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Poésie contemporaine
MarieLN : La tourmente
 Publié le 04/05/17  -  4 commentaires  -  1630 caractères  -  209 lectures    Autres textes du même auteur

Quand la souffrance se laisse aller au cœur de la tourmente.


La tourmente



Obscur murmure au creux de l’instant imprécis,
Vague à la larme roule, déborde et se déchaîne ;
Et les ondées ondulent sous le ciel rétréci,
Faible écho impuissant du cœur en quarantaine.

Douleur de l’indicible qui lentement fait flot.
Se surprenant soudain à ne plus résister,
Comme si à la dérive partait un vieux rafiot
Qui chercherait encore, un peu, à exister.

Ballotées par des vents, des courants inconnus,
De tous côtés affluent les pensées insensées.
Tous ces torrents de larmes trop longtemps retenus
Déferlent à présent, le cœur déchiqueté.

La houle de la peine, des colères contenues,
Les roulis de la haine et des désillusions,
Libèrent peu à peu mon âme suspendue
La laissant les maux dire de cette réclusion.

Les chagrins submergés, en quête d’un dictame,
Gémissent leur douleur à l’abri des embruns
Et les sanglots du cœur répondent à ceux de l’âme
En un chant déchirant, de solitude empreint.

L’étrange mélopée des maux à découvert
Berce les émotions jusqu’au bout de l’aurore.
Alors les yeux se lèvent sur le ciel entrouvert,
La trêve méritée en silence ils implorent.

Si d’instant en instant la tourmente s’apaise,
Le flot des sentiments aussi se pacifie.
Par la lutte éreinté, au pied de la falaise,
À la grève sereine mon corps lourd se confie.

Aux battements du cœur que l’on entend encore
S’accordent doucement le flux et le reflux.
Le calme revenu, la larme s’évapore,
Le silence se pose sur l’âme mise à nu.


 
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   BeL13ver   
4/5/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour MarieLN,

Votre poème décrit très bien ce sentiment de la douleur. On se sent ballotté par les vagues à l'âme de la tourmente. Les effets d'échos rendent l'ensemble très bouleversant. Chaque mot est déposé de manière délicate, et réfléchie.
Chaque quatrain pris seul à seul est absolument magnifique. J'aime particulièrement le premier, qui plonge immédiatement dans l'ambiance de ce poème. On voit que vous parlez de vécu. Ce que vous évoquez est cette angoisse, cette terrible angoisse face au vide de la solitude.
La conclusion laisse une ouverture, montre que cette tourmente ne dure pas éternellement.
J'aime passionnément ce poème, même si j'espère ne pas vivre dans la tourmente.

   emilia   
4/5/2017
Mis à part 2 vers qui m’ont semblé un peu accrocher à la lecture (deuxième et seizième malgré l’effet jeux de mots), ce poème bien écrit et travaillé explore parfaitement le lexique de la souffrance et son ressenti : douleur, dérive, torrent déferlant de larmes et sanglots du cœur déchiqueté, houle et roulis qui submergent, chant déchirant qui implore une trêve… ; puis, la tourmente apaisée « le silence se pose sur l’âme (ballottée) mise à nu… » ; un partage émouvant et bien restitué…

   jfmoods   
6/5/2017
Ce poème est composé de huit quatrains en alexandrins, à rimes croisées, pauvres, suffisantes et riches, majoritairement masculines.

Les champs lexicaux croisés de l'eau et de la douleur structurent le propos, mettant en évidence un jeu d'assimilation. L'individu, à l'image d'un bateau, se voit arraché du quai, au port d'attache, par les éléments déchaînés (comparaison : "Comme si à la dérive partait un vieux rafiot"), emporté au large par le surgissement d'une souffrance qui le réinvestit, l'accable et le déchire (parallélisme : "Et les sanglots du cœur répondent à ceux de l’âme") avant de l'échouer sur une rive accueillante (métonymie avalisant la dureté de l'épreuve traversée : "À la grève sereine mon corps lourd se  confie"). Des allitérations (t, d, r) et une assonance (an) appuient sur la violence de l'évocation.

Merci pour ce partage !

   Provencao   
15/5/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quand les affres de la douleur prennent les vers et les rimes......le silence ne peut que s'imposer.
Merci pour cette belle lecture.


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