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Chansons et Slams
madawaza : Le mutilé
 Publié le 18/06/19  -  15 commentaires  -  979 caractères  -  258 lectures    Autres textes du même auteur

Difficile.


Le mutilé



Je me suis crevé les deux yeux
Pour ne plus voir,
Je me suis crevé les deux yeux
Pour être dans le noir.

Je ne vois plus
La colombe blessée,
Je ne vois plus
Les enfants affamés,
Je ne vois plus
Les pauvres éclopés,
Je ne vois plus
Je suis émerveillé.

Je me suis crevé les tympans
Pour ne plus ouïr
Je me suis crevé les tympans
Pour ne plus les haïr.

Je n’entends plus
Les führers menacer,
Je n’entends plus
Les cris des fusillés,
Je n’entends plus
Les peuples enfermés,
Je n’entends plus
Je suis privilégié.

Je me suis arraché la langue
Pour ne plus rien dire,
Je me suis arraché la langue
Pour ne plus les maudire.

Je ne dis rien
Même si j’ai très faim,
Je ne dis rien
Je tends juste la main,
Je ne dis rien
Je serai là demain,
Je ne dis rien
Je suis le plus malin.


 
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   Zorino   
20/5/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Commenté en EL
Bonjour Madawaza (ma main à couper que c'est vous l'auteur de cette chanson :-) ),

Ma grand-mère me disait toujours ceci : "Mon petit, n'oublie jamais que dans la vie, les choses les plus simples sont parfois les plus touchantes et les plus accomplies". Que de sagesse dans les siens, de mots !

Les vôtres ont toujours eu cette particularité de faire partie de cette catégorie mais comme quasiment à chaque fois, le message et les émotions qui en découlent claquent comme une gifle.

Vous signez encore ici un magnifique texte, qui nous montre combien le monde dans lequel nous vivons n'apprend rien de sa dramatique Histoire.

Merci pour ce beau partage

   Corto   
29/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le final dit "Je suis le plus malin". Question: 'est-il encore en vie ?'

C'est une descente en enfer qui nous est décrite ici, de celui qui ne supporte plus d'être au milieu de ses congénères.

Même prise au second degré cette 'mutilation' qui semble avoir réponse à tout interroge. D'ailleurs on voit plutôt une fuite éperdue qu'une mutilation.

Le rythme semble bien adapté au slam, mais ce "Je ne dis rien" tant répété semble signifier qu'on a déjà quitté l'humanité. Sauf erreur seul l'être humain est doué de parole.

Espérons pour l'auteur qu'il ne s'agit ici que d'un exercice de style, créatif mais terriblement démoralisateur et fuyant.

Le final "Je ne dis rien Je suis le plus malin" est incongru.

   Queribus   
30/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une écriture très originale avec une structure et un déroulement habilement mené; cependant j'ai moins aimé la chute finale: Je ne dis rien, je suis le plus malin: j'aurais préféré quelque chose de plus subtil. Certains toutefois risquent de trouver un air de déjà vu dans votre"fable".

Bien entendu, et une fois de plus, c'est la voix du chanteur, la musique et les arrangements qui feront la suite. Je vous souhaite de trouver l'équipe qui saura mettre vos mots en valeur.

Bien à vous.

   wancyrs   
30/5/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte qui me rappelle l'image des statuettes décorative des trois bouddhas de la sagesse. La structure est belle, la progression logique, mais j'ai l'impression que quelque chose cloche ; il y a un contraste entre la fin du texte et les première et deuxième strophes. En fait, jusqu'à la fin de la deuxième strophe j'ai l'impression que c'est quelqu'un de la haute sphère de la société qui parle, un privilégié. mais la fin me dévoile que c'est un pauvre mendiant qui s'exprime, du coup je suis un peu confus... Mais il y a un travail appréciable sur les rimes et les sonorités, et ces évocations qui ont le pouvoir de générer quelques souvenirs.

   Vincent   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour;

il est difficile de ne pas penser

aux gilets jaunes donc à prendre au deuxième degré

avec une goutte de vinaigre sur la répression

qui n'a pas réussi à éteindre les espérances

ce mouvement va changer le capitalisme

bravo pour ce texte qui mérite sa musique

   poldutor   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour madawasa,

Comme en phrases très courtes on peut exprimer l'essentiel !

A l'instar des trois singes qui se couvrent les yeux, les oreilles, la bouche pour " Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal». À celui qui suit cette maxime, il n'arriverait que du bien", le récitant, ne veut plus vivre les vicissitudes de ce pauvre monde.
Je n'ai pas trop aimé le dernier vers, qui aurait gagné à être plus "empathique".
Poésie originale, bien écrite, en vers simples.
Cordialement.
poldutor

   Davide   
18/6/2019
Bonjour madawaza,

Inspiré de la maxime des 3 singes de la sagesse, ce texte me touche beaucoup !

Cette "mutilation" doit être lue comme une métaphore : en bref, on ferme les yeux sur le mal pour ne pas lui donner d'importance, on n'écoute plus le mal pour ne plus se polluer des malheurs de ce monde, on ne parle plus pour ne plus dire du mal...

