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Francis
20/10/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Comme des petites bulles qui remontent à la surface de l'eau. Les souvenirs, comme les feuilles mortes, se laissent emporter par le courant, le temps qui s'enfuit. Une belle aquarelle !
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Robot
20/10/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Court mais très imagé, ce texte m'a séduit par la fluidité de ces vers qui s'écoulent aisément à la diction.
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leni
20/10/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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bonjour Margueritec
C'est la brocante aux souvenirs où le printemps rejoint l'hiver Les souvenirs "sur l'aquarelle de la mémoire s'estompent" Eaux et couleurs se diluent: c'est le flou du temps d'hier Bien exprimé ;l'aquarelle de la mémoire C'est un texte qui me parait TROP court salut cordial à toi Leni |
Louis
20/10/2014
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Le temps, cette réalité si mystérieuse, a cette particularité qu'il constitue un ordre de succession d'instants qui ne peuvent jamais coexister, ne peuvent jamais être simultanés. Quand naît un instant, l'instant passé n'est plus, l'instant à venir n'est pas encore. Chaque instant se trouve donc séparé par des « barrières », en quelque sorte, des limites infranchissables dressées entre chacun d'entre eux.
Il en va de même pour ces longs instants, inscrits dans la durée, que sont les saisons. Quand une saison est là, les autres ne sont pas encore ou ne sont plus. La première strophe du poème, s'adressant à un allocutaire, - probablement une adresse à soi-même, lui déclare : « tu as franchi les barrières du temps ». Les limites ont été franchies qui rendent possible l'impossible, qui permettent la coexistence des instants, dans le poème celle des saisons. Franchies les frontières temporelles, on se situe : « là où le printemps rejoint l'hiver l'automne l'été » Il ne s'agit pas d'un lieu pourtant, mais d'un temps dans lequel les saisons se confondent, se mêlent, coexistent dans la simultanéité. Le printemps ne succède pas à l'hiver, mais coïncide avec lui sans se confondre avec lui. L'automne rejoint l'été pour se tenir et résider ensemble. Une telle idée de concomitance ne peut se représenter que dans l'espace qui, lui, permet un ordre des choses en coexistence, en juxtaposition. C'est pourquoi le poème dit « là où... ». Le temps est ainsi projeté dans l'espace. Mais par quel prodige pourrait-on sauter par-dessus les barrières du temps ? La deuxième strophe répond : par la mémoire. Ainsi le temps évoqué n'est pas celui qui existe en dehors de l'esprit, mais au contraire celui de la temporalité de la conscience humaine. Et puisqu'il s'agit de « mémoire », c'est cette dimension du passé à laquelle on se réfère. Dans ce temps passé, tel qu'on se le remémore, tel qu'il se reproduit dans l'esprit, les frontières du temps et des saisons s'effacent. Le poème le dit plus joliment par la métaphore des aquarelles : « les aquarelles de ta mémoire s'estompent et fondent » La mémoire présente un tableau du passé, une peinture, une aquarelle, mais une aquarelle dans laquelle les limites du dessin et de la couleur ( le contour des saisons, celles de la vie) s'effacent, et laissent place à un « fondu » où les teintes, figurations des saisons, se mêlent et s'interpénètrent. Ce passé est alors dans un flou sans repères précis. Cette mémoire d'un temps de confusion se produit «au chant du désespoir inachevé ». On ne sait si cette mémoire est heureuse, si elle mêle tous les temps heureux du passé pour remédier au « désespoir » présent, ou si elle est malheureuse, douloureuse nostalgie engendrée sous un chant désespéré. Aux images, vient s'ajouter une musique, un chant. Le chant éveille peut-être les images du passé, leur fait franchir les limites temporelles. Le chant présent, de désespoir, désenchante ; véhicule du voyage dans le passé de toutes saisons, il enchante. Peut-être. La fin du poème ne le confirme pas vraiment. La dernière strophe qualifie l'allocutaire d' « erratique ». Le voyage dans les saisons mêlées du passé est une errance. Et ce vagabondage dans le temps « dilue eaux et couleurs sur les sentes de l'enfance aux parfums d'ancêtres » La dilution aboutit à une perte de couleurs qui se fondent et s'effacent. Et ce sont alors tous les chemins de l'enfance en mémoire qui se brouillent. S'affranchir des limites du temps semble donc aboutir à un temps perdu, difficile à retrouver. À la recherche du temps perdu, on s'égare dans le confus. Pire encore, la fin du texte autorise, en effet, cette lecture, par l'évocation du « parfum des ancêtres » : le passé retrouvé, sans les limites et les barrières qui constituent les repères temporels, renvoie à un passé encore plus lointain, celui des « ancêtres », un passé immémorial, celui dont on dit qu'il se perd « dans la nuit des temps ». On est ainsi pris dans un recul temporel, un éloignement, une fuite, jusqu'à ne laisser subsister du passé qu'un « parfum ». Le franchissement des barrières du temps ne semble donc pas aussi souhaitable qu'on aurait tendance à le croire de prime abord. Un texte poétique bref, mais très évocateur. Ce commentaire n'est qu'une lecture possible parmi d'autres de tout ce que peut évoquer ce texte. Merci Margueritec. |
Marite
21/10/2014
a aimé ce texte
Bien ↓
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"tu as franchi les barrières du temps" ... et peut-être atteint l'espace où il n'a plus de raion d'être. Comme Leni je trouve ce poème trop court (raison du - en appréciation) mais il évoque de très belles choses en particulier "les aquarelles de la mémoire", "les sentes de l'enfance aux parfums d'ancêtres"
Merci pour ces mots qui rejoignent et traduisent, un peu, ce qu'il me semble vivre depuis quelque temps. |
Lulu
21/10/2014
a aimé ce texte
Un peu
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J'ai eu un peu de mal à lire ce poème pourtant bref. Je le trouve trop succinct. J'aurais aimé retrouver quelques bribes de souvenirs, plutôt que d'en rester à l'évocation de ces derniers. S'ils s'effacent ("les aquarelles de ta mémoire s'estompent"), ils n'en sont pas moins présents comme le dit la suite du poème. Quels sont-ils ? Je suis bien curieuse de le savoir. Sont-ils heureux, malheureux, les deux à la fois ? Nous n'en savons rien.
J'ai bien aimé les deux derniers vers, et l'idée qui les porte. Mais je reste curieuse ; j'aimerais en savoir davantage. Dans un prochain poème, peut-être ? |
Condremon
23/10/2014
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Bonjour
J'aime bien. De l'aquarelle qui n'est que surface et image d'Epinal, au souvenir qui est compréhension et profondeur qui vient avec le temps. On avance dans le temps et on n'en ressent que mieux le passé bonifié. |