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Poésie libre
Meaban : Sur mon vélo de communiant
 Publié le 07/04/23  -  8 commentaires  -  539 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

Vers la gare de triage… 1968.


Sur mon vélo de communiant



Les jardins ouvriers dessinent au long des voies ferrées leurs étendues démocratiques
Et des hommes ployés sarclent à l'ombre des noisetiers et des poteaux télégraphiques

Le ballast vacille en mirages ardents
Un long train, lentement, fait claquer les éclisses

Les girouettes assoupies pétrifiées et placides

Un soleil au zénith percole ce silence
C’est un jeudi d’été par l’ennui cisaillé

Pentes de rues abandonnées
Le dérailleur cliquetant
Sur mon vélo de communiant.


 
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   fanny   
19/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Des grèves de la SNCF, des gares de triages occupées, des mirages ardents, des girouettes pétrifiées ; le poème d'un communiant soixante huitard, un prêtre ouvrier peut-être et un brin cheminot de surcroît, vu le vocabulaire, ou alors il avait un circuit de train dans son garage.

Un regard d'enfant pour une histoire de communion entre le train et le vélo et qui nous rappelle que l'écologie, non ce n'est pas forcément punitif.
L'écomobilité ça peut être poétique, les jardins ouvriers très démocratique et l'agriculture raisonnée attire à nouveau des jeunes qui quittent leur bureau cloisonné pour aller se ployer à l'ombre des noisetiers ; je fonds pour l'éloge de l'ennui et de l'abandon quand le soleil percole le silence au cœur de l'été.

Un poème simple et court, mais très évocateur et qui fleure bon le temps où la France avait un réseau ferré au zénith.

Dinosaure va.

   Gemini   
21/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
En tant que partisan de la concision, je suis toujours admiratif devant ces auteurs qui, en quatre coups de crayon, vous brossent un tableau dans lequel non seulement on plonge, mais dans lequel on se retrouve ; flot de souvenirs déferlants, images enfouies de l'enfance qui viennent défiler et provoquent un sentiment de douceur. Cette aisance à planter le décor est bouleversante.

Ce vélo de communiant, on l'a tous eu (pour moi, un Peugeot à trois vitesses). Ces vieux trains (j'en ai connu à vapeur, on allait avec mon frère sur le pont pour se baigner dans la fumée) on s'en souvient, bien sûr. Et ces journées d'été, mornes et vides, on les a vécues ; preuve d'un monde bien moins trépidant que l'actuel.

En écriture, je n'ai pas réussi à mesurer la portée de "l'ombre des poteaux télégraphiques", et bravo pour les deux (seules) virgules qui donnent toute sa force au "lentement" qu'elles encadrent.

Pour le reste, on respire du Zola ; je crois reconnaître l'auteur.

Grand plaisir de lecture. Merci.

   Miguel   
21/3/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le premier distique fait penser à la structure des versets de Claudel. Cette poésie de banlieue riche en images, est très évocatrice ; on peut parler de réalisme poétique. Vision d'un enfant au regard pur (cf. le vélo de communiant) sur un univers populaire à une époque où le jour de congé était encore pour peu de temps le jeudi.

   Castelmore   
25/3/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une très belle surprise… sonore ! Une musicalité singulière…
qui « claque » dans chaque mot sans détruire , ni même réveiller cet ennui bien ordonné dans lequel l’auteur nous promène un après midi écrasé de soleil …
Maîtrise des sons, des images … je suis séduit
Merci
Castelmore en EL

   Anonyme   
7/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ah oui, j'y suis. La longueur des deux premiers vers m'a déroutée d'abord, j'ai eu un peu de mal à les « avaler », et puis arrivée ici :
Un long train, lentement, fait claquer les éclisses
l'image mentale s'est imposée à moi de la noria des wagons résonnant sur la voie ferrée, et je me suis rendu compte que cette image avait été préparée par la vision de l'alignement des mots de ces deux premiers vers en illustration physique du train somnolent. J'ignore si c'était volontaire chez vous que ces deux vers eussent la même longueur (très exactement la même sur mon portable), en tout cas cette particularité renforce pour moi l'adéquation entre eux et l'évocation du train.

Une mention pour les girouettes, je les « vois » aussi. Sur un sujet qui à la base ne me fascine pas, je trouve votre poème expressif et, en l'occurrence, votre choix de commencer chaque vers par une majuscule me convient, je crois ainsi mieux ressentir l'immobilité, l'ennui en éternel retour de jeudis où les feuillages privés de brise pantellent.

   papipoete   
7/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Meaban
Le décor est planté, et les jardins-ouvriers donnent de la voix, et des échos échangés sur les haricots et autres plantations ; " tiens, voilà le train sur sa voie qui fait couiner la ferraille, et ça bouge mécanique, démocratique, télégraphique " et moi, je vais plus loin sur mon vélo tout dérailleur cliquetant...
NB " un jeudi d'été par l'ennui cisaillé " me renvoie une image que nous ne connaissions pas, sur notre vélo où nous avions toujours une destination ; peut-être à cause de l'oisiveté que la campagne nous empêchait de ressentir ?
un vélo " de communiant " ? moi, j'eus ma première montre ( sûrement une ROLLEX ) et mon missel.
J'aurais davantage développé le sujet, après la conclusion ( y'avait tant à dire ! )
J'aime bien la première strophe

   Lebarde   
7/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Une ambiance, une atmosphère, une époque, un milieu social, des bruits familiers, une scène d’un autre âge, les odeurs ne sont pas loin, le cheminot dans son jardin ouvrier le long des voies, des corons peut-être, une écriture vivante et précise, le rythme du temps qui dure, le jeudi qui n’en finit pas….c’est mon vélo que je vois… sauf que le mien n’avait pas de dérailleur.
Nostalgie d’une enfance/adolescence sans histoire.
J’aime bien.
Lebarde

   Geigei   
8/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Sujet-verbe-complément au début.
Et puis la chaleur vient.
Le verbe disparait.

L'ennui est bien rendu.

Pas compris l'intérêt de préciser "jeudi" si c'est l'été, les vacances donc.


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