Je peins dans le vide,
Les contours amples de ta poitrine,
Le sombre tiède du levant
Entre les tableaux creux du destin.

Je me décris dans le silence
Tes lèvres suaves dans leur absence ;
Le ciel m'inspire ton regard si triste
Et je bénis ton existence.

Je peins, solitaire en mon langage,
L'indifférence dans l'espérance,
Les traits laids de la haine
Qui suit l'amour dans le silence.

Je cherche encore à m'exprimer
La peur bleue du lendemain
Celle qu'on trouve
Aux cimes des nuits blanches.

Je peins le mystère de ta figurine,
Cette beauté des mages
Dans la clarté du saint esprit.

Là enfin, je m'arrache un soupir.
J'ai réussi à te faire
Comme ça, comme je t'aime.