Une libellule, au gré du vent, fredonne, innocente La musique des anges et valse, indécente. De ma coupe, déborde un vin trop vieux Et sa robe mélancolique feint un trouble d’adieu.
Et comme chaque jour, à quelques pas de toi, Je me leurre et j’espère, auprès d’autres ombres. Sur les murs mes mains, content leur effroi, Marquent la douceur, la douleur quand je sombre.
Vers mon doigt trempé, automne ensanglanté, Vogue un navire, au fil du décor, banal et solitaire. Qu’existe-t-il de nous ? Plus que mes nuits hantées. Je rêve à la mort, aux vagues et à la mer.
Juste ta main tendue, toute mon espérance, Juste tes yeux nus et un peu d’indifférence, Et ma vie a un sens, la vie d’un jeune ange Mes ailes, mes pleurs, mes sens, Toi, mon mal étrange.
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