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Anonyme
28/9/2010
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'aime beaucoup cette manière de planter un décor, une atmosphère qui créent un impact émotionnel certain. (enfin ça fonctionne sur moi en tout cas).
On visualise un quartier, peut-être une cité où la morosité, le manque d'argent, semblent dominer. Presque une ville fantôme où jamais rien ne se passe mis à part de temps à autres un décès. Et c'est apparemment ce qui s'est passé ici. à moins que ce quartier ici ne soit tout simplement comparé à un cimetière : "carré des indigents" que cette femme aurait préféré fuir et tenter sa chance ailleurs plutôt que de rester à crever à petit feu dans cet endroit. Enfin tout cela est évoqué de manière pudique et sobre. Il y a de plus de belles rimes internes dans certains vers, qui apportent une fluidité à la lecture, de belles sonorités aussi, qui contrastent un peu avec l'ensemble évoqué. Il y a également ce vers excellent : "Et les feuilles s'envolent vers d'abrupts automnes" , abrupts automnes (sec et cassant) brise cette envolée. Oui j'aime beaucoup ce poème. |
framato
10/10/2010
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Beaucoup de rimes pour un texte proposé en vers libre, même si elle sont internes, on sent bien que le rythme se construit sur elles.
Dans la classification onirienne, j'aurais vu le texte en contemporain. Vers deux : pourquoi l'inversion du devisent et sur l'allée ? En dehors d'un effet poétique de libération syntaxique, je ne trouve pas vraiment d'utilité, et je trouve ça moins beau aussi que dans l'ordre "normal"(sauf à chercher la rime, bien artificiellement !) Carré des indigents, c'est superbe ! par contre étoilés de romances !!! Et pour le dernier vers, la boucle est bouclée. Joliment et de manière pensée, bien construite. Au final, j'ai bien aimé, mais je pense que le texte n'a pas été poussé assez loin. Il est joli, il aurait pu être très beau. Le poulet du dimanche : oui oui et re oui. J'aime ! La tristesse convenue n'ajoute rien au désert qui commence, surtout le convenue... Il faut élaguer pour gagner de l'intensité. Les abrupts automnes : c'est sec et bien venu ici. Difficile à oraliser, mais fort dans le sens de l'image. Cassant et bon ! Les deux vers qui suivent sont-ils là pour détendre ? Même sans eux on sait qu'on est passé du côté gris de la force. Ils paraissent fades (un peu) et surtout carte postale ! Édition suite à une relecture... Ceci dit, il y a deux choses que je trouve dommage : le texte est quasi uniquement construit en rimes brisées sur des hexamètres à l'oral. Il est donc dommage que l'auteur n'ait pas tenu son style jusqu'au bout du poème. Il est dommage également que le vers des abrupts automnes soit construit en pentasyllabe et vienne briser le rythme (même s'il fait charnière). Je pense que la construction de cette poésie est fort éloignée de la construction des vers libre, mais je n'en tiendrai pas compte dans ma note. |
LeopoldPartisan
5/10/2010
a aimé ce texte
Passionnément
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déjà le titre et l'on sent que ce texte est différent. J'apprécie cette ambiance lourde conçue pourtant avec des mots simples de tout les jours. Pas d'artifices, uniquement une supra réalité qui vous fait plongé au bout de la nuit. Magnifique, tout simplement...
"Un tombeau de terre meuble à l’ombre des immeubles. Nos destins de cafards, un enfant sur le tard ... Et les feuilles s’envolent vers d’abrupts automnes Les baraques et la suie, les longues palissades Le reflet gris des flaques au milieu du chemin. La nuit s’en vient déjà, tu ne reviendras pas" Bravo pour cette impuissance d'une force incroyable telle que : "Carré des indigents, sommeil des pauvres gens Jardins abandonnés au long des voies ferrées." Il y a là des couleurs et des traits à la Constant Permeke http://lh5.ggpht.com/_D-3_zw5fSq4/Seb9HdqZnGI/AAAAAAAAARU/ayTmLee8LBI/Permeke,Vuurtorenwijk.jpg ou encore http://parkwestgallery.files.wordpress.com/2009/07/permeke1.jpg |
Marite
9/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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"La nuit s'en vient déjà tu ne reviendras pas..."
J'aime ce vers qui ouvre et ferme le poème. Nul besoin de réfléchir, tous les mots "parlent" et déroulent une vie, simple, sans tumulte. J'ai aimé. |
Anonyme
9/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Meaban !
