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Curwwod
1/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un souvenir, une anecdote, qui pourrait paraître anodin et sans intérêt s'il ne se référait à quelque drame humain profondément enraciné dans la mémoire d'une jeune vie. J'aime cette extrême pudeur qui dit les choses sans les nommer et laisse au lecteur le soin de comprendre, de partager, en dehors de tout pathos quelque chose de lourd, de difficile, de triste.
"Dix-huit ans la journée il avait plu" rien que ce détail est poignant. |
Vincent
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un serveur qui demande « vous buvez quoi ?»
Blanche et moi des sodas Et maman dit « Joël tu prends un pichet avec moi ? » et Dix-huit ans la journée il avait plu Et toi papa qui dis « je ne bois plus » bonjour ou je n'ai pas compris le sens caché et c'est fort possible ou j'ai tout compris et cela me parle il y a un climat une ambiance dans votre texte je n'irais pas jusqu'à penser à Prévert mais il y a une certaine naïveté qui me touche qui m'émeut j'ai beaucoup aimé votre texte |
Anonyme
9/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Dans un style sobre
vous exprimez ici un sujet qui me tient à cœur. C'est nature, direct et sans chichis... et tout est dit. On devine derrière ces lignes plus ou moins naïves, une souffrance : "Le jour s'est levé brusquement" répété deux fois sonne comme une délivrance. L'effet est simple mais efficace. Sinon, cette notion de pluie qui revient deux fois dans ce poème aurait quelque chose de purifiant. Un simple retour à l'eau. Et pourquoi pas une eau qui laverait le passé. Une bonne lecture. |
Anonyme
25/10/2015
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Bonjour ManonLunalice
Je trouve beaucoup de charme à cet instantané De charme et de mystère Quelque chose de très important s'est passé Mais quoi ? "Et dans ma gorge en un instant Le jour s'est levé brusquement Le jour s'est levé brusquement" La répétition souligne l'effet sidérant de l'évènement Je parie sur un coup de foudre pour un personnage non cité, en marge de la scène familiale, celle-ci n'étant qu'un marqueur temporel comme la madeleine de Proust. Mais je suis de ceux qui voient les verres à moitié plein Merci ManonLunalice et bravissimo |
Pimpette
25/10/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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J'aime beaucoup bien entendu!
C'est une poésie 'jetée' à toute vitesse qu'on reçoit très fort... Simple en apparence, limpide à la première lecture, "Un serveur qui demande « vous buvez quoi ? » Blanche et moi des sodas Et maman dit « Joël tu prends un pichet avec moi ? » Une scène de famille et sans doute la fin d'un drame? |
Arielle
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo Manon pour cette esquisse qui laisse au lecteur sa part de création !
Je parle d'esquisse parce que les mots semblent, à première vue, être jetés sans retouche, cependant rien ne manque, rien n'est de trop : un crayonné très sûr comme en laissent les vrais artistes. Quel beau cadeau d'anniversaire de ce père à sa fille ! |
letho
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Quel beau texte ! La simplicité du quotidien... Pourtant, ce quotidien, je sens qu'il a quelque chose d'extraordinaire pour l'auteur : "et dans ma gorge en un instant, le jour s'es levé brusquement"
Tout y est limpide, mais la dernière phrase révèle un passé d'angoisse merci...à vous lire encore |
Robot
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Il me semble que tout est contenu dans ce "je ne bois plus". Une émotion forte ressenti à la lecture de ce texte pudique.
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Anonyme
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Vous parvenez en quelques mots à brosser un tableau et nous faire ressentir une situation qui semble avoir assombri l'adolescence.
" Et dans ma gorge en un instant Le jour s'est levé brusquement " " Et toi papa qui dis « je ne bois plus » " un morceau de vie exprimé en trois vers. Bravissimo ! |
leni
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
un texte qui en apparence est simple mais qui est superbement cadré C'est presque écrit comme on parle et ça sonne juste Un serveur qui demande « vous buvez quoi ? » Blanche et moi des sodas Et maman dit « Joël tu prends un pichet avec moi ? » J'aime beaucoup ce passage Bravo et merci à vous Salut cordial Leni |
madawaza
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Manon
Je me fourvoie peut-être, mais j'ai lu : "Et toi papa qui dit Je ne bois plus Et dans ma gorge en un instant Le jour s'est levé brusquement" Tout le monde boit Sauf papa qui ne boit plus Et le jour se lève C'est TOUT Simple mais très fort Bravo |
hersen
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une pure splendeur de minimalisme.
Bravo ManonLunalice. |
Lulu
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Manon,
j'ai été très touchée par votre poème que je trouve très dense. On ne sait rien de ce qui se trame précisément dans le coeur des protagonistes, mais tout y est. C'est chargé d'émotion et cela passe tranquillement, avec si peu de vers, au lecteur. J'ai beaucoup aimé cette pudeur qui dit tant, sans dire vraiment. Au plaisir de vous relire. |
Anonyme
25/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo oui, quelle surprise ! Un père qui dit : "Je ne bois plus". Quelle journée ! Un resto forcément inoubliable !
