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papipoete
3/7/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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un fort beau poème qui brasse la mémoire; on a tous un Amour d'enfance, qu'une photo jaunie vient rappeler. Par elle, revient le souvenir de jeunesse, de beauté et ses Etés d'indolences.
Quand, dans notre coeur il fait gris, on songe, se demande; << avec ses cheveux blancs, que devient-elle, comment vit-elle ses chemins de pluie >>? Le style néo-classique n'autorise pas l'absence de ponctuation, en outre la lecture du texte en est compliquée! Le dernier vers mesure 9 pieds. Au 13e vers, bien qu'il soit autorisé dans cette forme, le hiatus " tu/en " aurait pu être évité? |
Anonyme
18/7/2015
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Bonjour Meaban
Je ne pense que du bien de ce poème contemporain L'écriture est élégante et ne cède pas à la tentation des "effets spéciaux" J'aime bien le néologisme "cels" , plus musical que "ceux" Le vers de 9 syllabes qui clôt en beauté cette série d'octo lui confère un charme supplémentaire. Je parie que vous êtes musicien. Merci Meaban et bravo |
Automnale
19/7/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Notre premier amour - amour ô combien lointain - pense-t-il, de temps en temps, à nous ?... Et voici que Meaban donne une réponse... Je m'y accroche...
En quelques vers seulement, l'auteur traduit l'essentiel. Par petites touches, il décrit une atmosphère : les siècles de misères... des cheveux jadis aimés devenus blancs... l'ennui... le cœur en revanche... d'insignes chemins de pluie... Qui ne s'est pas demandé, en regardant ou non une photo d'antan, ce qu'elle - ou ce qu'il - est devenue ? A-t-elle, elle aussi - lui aussi -, mal des étés grands d'indolences, de ceux où l'on franchit le Gois, poursuivi par mortes enfances ? Où marche-t-elle - où marche-t-il - en ces dimanches ? Le saurons-nous jamais... Merci, Meaban, pour cette belle nostalgie, pour ce passage du Gois qui me rappelle - au sens propre - un lumineux été... |
Anonyme
19/7/2015
a aimé ce texte
Pas
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Bonjour
Je suis désolé mais je n'ai pas vraiment accroché à ce texte. Peut-être est-ce le choix des mots et des rimes qui me semblent parfois artificiel, peut-être est-ce le fond que je trouve un peu terre-à-terre. |
jfmoods
2/8/2015
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L'entête (2015/1976) imprime l'image d'une pierre tombale paradoxale, fixant les strates d'un temps intérieur fantasmé, arpenté à rebours jusqu'à la perte de vue de l'Absente.
Au fil de ces quatre quatrains dépourvus de ponctuation, en rimes croisées, pauvres ou suffisantes, majoritairement féminines, où seul le dernier vers déborde, de manière significative, du rythme régulier de l'octosyllabe, la présence de l'allocutrice est beaucoup plus marquée que celle du locuteur (pronoms personnels sujets et compléments, adjectifs possessifs : « tu » x 3, « ton » x 2, « tes » / « Me », « Je »), signe patent de l'importance qui lui est accordée dans le poème. Un portrait physique de la femme s'ébauche, en aveugle, comme une improbable passerelle tendue entre les âges, entre grâce ineffable d'hier rappelée par le surgissement impromptu de la photographie (expression à caractère laudatif : « regard d'infante ») et tentative de mise à jour, par le locuteur, du travail de sape du temps sur les trente-neuf années concernées (description d'un processus : « tes cheveux sont devenus blancs », comparatif de supériorité marquant la perte de l'aura première : « allure plus austère »). Deux questions ouvertes (« Qu'es-tu devenue », « Où marches-tu ») et une question fermée (« As-tu mal ») émaillent ce retour vers le passé, comme autant de points de fuite inéluctables de celle à qui l'on ne s'adresse ici, à l'évidence, que dans le cloisonnement, dans le secret de la pensée. L'imaginaire du poète, confronté à une certaine fadeur du souvenir (expression à visée dépréciative : « mièvres amours adolescentes »), se plaît à inventorier le malheur comme seule ligne d'horizon possible de la femme jadis aimée (hyperbole : « des siècles de misères »). L'image d'un parallélisme avec les pans misérables de sa propre existence s'impose naturellement au locuteur (« parfois comme moi »), comme si, à l'inaccomplissement intime de l'un (compléments circonstanciels de temps : « ces étés grands d'indolences », « ces Dimanches » dont la majuscule affirme ironiquement l'inanité, complément d'agent accompagnant l'expression d'une passivité : « poursuivi par mortes enfances », participe passé avalisant l'échec à enchanter sa vie : « sacrifié d'ennui ») devait nécessairement répondre l'inaccomplissement de l'autre. La traversée vers un espace îlien, clôturé d'eau (proposition subordonnée relative : « où on franchit le Gois »), épouse la sensation d'une lancinante, d'une accablante solitude. La métonymie qui donne son titre au poème (« Converser le cœur en revanche ») est porteuse d'un soliloque obligé (modalisation impersonnelle : « il faut ») : celui de toute l'amertume, de toute la frustration d'une vie qui n'a pas su se construire dans la durée amoureuse. À l'océan métaphorique qui clôture, à cette eau qui bâche irrémédiablement toute perspective d'ouverture fertile, vient s'ajouter, au travers d'une métaphore qui pourrait aussi bien, par une assimilation du lieu au temps, figurer l'accumulation stérile d'années lisses et rectilignes (« Au long d'insignes chemins de pluie »), l'eau qui tombe, l'eau qui noie immanquablement les derniers espoirs d'un bonheur partagé durablement à deux. J'avoue être assez fasciné par le détonnant néologisme du vers 11, par ce « cels » qui présente l'apparence d'un pronom démonstratif pluriel qui voudrait ne pas choisir son genre (ceux, celles), mais se rapporter, dans une seule et même image instituant la stérilité, à la fois au masculin pluriel (« étés ») et au féminin pluriel (« indolences »). Original et troublant. Merci pour ce partage ! |