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Poésie contemporaine
Meaban : Les halliers
 Publié le 03/01/11  -  14 commentaires  -  1058 caractères  -  349 lectures    Autres textes du même auteur

Il y avait par derrière la splendeur des usines
De longues palissées encerclant les jardins...


Les halliers



Ces railleries anciennes affublant les enfants
Les ruelles étroites avares de soleil
Que reste-t-il encore de ces jeudis malingres
Une brise alanguie sur les sombres coteaux

Il y avait par derrière la splendeur des usines
De longues palissées encerclant les jardins
Où de vieux cheminots dormaient dans les cabanes
Assoupis de vins noirs volés dans les futailles

Nous étions les semailles de nos pères chiendents
Errants loin de l’école sautillant sur les rails
Mauvaises graines d’enfants sarclés par la vindicte
De noirs instituteurs s’en venant de la ville

Les rotondes sont mortes, histoires anéanties
N’y poussent que des halliers parcourus par les chats
Des hivers en été, les superbes silences
Atmosphères qui vacillent aux soleils durcis

Que faut-il donc attendre en toutes ces vieilles heures
Aux funestes ennuis qui peuplaient nos engeances
Accoudés aux rambardes perchées sur les murailles
Immobiles latences, inutiles destins.


 
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   bulle   
19/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très belle nostalgie, un vague à l’âme puissant, et des images plus que criantes.
« Les ruelles étroites avares de soleil »
« Nous étions les semailles de nos pères chiendents »

« Errants loin de l’école sautillant sur les rails
Mauvaises graines d’enfants sarclés par la vindicte »
Je n'ai pu m'empêcher d'y voir là un extrait de « La guerre des boutons » en filigrane.

Chaque image en déroule une autre, en touches impressionnistes et pointillistes, tout en gardant son fil conducteur. Le fond mélancolique en récupère encore plus d’ampleur.

Et puis, cette langueur musicale qui traîne tout du long est un réel plaisir.

Des lignes buissonnières que j’ai beaucoup appréciées.

   Anonyme   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très littéraire et très agréable. Assez bien rythmé et visuel. On voit, on pense se souvenir des instituteurs d'une époque non nommée. C'est un regard sur jadis, sans regret particulier, un regard qui donne à voir et à penser. Les halliers surgissent à la fin de la poésie, donnent le titre sans prendre toute la place.

   Lunastrelle   
27/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème qui nous plonge dans un certain passé... Et qui se veut vivant, il se déroule encore mieux que si nous avions eu un kaléidoscope sous les yeux...
Par contre, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu du mal avec ce vers là, que j'apprécie moins que les autres; il détonne et me gêne:
"Nous étions les semailles de nos pères chiendents"

   Leo   
28/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Joli texte, où la découpe en vers et en strophe constitue une ponctuation par l'espace, une respiration très rythmée (des "presque" alexandrins) bien dans le sens des mots.
Ces mots sonnent juste, se placent et "tombent" presque naturellement, dans une musique sourde et chargée à la fois de nostalgie et de révolte.
Je regrette la dernière strophe et ses "funestes ennuis", image bien trop convenue et qui dépare ce joli retour aux écoles buissonnières champêtres, au parfum de guerre des boutons d'un autre âge...

   tibullicarmina   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Nostalgie et mélancolie percent visiblement dans ce poème que l'on a envie de murmurer. La simplicité apparente des vers, de la syntaxe, des images même, soutiennent cette atmosphère palpable. Pour ma part, il m'a fallu prendre le temps d'entrer dans le texte avant de le goûter vraiment : l'affaire de plusieurs lectures attentives.
C'est que ces alexandrins qui n'en sont pas déroutaient mon oreille classique. Il faut trouver le tempo et le rythme du texte.
Je pense pourtant que de vrais alexandrins eussent donnés à ce poème une dimension encore supérieure. Choix de l'auteur, je respecte.

Comme Léo, j'ai tiqué devant les "funestes ennuis", trop classique, trop racinien dans ce contexte. C'est à peu près le seul bémol.
Ah ! et aussi : "des hivers en été", pas clair. Est ce que cela signifie "les hivers qui sont en été" ? Ou bien "de l'hiver à l'été" ? La confusion est possible (peut-être voulue ?)

Pour le reste, j'ai apprécié mes lectures de ce bon poème.

