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Poésie libre
Meaban : Foutaises
 Publié le 27/04/19  -  5 commentaires  -  1163 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

« Il faut cultiver son propre jardin. »
Voltaire


Foutaises



Un merle circonvenu, un maître du jardin, des commensaux errants dans un fief étriqué
Univers familier et ton soleil entour, loin de mondes entropiques peuplés d’indignations
Principauté tendresse aux heures élastiques, l’émoi d’une élégance quand tu vas devant moi

Les cloches impavides grenaillent le silence d’un village d’anciens qui vont sous les nuages
La vie est empathique pour nos âmes étonnées qui fluides se destinent à des heures plus sombres

À quoi bon ces foutaises

Pixels géométriques « Mithridatent » nos peines, si l’on baisse la garde devenant les vassaux de ces fausses nouvelles
Leurs visages fatigués, dévorés d’exigences aux flashs des réclames
Une piétaille d’absurdes, aux chemins chaotiques habités de rancœurs, louvoyant alentour d’arrogants officiers sur leurs chevaux d’argent à la robe de deuil.

La terre des carrés s’engourdit sous les watts issus de la fusion d’hydrogènes flambants
La voiture du facteur, le jappement des chiens, le piaillement des merlots
Un maître du jardin, un merle circonvenu, des commensaux errants dans un fief étriqué


 
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   hersen   
10/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème me semble plus une prose qu'un libre, mais cela n'a aucune importance, ce qui compte c'est lui plus que la catégorie.

Je ne relève pas spécialement des passages, car je trouve le tout très cohérents, très bien imbriqué et d'une très grande aisance de lecture : il frappe juste dans l'instant, ce qui est une grande qualité de poésie.

un reproche cependant : pourquoi utiliser des guillemets et une majuscule pour un mot qui, sinon, aurait une bien plus grande portée ?
Car ici, il fait figure de vedette, de point d'orgue, et cela affaiblit, à mon sens, son emploi, son sens.

   STEPHANIE90   
27/4/2019
Bonjour Meaban,

J'ai presque envie de dire quelles foutaises !!!
Je vais m'abstenir... sourire

Jusqu'à la fin du sixième vers, je pense maintenir le cap, les vers sonne avec délectation et originalité. L'ensemble me tient en alerte et je crois savoir ou vous voulez m'emmener. J'aime votre écriture. Et puis mon écran s'est dé-pixelisé, déconnecté dans ces trois vers suivant qui, si je vois à peu près le sens, me paraissent hors contexte, trop à l'opposé de votre tableau premier, même si j'ai souri à l'emploi de Mithridate en verbe.
Je décroche et je raccroche mon wifi aux deux derniers vers.
Deux monde trop en opposition ?!?

Donc, je suis bien embêtée, je ne peux pas vous noter honnêtement puisque d'un côté j'ai adoré le style, le fond ne me déplait pas et d'un autre j'ai été fort chagrinée par cet épandage en flash-back auquel je n'adhère pas.
Votre métaphore filée aurait pourtant dû me plaire mais l'engagement de celle-ci et son traitement me laisse trop perplexe. Je ne comprend pas : "louvoyant alentour d’arrogants officiers sur leurs chevaux d’argent à la robe de deuil", ce "leurs" non plus. Mes carrés noirs se sont perdus dans la fusion d'hydrogènes flambants...
Le fil narratif pour moi c'est délié, cela m'a un peu, beaucoup gâché la lecture, qui pourtant, avait fort bien commencé.

Ce passage est vraiment charmant : "...Principauté tendresse aux heures élastiques..."

Je préfère donc ne pas mettre d'appréciation, mais j' attend avec impatience une prochaine publication. Merci pour la lecture,

StéphaNIe aujourd'hui, dans son fief étriqué

   Davide   
27/4/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Meaban,

Quelle belle surprise que ce poème intriguant et si bien écrit !
Passons sur la délicieuse et monotone musicalité en balancier qui berce la lecture...

Ce que j'ai compris (mais j'ai des doutes...)
Deux univers s'opposent : le premier, aisé, qui vit dans sa tour d'ivoire, loin des "mondes entropiques peuplés d’indignations", et l'autre, pauvre et soumis, qui se destine "à des heures plus sombres".
Cette rupture entre les classes sociales est mise en avant par un charmant vocabulaire aux couleurs médiévales ("commensaux", "vassaux", "chevaux d'argent"...), qui nous permet d'avancer que rien n'a fondamentalement changé aujourd'hui.
Une flopée de figures de style particulièrement bien trouvées : du "merle circonvenu" (pléonasme à double-sens), au "fief étriqué" (pléonasme qui parle de lui-même) jusqu'à cette somptueuse métaphore avec personnification : "les cloches impavides grenaillent le silence...".
Tout est suggéré avec une finesse d'écriture surprenante : un vrai travail d'orfèvre.