Et les feuilles s’envolent vers d’abrupts automnes Les baraques et la suie, les longues palissades Le reflet gris des flaques au milieu du chemin. Ces trois vers, que je trouve superbes, m'ont ramené à mon enfance passée après-guerre dans un quartier de baraques. La ressemblance s'arrête là car je dois avouer que j'ai vécu de très belles années dans ces baraques, mais j'étais un petit garçon et qui sait si nos parents n'avaient pas les mêmes états d'âme que celui que l'on trouve dans ce poème... Ces quartiers d'autrefois, qui étaient alors la norme, ne peuvent plus aujourd'hui étre vus et ressentis de la même façon ! Je concluerai ce commentaire, peut-être un peu hors sujet, en félicitant l'auteur qui a su retracer ici un décor qui nous mène à l'émotion et en lui disant encore Merci ! Alex |
Arielle
9/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Comme ils me parlent d'un monde familier ces :
"... destins ordinaires étoilés de romances Enfances anodines, le poulet du dimanche." et ces "Jardins abandonnés au long des voies ferrées." Toujours cette mélancolie que tu sais si bien mettre en scène, Meaban ! Ces alexandrins destructurés, jouant d'assonances plutôt que de rimes franches, sortent du cadre étroit d'une vie sans surprise tout en gardant la nostalgie des "palissades" et des traditions. Une forme en parfaite adéquation avec son sujet. |
Anonyme
10/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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du gris et du chagrin planent en fusion. une impression très visuelle, le décor est beau, dégage sa mélancolie, une jolie sensation à la lecture.
et ces rimes bien choisies offrent un rythme nonchalant qui donne le ton. on a évité le ton ennuyeux et le poncif. un texte vibrant de mélancolie. je suis étonnée que ce poème soit dans la catégorie "poésie libre" car même si il n'y a pas de retour à la ligne pour marquer chaque rimes, car rime il y en a à profusion. |
ristretto
10/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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un superbe poème
très visuel,et aussi avec de belles sonorités "l'abrupt" âpre rupture " Nos destins ordinaires étoilés de romances " merci pour cette page d'émotions |
Lechat
10/10/2010
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Meaban
Ambiance de fin d'enterrement pas des plus joyeuses ! Ce texte m'a renvoyé de façon très forte l'émotion qu'on ressent parfois à ces moments là, quand on réalise vraiment que le mort ne reviendra plus. On ne voit plus les paysages, les personnes de la même façon. Même si l'émotion passe très bien grâce à des images superbes (les silhouettes qui devisent, jardins le long des voies ferrées, abrupts automnes ...), la mise en mots m'a semblé parfois un peu lourde, notamment à cause des rimes internes qui "cassent" davantage le texte qu'elles ne le structurent. Et curieusement, les rimes internes sont utilisées systématiquement au début, sont plus espacées vers le milieu et disparaisssent à la fin ! Je ne sais pas si c'est un effet recherché, mais il tombe un peu à plat ! |
Nils
10/10/2010
a aimé ce texte
Bien ↓
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On ressent très bien l'atmosphère dans cette poésie, et ça nous imprègne très agréablement.
En revanche j'ai trouvé des moments, comme la seconde phrase, un peu "lourd", c'est dommage. |
brabant
10/10/2010
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Meaban,
"Carré des indigents..." Ce texte veut montrer les destins ratés, au point de n'être pas même illustrés par un monument funéraire, fût-il modeste. "Un tombeau de terre meuble à l'ombre..."/ Jardins abandonnés le long des voies ferrées." Or que montrez-vous ? Le destin des gens ordinaires. "Nos destins ordinaires étoilés de romances Enfances anodines, le poulet du dimanche." Je n'aime pas trop non plus : "... le temps qui passe épais comme la mélasse." La mélasse me renvoie plutôt à une immobilité, un temps figé. Et le noir de cette matière ne me semble pas en rapport avec les silhouettes grises. Entendons-nous, votre texte est bien écrit, et les images de désespérance, de médiocrité rendues avec retenue et une élégante sobriété. Mais le continuum proposé m'apparaît trop général ; à ce titre, le carré des indigents occuperait plus du cinquième des cimetières. Or même les pauvres ont un caveau de famille. Cette désespérance me semble vécue pas bien trop de gens, et ces décors tristes, s'ils sont de vague-à-l'âme, ne sont pas d'apocalypse. Le corps, l'ensemble du poème, pour moi, ne répond pas à son objet, qui me paraît plus exceptionnel. |
pieralun
10/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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On reconnait chez Meaban un style bien marqué; c'est une qualité.
