l’on connaît, qu’on l’aime ou le déteste, qu’on s’engage quelque part, or ici j’ai un doute. Peut-être parce que ce "rouze" qui revient aux refrains nous montre un peu le personnage comme un abruti qui parlerait mal, ça manque d'empathie.
Bref pour dire les choses un peu abruptement je trouve le sujet 'prétexte à chansons' et je n’adhère pas trop au principe. C’est un peu comme des thèmes de rappeurs qui me semblent parfois parler de ce qu’ils ne vivent pas, exagérer, faire mousser un thème.

Désolé pour cette fois.

À vous relire.


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