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Poésie libre
mattirock : La peur de la mort
 Publié le 02/10/18  -  12 commentaires  -  3153 caractères  -  173 lectures    Autres textes du même auteur

"Il n’y a rien de moins ignoré
Rien où l’on soit même préparé".

La Fontaine


La peur de la mort



Il n’y a plus d'homme sans peur, plus de peur sans la mort
Et plus de mort sans pleurs.
Il n’y a plus une femme libre, plus rien de drôle
Plus de tenailles, que des chaînes invisibles.

Il n’y a plus de douleur que des simagrées émues
Plus de pédés, plus de drogués, plus de suicides
Il n’y a plus de haine, plus de colère
Que de la merde et du pétrole dans les artères.

Il n’y a plus de voltige, plus un seul œil ne se retourne
Plus de cerveau, plus de sexe et plus de couleurs
Il n’y a plus de déviance, plus de sang sur les murs
Il n’y a plus de tueurs sur la route ni de fumée dans les cocktails

Il n’y a plus de cinéma, plus de musique ni de livres
Il n’y a plus de cœur dans les cerveaux.

Le dernier des sauvages s’est fait pendre
Le jour du Noël dernier
Il n’y a plus d’Indiens, plus de mirages
Il n’y a que du béton et des poupées.

Le dernier des sauvages s’est fait mutiler
Sur la place de la République
Il n’y a plus de cris, plus personne ne hurle
À voix basse les bonnes gens.

Le dernier des sauvages s’est fait torturer
On lui a enfoncé une barre à mine dans le cul
Tous, un à un, on lui a forcé l’anus
Jusqu’à le transpercer de bas en haut.

Le dernier des sauvages s’est fait violer
Tous un à un, on lui a crevé les yeux
Bouffé les joues avec nos crocs
Et on l’a écouté hurler.

On lui a capitalisé les orifices
Boursicoté les couilles
On a enfoncé nos sexes turgescents
Dans ses narines de sauvage

Il a tellement hurlé
Cela nous a fait tellement de bien
Nous avons tous joui en cœur
Sur le corps du sauvage

Des millions de jets
De liquides blanchâtres
Ont taché le sauvage.

Jusqu'à lui donner
L’odeur de la mort
L'odeur de la mort
L'odeur de la mort.

Ensuite tout est redevenu
Tel qu’il devrait être
Tout est revenu
À la normale à la normale à la normale

Le vent est retombé
La mer s’est calmée
La terre s’est arrêtée
Le temps a coulé
Les yeux se sont ouverts
Les cahiers se sont ouverts
On a repris les dictées
Les docteurs ont docté
Les vendeurs ont vendu
Les censeurs censuré
Les dictateurs dicté.
Tout est revenu
À la normale.
Tout le monde a souri
Le dernier sauvage s’est répandu en viscères sur le sol de la place de la République des milliers de mouches lui sortaient de la bouche des milliers de vers lui grignotaient la langue l'odeur de la mort partout les narines éclatées des rats dans les intestins.
Tout le monde est rentré chez soi
Nous avons tous bien mangé
Et notre viande sous vide
Nos yaourts et nos pilules
Nos sodas
Et ensuite on a bien chié dans nos toilettes
On a bien vidé nos intestins de merde dans l’eau potable.
Et puis tous, nous nous sommes mis au lit
Nous avons fermé les yeux
Et tranquillement
En êtres apaisés
Nous nous sommes
Endormis.


 
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   Gemini   
12/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Attiré par la signature de l’exergue, j’ai vite été surpris par la teneur du propos. On ne mâche pas ses mots ici. On sent rapidement le pamphlet, et je trouve que les mots à forte crudité sont comme des clous qui martèlent le discours ; coup de pied dans la fourmilière de l’écriture aseptisée.
Et pas seulement l’écriture. C’est ce monde aseptisé, ou en passe de l’être, qui est pris pour cible ici, sous-entendu, en ce qui me concerne, la mondialisation qui à vouloir tout formater dénature tout, jusqu’à la nature humaine.
Le problème, c’est que l’Homme est une race sociale et que l’individu, lui, ne peut rien y changer. Il n’a d'autre solution que devenir la force sociale dominante, et pour ce faire, il lui faut réveiller les consciences (belle dernière strophe sur la difficulté de la chose), en espérant qu’elles n’aient pas été enfumées par des Candi crushe, des Quo Lanta (exemples en PTS) ou des concours de vanité mondaine.
Oui, pour paraphraser quelqu'un : la maison brûle... et pendant ce temps, on croit toujours que la mort c'est pour les autres.
Texte fort. Oyez oyez braves gens !

   izabouille   
17/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
La peur de la mort? Je n'ai pas trouvé que cette poésie parlait de la peur de la mort. C'est plutôt la peur de tout, il y a dans cette poésie de la colère à revendre, sur le monde en général et je peux comprendre cette colère. Je crois que beaucoup de gens l'ont en elle et vous l'avez assez bien exprimée. Mais je n'ai pas aimé, c'est trop ordurier je trouve. Je ne vois pas l'intérêt poétique d'utiliser des mots comme "anus", "barre à mine dans le cul" "chié dans nos toilettes" "vidé nos intestins de merde" etc. Je ne suis pas du genre prude mais bon... c'est trop "trash" pour moi.
Cela dit, je salue le travail que ce texte a dû vous demander.
Bonne continuation

   Anonyme   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Là, nous avons atteint le pire. Où est la poésie dans ce texte vulgaire ?
Une horreur !

