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Poésie néo-classique
Meleagre : Le Grand Bé
 Publié le 14/10/09  -  12 commentaires  -  722 caractères  -  212 lectures    Autres textes du même auteur

"Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n'y entendre que la mer et le vent.
Passant, respecte sa dernière volonté."
(Inscription de Roger Vercel sur le Grand Bé)


Le Grand Bé



Les vagues et les vents déferlaient en rafales
Sur les rocs escarpés qui grondaient sous l'élan
Des éléments alliés – combat sanglant et lent,
Millénaire, éternel, entre forces égales.

La marée se ruait sur les rocs dentelés,
Blanchissait leurs sommets, élimait leurs arêtes,
Rageuse, gémissait, brisée par d'âpres crêtes
Et, laissant sa sanglante écume, s'en allait.

Les souffles frais du vent sifflaient fort et giflaient
Les fébriles reliefs des rochers morcelés,
Où susurraient des airs apaisés en rêvant.

Toi, dont l'âme jadis, de tempêtes hantée,
Se hérissait d'amers tourbillons exaltés,
Paisible, tu gisais face à la mer, au vent.


 
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   Chene   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Meleagre

"Le Grand Bé", ce rocher ancré face à Saint-Malo, lieu de lutte incessante entre mer, vent et terre, je le retrouve dans ton poème où les images, si elles ne sont pas très originales, ont le mérite de viser juste.
Qui n'a pas "vu un force 9" soulever l'écume sur le Grand Bé, ne peut s'imaginer ce qui a poussé Chateaubriand à choisir ce lieu pour dernière escale.
"Les souffles frais du vent sifflaient fort et giflaient
Les fébriles reliefs des rochers morcelés,"
Oui le vent est là...

Merci pour cette lecture,

Chene

   jaimme   
14/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai aimé cette évocation du grand Bé car les mots, la sonorité (plus que la musicalité et c'est avec ce thème un compliment) m'ont donné à voir.
Le choix de l'imparfait donne plus de force à l'ensemble. J'ai essayé le présent, ce n'est pas la même chose. Bien vu.
Petite critique: "s'en allait". Moins fort. Mais peut-être est-ce voulu...
Le repos du dernier vers est bien marqué.
Merci!

   Mr-Barnabooth   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Un sonnet bien écrit au rythme irrégulier je trouve, mais n'est ce pas voulu pour exprimer le va et vient des vagues.
Un poème qui exprime bien son sujet et une chute superbement bien posée.
Amicalement
Mr B.

   colibam   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La nature endiablée
qui hurle au frontispice
du grand Chateau Brillant...

Les vers bondissent dans cet orage poétique qui sent l'indomptable océan.

Quelques rares brisants, selon moi :
"entre forces égales" qui atténue la qualité du vers
"Et, laissant sa sanglante écume, s'en allait" : j'ai un petit problème de rythmique à l'oral. Idem dans le dernier vers :
"Paisible, tu gisais face à la mer, au vent."

D'autres vers ont davantage éveillé dans ma mémoire marine le souvenir crissant des vagues tourmentées :

"Les vagues et les vents déferlaient en rafales
Sur les rocs escarpés qui grondaient sous l'élan"

"La marée se ruait sur les rocs dentelés,
Blanchissait leurs sommets, élimait leurs arêtes,"

"Les souffles frais du vent sifflaient fort et giflaient
Les fébriles reliefs des rochers morcelés,"

   Lapsus   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce sonnet irrégulier se lit très bien et ne manque pas de souffle romantique.
Le rendu du paysage est soigné, animé et visuellement évocateur.

   Anonyme   
15/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Meleagre ! Saint Malo, Portsall, même combat pour ce qui est des tempêtes, j'imagine sans peine ce que ce pauvre Chateaubriand supporte ! Trêve de plaisanterie, venons en au poème... Le déchainement des éléments est bien rendu mais je ne comprends pas sanglante... pour ce qui est de l'écume. Par contre le dernier vers symbolise vraiment ce repos éternel.
Comme c'est du néo-classique, une catégorie où je ne sais pas trop ce qui autorisé ou pas, je ne critiquerai pas la forme calquée sur le schéma du sonnet. Au plaisir de te lire. Amicalement. Alex

   pieralun   
17/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
BOnjour Meleagre,

JOli texte bien écrit sur la force de l'eau dans mers et océans.
Il y a de la répétition dans les deux premiers quatrains, et rocs, rochers, escarpés, dentelés et morcelés sont un peu trop présents dans l'ensemble du texte.
La puissance et la violence du ressac sont bien rendus et j'aime beaucoup le dernier vers
Continues

   David   
19/10/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Meleagre,

Je ne connaissais pas ce Grand Bé, mais j'ai plus pensé à une falaise qu'à une île, ou presqu'île, en lisant les vers, à aucun moment ce n'est décrit comme une avancée dans les flots, ou comme étant cerné par les eaux, par exemple. Une illustration aurait pu faire l'affaire également. Il y a aussi des répétitions ou quasi avec "rocs/rochers", "sanglant/sanglante", "vents/vent".

J'aime bien le point commun entre le dernier vers des quatrains et des tercets : ces passages entre virgules enjambant la césure. Je trouve ça pas mal pour le rythme. Il y en a un autre au vers 13, mais c'est la seule exception, c'est pas vraiment un défaut d'ailleurs.

Un sonnet c'est court et c'est difficile de donner des indices, pour découvrir qu'il s'agit de la tombe de Chateaubriand, le défaut principal ça serait que le poème repose sur un mot-clé : "Grand Bé". Le "toi" en début de dernier tercet aurait pu arriver plus tôt, en dire un peu plus, ça dépend aussi de l'intention de mettre en avant le site ou bien le personnage bien sûr.

