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Poésie néo-classique
Michel64 : Alors les dieux, là-haut !
 Publié le 17/01/17  -  17 commentaires  -  1701 caractères  -  229 lectures    Autres textes du même auteur

Un poème qui se veut plus amusant que sérieux, à la manière d'une chanson de Brassens, le talent en moins. Alors, oui, il y a un mot inventé, mais j'espère que vous m'accorderez cette licence poétique.


Alors les dieux, là-haut !



Alors les dieux, là-haut ! Sortez de votre somme !
Vous avez fait les cieux, les terres et les eaux,
Le soleil radieux, les arbres, les oiseaux…
Pour tout cela, bravo ! Mais bon sang, pourquoi l'homme ?

Votre Olympe douillet cachait-il quelque diable
Sachant, bien mieux que vous, jouer au plus malin ?
Préparant son forfait sous la table à dessin,
Aura-t-il, cet affreux, commis l’irréparable ?

D'où vous vint ce besoin de remplir sa caboche,
Et sans mode d'emploi, d'un énorme cerveau
Qui lui gâte la vie entre crèche et caveau ?
N'avez-vous senti là quelque chose qui cloche ?

Car enfin, voyez-moi ce pantin ridicule
Qui du soir au matin, de foirade en pogrom,
Échafaude avec soin le grand capharnaüm,
En se croyant un roi, le pauvre hominuscule.

Il s'agite à tout va de bastille en bataille
Agitant des drapeaux gonflés au vent d'orgueil,
Aboyant des vivats le pied dans son cercueil
Et des trous dans la peau, revers de la médaille.

Mais pardon, je m'égare et crache dans la soupe,
Sans doute un peu d'aigreur au fond de l'estomac,
Ou le dernier massacre, ou ce coup de tabac
Qui ruina mon labeur et fit pleine ma coupe.

Des leçons et du fiel, j'en ai plein la musette,
Promis, dorénavant, je les garde pour moi,
Il me faut, à présent, retourner ma lorgnette
Et trouver l'essentiel à mon cœur en émoi.

N'en déplaise aux vilains notre monde progresse,
Mais le temps des humains n'est pas le temps des dieux,
Le bonheur ici-bas, j'en ai mal à la fesse,
Je ne le verrai pas, même en vivant très vieux.


 
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   Brume   
17/1/2017
Bonjour,

Fond: Le narrateur ne semble pas faire partie de ce qu'il juge de "pantin ridicule", puisque le narrateur, lui, a son "cœur en émoi".
Mais qui est ce "il" que vous évoquez?
La 4ème et 5ème strophe m'évoque un casseur, voire un émeutier qui se fait assassiner, vous traitez ce "hominuscule" de pantin ridicule se prenant pour un roi.
Je pensais au départ d'un pamphlet contre le mauvais comportement de l'homme en général dans la société, mais au fur et à mesure j'ai l'impression qu'on parle d'un homme spécifique. En clair tout me semble mélangé, assez flou.

Forme: Je n'y connais rien au technique de la poésie classique. Mais je peux dire que ma lecture a été très musicale, et le rythme alerte.
Soucis de ponctuation à la 5ème strophe où j'ai dû lire en apnée.
Le ton est léger, ironique.

Je n'ai pas tout saisie mais étant en EL je suis obligée de mettre une appréciation.

EDIT: je vois que le soucis de ponctuation à la 5ème strophe a été corrigé. Ok. Je pensais que lorsque une erreur est relevée en EL il n'était pas question de la corriger? Peut-être que mon commentaire n'était pas assez précis. Je tiens à préciser qu'il n'y a pas eu de mauvaise foi de ma part.
J'en profite pour enlever mon appréciation étant donné que je n'ai pas tout saisie du poème.

   Anonyme   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très bon texte auquel j'adhère tout à fait, évidemment.
Trop de disparités dans les cerveaux : un poids chiche ou une citrouille.
D'aucuns diront que c'est ce qui fait le charme de cette Terre,
peut-être, pas sûr.

J'aime bien le virage ironique que le poème prend pour les trois dernières strophes.

Un superbe quatrain ultime : le super Homme n'est pas pour demain
ni après-demain d'ailleurs.

   Ramana   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"N'en déplaise aux vilains notre monde progresse,". Bof, je n'en suis vraiment pas convaincu, mais comme on dit dans les chaumières, "l'espoir fait vivre". Et d'ailleurs, qu'il progresse ou régresse, à vrai dire je m'en fout !
La contradiction apparente entre la bonté attribuée au créateur et le mal ressenti par les êtres a déjà fait couler beaucoup de salive, puis beaucoup d'encre. La Tradition résouts très bien cette question, mais sa réponse n'est accessible qu'à ceux qui veulent bien y prêter l'oreille...
Sinon, même si l'idée n'est pas nouvelle, votre poème est plaisant, bien écrit, et le registre tragi-comique est bien exploité.