   Marite   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte va me réconcilier avec la poésie contemporaine. Dans ces vers, pas de mots inutiles, le rythme et les images se succèdent, sans heurts mais avec précision. Le fond et la forme se sont alliées pour nous transmettre, avec un brin de nostalgie, ce paysage d' autrefois.

   Raoul   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Nostalgie…
Le rythme lancinant donne une pesanteur au texte. Il lui permet d'entrer lentement en nous, lecteurs.
Je ne me lasse pas d'apprécier la précision technique du vocabulaire, et aussi certains rapprochements que je qualifierais faute de mieux d'expressionnistes ("jeudi malingre", "vins noirs", "graine d'enfants sarclés"…).
Il se dégage de ce texte un sentiment d'immobilité, d'immuabilité très prenant.
Nostalgique, certes, mais d'avantage.

   Chene   
13/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Meaban

Je retrouve dans cette poésie contemporaine bien des paysages que j'ai connus : friches industrielles, terrains vagues des banlieues nouvelles, dépôts ferroviaires abandonnés, tous ces terrains d'aventure qui occupaient les jeudis en culottes courtes...

Leur description avec tes mots qui sonnent justes ne peuvent qu'éveiller en moi ces souvenirs d'enfance. Je partage avec ton narrateur cette réalité d'un temps où les déboires économiques des sites sidérurgiques et charbonniers n'offraient comme perspectives que de "funestes ennuis", d'"inutiles destins" et des "hivers en été" quand les rejets des dernières cheminées d'usine voilaient le soleil.

Merci pour ce poème évocateur, réaliste et dur à la fois, Meaban.

Chene

PS : n'y a-t-il pas une petite coquille passée inaperçue dans "ces vielles heures" ;) ? Merci, j'ai corrigé. Pat

   Lechat   
4/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Superbe texte.
Les trois premières strophes sont captivantes. L'atmosphère emporte, le paysage est la, évident tellement les mots le dessinent bien. Avec une collection de détails qui sonnent tous plus vrais les uns que les autres.
Je trouve la rupture nostalgique des deux dernières strophes un peu moins précise. Le style est plus heurté et les images moins nettes.
Mais ça reste magnifique dans l'ensemble.
Merci

   PierreLune   
7/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour meaban belle poésie très bien construite, aucun heurt, fluidité de l'écriture. On pourrait lire ces vers avec le même plaisir que s'il s'agissait d'alexandrins tant le rythme semble calculé au millimètre.J'aime particulièrement"Il y avait par derrière la splendeur des usines" (Vers5)Egalement Nous étions les semailles de nos pères chiendents"(vers9)
Merci pour cette agréable lecture

   Lhirondelle   
7/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Meaban

Je ne viendrai pas casser la belle unanimité que ton excellent poème a recueillie.

C’est fort d’authenticité, et beaucoup auront pu se remémorer de tels endroits, et des impressions qu’ils laissent flotter dans un recoin de nos mémoires. J’ai des souvenirs restés accrochés à quelques halliers en ces jeudis désœuvrés…

Une poésie très agréable à la lecture, riche en vocabulaire et des vers d’excellente facture.

Que demander de plus !
Si, je sais… te relire prochainement…

Bonne soirée

L’hirondelle

   Anonyme   
8/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Meaban ! Ton poème est la démonstration, s'il en fallait une, que l'on peut écrire de très beaux textes sans pour autant se plier à la contrainte des rimes et autre métrique. J'avoue avoir été, dans un premier temps, surpris par l'absence de ponctuation mais, tout compte fait, ça permet au lecteur d'adapter son propre rythme à la lecture. Un très beau texte, des images à couper le souffle et, pour moi, une bouffée de nostalgie qui me ramène quelque part à ma propre enfance... Merci pour tout celà ! Alex

   David   
13/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Meaban,

Un poème sans des expressions comme "chemins de traverse" ou "école buissonnière", ces "halliers" semblent les évoquer pourtant, sur une toute autre couleur, sans le teint de liberté qu'elles peuvent porter par ailleurs, la mélancolie est assez funeste pour les "engeances" qui succèdent aux "semailles", comme je l'ai compris.

   Anonyme   
10/12/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je relis avec plaisir ce texte -qui mérite si bien l'appellation de poème- et qui me plonge aussitôt dans son atmosphère si singulière. A vous faire aimer la nostalgie.


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