Même si ce n'est pas un poème classique stricte, il y a déjà une exigence sur la forme bien lisible, mais d'avoir compris le poème en passant le titre sur Google (en lisant un commentateur de la région aussi) et pour cette description qui irait aussi bien à une falaise, Je ne veux pas l'évaluer plus haut.

   Lariviere   
20/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Maleagre !

N'étant pas un expert en poésie classique car ce n'est pas le genre de texte qui me séduit le plus en général, je vais essayer de te dire ce que j'ai pensé de ce poème et je te demanderais un peu d'indulgence.

En premier lieu, j'ai l'impression qu'il y a un joli travail d'écriture, ce qui est déjà ça... Les vers embrassés, surtout sur les quatrains sont souvent dotés de bonnes rimes, même si les puristes pourront dire qu'elles sont rarement riches.

J'aime beaucoup le rejet en fin du premier quatrain. Le sonnet en est en fait jalonné jusqu'au dernier vers du tercet de fin. J'aime beaucoup les rejets, pour le rythme bien etendu, dans la poésie versifiée. Ici, c'estce qui pour moi, fait la force (et la différence) de ton ouvrage.

Pour ce qui est des alexandrins, je laisse la parole à ceux qui savent, mais l'ensemble me parait bon et les césures, qu'elles soient classiques et qu'elles respectent la coupe en deux hémistiches ou qu'elles se fassent plus nombreuses dans un style "romantique" (..."Rageuse, gémissait, brisée par d'âpres crêtes... Et, laissant sa sanglante écume, s'en allait."...)
me conviennent amplement dans leurs constructions et surtout, dans leurs sonorités...

Ce qui m'amène à parler de l'ensemble du poème et de ce qui s'en dégage pour moi : Je parlais du style romantique et je trouve que par le thème et le traitement du thème. La nature, surtout la mer, dans toute sa terrible splendeur, la mer folle, la mer en furie, tout celà et la parabole humaine ou l'humanisation des métaphores (..."Et, laissant sa sanglante écume, s'en allait."...) me semble être des thèmes romantiques, par excellence...

C'est à la fois ce qui m'a plu et m'a gêné dans ce sonnet au fond et à la forme plaisante...

Car, pour moi, ça colle tellement à la poésie romantisme du XIX ième, que je ne trouve pas beaucoup de chose nouvelle, ni dans le thème, ni dans la construction de tes images, ce qui n'enlèvent rien à leur beauté. Effectivement, les images sont fortes et l'émotion passe... Je ne les relèvent pas, parce que sérieusement, je les trouve toutes de qualité. Juste, je note celle-ci, qui me séduit particulièrement pour son allitération rèche (oui, je m'attache énormément à la sonorité, mais c'est une lapalissade pour une lecture de poésie, non ?) :

..."La marée se ruait sur les rocs dentelés,"... Suivie plus loin de :

... "Rageuse, gémissait, brisée par d'âpres crêtes"...

Ces deux vers, immergés dans leur quatrain, sont particulièrement beau pour moi... Le quatrain dans son intégralité, est d'ailleurs excellent...

Mais, j'aurais pour ma part aimé découvir autre chose...

Merci quand même et surtout, bravo pour ton travail !

Edit : N'étant (hélas) pas un connaisseur de Chateaubriand, je découvre, en lisant après coup les autres commentaires, à la fois l'hommage et le lieu significatif du poème...

   Anonyme   
22/10/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème qui me semble bien retranscrire l'âpreté de ces rocs rebattus par le vent et l'océan, même si je ne connais pas ce "grand Bé" ...
Un beau travail sur les assonances, notamment dans les vers 1, 3, 7, 9, etc.
Mais des répétitions : "sanglant" et "sanglante" à 5 vers de distance, "apaisés" et "paisible" à 3 vers de distance, et deux quatrains qui bien que joliment écrits, semblent proches par leur sens et n'apportent rien de vraiment différent (à mon sens).
J'apprécie la paix qui arrive à partir du 11ème vers ; et l'arrivée du "héros" du récit au vers 12 (presque trop tardive ?). J'aime moins la formulation du dernier vers, qui enlève un peu de "force" à la chute. Et pourquoi pas un présent au lieu de "gisais" ?
En tout cas, un ressac très bien dépeint, d'une manière que je trouve très vivante et convaincante.

   bulle   
5/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une belle évocation, pleine de ces détails sensitifs qui en font toute l'intensité.. Pour connaître ce Grand Bé, je m'y suis retrouvée..

Hormis le fond qui emporte, les allitérations comme dans ce vers-ci, notamment "Les souffles frais du vent sifflaient fort et giflaient" renforcent la perception..

Un sonnet contemplatif que j'ai pris grand plaisir à découvrir..

   Anonyme   
2/7/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Étrangement vos mots n'arrivent pas à me séduire.

Je vois les éléments prendre possession de cet endroit, les images
sont bien là, mais rien ne se passe.

Enfin de compte, après avoir relu votre écrit, j'aurais vu le dernier tercet en ouverture de poème, comme pour mieux m'inviter à découvrir la raison si "importante" de ce lieu. Peut-être un sonnet inversé aurait convenu ici, il aurait donné plus de force à ce
texte. Ce n'est pas assez mis en avant.

Sans doute ma perception de ce lieu "Le Grand Bé" aurait été autre, ici ce n'est qu'un lieu battu sempiternellement par le déchainement de la nature.

Vous ne m'avez donné l'envie d'avoir davantage.


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