   Vincent   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour,

voilà qui me change du 17 ou 18 ième siècle

nous somme dans le vif du sujet

bien sûr la peur de la mort

c'est bien ça qui fait le reste

PS : lire quelques commentaires me fait sourire

nous somme bien là dans l'art contemporain

l'art de la rue, et vous ne chipotez pas

merci au CE d'avoir publié ce texte

je pense qu'il pourrait faire un excellent slam

j'ai adoré vous vous êtes lâché

   CoDi   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai adoré !
Il est vrai que les mots sont rudes, mais ils sonnent juste dans cette poésie "en colère". C'est bien, je trouve, de pouvoir exploiter cette émotion également.
Je crois comprendre qu'ici, la question qui se pose est "qui est le vrai sauvage ?", et que la colère est due à une certaine injustice... Je n'ai pas cerné par contre le lien entre la peur de la mort et le texte.

   INGOA   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour, je ne vois aucun rapport entre le titre "la peur de la mort" et le contenu du texte qui expose son interminable litanie de révolte. Je ne trouve pas utile l'emploi de termes grossiers et/ou orduriers pour y parvenir. Si cet étalage utilise une forme poétique, alors la poésie a bon dos. Des bouffées insanes dont je ne ferai vraiment mon overdose, même si je comprends la démarche.

   Castelmore   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un cri ,
Un cri qui commence comme une plainte
Un cri qui hurle ensuite son dégoût
Un cri qui finit par nous dire son mépris

Sa violence est là
Pour heurter nos sens
Déchirer nos carapaces
Secouer nos consciences

Pas un tract militant
Juste un regard
Un cri

Qui laisse un sifflement aigu dans nos oreilles
Comme celui d'un train de notre enfance qui nous prévient de son entrée en gare !
Je suis là !

   Anonyme   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
C’est borderline et punk, même ça a passé la ligne pour un site comme Oniris, j’ai adoré, ça percute, c’est trash, c’est cru comme l’homme, ça pue et ça clash, ça remet tout le monde à sa petite place...ces cons d’humains, c’est les jeux du cirque que ça aime, des gens qui s’ouvrent en deux sous leurs yeux...la fin des jeux pour la chute de Rome...

   papipoete   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
bonjour mattirock
la peur de la mort, je dirais plutôt " la peur de vos mots " ! je n'ai pas peur de la mort, j'ai peur de la façon dont elle me prendra ! Dans mon sommeil comme Aznavour me conviendrait ...
Il faut se cramponner pour vous suivre dans ce dédale sorti d'un film " gore ", et porter les yeux jusqu'à la fin de ce délire, est un chemin bien tortueux !
Des " intellectuels " apprécieront peut-être ce poème " si long, bien trop long ", mais moi je ne savoure pas !

   Anonyme   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un coup de gueule qui ne mâche pas ses (gros-) mots.
L'auteur a choisi d'être trivial, ce afin de bien appuyer le doigt là où ça fait mal.
Il promène son laser sur les dérives de la civilisation dite moderne pour en exhiber les travers.

C'est son point de vue, sa façon d'appréhender les situations ; bien qu'indéniables dans leur fond , je les trouve bien excessifs à certains endroits.

   JcJaZz   
2/10/2018
C'est bien trash à souhait, un gros coup dans la gueule comme j'aime
Ça sort des tripes limite gore
Plus que keupon no futur, j'y vois plutôt un texte anar(chiste)
Une dénonciation de toutes les formes de pouvoir et d'abus de pouvoir qui finalement nous clonent et nous "endorment"
Je regrette juste que vous n'ayez pas pu conserver une forme poétique de bout en bout
Il y a quelques passages un peu trop "terre à terre", trop narratifs, limite mièvres par moments
Merci

   LenineBosquet   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
J'adhère complètement sur le fond et le vocabulaire employé, les deux, le message et les mots font ensemble, c'est cohérent.
Je regrette un peu la forme du poème par contre. Pas sur la métrique parce que ce poème mérite de sortir de ses gonds mais j'aurais préféré plus de travail sur les sons par exemple, les allitérations et assonances, les rimes aussi.
Je reste bien content de lire ça ici étant particulièrement grossier dans ma vie de tous les jours, j'ai toujours pensé que la grossièreté et une savante dose de vulgarité sont langages de vérité. Mais ce n'est que mon avis.


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