On pense aux gilets jaunes, peut-être... sans doute au ridicule d'une société qui nous hypnotise, qui nous affame, qui nous abêtit devant ces "fausses nouvelles", qui nous ment, qui nous fait rêver "aux flashs des réclames"...

Un très bel écrit auquel je reprocherai une chose : son manque de clarté (en tout cas, pour ma part).
L'incipit ne m'a pas vraiment aidé à suivre le cheminement de l'auteur(e), aussi, ne suis-je pas certain d'avoir saisi toutes les subtilités qui émaillent ces vers libres.

Merci pour la lecture,

Davide

   senglar   
27/4/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Meaban,


L'incipit de ton poème renvoyant à « Candide ou l'Optimisme » J'ai l'impression que celui-ci en reproduit la démarche en une remarquable ellipse centrale quand aux heurs et malheurs de l'existence et autres aléas. Vers 5 à 9 inclus.

Le bonheur consistant à se livrer modestement à un travail modeste en cultivant modestement un modeste jardin fief. Vers 1 à 4 et 10 à 13.

Les tracas étant évoqués des vers 5 à 9, des heures « sombres », « foutaises » rapportées par les pixels des TV... aux « arrogants officiers... chevaux d'argent à la robe de deuil »
Mais en même temps qu'elles nous rapportent ces foutaises les TV « mithridatent » (en fait 'mithridatisent' lol) le spectateur à coups de « réclames » par exemple, en fait (sic) il est mené en bateau, risquant de devenir le vassal « de ces fausses nouvelles ». Pas totalement dupe en fait (re sic).


J'ai immédiatement eu sous les yeux l'image de jardins ouvriers à la lecture de ton poème, chacun régnant sur son petit carré, « fief étriqué », avec son merle, un responsable et des voisins commensaux. On peut même y avoir sa Cunégonde « émoi d'une élégance ». On y a les sons de son église, ses sources de chaleur, son facteur, les gazouillis des merlots. Un petit bonheur parfait quoi loin des tracas du monde.

Mon demi-vers préféré :
« …, l'émoi d'une élégance quand tu vas devant moi »

Je cite encore :
« Un merle circonvenu, un maître du jardin, des commensaux errants dans un fief étriqué. »

… pour... en corrélation... te faire cadeau du souvenir d'une chanson de Félix Leclerc :
« C'est un petit bonheur
Que j'avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d'un fossé

Monsieur, ramassez-moi
Chez vous emmenez-moi

Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture. »


Ben voilà :)))



Senglar ex Brabant

   jfmoods   
28/4/2019
Dans son rythme caractéristique (6, 12), élancé, plutôt addictif, assorti à l'occasion d'échos sonores (an, ique), le poète dresse un constat pour le moins délétère.

Deux mondes se dessinent devant nous, en contrepoint absolu l'un de l'autre.

Il y a d'abord, à l'image du territoire, un paysage intime et facile, ouvert, doux et calme ("Univers familier et ton soleil entour", "Principauté tendresse aux heures élastiques, l’émoi d’une élégance quand tu vas devant moi", "Les cloches impavides grenaillent le silence d’un village d’anciens qui vont sous les nuages / La vie est empathique pour nos âmes étonnées [...] fluides", "La voiture du facteur, le jappement des chiens, le piaillement des merlots").

Cependant, à l'échelle du pays, à l'aune de la planète, tout se brouille. La perspective se ferme inéluctablement (entame et chute du poème : "Un merle circonvenu, un maître du jardin, des commensaux errants dans un fief étriqué").

Engrenés dans un siècle qui vampirise le temps de cerveau disponible ("Pixels géométriques « Mithridatent » nos peines"), nous sommes aveuglés par les néons ("Leurs visages fatigués, dévorés d’exigences aux flashs des réclames", "La terre des carrés s’engourdit sous les watts issus de la fusion d’hydrogènes flambants"), sommés d'ingurgiter l'infâme brouet de la modernité triomphante.

L'idéal est en berne ("nos âmes [...] se destinent à des heures plus sombres", "mondes entropiques"), l'exaspération ("Foutaises", "À quoi bon ces foutaises") et la colère ("peuplés d’indignations") sont à leur comble.

Ainsi va le monde contemporain, cultivant l'envie exacerbée des uns ("Une piétaille d’absurdes, aux chemins chaotiques habités de rancœurs"), le mépris incommensurable et mortifère des autres ("louvoyant alentour d’arrogants officiers sur leurs chevaux d’argent à la robe de deuil").

L'entête voltairien, légèrement remanié (« Il faut cultiver notre jardin. » / « Il faut cultiver son propre jardin. »), nous invite à hiberner jusqu'au prochain millénaire.

Merci pour ce partage !


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