   Anonyme   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
" plus amusant que sérieux " certes ; mais un train peut en cacher un autre. Je trouve cet humour aigre-doux fort bien pensé.

" Il s'agite à tout va de bastille en bataille
Agitant des drapeaux gonflés au vent d'orgueil,
Aboyant des vivats le pied dans son cercueil
Et des trous dans la peau, revers de la médaille."

" Et sans mode d'emploi, d'un énorme cerveau " fort heureusement il en est qui ont su s'en servir.

   papipoete   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Michel,
Les dieux ont créé l'homme de chair et d'os, mais le cerveau de certains semble inachevé, voir rempli de néant ! Devant les faits et gestes de certains " grands-maîtres ", leur créateur ne pourrait-il pas intervenir, pour un réglage, voir neutraliser la machine ?
NB l'auteur est en colère, à se demander " ce qu'ils attendent là-haut " pour se bouger ?
Le 4e quatrain avec son " hominuscule " est mon préféré !

   Marite   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Amusant en effet ce poème surtout qu'en ces temps nous ne manquons pas d'exemples d' "hominuscules" se bousculant pour se placer au premier rang et se faire applaudir.
Aucun heurt à la lecture bien rythmée sauf ce vers :
" N'avez-vous senti là quelque chose qui cloche ?"
C'est le "là" qui m'a arrêtée dans cette lecture fort plaisante, peut-être parce qu'il ampute la négation du "pas".
- N'avez-vous pas senti quelque chose qui cloche ? - serait mieux passé pour moi.
La sagesse reprend ses droits dans les deux derniers quatrains :
" ...Il me faut, à présent, retourner ma lorgnette
Et trouver l'essentiel à mon cœur en émoi.

N'en déplaise aux vilains notre monde progresse,
Mais le temps des humains n'est pas le temps des dieux, ..."

Ce qui nous rassure quand même un peu ...

   Francis   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime l'écriture. J'aime le ton mêlant l'humour et le désarroi. Je suis très sensible au sujet traité : L'homme capable du pire et du meilleur ! L'hominuscule (j'aime) répétant les erreurs, les crimes de ses ancêtres, rêvant de puissance et de gloire alors que son passage sur cette terre (de la crèche au caveau) est si court, si court ! J'aime également la rupture avec les trois derniers quatrains.
Merci pour ce partage.

   Anonyme   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Michel ! Excellent... Tout d'abord l'écriture en alexandrins parmi lesquels je n'ai pas remarqué la moindre erreur de prosodie, il faut le faire ! Et puis le fond, cette question aux dieux que nous nous posons tous d'une certaine façon sans jamais obtenir de réponse...

Mais bon sang, pourquoi l'homme...

...avec tous ses travers, son ego démesuré, etc., etc.

Reste à savoir si les corvidés, les dauphins ou toute autre espèce sensée nous remplacer un jour seront plus sages...
Seul léger bémol, le "j'ai mal à la fesse" du quatrain final qui semble être un peu là pour la rime ! Il existe mille possibilités pour le remplacer mais c'est toi qui vois !
Merci pour ce texte qui m'aura mis de bonne humeur pour la journée !

   Anonyme   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Texte en vers classiques fort bien écrit, avec un vocabulaire soigné, (très) pessimiste sur le fond.
Petit bémol, j'aime moins le vers
"Et trouver l'essentiel à mon cœur en émoi"
Et j'attendais mieux de la dernière strophe, qui me déçoit un peu.
Mais fort bon poème, bravo.

   Anonyme   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Sur la forme rien à redire, ça ronronne mais ça ne transcende rien…bon ce n’est pas non plus votre but.
Sur le fond, sous couvert de s’adresser à des Dieux, vous vous adressez surtout aux hommes…alors moi, dans ce genre d’exercice, j’aime autant qu’on aborde l’Homme de plein fouet.

Sinon ? Hé bien vous ne dérangez rien, vous ne changez rien, même pas soi-même il me semble, et si la poésie n’a pas pour objectif de bouger quelque chose, ou de montrer du neuf (cad du connu, mais de façon qu’enfin on le voit, mieux), alors à quoi sert-elle ? À rien serais-je tenté de dire…autant faire des mots-croisés.

Si je peux sembler sévère à votre encontre, sachez que je m’interpelle autant que je ne vous interpelle…je le fais en commentant votre poème, je pourrais le faire sur d’autres, y compris mes propres productions…

Je vous concède une certaine réussite au niveau de l’humour (noir), et votre hominuscule est une belle trouvaille…

À vous relire (en direct ; o) et peut-être que je me fourvoie, peut-être, allons savoir...)

