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Poésie libre
Meaban : Poésie de la tôle
 Publié le 28/04/10  -  18 commentaires  -  818 caractères  -  357 lectures    Autres textes du même auteur

Déserts industrieux, nostalgies en grisailles.


Poésie de la tôle



Chevalements rivetés coiffés de girouettes ; la cité Riviera, enfance industrielle.
Océans de fonderies, fumerolles de houille, le glissement des cages courant sous les molettes

Sépultures de puits

Une foule en hiver
Dodeline au derrière
D’une fanfare râpeuse
Dénotant Sambre et Meuse

En de vieilles Lorraines

La course des lingots filant au laminoir, poésie de la tôle

Un moment d’obédiences, sous l’éclair d’un instant
Une onde qui s’avance s’arrondissant ténue
Entropique univers qui s’étreint par le gel

Un tourniquet rouillé qui veille les collines, ressuyées de broussailles
Le vent.

Des visages de suie, dentures éclatantes
Des norias d’autocars sous des aubes pluvieuses
Les voies.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   pieralun   
9/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème très imagé, une successions de vers qui révèlent un enchaînement de photographies en noir et blanc, évidement.
Pas de vers extraordinaire au niveau de ses sonorités ou de la métaphore qu'il pourrait évoquer, mais l'ensemble est beau.
Émouvant comme pourrait l'être la visite d'un musée consacré à ces "gueules noires", où un excellent photographe aurait su faire passer des sentiments comme, la résignation, la fatigue, la souffrance au sein de l'environnement dans lequel travaillaient ces hommes.

   LeopoldPartisan   
13/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Dommage que ce texte soit si court. Il me semble qu'il y aurait eu encore tant de chose à écrire. J'aime le ton, les mots mais cela me laisse vraiment un goût de trop peu pour jugé sur pièce.
A continuer absolument...

   Anonyme   
15/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Des norias d'autocars sous des aubes pluvieuses", j'ai bien aimé l'originalité de ce vers.

J'aime l'ensemble, l'ambiance, même si certains passages me paraissent un poil "alambiqués", certains termes me sont restés hermétiques.

Une impression positive pour ma part.

   Garance   
16/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
La beauté, la poésie peuvent se lire dans n'importe quel décor.
La description est réussie, la forme me plaît bien.
Un bémol ; le poème se termine de façon abrupte - m'évoquant une image déchirée dont une partie manquerait. Un manque pour moi.

   tibullicarmina   
3/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Etant moi-même issu d'une ancienne ville minière, ce poème m'intéresse particulièrement. Je trouve dans ce texte une poésie de la modernité, à la suite des "Villes tentaculaires", par exemple. Ici, le trait est net, sombre et sobre. L'atmosphère est juste esquissée, le décors, planté sans fioritures. Ce petit poème ressemble à une carte postale en noir et blanc: un puit de mine, un crassier (ou un terril, comme disent ceux du Nord), ce détail amusant et très vrai de la "denture éclatante" des mineurs couverts de poussière de charbon. J'aime à ce propos que l'auteur ne soit pas tombé dans le lieu commun (depuis Bachelet) des "yeux bleus éclatants de lumière", un tel détail aurait détonné dans cette atmosphère.
L'écriture est curieuse: il n'y a pas un seul verbe principal, mis à part "dodeline". Ce poème est construit sur une succession de propositions brutes et juxtaposées. D'où cette impression d'inachèvement, de trait incisif au crayon mais aussi de carte postale.
Quant à la versification, le vers de base reste l'alexandrin, dans un poème en vers libre. Il suffit de supprimer, comme souvent en poésie libre, quelques e prononçables de trop (dire "chevalment, fondries, cag(es) courant, quelques autres encore), pour obtenir des vers de 12 coupés de 6. Résultat, un certain rythme, qui gagnerait à être encore approfondi.

Bref, un petit texte qui est assez intéressant. Bonne continuation, vous avez un potentiel certain.

   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Tout ce qui meurt est beau.
Impression fortement ressenties en passant-par exemple- au port désaffecté du Havre ou devant les murs lépreux et bâtiment sans âmes de Bruxelles.
Cette lecture est bien dans la veine des cantiques de la ferraille.

Je me fiche éperdument du rythme et de la musicalité qui doit etre apparemment une conditions siné qua non à l'établissemnt poétique. L'équilibre transparait de lui meme ici : il est conscient et transmis non pas subit, surtout pas ennuyeux et encore moins anecdotique.

Je trouve particulièrment inventives et évocatrices les créations comme : " (...) des cages courant sous les molettes ", " fanfare râpeuse" ou "la course des lingots filants" (entre autres). Par contre "poésie de la tôle" me parait redondant, puisque l'on sait que c'est le thème du poème.
La formulation libre et non empesé ouvre encore plus largement les ramifications de la ballade. Les pas résonnent sur le pavé altéré mais aussi sur un tapis plus feutré: celui d'une certaine métaphysique.
Bien !

   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Meaban ; ce poème m'a ramené bien des années en arrière, en vieille Lorainne, à Pompey, dans la vallée de la Moselle que j'habitais à cette époque. De belles images sépia d'une époque oubliée... Beaucoup de nostalgie et de pudeur en hommage à tous ceux qui y passèrent leur vie et vécurent dans cette autre Riviera, pas forcément malheureux car ne connaissant rien d'autre. Amicalement. Alex

   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte sans verbes (hormis au participe présent ou en relatives), sans pathos, avec du rythme, et un vocabulaire précis évoquant cet univers rouillé ... Le résultat est, pour moi, très percutant.