Un texte qui va à l'essentiel, sans fioriture ; d'une grande force... Bravo à vous, Wall-E |
Anonyme
25/10/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un style dépouillé, un grand pouvoir de suggérer avec peu de mots, et une sensibilité à fleur de plume.
Bravo, ManonLunalice ! |
jfmoods
26/10/2015
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Ce texte se présente comme une photographie, comme un instantané du passé. Le jeu de relance de la conjonction de coordination (5 occurrences de « Et » en début de vers) berce le flux du poème.
Dès l'entame, en une phrase non verbale, temps, lieu et contexte familial sont esquissés d'un trait, le titre du poème (Dix-huit ans un resto ») semblant renvoyer aux circonstances précises d'un anniversaire, sans doute celui de la locutrice. Le rejet du pronom personnel (« toi ») en fin de vers 3 révèle l'importance de l'interlocuteur dans le contexte. Au fil des 7 vers qui suivent, le recours au présent de narration et au discours direct (questions ouvertes : « vous buvez quoi ? », « tu prends quoi ? », question fermée : « Joël tu prends un pichet avec moi ? », réponse catégorique : « je ne bois plus ») ancrent fortement la scène dans une réalité vécue, le passé composé (« la journée il a plu ») incorporant une notation complémentaire. La métonymie (« le cœur un peu vague ») semble accréditer l'idée d'un paysage état d'âme, l'environnement extérieur ayant peut-être imprégné la perception de la locutrice sur le monde. Les 5 derniers vers du poème opèrent un basculement dans le temps, basculement observable, plus loin, dans le glissement du passé composé initial vers le plus-que-parfait (« il a plu », « il avait plu »). L'anaphore (« Le jour s'est levé brusquement ») et l'expression « en un instant » dirigent en effet brutalement le lecteur vers un ancrage dans la situation d'énonciation, au moment où se consomme le recul entre le moi d'aujourd'hui (qui revoit, réinvestit cette scène) et le moi d'hier (qui l'a vécue, traversée). Une évidence se dévoile soudain à celle qui voyageait dans une nuit intérieure, à celle qui ne mesurait pas encore pleinement l'étendue de son malheur. La « gorge » renvoie au cri, à l'expression vigoureuse, en pleine lumière, d'une douleur, tandis que l'anaphore (« je ne bois plus ») suggère qu'un halo tragique entoure les circonstances de la disparition d'un père. Merci pour ce partage ! |
rosebud
26/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Je doute que Manon aie jamais entendu parler de " quatorze ans les
Gauloises" - je l'imagine trop jeune pour ça. Le parallèle des deux titres est évident et je n'ai pas pu m'empêcher le faire. Il y a quelque chose de si esthétique à juxtaposer comme ça deux informations qui n'ont rien à voir entre elles et qui laissent le lecteur un instant indécis. Et puis ça continue: "un italien". On pourrait croire un instant, que c'est l'histoire d'une rencontre... Et puis non. Et encore : "et puis toi" - la dernière personne qui pourrait venir à l'esprit, c'est bien celle du père. Voilà, cette manière d'écrire avec une telle économie de moyens, à l'os, tient du funambulisme et je salue le prodigieux équilibre de l'artiste! |
Ascar
26/10/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Les mots sont là, écrits noir sur blanc, d'apparence simples, nus, épurés de toutes larmes et pourtant, il suffit de les lire pour que se distille une émotion pure. Votre texte est particulièrement touchant et nul doute que les Anges auront leur part...
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Agueev
27/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai beaucoup apprécié la simplicité de ce texte qui en quelques lignes décrit parfaitement la scène et l'émotion de la narratrice qui la transmet au lecteur comme une petite claque sur la tempe.
Bref, efficace et touchant. |
in-flight
27/10/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour,
J'ai 2 interprétations que je vais vous soumettre: 1. interprétation glauque: La fille a 18 ans, le cœur un peu vague; Papa a arrêté de boire; Il avait plu (mais il ne pleut plus?). Tout à l'air de s'éclaircir le jour de la majorité de la jeune fille et papa alcoolo s'est peut-être décidé à arrêter de boire, de taper ou de toucher sa fille car elle est majeure. 2. interprétation joyeuse: La fille a 18 ans, le cœur un peu vague; Papa a arrêté de boire; Il avait plu (mais il ne pleut plus?). Papa prend conscience que sa fille grandit et se dit que l'alcool c'est terminé. Il veut voir s'épanouir sa fille adulte. Parce que je n'arrive pas à me décider entre les deux interprétations, ce texte est réussi. |
Louis
28/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Un lieu et un temps reviennent en mémoire pour constituer un souvenir marquant.
