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Anonyme
18/12/2011
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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La toute dernière ligne me gêne, ou peut-être seulement les points de suspension à la fin, qui introduisent à mon avis une mollesse, une "humidité" dans un poème dont par ailleurs j'apprécie le côté assez sec, assez distant, même si la nostalgie transparaît.
C'est vraiment dommage, parce que ce détail donne à mon avis toute une coloration différente, un poil de mièvrerie qui brise l'équilibre de l'ensemble du poème. Si j'essaie d'en faire abstraction, j'aime beaucoup ces vers dignes, très expressifs, je les trouve très évocateurs. Une mention pour les "traverses déferrées" ! |
Lagomys
8/1/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Sur tableau sombre et réaliste, un superbe hommage aux "gueules noires".
Un vocabulaire bien creusé. Des images renversantes : " Les fenêtres à vantaux inclinent les accords / Échappée de juillet, toute cinglée d’hirondelles / La coulure orangée d’une soirée d’été / Embrasée de résine qui parfume les toits…", "La complainte harassée des camions ferrailleurs / Ils morigènent fort…", "Une lèpre de sapins étouffe les crassiers", "Sirènes bâillonnées, la chanson des houillères", "Rejoindre la silice qui sommeillait en lui". La fin est bien choisie : "Un sépulcre ouvrier" - rien de plus - et tout continue, "les machines qui vaquent /Le chemin de Robiac…". La troisième strophe est un peu fouillis à mon sens, mélangeant cosmopolitisme et catalogue des métiers. Ainsi, pourquoi seuls l'ingénieur et les rouleurs ont-ils droit de cité ? Paradoxalement dans ce texte où la fanfare et la musique tiennent un rôle prépondérant je ne perçois qu'un pesant silence, ce qui préserve toute la gravité de l'évènement : magistral ! Une belle souffrance. Un coup de grisou dans notre petit confort. Bravo et merci. Lagomys |
Meleagre
8/1/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ce poème ne m'avait pas beaucoup parlé à première lecture ; mais, plus je le relis, plus je trouve riche.
Un poème sur la musique (en tout cas la première partie), et un poème que je trouve très musical, très harmonieux. Poésie libre, certes, mais tous les vers sont composés de groupes de 6 syllabes, si on élide certains "e" muets. Il y a des hexasyllabes, des alexandrins (6/6) et 2 vers de 18 syllabes (6 / 6 / 6). Je relève juste deux exceptions, que je trouve dommage : "Les rouleurs aussi" (5), "Et le chevalement muet scrute comme aux arrêts" (7/6 ou 8/6). Les rimes, inexistantes dans la 1e partie, font leur apparition ensuite (poussière / cimetière / houillère, aujourd'hui / lui, ubac / vaquent / Robiac). La 2e partie est beaucoup plus régulière, avec ces distiques d'alexandrins rimés. A haute voix, ce poème est très agréable à lire, les vers sont fluides. Juste une petite remarque : je mettrai volontiers une ponctuation quand une phrase s'achève à la fin d'un vers, au cœur d'une strophe ; ça aiderait le lecteur à se repérer et à faire une pause dans la lecture. Par exemple, dans la dernière strophe de la première partie, chaque vers semble indépendant (sur le plan grammatical). La première partie est celle qui m'a d'abord attiré. Ayant été clarinettiste dans une harmonie, j'ai reconnu des images dans la première strophe, notamment "La fanfare s’assemble sous les ruées discrètes des chaises alanguies". J'aime beaucoup la dernière strophe, qui décrit de belle façon la quiétude de ce soleil couchant ("Échappée de juillet, toute cinglée d’hirondelles / La coulure orangée d’une soirée d’été") et l'envolée musicale ("Embrasée de résine qui parfume les toits"). Au début, la deuxième partie m'a donné des problèmes pour la comprendre. Des problèmes lexicaux, vu que je ne connaissais pas le vocabulaire minier ("houillère, perrière, chevalement, crassier"). Mais, à le relire après avoir cherché les définitions, je trouve que ça donne un bon aperçu de cette mine (de houille, de silice ?), des techniques utilisées. Il y a un aspect assez dépersonnalisant dans cette mine, où Pavel est le seul homme mentionné ; et ce travail harassant devient mécanique, et s'apparente peu à peu à la mort ("Pavel est sous la pierre à l’ombre d’un ubac / Un sépulcre ouvrier, les machines qui vaquent"). Finalement, Pavel, qui avait trouvé dans la musique un espace de liberté, d'envolée musicale, semble déshumanisé par un travail répétitif, et presque enterré vivant. C'est peut-être en partie pour ça que le rythme, libre et varié dans la partie sur la musique, devient de plus en plus régulier dans la partie sur la mine. Donc un poème beaucoup plus riche que je ne l'ai cru au premier abord, et qui mérite que l'on s'attarde dessus. Y a-t-il du vécu derrière ces vers ? |
Anonyme
8/1/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Meaban. Une fois de plus l'univers de la mine est ici très bien décrit entre musique et mort. Outre le vocabulaire minier qui donne le ton au poème, il y a certains vers très forts comme ceux qui suivent :
- Époque d’agonie, les monceaux de poussière De grandes harmonies s’accordant au cimetière Une lèpre de sapins étouffe les crassiers Sirènes bâillonnées, la chanson des houillères. Au vers 8 je verrais bien Et les rouleurs aussi... Je trouve que ça facilite la lecture. En conclusion un texte très prenant comme ceux qui l'on précédé sur le même sujet. Bravo ! |