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Poésie en prose
Meaban : Univers
 Publié le 03/05/13  -  6 commentaires  -  1312 caractères  -  152 lectures    Autres textes du même auteur

En attendant l'été…


Univers



Des étés qui s’éloignent, dont on perçoit encore une sorte d’inquiétude, un instable présent qu’on regrette déjà.
Une sorte de rumeur qu’on a déjà vécue, accroupi sur un tertre à guetter le soleil qui remplit la vallée, de ces matins d’eaux claires aux fragrances de coke…
Une conversation au comptoir d’un café, les affiches d’une vogue où personne n’ira, une route abandonnée qui mène aux vieux carreaux…
Lumières cévenoles aux bordures de plaines où s’évaille un delta…
La langueur des schistes entaillant les montagnes, un amour qui me porte et qui m’ouvrit les yeux…

Univers

La maison notre monde, le « chamail » des enfants.
Diagonales carrelées, les touches du piano, s’endort le canapé.
Miroirs aux fers forgés, une toile de Hopper.

Les stores abaissés aux pinceaux de poussière, les grillons au jardin, le calme d’un été.
Tu somnoles arrondie cheveux amoncelés
La nappe déroulée sur la table alanguie.

Les chaises immobiles, le crissement d’une horloge
La cuisine astiquée, je bougonne
Un bonheur ordinaire calme comme un étier.

Heures instantanées aux amplitudes lâches
Un refuge univers sur l’erre des quiétudes.

La vie peut s’en venir, cet instant arrêté où s’agence l’avenir.


 
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   Pimpette   
19/4/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime! C'est bon comme le lait et le pain!

Toutes les phrases, si simples et si pleines en même temps véhiculent une vraie poésie qu'on dit parfois quotidienne....et qui est, pour moi, la vraie poésie!

En plus, j'adopte 'le chamail' des enfants que je ne connaissais pas

"Les chaises immobiles, le crissement d’une l’horloge
La cuisine astiquée, je bougonne
Un bonheur ordinaire calme comme un étier."

   Raoul   
20/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime bien le principe de la juxtaposition des deux écritures, ça apporte véritablement qqc. à l'amplitude du texte, en revanche dans la partie prose, le recours aux "qui, que, qu'on" (tic?) fini par être un peu lourde.
Plus d'aisance dans les vers, c'est certain, pour décrire une scène de genre comme une nature presque morte - il y a toujours une ombre - où les êtres sont des silhouettes réduites à un instantané : les braillards, la somnolente et le bougonnosaure.
C'est par cette distance - et en cela le ref. à Hopper est tout à fait justifiée - que passe le regard tendre que pose l'auteur sur "des photos, vieilles photos de ma jeunesse", et sur ce qui va…
Même recul pour la prose plus "villageoise" (mais non, pas le vin de table !)
Juste sur le canapé et son inversion, même si c'est pertinent pour un rehaut de rythme, à l'oreille, ça me grince un peu.
Bel ensemble.

   troupi   
3/5/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cette première partie je la lis en alexandrins et hexamètres avec tant de naturel que je ne saisis pas pourquoi elle n'est pas présentée comme ça. Cette remarque faite, l'ensemble est excellent avec ça et là des mots délicieux : chamail, étier, s'évaille, un vrai régal.
Je connais bien les Cévennes et ne suis pas surpris qu'elles puissent éveiller une âme poétique mais quand-même là c'est vraiment bien raconté.

   Luz   
3/5/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne sais définir ce qui m'attire dans la poésie de Meaban. Une ambiance très particulière, une poésie simple et forte, originale.
Très beau poème encore, qui me touche. Bien les 3 derniers vers : l'univers, le temps (l'espace-temps), la vie.

Luz

   brabant   
5/5/2013
Bonjour Meaban,


Patiemment, méthodiquement, tu construis ton univers, univers rude des mines cévenoles auquel tu donnes désormais en pendant celui des intérieurs confortant, intérieurs-refuges des guerriers au repos. Des raisons de sur-vivre, il n'est pas de combat sans trêve.

- "s'évaille... "chamail"... étier" m'ont posé problème et Wiki ne m'a aidé que pour le troisième, le deuxième m'a été intuitif.
- répétition de "déjà"
- j'ai pas trop aimé "coke" et "vogue"
- bizarre cette toile de Hopper !
- et les amplitudes sont forcément lâches

Ce poème-là m'a paru un peu abrupt.

Je n'évalue pas car je pense que quelque chose, une intention quelque part, une place dans l'oeuvre, doit m'échapper.
J'attendrai, moi-aussi, l'été :)

   melancolique   
5/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J'aime beaucoup le fait qu'on peut toujours distinguer votre écriture, et j'adore votre style et cette façon dont vous établissez une ambiance, comme dans les vers:

"La maison notre monde, le « chamail » des enfants.
Diagonales carrelées, les touches du piano, s’endort le canapé.
Miroirs aux fers forgés, une toile de Hopper."

Plusieurs beaux passages dans ce poème, et ça déborde d'un sentiment de calme et de sérénité:
"Les stores abaissés aux pinceaux de poussière, les grillons au jardin, le calme d’un été."

Le dernier vers vient pour conclure tout en beauté:
"La vie peut s’en venir, cet instant arrêté où s’agence l’avenir."

Merci beaucoup!
Au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
7/5/2013
Commentaire modéré

   Anonyme   
7/5/2013
Commentaire modéré


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