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Poésie néo-classique
Melenea : Simplement galet
 Publié le 30/07/08  -  13 commentaires  -  1316 caractères  -  247 lectures    Autres textes du même auteur

À quoi un seul mot peut il faire penser : galet.


Simplement galet



Sur les nues
Se pose la ville suspendue
En jardins d’illusion.
Reflet sur la mémoire
Des galets du temps
Aux souvenirs dépolis

Constructions mirages
Des tours profilées
Sur l’horizon découpé
Des ricochets perdus
Dans l’onde perforée
Par une pluie de galets

Pyramide funéraire
Sous cumulus austères
Des piles de pierres
Aux rêves du minéral
Qui secouent, agitent, méditent
La trame des ans
Dans la mélopée
D’anciens chants guerriers

La morsure du vent
Arrache le grain
À l’abrasif du sable
Et sculpte le caillou
Aux rondeurs douces
Échouant dans les mains
D’un enfant


Petit poucet
Sème les champs
De mie d’innocence
Sous les dolmens
Où dorment les géants
D’un sommeil envoûté

Le marbre se grise
À la couleur des mots
Fondant sur le palais
Des paradis entrevus
Dans la forme des galets
Emprisonnant les soleils
D’univers non connus

Dans chaque galet
Croisant notre route
Se porte une histoire
Un fond de poche
Et le songe en réveil
Sur la bordure des eaux
Qu’il effleure sur sa lancée
Pour atteindre
L’autre côté…


©Mél


 
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   Anonyme   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Chanter aussi bien le galet à une Méditerranèenne, c'est un chant de sirène, je m'y connais en galets et tu en écris les atours à merveille.

"Des ricochets perdus
Dans l’onde perforée
Par une pluie de galets"

"Dans chaque galet
Croisant notre route
Se porte une histoire
Un fond de poche
Et le songe en réveil
Sur la bordure des eaux"

   Anonyme   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De belles images, un poème bien rythmé... Le galet inspira aussi Francis Ponge il me semble, dans son fameux recueil "Le parti pris des choses"... Cela n'a rien à voir évidemment.
J'ai aimé "les souvenirs dépolis" de ce galet, "les ricochets perdus", et "l'onde perforée"... Et le poème dans son ensemble, avec sa fin "métaphysique"... Très joli.

   ristretto   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Aux souvenirs dépolis

Un fond de poche
Et le songe en réveil

poème tactile, un lancé qui me touche

merci

   Anonyme   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
comme c' est bizarre ! vous avez dit bizarre ? Mel et nine ne se sont pas concertées, mais on pourrait le croire. c' ets juste une juxtaposition de pensée, un hasard, pur, si tant est que nous croyons aux hasards.
En tout cas bravo, mel, et pour le fond et pour la forme. Celle-ci fait vraiment ricochet, et je te dis en éval :

   xuanvincent   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bien joli poème, j'ai aimé relire ce texte.

Les images, autour du mot "galet", m'ont plu. Elles m'ont fait voyager des cieux jusqu'à la surface de la mer, à travers le temps et les songes, jusqu'à ce mystérieux "autre côté".

   Athanor   
30/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je ne me lasse pas de relire ce superbe poème.
La dernière strophe est celle que je préfère.
Les images défilent, le souffle n'a pas le temps de se reprendre en fin de strophe que déjà l'oeil dévore celle d'après. Très beau. Merci pour ça.

   Leo   
31/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très joli texte, qui évoque plein d'images, plein de galets qui ont croisé ma route. J'en revois des plats, des ronds, des dorés, des galets d'eau et des qui poussent au milieu des vignes...
Le choix de ne pas ponctuer est, dans ce cas, heureux. On va de vers en vers comme en apnée, comme si on attendait que le galet ait fini son dernier ricochet. Mais dommage de ne pas avoir poussé ce choix à son terme ultime, et de ne pas les avoir enlevées TOUTES. Celles qui restent m'arrêtent l'œil et, bizarrement, m'empêchent de respirer, tant elles sont inattendues, presque incongrues.

   Anonyme   
1/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très beau ça sort du fond du cœur du l'auteur et ça rentre directement dans celui du lecteur.
Comme le dit le proverbe indien :
"Si la recherche de la femme aux formes parfaites a été infructueuse, alors entamez celle du galet aux formes parfaites."

Bravo Melenea !

   belaid63   
1/8/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
ce poême ne ricoche pas n'importe ou, sa trajectoire est claire, sa cible les coeurs. le mien est touché par la grace de ce joli travail
bravo mel

   cielsmonloup   
4/8/2008
 a aimé ce texte 
Passionnément
"de mie d'innocence" j'aime beaucoup.
Le thème m'a parlé autrefois d'une autre ambiance, "petit galet des bords du Rhône", c'était le cri d'une femme amoureuse et triste, utilisée. Je te prends, je te caresse, puis je te jette, et j'en prends un (une) autre ...
Merci Melenea, je regarderai les galets d'un autre oeil désormais.

   Olalla   
4/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les galets, je les photographie sans fin : gris, noirs, mouchetés, secs, tachés de pluie, ronds et doux, et ronds encore... Mais je n'en n'avais jamais LU de si beaux !

O.

   marogne   
2/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Plaisant voyage à partir d’un « simple » galet dans, au moins, trois monde de réflexions.

Et on commence par un double hommage, Magritte et Calvino, merci pour cela. En quelques vers on se retrouve dans le monde de ce fabuleux italien, et on retrouve l’envie de ces villes tout au long du texte, jusqu’à la fin, où, peut être, la ville là-haut dans le ciel, n’est peut être pas réellement en Espagne, du moins on peut l’espérer.

En passant, il est une mode depuis deux ans, dans les gorges du Verdon, dans ces gouffres effrayants que j’ai essayé d’évoquer dans une ou deux nouvelles, qui consiste à faire de petites tours en posant quelques galets les uns sur les autres. Quand il y en avait quelques uns, c’était presque un jeu, puis il y en a eu des dizaines, des centaines, simplement 3 ou 4 galets les uns sur les autres, et on est à l’orée d’un nouveau monde, où ces tours semblent garder des secrets que le commun n’a pas le droit de connaître. Ils en deviennent effrayant, d’un coude du torrent à l’autre, toujours présents, malgré les flots déchaînés, les orages, ….

Le deuxième thème que j’ai apprécié, cela a été le monde de l’enfance, le galet comme catalyseur du souvenir, sentir cette belle matière dans la main, pleine et chaude, douce et palpitante, l’envoyer sur l’eau et jouir de la voir rebondir.

Enfin, le galet comme instrument de passage d’un monde à l’autre, de l’enfance à l’âge adulte, du réel aux villes d’Italo comme magritte nous l’a illustré si brillamment.

   Anonyme   
25/6/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
D'ordinaire j'aime assez que l'on prêtre une vie aux objets, mais ici, sauf par des phrases par-ci par-là, m'ont fait rejoindre ce sentiment "Objet inanimé avez-vous donc une âme".

Je ne vois que descriptif que les différentes formes et utilisations du galet, pas vraiment d'originalité dans ce texte.

Je retiendrai cependant cette strophe :

" Petit poucet
Sème les champs
De mie d’innocence
Sous les dolmens
Où dorment les géants
D’un sommeil envoûté "

Pour sa fraîcheur, et son côté un peu décalé...


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