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Anonyme
23/5/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je ne sais pourquoi l'auteur a choisi pour ce texte qui contient un potentiel d'émotion assez puissant, cette rythmique " tant... autant...". On s'en serait bien passé.
j'aime beaucoup quelques phrases : "Prends avec toi ce silence comme boussole quand tu erres. Toutes les routes ont la saveur du thym, le torride des cailloux. J'avance sans savoir si je fais le chemin ou si je le cherche" Il y a en revanche, par la suite, un côté surabondant qui casse la sérénité dans laquelle l'auteur nous avait installé. Je comprends qu'il veuille affirmer que la colère ne mène à rien mais les vers sont trop longs et les images ("écraser la lune d'insultes étoilées, les clapotis dorés du couchant, autant pestiférer...") disparates me perdent. Et c'est par trop déclamatoire après cette première strophe. Le titre parle de l'envol, il faut rester sur le sujet et garder de tellement belles images pour d'autres textes. (EDIT après mon commentaire en EL et lecture du commentaire de Louis : merci MissNode et Louis de nous apprendre à lire au-delà de la cohérence "superficielle" du sens des mots, vous donnez envie d'écrire. Et de mieux lire de cette façon. "Le paradoxe, c'est que cette interrogation sur l'écriture poétique se fait dans l'élément même de l' écriture poétique. En sortir, tout en demeurant immergé en elle. Le paradoxe, lui, n'est pas dépassé." Vous me voyez ravi de changer mon évaluation...) |
Myndie
18/5/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour MissNode,
Les deux premières strophes sont vraiment magnifiques. Pour la suivante, je rejoins un peu RB dans son propos : je ne comprends pas très bien le choix d'une construction itérative. Loin d'avoir la force d'une anaphore, ce « martèlement » alourdit, fait perdre sa fluidité au texte car le lecteur bute sur les vers à leur commencement. Il n'était pas besoin de cet effet de style pour mettre en avant le contraste suggéré : les verbes choisis, les images produites par votre plume sont suffisamment éloquents, vous y réussissez à merveille. En résumé, je suis séduite par votre écriture ; vous avez cette sensibilité, cette vision intimiste du monde – que je partage absolument - qui ennoblit le paysage le plus quotidien, et vous avez le talent de nous montrer que la beauté existe. Il ne suffit pas pour cela d'ouvrir les yeux, il faut être rêveur et hanté par des mots merveilleux. Merci infiniment pour ce partage myndie |
Robot
18/5/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Votre force poétique c'est de créer des images qui s'impriment immédiatement dans l'esprit du lecteur.
Quelle beauté ces deux premières strophes et quel éloquente conclusion. "Le poussin ne craint plus rien, l'oiseau est non loin de l'envol, il en apprend les obstacles – le vent mauvais, l'aile peureuse, le cri trop fort." Je ne veux retenir que ces passages. Je serais moins louangeur pour la troisième strophe. |
Louis
18/5/2014
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Faut-il écrire ?
Les mots ne viennent pas, « les ombres retiennent ma plume ». Il y a bien cette clarté, là-haut dans le ciel, où « Une voûte pailletée auréole la nuit », mais l'esprit est assombri, envahi de brume, enveloppé de brouillard, assailli par les ombres. Alors faut-il écrire ? Ecrire encore ? « Ecrire une nouvelle tentative pour sortir du couple amour-douleur ». Que faut-il faire pour se sortir de ce cercle douloureux ? Que faire ? Un reflet sur le « vase Ming » à proximité offre une indication ; comme un don du ciel : une « lueur lunaire », jolie allitération. La lune semble montrer de son doigt lumineux « la gerbe de plumeaux / d'herbes de la pampa ». Elle suggère de transformer sa plume en « gerbe de plumeaux », en bouquet de plumes sous le vent. Non plus les plumes pour écrire, mais les plumes pour voler en liberté dans les grands espaces, se laisser bercer par le vent des grandes plaines, « la pampa ». La deuxième strophe est une exhortation que l'on s'adresse à soi-même, le message lunaire est compris. Il faut « marcher ». Avancer, ne pas rester passif. Marcher « vers ce silence bâillonné de brume ». Que faire ? Que faire ? Non, ne pas affronter le brouillard qui engendre le silence : « Prends avec toi le brouillard comme compagnon ». Se laisser glisser en lui, l'accepter pour allié, complice et partenaire, au