Mon cerveau est empli de rêves qui le hantent,
De souvenirs perdus dans un coin de mémoire,
D'espoirs et de regrets de n'avoir pas vécu.

Mon esprit est un mur tout garni de tiroirs,
Des petits et des grands pour classer mon histoire
Et tous les êtres chers maintenant disparus,
Sont là, dans les casiers, rangés dans les trous noirs
Et toute ma douleur s'y retrouve enfermée,

Comme un monstre gisant depuis la nuit des temps,
Perdu dans cet enfer que sont les souvenirs ;
Fait de fleurs, de sourires, de morceaux de rubans,
D'instants insignifiants que l'on a sublimés
Et de moments troublants que l'on a oubliés !

Une boîte s'y ouvre quelquefois, par mégarde,
Laissant alors sortir les tourments qu'on y garde !
La nostalgie, d'un coup, revient à la surface,
En troublant le présent comme le vent sur la mare !

Alors pour l'oublier, j'ouvre un autre tiroir,
Débordant de chaleur, de bonheur et d'espoir,
Un court moment d'enfance dans les bras de Maman,
Ou un compartiment tout doux, rempli d'amour,
Où se trouvent, rangés, des vêtements d'enfants.

Il y a tant de boîtes ainsi dans ma mémoire
Avec des pleurs, des vies, des objets, des regrets,
Des bonheurs, des amours, des bébés, des parents,
Tout un monde complexe où se mêlent mes mots,

Mes douleurs et mes joies, mes rires et mes sanglots
Et sur ce grand mur blanc, qui est mon existence,
Combien d'autres casiers sont encore à venir,
Avant de refermer doucement, en silence
Le tout dernier tiroir, pour finir mon histoire.