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Poésie en prose
Marc : La forme simple du verbe aimer
 Publié le 28/02/08  -  7 commentaires  -  3964 caractères  -  67 lectures    Autres textes du même auteur

Sacrifice à Saint-Valentin... ou plus simplement hommage, emprunté et notoirement insuffisant, certes mais ô combien sincère, rendu par un homme égocentrique, aveugle et sourd (pléonasme?) à celle qui partage son "pire" depuis près d'un demi-siècle...?


La forme simple du verbe aimer



Sans toit je peux vivre

Si c’est au creux de tes bras

Mais sans toi je meurs.




Il est tard. Dans le silence de notre chambre, près de moi tu lis.

Je viens de poser la dernière rime de ce poème et tu interromps gentiment ta lecture pour supporter la mienne, en dépit je le vois bien de cette lassitude qui ce soir encore alourdit ta paupière.

Dans tes yeux, pourtant, toute l’attention du monde…



Inséparables


Contre vents et marées ils ont marché ensemble

Et foulé des chemins de roses ou de cailloux,

Cueilli pour souvenirs au gré de leur voyage

Rires, émotions et pleurs, tout ce dont le cœur tremble,

Et la douleur aussi qui les mit à genoux

Pour leur graver profond des traits sur le visage.


Ils ont dansé la ronde des saisons, des années,

Ont connu le ciel lourd d’orages éphémères,

La passion dévorante, le calme des matins,

Le bourgeon et la fleur de la graine semée,

Et tenu le serment qu’ils se firent naguère :

Vivre la même histoire sans se lâcher la main.


L’hiver du bout du d…




Un bruit feutré de chute me fait tourner la tête… Las, tu ne m’entendais plus !

Je ramasse le livre échappé de tes mains et je te contemple un instant, endormie le menton sur l’épaule, si belle et si fragile… Le temps lui-même retient son souffle… l’ombre de Reggiani passe et dans ma tête sa voix prenante sublime « la femme qui est dans mon lit… » … je suis sur un nuage, comme en apesanteur… le cœur, le corps et l’esprit en totale harmonie je reste là, tout chose, confondu par la grâce et la force du tableau…

Dieu, que tu m’es chère !

Au prix d’un profond soupir, je libère enfin le temps et redescends sur terre…

Encore un peu ailleurs malgré tout, et sans doute frustré de n’avoir pu en terminer la lecture, je reviens machinalement à mon poème et me mets à t'en chuchoter les deux dernières strophes :



L’hiver du bout du doigt aujourd’hui les caresse…

Leurs yeux sont cerclés d’or, leur coiffure est d’argent,

Ils ont la main diaphane et le geste précieux

Mais au fond du regard l’éclat de la jeunesse

De leur esprit marqué aux couleurs du printemps

Brille comme un soleil et embrase leurs cieux…


Qu’importe le moment où, terminant l’ouvrage,

Le temps viendra pour l’un sonner l’heure dernière :

Comme aiguilles au cadran, deux vies s’arrêteront…

Alors prenant leur vol jusqu’à l’autre rivage,

Dans la douceur ouatée de la blanche lumière

Deux âmes enlacées à jamais se fondront.




Oh, je sais, toutes ces belles phrases avec lesquelles je me suis plus ou moins gargarisé sont loin d’exprimer la passion, même si, tu dois me croire, je m’y suis appliqué avec beaucoup d’amour !

Mais demain, je te promets, je saurai trouver les mots qui conviennent et t’ouvrir grand mon cœur…

Cette nuit, pour cela, au profond de mes rêves je viendrai dans les tiens puiser l’inspiration…

Oui, ma belle endormie… bientôt je serai là !

Avec d’infinies précautions j’enlève tes lunettes puis, tendrement, je dispose ta tête sur l’oreiller.

J’effleure ta joue… tu t’agites un peu.

Alors je fais l’obscurité et me blottis contre toi,

À tâtons nos mains se cherchent…


 
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   Anonyme   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je trouve la forme très intéressante.

Certains vers manquent à mon sens d'un poil d'originalité.

L'amour est très présent, l'écriture maîtrisée.

   clementine   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi je ne suis pas particulièrement séduite par la forme mais le fond me plait énormément.
C'est vraiment un très beau discours à l'aimé(e).

   Anonyme   
29/2/2008
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Oui la forme simple..bien sûr :)

Sauf que pour moi le simple est ce qu'il y a de plus difficile. Le simple jamais confondu avec le facile..

Dommage, mais ça n'engage que moi, je ressens plus le facile ici que le simple. :D

   james   
2/3/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Mon commentaire se résume à cette phrase de l'auteur qui reflète l'impression que je retire de ce texte "Oh, je sais, toutes ces belles phrases sont loin d’exprimer la passion, même si, tu dois me croire, je m’y suis appliqué avec beaucoup d’amour !"

   Anonyme   
2/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bien sûr que la forme est intéressante, sans contestation de forme poétique... Une tentative de construction bien loin de la facilité !

   jensairien   
3/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
je trouve que c’est un très beau poème d’amour, très personnel, avec une mise en abyme fine de la poésie. Quelque chose de très distancié et en même temps très proche de son sujet (l’être aimé).

   Anonyme   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La forme ne m'a pas séduit du tout, je trouve que cela disperse le plaisir de s'attarder sur le texte en son entier, et puis j'ai comme l'impression de trop intervenir dans l'intimité de ces deux êtres., avec ce côté "confidence", j'aurais aimé plus de réserve, il faut savoir dire sans dire, ici cela donne presque l'impression d'en faire trop, et de vouloir étayer par un discours les strophes poétiques.

Pour moi, celles-ci étaient amplement suffisantes, je les ai relues et là l'émotion m'est venue, le "verbe aimer" a pris toute son ampleur, il a révélé toute la force qui se crée entre deux personnes, ce ciment qui les soudent années après années, que c'est beau "Vivre la même histoire sans se lâcher la main.", et puis "Deux âmes enlacées à jamais se fondront.".

Pour cela je me montrerai plus d'indulgence dans mon appréciation en ne tenant compte, que des strophes poétiques que j'ai trouvé superbement émouvante, n'ayant pas aimé le bavardage entre chacune d'elles.


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