lieu de s'opposer à lui en ennemi. Pénétrer dans le brouillard plutôt que le laisser pénétrer son esprit. Pénétrer et le traverser : « Parviens jusqu'à la pleine neige et avec elle la lumière, toute brume envolée » Par une traversée du brouillard, on parviendra à la « pleine neige », à cette blancheur purifiée de toute part d'ombre, de toute part de nuit, or le brouillard est une ombre, la brume un obscurcissement. La neige est lumière, la neige est lucidité, elle est une sereine clarté retrouvée. Non, ne pas rester ainsi, figé au seuil du silence, au bord de l'obscurité, mais se lever, et traverser la nuit de brouillard, la nuit silencieuse silencieuse. Comprendre le silence. Lui-même doit servir de « boussole » : « Prends avec toi ce silence comme boussole quand tu erres ». Le silence peut donner une orientation, il peut donner le nord, quand on est en pleine errance, il peut éviter de se perdre. Le silence a une aiguille, il est signe aussi, muette parole. Associé d'abord à la brume, au brouillard, à l'obscurité, il devient lumineux, étoile du nord, astre du berger. La traversée des déserts de brume constitue un chemin. Comme toutes les routes, il a « la saveur du thym, le torride des cailloux ». L'arôme farigoule évoque maquis et garrigues, sentiers, senteurs et sinuosités ; le thym parle de courage et d'endurance. Le chemin finit toujours par s'élever entre ombre et lumière, pour devenir sente entre les buissons, piste tortueuse, voie odorante. Un bouquet de thym et de cailloux, sur ces routes-là. « Torrides » cailloux : obstacles brûlants, entraves blessantes. En tout chemin, accepter la pierre et le thym, ses obstacles et ses arômes revigorants. Le chemin n'est peut-être pas déjà existant, tout tracé déjà ; il est peut-être à inventer : « J'avance sans savoir si je fais le chemin ou si je le cherche ». La troisième strophe semble un acquis de la traversée : « tant vaut-il d'écrire... » Est-ce si important pour échapper au cercle douloureux ? Ecrire reviendrait à « écraser la lune d'insultes étoilées », à sublimer dans une écriture poétique, plaintes et « insultes ». Quelle importance ? L'écriture ne serait pas à la hauteur de la lune et des étoiles ; ses mots ne seraient que « grains de sable », grains dérisoires « postillonnés » qui n'auraient pour effet que de briser la magie « des clapotis dorés du couchant ». Mieux vaut être à l'écoute des beautés de la nature plutôt qu'à celle des mots. Ecrire, autant « vociférer... rassasier le monstre... pestiférer... » C'est tout déprécier de la réalité, ou bien, quand elle est horrible ( le « monstre ») l'envelopper d'un « voile de dentelle » pour la masquer. Ecrire, écrire ne semble pas être la solution. C'est la leçon du silence, c'est la leçon apprise lors de la traversée des brumes. Ecrire n'a pas si grande importance. La solution ? Transformer sa plume pour écrire en plume pour un envol. Redécouvrir en soi l'oiseau prêt à s'envoler, se retrouver soi, œuf éclos depuis longtemps, se retrouver sans crainte. Apprendre à voler sans peur. Hors du monde des mots, ou vers une écriture autre, on ne sait, mais l'oiseau apprend les obstacles pour les surmonter, joli final : « le vent mauvais, l'aile peureuse, le cri trop fort ». Le « vent mauvais », bien sûr, rappelle Verlaine, « et je m'en vais / au vent mauvais / qui m'emporte ». Mais ici il est l'un des obstacles que l'on apprend à éviter. On saura trouver un autre vent... Il semble donc que ce poème exprime une remise en question de l'activité d'écriture, peut-être pas de toute écriture, mais d'une certaine sorte d'écriture. Des doutes et des interrogations au moins s'expriment sur l'importance de poursuivre cette activité. La poésie ne serait-elle pas plus dans la vie que dans les mots ? Rimbaud n'avait-il pas raison ? Ne faut-il pas d'abord se trouver soi, se libérer, s'épanouir, réaliser son « envol » ? Le paradoxe, c'est que cette interrogation sur l'écriture poétique se fait dans l'élément même de l' écriture poétique. En sortir, tout en demeurant immergé en elle. Le paradoxe, lui, n'est pas dépassé. Quoi qu'il en soit, ce texte offre de beaux moments poétiques, alors même qu'il s'interroge sur l'opportunité de poursuivre l'écriture poétique. |
Anonyme
19/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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La présentation de ce poème, l'incipit, est à mes yeux absolument merveilleuse.