Un jeu savant mais pas si drôle sur les paradoxes apparents.
Le mutilé aveugle est clairvoyant, le mutilé sourd est clairaudient, le mutilé mutique est un puits de sagesse :
"Je ne vois plus", "je n'entends plus", "je ne dis rien", mais "je suis émerveillé", "privilégié", "je tends juste la main", "je serai là demain".

Un message du cœur qui parle au cœur !

Ce texte mérite une interprétation à la hauteur ce qu'il veut faire passer. Pas facile !

Merci madawaza,

Davide

   Robot   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette chanson qui pourrait aussi se décliner en déclamation me guide vers le propos suivant: Lorsque le monde est trop laid, faut-il ne plus le regarder, ne plus l'écouter, ne plus en parler …

Plutôt que de le lire comme un renoncement, je préfère le retenir comme une dénonciation par l'absurde de l'égoïsme, cet égoïsme que conforte pour moi le dernier vers. Je ne vois plus
Je suis émerveillé.
Je n’entends plus
Je suis privilégié.
Je ne dis rien
Je suis le plus malin.

(Je n'ai jamais vu de vertu dans la représentation des trois singes.)

   leni   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
salut MADA
Une superbe idée et un montage de pros
Je n'entends plus je ne vois plus je ne parle plus
Je tends encore la main
Superbe manière de tourner le dos au monde
Bravo AMI Leni

   Vincente   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est un texte bien "balancé", pour son rythme, pour sa "discernance", pour son originalité, pour sa coulée. Cette dernière rejoint le sens qui me gêne mais dont la force ne peut être niée. Ce sens est une mise en abîme (une "coulée" terrible dans le creux) où les sens (encore lui et eux...) se réduisent à de simples outils dispensables.

Chaque perte d'un pan sensoriel y est déclaré comme positif, comme pour affirmer leur attrait presque optionnel. Là je n'adhère pas au propos, surtout quand à la fin le narrateur se déclare le plus malin ; les sens ne sont pas à contester en eux-mêmes, par contre on peut reprocher nos façons d'utiliser leurs informations.
J'ai cherché l'ironie de l'histoire, puisque si l'intention prêchait le faux pour dire le vrai, ça pourrait être acceptable, mais elle ne m'apparaît pas évidente dans la formulation qui,comme une parabole, ressemble plutôt à une assertion métaphorique.

L'écriture est carrée, efficace, imagée, mais le fond est pour moi rédhibitoire ; et le fond ça reste essentiel dans une parabole.

   papipoete   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour madawaza
Je viens commenter ce poème percutant, mais j'étais persuadé de l'avoir fait en aveugle !
J'a vu, j'ai entendu et j'aurais voulu montrer que je n'étais pas indifférent... mais je me suis mutilé, ai tué mes sens pour survivre face à cette fureur, devant ces führers des temps présents... je suis dans le noir et je tends la main, pour que demain je sois vivant et ne crève pas de faim !
NB on pourrait croire à un égoïsme malsain, mais quand tant d'horreurs, trop de misère trie ceux qui peuvent survivre ? ( qu'aurais-je fait en 17 à Leindenstadt ? ) et la malice l'emporte mais à quel prix !
En outre, ce pauvre hère a peut-être tout perdu ; femme enfants parents ?
Je ne puis citer un vers plus qu'un autre, surtout ceux des 5 atroces strophes !
Atroce, mais magnifique texte !

   Anonyme   
18/6/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Préférer se mutiler -second degré- afin de ne plus voir ni entendre ce qui devient insupportable, ne plus dire pour ne plus " maudire ".

Bien sûr il vient à l'esprit les Trois singes de la sagesse mais ici c'est une façon plus puissante d'exprimer cette idée.
Avec une chute originale pour le sujet.

Un bon texte.

   ours   
19/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Madawaza, je trouve qu'il y a dans vos textes une musicalité évidente et c'est particulièrement plaisant à lire. Bien que sur un thème très connu, je trouve votre déclinaison très originale et efficace.

Je note le jeu de mots sur "maudire" que je trouve très a propos quand l'aigreur n'inspire plus que des mots durs.

J'avoue par contre ne pas être en phase avec les deux derniers vers que je n'arrive pas à comprendre.

Au plaisir de vous lire !

   Donaldo75   
19/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour madawaza,

C'est une chanson réussie.
Rythme, message, images.
Tout est là.

Le fond est presque désespéré, et surtout désespérant.

"Je ne dis rien
Même si j’ai très faim,
Je ne dis rien
Je tends juste la main,
Je ne dis rien
Je serai là demain,
Je ne dis rien
Je suis le plus malin."

Bravo !

Donaldo

   senglar   
19/6/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour madawaza,


Faudrait l'entendre en slam ce texte, ça doit donner un beau rythme syncopé, un beau martèlement, et clap et clap et clap avec un CLAP de fin qui laisse comme un blanc ( Veux-tu bien ranger ton battoir Rika Zaraï !...), le silence de la nuit en rond-de-flan, à recommencer demain.

Mutilé ou auto-mutilé pour faire taire la société aveugle, sourde, muette aux douleurs que provoquent les tyrans, les financiers et pour finir une statue qui tend la main, témoin contre lequel on ne peut rien parce qu'il a déjà tout perdu et qui est piédestal.

Je me demande si elle ne rend pas à césar...


senglar


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