Un temps : le jour de ses dix-huit ans, un anniversaire, un jour à fêter, jour d’entrée dans le monde adulte, jour d’une majorité. Un jour qui devrait laisser un souvenir heureux, et pourtant… Le lieu est celui de la fête : un resto. Lieu de convivialité, lieu d’un être ensemble, lieu où se célèbrent et se ressoudent, autour d’un repas, les liens familiaux et amicaux. Dans ce resto en mémoire, la famille est réunie : « une sœur, une mère » et « toi », qui désigne le père ; « toi », l’allocutaire à qui s’adresse la pensée de la locutrice. Le père n’est pas mis sur le même plan que les autres personnages de la scène, il est celui sur lequel se centre la mémoire. Un ami est présent aussi : un italien. Réputé gai, jovial, l’italien accentue l’idée d’un moment qui aurait dû être heureux. Le resto : lieu encore où l’on boit, où l’on mange, où l’on partage les mets et les boissons. Lieu symboliquement du festin de la vie, dix-huit ans et une soif de vivre, et des années à croquer. La scène du souvenir évacue la nourriture du repas et se resserre sur les boissons : « Vous buvez quoi ? » demande le serveur. Pas de réponse précise en mémoire, juste une catégorie de boissons : « les sodas ». Le mot « soda » s’entend « so-da » : présent, si présent, tellement présent. La boisson prise ensemble, la boisson partagée, évoque symboliquement l’union et la vie, mais de plus, par son nom, l’idée de l’être-ensemble est redoublée avec l’insistance sur la présence. L’union familiale et amicale est réalisée, et toutes les personnes importantes sont présentes. Mais quand la mère demande : « tu prends un pichet avec moi ? », le père répond : « Je ne bois plus. ». Le père ne répond pas directement au serveur, mais à la demande de la mère, une demande de partage plus étroit et plus intime : un même pichet, un même pot. Demande ainsi d’une poursuite de la vie commune. Le père refuse cette communion : « je ne bois plus », il refuse le partage et se place hors du moment festif. Il est là, et déjà n’est plus là. Le « so-da » devient un « fort-da ». « Je ne bois plus » : façon d’annoncer un problème de santé. Une maladie contraint à l’abstinence. Maladie dont on devine l’issue tragique. Au cœur de la fête, au cœur du partage, dans la célébration de la vie, dix-huit ans et toute une existence devant soi, dans cette ouverture à la vie, se manifeste soudain une fermeture, une exclusion, une sortie hors du vivre en commun. Plus d’alcool, plus d’eau de vie. « La journée il a plu » répète le poème ; et l’on entend : « la journée il n’y a plus ». Journée de l’annonce d’une absence, quand il s’agit de fêter la présence. Journée sous le signe de l’eau, du liquide, symbole de ce qui fuit, s’écoule et passe. Symbole du temps. Symbole de vie, cette boisson dont on se désaltère dans une soif de vivre. Journée de pluie, l’eau du ciel n’est pas ce que l’on boit, l’eau ruisselle, elle coule et s’en va. Le ciel pleure ce jour-là, et les larmes ne sont pas de joie. L’eau coule dans les verres, ce jour-là, du soda, de l’eau gazeuse. Promesse d’une vie pétillante pour les jeunes filles, d’un « ça gaze » pour elles. Le pichet, lui, ne se remplit pas d’« eau de vie », mais d’eau de pluie. L’eau d’un « il a plu » passe à celui d’un « il n’y a plus. » Temps de la vie qui s’épanouit, dix-huit ans, et la vie s’évanouit, je ne bois plus. « Et dans ma gorge en un instant Le jour s’est levé brusquement » Le jour, ce jour-là, se lève dans la gorge, il se dresse, il ne descend pas, il n’est pas avalé. Jour imbuvable. Ce jour n’est pas « passé », et il revient, il demeure en mémoire. Mais le jour encore, c’est une clarté. Une terrible évidence s’impose brusquement après ces quelques mots : « je ne bois plus », elle ne saute pas aux yeux seulement, elle saute à la gorge. Ce qui ne peut se boire, l’imbuvable, dans la gorge lieu du boire et en même temps lieu de parole, devient dicible ; l’imbuvable du jour se fait parole, parole du poème, parole libératrice et cathartique, parole qui ressort dans le poème. La scène s’est avéré une cène. Bravo ManonLunalice pour ce beau poème, particulièrement émouvant, et composé si compendieusement. |
Coline-Dé
29/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un joli cadeau d'anniversaire !
Pour moi, c'est le resto qui est italien... Je trouve ça fort, de raconter tant de choses en si peu de mots ! Une famille de guingois ( si la mère ne sait pas que le père ne boit plus, c'est qu'ils ne vivent plus ensemble.) C'est donc exceptionnel qu'ils mangent tous ensemble... Il faut une occasion spéciale. Il avait plu, la journée aurait pu être ratée ; mais ce "je en bois plus" fait lever un jour nouveau. C'est comme si ce début de vie adulte s'ouvrait sur une perspective prometteuse de bonheur... Les répétitions sont extrêmement expressives : elles évoquent le temps passé à se résigner à une situation pénible. Quand cette situation cesse, on a besoin de se le répéter pour que ça parvienne à effacer les anciennes habitudes de pensée. Un texte plein d'ellipses ô combien plus évocatrices que des explications ! On a envie de sourire à l'héroïne et de lui dire " bon anniversaire !" |
Anonyme
11/11/2015
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