J'ai aimé la composition de ce texte. Dans le premier paragraphe, le décor est planté, puis, dans le deuxième, la suite de verbe à l'impératif esquisse une ligne de conduite, (on peut regretter de trouver deux fois le mot "brume"), ensuite viennent toutes les conséquences de cette conduite. À lire et relire ce troisième paragraphe, la répétition de "tant vaut-il", me semble un peu disgracieuse. J'ai par contre beaucoup aimé les quatre phrases suivantes, tout en contrastes. Et au bout de ce parcours, l'aboutissement de ce douloureux chemin, cette victoire contre l'adversité. Très belle poésie à mes yeux, merci ! |
Anonyme
19/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour MissNode,
Une fois de plus vous nous plantez un décor magnifique, pas un bibelot figé, non un décor qui respire la vie et nous l'insuffle. Une fois de plus les images sont fortes et embellissent le monde de vos mots si visuels. La lumière perce les ombres, qu'ils soient dans l'atmosphère ou dans le cœur. J'ai un coup de cœur pour ces vers tellement la photographie me saute aux yeux et que je la trouve super jolie: "autant postillonner des grains de sable pour mieux casser l'effet magique des clapotis dorés du couchant," En 2nde et 3ème strophe, je ne trouve pas les phrases trop longues, le souffle et le rythme n'en souffrent pas. Un poème de qualité où l'émotion et les sensations enveloppent tout; une fois de plus. |
MissNode
22/5/2014
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Discussions et remerciements ici : http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-tant-vaut-il-voler-t18949s0.html#forumpost244643
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David
23/5/2014
a aimé ce texte
Pas ↑
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Bonjour MissNode,
Au cours de ma lecture, c'est une suite de répétions qui m'a d'abord marqué, le "plume/plumeaux" du début, et la "brume" revient aux vers 6 et 8 (ça me semble plutôt des vers jusque là au moins). Ça ne semble pas être un effet d'insistance. Je n'aime pas tellement ce départ presque en vers qui semble y renoncer en cours de route, il me semble que la forme aurait été plus parlante sans ces "jeux de fin de ligne", c'est différent que d'isoler un passage entre deux petits paragraphes par exemple. Là, j'ai l'impression que ça crée un sentiment de longueur, alors que le texte lui-même est assez bref; je n'ai pas l'impression non plus que ça met l'accent sur quelque chose d'important, ça ressemblerait plutôt à une "piste d'envol" en vers, pour trouver un rythme de prose. Pour en finir avec les défauts que j'ai ressenti, le "couple amour-douleur", ça ressemble à du vocabulaire de mécanique générale, il me semble vraiment que ça jure au milieu du reste. Rien ne presse l'auteur comme le temps de parole d'un conférencier par exemple, alors pourquoi un tel raccourci ? Le bon côté, ça serait le rythme des images, j'ai du mal à les suivre, c'est un peu à cause de ce qui précède, j'ai l'impression que c'est un thème existentiel. J'aime bien une prose qui fait parler les sens, pas trop centrer sur les pronoms personnels, et je trouve un peu de ça. C'est aussi très différent d'un "joli passage de roman" ou du côté épistolaire que prend parfois la prose et ça aussi va dans le bon sens à mon goût. Au final, ma lecture n'est pas très sereine, un peu éprouvante. |
Lyl_mystic
27/5/2014
a aimé ce texte
Bien ↓
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De très belles images ornementent ce poème mais ne sont pas à mon sens assez mises en valeur alors qu'elles pourraient resplendir davantage. Je n'ai pas apprécié les sonorités de ce texte, le manque de musique, le manque de rythme, les répétitions un peu lourdes et puis le fait que les images soient très brièvement évoquées, elles ne s'imposent à mon sens pas assez, elles s'enchainent les unes après les autres trop rapidement (comme au niveau du troisième paragraphe).
"Toutes les routes ont la saveur du thym, le torride des cailloux." C'est très beau et évocateur, et puis surtout ça sonne bien, répétition de la consonance 't' peut-être, et le 'ou' de 'routes'/ 'cailloux'. Je n'aime pas l'effet de l'impératif, mais ça c'est peut-être trop personnel. Dans ce texte, je n'arrive pas à savoir si on s'adresse au lecteur, si l'auteur s'adresse à lui-même. Bref, toujours cette impression qu'on ne se pose pas. |
irisdenuit
26/5/2014
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour MissNode,
Pour moi les deux premières strophes auraient suffi au propos. Elles sont magnifiques d'émotions et d'images à emporter. La chûte : "J'avance sans savoir si je fais le chemin ou si je le cherche". est percutante. Le reste du poème est à mon avis superflu. Merci. Iris |
margueritec
20/6/2014
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Texte fondé sur une opposition qui trouve sa résolution dans la dernière strophe. Une première strophe magnifique, mais le procédé anaphorique employé à trois reprises alourdit l'envol de ce poème.
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