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Mokhtar
27/12/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Seconde moitié du vingtaine siècle ? Un été en Lorraine ?
Évocation imagée et tristounette d'une vie provinciale, dans une région de France avec l'industrie pour cadre de vie. "Un ancêtre erratique au passé sourcilleux...Il comptera les étoiles"? Voilà qui me laisse dubitatif. Peut-être un évocation personnelle et familiale ? D'un ancêtre mort à la mine ? Description de vies laborieuses et mornes, victimes du productivisme aliénateur, au pied des terrils ? Je sens qu'il me manque des clés. |
Raoul
31/12/2017
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour et bravo, c'est une belle prose, bien rythmée, bien balancée, une collection de vignettes exprimées simplement, avec un beau vocabulaire précis qui évite toute préciosité et/ou cuistrerie. Tout une époque. Pour ce qui est des lieux, je ne saurais trop dire… Mais on connais, ça évoque le regard poétique et un peu vinaigre de Jacques Tati par exemple, qui, lui aussi était un peu nostalgique…
Dans ce texte, on y voit, on y entend et on sent aussi (le cigare ), c'est assez "fortiche". La venue pudique de la mort est assez "légère" pour ne pas tout plomber. Bel équilibre je trouve. Si j'avais deux petites ronchonnnnneries à émettre, ce serait sur le un peu froid des phrases nominatives, et sur le "amener", car on n'amène que ce qui a des mains… M'enfin c'est pour chipoter. Bien aimé. |
Gemini
16/1/2018
a aimé ce texte
Bien
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J'aime cette écriture posée, nette, avec des phrases un peu rocailleuses qui décrivent une ambiance. Pas, ou peu de relatives ; on trouve deux "où" dont un qui ne donne sur rien ; un seul "et", chose rare en prose (et même en poésie).
Et puis il y a ce style, ce ton qui renvoie, pour ma part, à de grands écrivains, Zola (bien sûr, avec Meaban) l'écrivain du peuple, mais aussi Giono, je pense encore à Magnan ; ces écrivains d'un terroir dotés d'un bon sens qui donne à la vie un point de vue, et surtout un rythme, qui ne sont pas vraiment les mêmes que ceux des citadins. Dans ces endroits, les morts vont encore au ciel. |
Queribus
16/1/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
J'ai trouvé ce texte très curieux avec son mélange de réalisme et de poésie mystérieuse; on ne sait pas très bien où on est mais ça ajoute au mystère. l'écriture me semble assez inégale avec des paragraphes d'une ligne, de deux, de quatre lignes; j'aurais aimé plus de régularité mais on est dans le poème en prose, ce qui autorise bien des choses. J'ai trouvé dans ce poème de très belles images poétiques: "De bien triste s enfants s'abusent en riant de rêves multicolores", "le fiel d'une musique aux accents diatoniques","un air d'accordéon dessillant la torpeur d'ennuyeuses tonalités", etc. Le fonds m’apparait comme une courte réflexion sur un monde désabusé et dénaturé mais aussi, hélas, très réaliste, un peu à la façon d'un Jacques Tati avec l'humour en moins; les mots, d'une grande beauté poétique, sont aussi parfois à la limite de la préciosité. Bref, j'ai "un peu" aimé ce texte. Bien à vous. |
Pouet
16/1/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Toujours un plaisir de vous lire me concernant même si je suis plus emballé certaines fois que d'autres. Ici c'est plutôt plus. Moi qui ne suis pas fan des mots "recherchés" ou "savants", avec vous ça passe bien. Une très belle écriture, une description bien posée pour ce "calme d'un long siècle". D'ailleurs j'aurais bien vu cet emploi comme titre. Le "il comptera les étoiles" qui clôture le texte me semble en effet un brin convenu. Le rythme est lui aussi très maîtrisé, c'est très coulant. Sauf peut-être ici: "un air d’accordéon dessillant la torpeur d’ennuyeuses tonalités", "tonalités" est à mon sens trop long et casse un peu le rythme. Sinon c'est très beau. Je vais retenir parmi d'autres: "Les discours du progrès laminant la tendresse, entrevus sur l’écran de télés arrogantes, arrangées sur l’étal d’un vieux réparateur, l’œil rivé sur la mire mâchonnant ses cigares." Voilà, il manque un point, je crois, après "leur antre". |
jfmoods
20/1/2018
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Constitué essentiellement de phrases nominales et de participiales, placé sous le rythme entêtant de l'hexasyllabe, ce poème en prose de Meaban présente, dans un cadre spatio-temporel bien défini ("Une latence estivale", "Un midi provincial"), une photographie de l'après-guerre (démonstratif : "ces trente glorieuses").
La France bascule d'un mode de vie traditionnel ("Un récent moyen âge") vers la société de consommation ("la fourgonnette de l’épicier bougon", "Les fils vont à l’usine", "la noria d’industrie", "l’écran de télés arrogantes", "un vieux réparateur", "la mire"). Le poète pose un regard teinté d'amertume (entête : "Un discours du progrès", "De bien tristes enfants s’abusent en riant de rêves multicolores", "Les discours du progrès laminant la tendresse", "le silence d’un ciel") sur les premiers balbutiements de notre triomphante modernité. Merci pour ce partage ! |
daphlanote
13/8/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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Longtemps, longtemps que je ne m'étais arrêtée ici bas. L'ananas m'avait dit "Maeban, j'ai vu passer quelque chose". Parce que quoiqu'on en dise, cet auteur fait partie de mon petit panthéon personnel.
Je n'ai pas été déçue. Maeban fait partie de ces auteurs qu'on ne voit pas en forum mais dont le talent communique et fait grandir la présence. Je lis une photographie réussie, puissante, évocatrice en un mot. Je lis des images, je lis de la poésie ++. Ce qui est fort, c'est qu'on sait où on est. La contextualisation enrichit l'espace alors qu'elles auraient pu en limiter la portée et l'émotion. Champ lexical mesuré comme d'habitude, industrie et déshumanisation de l'avenir. Je retiens le fiel, l'accordéon dessillant, lorries et noria d'industries, passé sourcilleux, insouciance grêle. Merci, comme toujours. |