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Poésie libre
Meaban : Routes industrielles
 Publié le 12/06/13  -  7 commentaires  -  1605 caractères  -  140 lectures    Autres textes du même auteur

Je n'écoutais jamais la parole des bluettes…


Routes industrielles



Veiller sur la grand-route traversière de nuits, des cités ahuries s’étiolent sous l’averse.

Un chambard de machine aux plaintes régulières où les tôles foisonnent comme des arbalètes dans les traits de la pluie, mes rêves s’effilochent hors ces terres stériles.


Je voudrais…


Je voudrais qu’ils s’égrènent soutirés par le vent, un soleil revenu étayant le désastre de fuites erratiques.

Je n’écoutais jamais la parole des bluettes. Charpenter mon jardin voilà qui m’intéresse, et boulotter mon temps comme ce chat tout à l’heure à poste au crépuscule.

J’arpente désormais un château en Cocagne contre une soprano qui scande mon éveil.


A6

Le ballant des remorques
Frémissement de carcasses, le noir des échappements
Curieuses litanies…
Défilent les stations, pancartes éblouies, et cette pluie qui tombe sur l’asphalte à refus.
Forteresses cités, aux toits couleur de suie
Silhouettes machines sur les routes de nuit.
Immenses pénéplaines, routes industrielles


A7

Transpercer la colline dans le cœur d’une ville
Sillons dans les massifs, soifs méridionales
L’aube viendra tout à l’heure, orangée de sommeil.

Et la craie des Alpilles engloutie de soleils effacera les étoiles

Le relais de Mornas

Sur l’aire d’une halte, un grincement d’essieux, le silence des roues


La marche fatiguée, des pas dans la poussière…


 
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   Anonyme   
12/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai pas commenté ce poème en Espace Lecture parce que j'en avais identifié l'auteur, mais me suis promis de le faire à l'occasion.

Parce que j'ai beaucoup aimé, j'ai retrouvé votre patte, ce don que vous avez de camper en quelques mots une ambiance à la Edward Hopper, et en même temps ici vous avez, à mon avis, évité l'écueil qui vous perd parfois (enfin, perdre, tout est relatif, il est rare que vos poèmes me paraissent sans intérêt) : celui d'un rythme d'alexandrins cachés trop visible. Pour moi, le rythme est ici plus naturel, avec des décrochages, ce qui convient bien à une mécanique fatiguée. J'ai bien aimé aussi les échappées sur les pensées du narrateur.

   KIE   
12/6/2013
Une bien belle évocation.
Pas envie de pinailler sur les détails. S'il y a quelque défaut, il concourt à la qualité de l'ensemble. Ça arrive.

   Lariviere   
12/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Chaque fois que je lis un texte de Meaban, je ne peux pas m'empêcher de penser au sketch des "routiers" de Jean Yanne...

Ici j'y vois aussi une correspondance personnelle avec "les autonautes de la cosmoroute" de Julio Cortazar et C. Dunlop, mais aussi une correspondance encore plus intime, vu le petit coin de Vaucluse traversé qui est décrit ici... Tout ça pour dire que j'aime ce texte et cette écriture qui arrivent à produire du ressenti, de l'émotion et de la poésie, dans la fantaisie du bitume et de ce qui l'entoure... Que dire de plus ?... Rien !... je me laisse balader au fil de la route ponctuée de bandes blanches et grâce à cela, je voyage bien au delà...

Je remercie l'auteur et je lui souhaite une bonne continuation dans ses pérégrinations poétiques...

   brabant   
12/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Meaban,


J'ai trouvé ce texte d'autant plus rugueux qu'il est très poétique, d'autant plus rugueux qu'il est plus poétique qu'à l'ordinaire, il semble n'y avoir pas d'échappatoire et pourtant on est dans la "route", or ces routes s'enfoncent et se confondent... avec la pluie, avec la poussière, avec le labeur.

Poème caractéristique d'une destinée vouée au labeur à l'aune d'une symphonie ou d'un opéra...

A quel compositeur pensez-vous ?

:)

   Anonyme   
13/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
comme j'aime le ton, le "Je voudrais..." isolé qui marque une pause nous mettant dans l'attente d'entendre la suite. le ton d'un conteur si proche de celui qui l'écoute, le conteur qui donne vie à ses mots. et ce regard qui se promène parmi ces différents paysages, ce n'est pas de la description, c'est plus qu'une simple observation, c'est...des couleurs, des silhouettes, des mouvements, des bruits parfois discrètes, parfois apaisantes, des métaphores puissantes car elles nous embarquent comme par exemple:

"Sur l’aire d’une halte, un grincement d’essieux, le silence des roues"

"L’aube viendra tout à l’heure, orangée de sommeil."

le ressenti visuel est fort à ma lecture et ça fait rêver.

   ikran   
14/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé, néanmoins vous en dites trop pour moi, par à-coups seulement, mais trop. par exemple : curieuses litanies. J'eus préféré que l'on reste sur cette singulière et étrange scène, comme un visionnage empressé de diaporama, plutôt que d'en conclure l'essence sans essence par une simple remarque : curieuses litanies.

Autrement rien ne me vient à vous dire ou redire, sinon que je m'en vais vous relire.

   David   
20/6/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Meaban,

Je reconnais le rythme en six syllabes qui rythme le poème, je retiens les formulations qui semblent s'accorder au décor, dans un air de road movie, ce passage en particulier :

"Je n’écoutais jamais la parole des bluettes. Charpenter mon jardin voilà qui m’intéresse, et boulotter mon temps comme ce chat tout à l’heure à poste au crépuscule."

Et cette image-là : "Immenses pénéplaines" qui renvoie à ce qui précède si j'ai bien compris :

"Forteresses cités, aux toits couleur de suie
Silhouettes machines sur les routes de nuit."

Ça rend bien ce que peux donner un paysage totalement artificiel durant la nuit, fait de constructions je veux dire et avec peu ou pas de place pour des éléments de la nature, comme des usines, des entrepôts, une ville en général. Je pense qu'il fait nuit à cause de "pancartes éblouies" un peu avant.


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