Corbivan

   Cristale   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Michel,

Pourquoi l'Homme ? Grande question et bien malin celui qui saura répondre.
Des descriptions réalistes sur le ton de l'humour et d'auto-dérision, servies par des alexandrins de bon aloi : quoi de mieux pour garder le sourire ?

Le néo-classique permet à ces quatrains en rimes embrassées de ne pas jouer l'alternance. Les féminines embrassent les masculines jusqu'à la 5ème strophe jusque là tout va bien quand soudain la tendance varie en croisant les rimes, comme l'Homme croise le fer...

Je trouve un peu lourd : "En se croyant un roi"
pourquoi pas : "Se prenant pour un roi" ?

et :

"N'avez-vous senti là quelque chose qui cloche ?"
(N'avez-vous pas senti quelque chose qui cloche ?)

Je vous accorde d'office la licence poétique de "hominuscule" que j'ajoute à mon dico perso...où il sera "embijouté" © ...de quelques autres spécialités.

Nulle nécessité d'être un dieu : je vous souhaite de connaître le bonheur que j'ai reçu à vous lire et vous n'aurez plus jamais mal à l'endroit que vous citez :)

J'aime beaucoup votre discours que je plussoie pour le sujet et la prise de risque avec ses 32 alexandrins.

Bravo et merci !
Cristale

   Vincendix   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Michel
Rien à dire sur la forme, c’est bien écrit et la lecture au premier degré est agréable.
Par contre, je n’apprécie pas vraiment le fond, ce genre d’auto-flagellation me déplait. Naturellement, l’homme est loin d’être parfait mais il n’y a pas que des pantins ridicules sur terre, pas que des « hominiscules » il y a aussi des femmes et des hommes de grande qualité, des « humajuscules » et autant je veux ignorer la première catégorie, autant j’apprécie la seconde.
Je termine par une note favorable, je suis bien d’accord avec votre dernier quatrain malgré le troisième vers un peu raté, il y avait mieux à écrire que « j’en ai mal à la fesse » par exemple « c’est vrai, je le confesse »…

   plumette   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien
ce texte est une sorte de harangue en alexandrins, bien rythmé, agréable à lire.
La 3 ème strophe me fait sourire, dans la 5 ème, je trouve que le dernier vers romp un peu l'ensemble car j'ai du mal à le comprendre.
Et puis la harangue cesse à partir de la 6 ème strophe où le locuteur semble se souvenir qu'il est lui-même un homme.Et qu'il est temps pour lui de voir le verre à moitié plein.
Dans la dernière strophe, le mal à la fesse me semble un peu une facilité, à moins de le prendre pour un clin d'oeil à Brassens et ses gaudrioles !

Plumette

   Robot   
17/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai bien aimé le traitement du thème. C'est l'éternelle question: vous les dieux - Vous Dieu - dont on loue la perfection et la sagesse, comment avez vous pu créer cette aberration ?

Et puis l'auteur constate que ce raté de l'Omniscient, c'est lui ! L'hominuscule (génial le néologisme) c'est lui !

Beaucoup d'ironie sous les mots, sans en faire trop.
Et puis le dernier quatrain, une raillerie qui a beaucoup d'esprit.

J'en redemande.

   Michel64   
19/1/2017

   Pouet   
19/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

J'ai lu avec plaisir ces vers. Je retiens plus particulièrement "hominuscule", néologisme ma foi fort bien vu.

Un thème bien traité avec ce qu'il faut d'ironie et d'auto-dérision.

Cordialement.

   Ioledane   
23/1/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Voilà un texte sans grande prétention mais qui me plaît par son questionnement et son autodérision, le tout rythmé par de solides alexandrins.
Bien aimé notamment le diable jouant au plus malin, la rime pogrom/capharnaüm, l'hominuscule, et le vers final ; mais aussi ce ton familier et ce vocabulaire gouailleur qui donnent justement une couleur très 'humaine' à ce pamphlet adressé aux dieux (ces derniers n'étant là d'évidence que pour prétexte).
Moins apprécié le revers de la médaille (trop attendu), le vers "Qui ruina mon labeur et fit pleine ma coupe" (trop 'précieux' comparé au reste), le coeur en émoi (vraiment trop cliché) et "j'en ai mal à la fesse" (pas très heureux).
Dommage aussi que les deux derniers quatrains ne respectent pas la disposition des rimes de tous les quatrains précédents.
A la relecture, je note malgré l'amertume ambiante, ce vers optimiste qui me plaît assez : "N'en déplaise aux vilains notre monde progresse".
Une agréable lecture, dans l'ensemble.


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