J'aime particulièrement "Dodeline au derrière / D'une fanfare râpeuse", "Un tourniquet rouillé qui veille les collines", et le titre.

Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
28/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai été séduit par ce poème à la gloire du fer : fracas de tôles d'un monde révolu, qui se consument... Je relève en particulier : "Entropique univers qui s'étreint par le gel". Bref un texte où les images sont heureuses et bien senties.

   Arielle   
28/4/2010
Commentaire modéré

   Lechat   
29/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un bien joli texte qui ne se contente pas du descriptif d'un site industriel mais qui, au delà de ce milieu, laisse transparaître le "goût" des gens qui y vivent.
Ce dialogue entre l'espace de la tôle et l'évocation des personnes (la fanfare, les dentures) donne au texte une harmonie, une sensibilité, qu'il n'aurait sans doute pas eu autrement.
Sinon, je trouve la fin un peu brutale, presque inachevée.

Merci pour cette lecture.

   Raoul   
29/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est bref, sec, c'est le croquis vivant d'un monde qui se meurt.
J'aime beaucoup la structure en chevauchements, rivetages, frôlements, ainsi que les interstices. Il se dégage une réelle tendresse un peu désabusée de ce texte, il n'y que peu d'humains, mais leurs traces en train de se déliter, de s'éroder.
Je trouve le traité très juste, de plus je suis particulièrement sensible à l'utilisation de certains mots (un peu dénaturés) et de certaines tournures qui grincent légèrement.
Merci pour cette lecture.

Si : Une page un peu plus grande peut être?.. La prochaine fois?..

   Chene   
29/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Meaban

A la lecture de ton poème, je revois cette Lorraine industrieuse, minière et sidérurgique où les hommes ont eu la vie dure depuis la fin du XIXème siècle en Meurthe-et-Moselle et en Moselle (qu'il s'agisse du bassin de Pompey, de Longwy ou celui de Hayange ou de Volmerange).

Voici en quelques jours (après "Quand le patron invite" de Lechat), un deuxième poème qui met en avant une certaine réalité historique et sociale. Et je pense que cet ancrage social a bien sa place sur Oniris.

J'ai apprécié le fait que tes mots aillent à l'essentiel, nul n'est besoin de "diluer". Moi, ça me parle bien ainsi et je comprends très bien ton étonnement. Et la fin "comme tronquée" correspond bien au vécu des Lorrains... avec le couperet des dizaines de milliers de suppressions d'emplois en quelques années à peine.

Bonne continuation sur cette voie là !

Chene

   Anonyme   
29/4/2010
C'est une succession de visions efficaces pour évoquer un monde à l'agonie...
J'ai le sentiment que les alexandrins oraux sont venus tout naturellement à l'auteur.

   Anonyme   
1/5/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il semble que ce soit un thème récurrent ; déjà avec « parking des routiniers », « Destins » vous abordiez les vies qui vont à vau-l'eau, les temps qui ne sont plus ; et là, les « océans de fonderies », la « cité Riviera », qui est (était) certainement une cité ouvrière comme on en bâtissait jadis, et toujours cette nostalgie d'un temps qui n'est plus et ne reviendra pas.
Merci, vraiment merci de nous faire voyager au temps jadis. J'y suis. Votre poème m'évoque la très belle chanson de B. Lavilliers « Les mains d'or ».

   Wencreeft   
1/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Curieuses lignes. Un succession d'image courte et forte, plutôt qu'un véritable ensemble de vers. En cela, il s'agit plus de bribes que d'un poème uni selon moi.
Le thème est clair, mais traité de façon vague, ce qui laisse une grande place à l'imagination, en ce sens où certains passages sont sujets à l'interprétation de chacun.

Je regrette l'absence d'enchainement dans le discours, on pense ici à des flashs d'une industrie morne et froide, d'une usine ou d'un mine. Il faut vraiment se pencher sur chaque vers pour tenter d'en extraire l'or, si je puis dire ainsi !

Le titre "Poésie de la tôle" est en ce sens particulièrement éloquent.
Bonne continuation.

   Damy   
5/5/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des détails:

La Riviera ne m'évoque pas une région minière mais une région de villégiature quelque part dans la côte d'Azur ou en Italie. Mais j'ai vite compris que j'avais pris une mauvaise "voie".

Le texte aurait mérité une plus grande attention sur la ponctuation qui semble avoir été oubliée par endroits.

Je ne comprends pas le sens de:

"Un moment d’obédiences, sous l’éclair d’un instant
Une onde qui s’avance s’arrondissant ténue
Entropique univers qui s’étreint par le gel"

Mais cela ne nuit pas à la compréhension générale du texte. A moi d'imaginer, mais je n'ai pas l'expérience.

Le dernier vers me laisse dubitatif.

Flashs d'images souvenirs. Le style me paraît très bien adapté à la structure même du souvenir: images fugitives sur lesquelles la pensée ne s'attarde pas.

   thea   
6/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
un texte un peu échevelé
manque de rythme
des mots pour dire; mais je cherche la poésie en vain
une belle écriture cependant

une autrefois sans doute

   Mwa   
29/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Texte d'une simplicité déconcertantes et pourtant, d'une profondeur incroyable qui fait renaître d'ancienne émotions, des odeurs, des visions...


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