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Poésie libre
MissNeko : Pleure Geisha
 Publié le 29/06/08  -  4 commentaires  -  2997 caractères  -  598 lectures    Autres textes du même auteur

Ce poème se compose des recommandations faites à une Geisha en passe de ne plus être apprentie (Maiko). Recommandations faites par sa "grande sœur" et sa "mère".


Pleure Geisha



Pleure Geisha,
Pleure doucement ;
Empli de nos arts
La cour des soupirants.

Souris Geisha,
Souris patiemment ;
Ta nuque est maquillée
Tes cheveux sont coupés.

Souris Geisha,
Souris gracieusement ;
Ton obi est noué
Ta gorge est parfumée.

Pleure Geisha
Pleure tranquillement ;
À quoi bon, tes larmes sont vaines.

Pleure Geisha,
Pleure vaillamment ;
Poudre de riz toute ta peine.

C’est bien ma sœur,
C’est bien mon enfant ;
Un Danna il faudra aussi te trouver.

C’est bien ma fille,
C’est bien petite fleur ;
Car de tes dettes, je n’ai rien oublié.

Danse Geisha
Danse dignement ;
Ton kimono coloré
Illumine l’assemblée.

Danse Geisha,
Danse adroitement ;
Tu fais honneur à l’okya
En gagnant cet o-hana.

Pleure Geisha
Pleure sagement ;
Ce soir la Maiko aura disparu.

Pleure Geisha
Pleure mon enfant,
Ton mizuage s’est bien vendu.

Chante Geisha,
Chante divinement ;
Ton shamisen retentit
En excellente compagnie.

Sers Geisha
Sers subtilement ;
Découvre ton poignet
À chaque thé versé.

Écoute Geisha
Écoute Oneesan ;
Repose ta tête pour ne pas décoiffer
Ce chignon si précieusement peigné.

Écoute Geisha
Écoute Okasan ;
Hanamachi est désormais ton royaume
Mais n’y aime jamais aucun homme.



__________________________

Notes de l’auteur

Geisha : Littéralement, une geisha est une personne qui pratique les arts (ce n est pas une prostituée).

Danna : Nom que l'on donne au protecteur d'une Geisha. Elle en a besoin pour augmenter ses gains ou devenir indépendante. C'est un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations de la geisha au tarif normal.

Petite fleur : Les geishas appartiennent au « monde des fleurs et des saules ». On dit qu'elles doivent avoir la délicatesse d'une fleur ainsi que la force et la souplesse d'un saule.

Okya : Maison des Geishas, tenue par une okasan (mère). La Geisha rembourse ses dettes de formation à l'okya.

O-hana : Nom des honoraires d'une geisha (argent-fleur).

Maiko : Apprentie Geisha.

Mizuage (se prononce mizuagué) : Cérémonie pendant laquelle la Maiko coupe ses cheveux : mais c'est surtout à ce moment que les hommes surenchérissent pour acheter sa virginité. Elle devient une Geisha shamisen : instrument à cordes.

Oneesan : "Grande sœur". Nom donné aux Geishas plus expérimentées.

Hanamachi : "Ville-fleur" : quartiers des Geishas.

Il est coutume qu'une Geisha dorme allongée sur un repose-tête pour ne pas se décoiffer.


 
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   Anonyme   
30/6/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
j'aime beaucoup le thème et ce que cette Geisha subit tout au long du poème. Par contre la construction et trop répétitive pour moi, je me suis arrêté avant la fin dans ma lecture.

   Melenea   
30/6/2008
J'ai lu le résumé du film Geisha... et l'ai revu dans tes mots... mais manque un peu d'originalité déjà dans la différence de la cuture, et le NB explicatif est presque aussi long que le poème lui même...
Dommage car le sujet était sympa

Mél

   David   
1/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour MissNeko,

J'ai bien aimé, un joli voyage de mot ponctué du vocabulaire que tu offres. Et bravo pour "Poudre de riz toute ta peine" surtout que tu n'as pas abusé de ce genre de ressort, ça donne un joli relief au milieu du poème.

Le titre présente bien les choses je trouve, j'aurais été mal à l'aise peut être pour une présentation trop sublimée des Geishas, c'est un rôle qui relève d'une forme d'esclavage il me semble. La pratique artistique fait quand même figure d'allibis à côté du commerce des hymen.

   hersen   
18/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup la forme de votre poème, dénudé mais où cependant chaque détail dit de façon criante ce qu'il veut dire.
A la japonaise, finalement.
Il révèle aussi différents aspects du statut de geisha, que l'on pourrait, ici en occident, considérer comme fort discutables.
L'art, le grand Art, est-il au prix d'un asservissement ?

Merci pour cette lecture.


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