Dans le soleil couchant de la baie sous le vent
Je cheminais auprès de la jolie Fanfan.
Elle avait accepté, je dus cacher ma joie,
De faire, avant dîner, quelques pas avec moi.

Je l’écoutais, béat, raconter sa journée,
Parler avec les mains, espiègle et animée.
Les vaguelettes aussi paraissaient l’écouter,
Comme figées, tout ouïe, avant de déferler.

Mon regard se portait sur les ondulations
De la brise légère dans ses cheveux blonds,
Puis parcourait, ardent, sa belle silhouette,
Oscillante à souhait, à le rendre bête.

Mes tongues dans les mains, pieds nus sur le sable,
Je goûtais ce moment, bonheur ineffable,
Quand son bras effleura doucettement ma main…
Mon corps fut traversé par un frisson soudain.

Pour cacher ce trouble, je pris la parole
Mais un chevrotement me trahit ; pas d’bol !
Elle se tourna vers moi, et son sourire mutin
M’incita gentiment à lui prendre la main.

Cœur battant, je le fis. Elle ne protesta pas.
Alors je découvris, quand elle me regarda,
Ses yeux luisant d’une prometteuse fièvre.
La main que je tenais rejoignit mes lèvres.

Elle se rapprocha, amplifiant mon émoi.
La femme que j’aimais se tenait face à moi,
Consentante à souhait, sublime et gracieuse,
Mon bras l’enveloppa, pause délicieuse.

Encore elle se serra, son parfum m’enivra,
Déjà connu de moi : Lolita Lempicka.
Et c’est dans le charme de cette fragrance
Qu’un long baiser scella notre belle alliance.