Comme dans "parking des routiniers" ou "poésie de la tôle", si ma mémoire est bonne, on peut apprécier cette poésie en noir et blanc, ses immeubles gris, ses parkings, ses baraquements, ses voies ferrées, et tous ceux qui vivent dedans et autour. C'est une poésie moderne qui met en scène un monde d'aujourd'hui, des gens d'aujourd'hui, tristes, dont seules les petites habitudes les ancrent dans le quotidien. Cette poésie me touche par son charme mélancolique. |
wancyrs
12/10/2010
a aimé ce texte
Beaucoup
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Selon moi le titre n'est pas assez approprié, mais le corps du texte laisse admiratif. J'aime bien cette construction : "la nuit s'en vient", qui me rappelle un peu le langage parlé de ce Québec que j'aime beaucoup.
Je trouve que ce vers : Et ces silhouettes grises qui sur l’allée devisent, évoquent le temps qui passe épais comme la mélasse. devrait prendre une virgule après :"...qui passe" pour plus de clarté beau texte néanmoins. |
Raoul
13/10/2010
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Meaban,
Entendons nous bien, j'aime ce texte, j'y trouve beaucoup de qualités, de recherches et de rigueur (sens et style) mais… Tout d'abord, j'aime les choix pointus et brusques du vocabulaire qui évitent l'esbrouffe comme le misérabilisme ou le pathos. Le premier vers qui est aussi le dernier me parle de la position de l'auteur qui, quoi qu'il écrive, connait les limites de son écrit, et sa position. je trouve ça fort et honnête dans le sens honnête homme du dix-huitième. Ce carré des indigents entre les voies ferrées me fait penser aux jardins ouvriers, et j'aime vraiment la puissance de ce rapprochement implacable. Ce regard à la fois tendre et désabus(espér)é sur ceux qu'on appelle les petites gens ou les "gens de peu" est plein d'une humanité réelle. Nécessaire. Là où pour moi il y a une "faiblesse" (façon de parler), c'est que ce "ne" sont "que" des vignettes juxtaposées, il me manque une étincelle, une mise en perspective, quelque chose qui fasse décoller le poème; il parvient à me toucher, mais pas à m'emballer. Ceci dit, j'aimerais bien lire des textes comme celui-ci plus souvent! Merci pour cette lecture. |
Lariviere
26/10/2010
a aimé ce texte
Un peu ↑
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J'aime bien le thème et l'angle de traitement, tout en émotion, choisi par l'auteur...
Je trouve que l'ensemble est quand même gâché par l'emploi sur la presque totalité du poème de rimes plates assez pauvres. Un exemple caractéristique : "Un tombeau de terre meuble à l’ombre des immeubles. Nos destins de cafards, un enfant sur le tard." La deuxième phrase aussi est assez "poussive" et aurait peut être mérité un autre type de construction/comparaison que celle avec "la mélasse.", un peu trop attendu, trop facile et maladroite. C'est dommage parce que, malgré cela, on est imprégné de sensation et l'auteur arrive à faire passé son ressenti. La fin du poème (à partir de "ma tristesse convenue..." ), débarrassé de rimes, est selon moi, un bel exemple de ce qu'aurait pu avoir ce poème pour me plaire dans son intégralité. Bonne continuation ! |
Anonyme
26/10/2010
a aimé ce texte
Un peu
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Je trouve dommages les rimes internes, pauvres, ainsi que C'est notre glas qui sonne, trop entendu pour me faire décoller l'intérêt poétique. J'm bien le tournant à partir de Nos destins ordinaires, on sent que les rimes internes disparaissent au profit d'une forme de vers libres plus intéressants. On perd l'artificialité, on a du coup plus de place pour le ressenti, qui devient plus facile à définir.
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PierreLune
4/1/2011
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Meaban, merci pour cette poésie sobre et qui ne traite pas la misère humaine d'une manière grandiloquente.
Petite remarque: "le temps qui passe" (vers2) exprime une reflexion trop ordinaire comme "on va monter l'escalier". Aussi les assonnances meubles et immeubles me gênent un peu. Je trouve pertinent d'avoir mis "rien"(vers5) dans sa forme plurielle ce qui en change le sens. En effet au singulier nous pourrions penser à une vie complètement privée d'événements...Alors que là il existe un passé une naissance. "Les jardins abandonnés au long des voies ferrées". Ce vers aurait dû être plus développé afin de renforcer l'évocation poétique. Ah j'oubliais! Le vers 2 me semblerait plus digeste coupé en deux Sinon agréable lecture très émouvante. Merci à vous Meaban. |