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Poésie contemporaine
Mokhtar : La pie et les chats
 Publié le 22/09/18  -  21 commentaires  -  3360 caractères  -  233 lectures    Autres textes du même auteur

Prenez garde à vos mots. Javellisez, édulcorez, périphrasez, désamorcez…


La pie et les chats



Par une claire nuit sur son arbre perchée,
Une pie noctambule épiait l’alentour,
Et de son œil au guet vit dans l’ombre, cachée,
Une horde rôdant près d’une basse-cour.

La vigie n’eut de peine à bientôt distinguer
Un quarteron matois de greffiers en maraude,
En quête de la proie qu’ils pourraient alpaguer,
Cherchant l’intrusion de manière finaude.

Parvenus à leurs fins et sans tergiverser,
Les brigands firent gras d’innocentes poulettes,
Et quand pleins et repus le festin put cesser,
Prirent sans traînasser la poudre d’escampette.

La rage s’enflamma quand à l’aube naissante,
Au triste champ d’honneur les martyrs on nombra,
Et l’on se jura bien, toute affaire cessante,
De tôt embastiller les maudits scélérats.

Du genre des marauds chacun avait sa thèse,
À citer des suspects l’on s’essayait en vain,
Théories et soupçons soulevaient le malaise,
Et le doute traînant, la commère intervint :

« Du crime j’ai tout vu, j’en offre témoignage,
Compère le renard doit être innocenté,
Ni fouine ni belette en ce vil braconnage,
C’est la féline gent qu’il faut vilipender ;

Quatre fieffés matous à l’humeur fort gloutonne,
Ai vu de mes yeux vu les oiselles manger,
Deux d’entre eux étaient roux comme feuilles d’automne,
Et les deux autres noirs comme pierres de jais. »

Dans la caste abondante en beaux esprits bourgeois,
De morale affectée certains se rengorgèrent,
Des propos de Margot se dirent en émoi,
Sur maints bons sentiments en chœur se pavanèrent :

« Pourquoi, perfide agasse, en citant des couleurs,
De races tu médis de façon partiale,
Parmi les blancs ou gris, n’est-il jamais voleurs,
Et naître noir ou roux, est-ce être asocial ? »

« Votre argutie est juste, aux principes j’adhère,
Mais d’énoncer le sûr à l’enquête on se doit,
J’appelle un chat un chat pour préciser l’affaire,
Deux noirauds, deux rouquins, sont bien nos hors-la-loi. »

« Mais que la peste soit de cette babillarde !
Pour la remettre au pas saisissons la Justice !
Rabattons son caquet, traduisons la bavarde !
Qu’on la défère aux mains de Raminagrobis ! »

Pour plaider elle mit sa robe en plumes noires,
En guise d’épitoge offrit son blanc poitrail,
De la force des faits voulut se prévaloir,
Mais de ses arguments heurta une muraille :

« Pourquoi se disperser en procès ridicules,
Faire de tout propos délit d’opinion,
Croit-on que la canaille a les mêmes scrupules,
Et du respect d’autrui la moindre passion ? »

Le débat tourna court et la pie fut bannie :
Pour complaire le juge accabla sans broncher,
Clouant au pilori, vouant aux gémonies,
Devant leurres en mode acceptant se coucher.

Et l’on vit l’oiseau noir vers les cieux s’élever,
Des choses d’ici-bas méprisant les vétilles,
Jasant en liberté, criant sans se priver,
Jacassant de bon cœur, chantant « mort au gorille ».

Emmieller le discours tue la réalité,
Pragmatisme se doit aux faits que l’on constate,
Qui condamne les yeux bannit la vérité,
Qui ne s’en prend qu’aux mots se fait Ponce Pilate.


 
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   Gemini   
30/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très bien mené. La fluidité du style efface le problème de la longueur, même si je pense que l’ensemble pourrait être resserré sans perte de qualité.
J'ai trouvé bien d'avoir évité le proverbe : la nuit tous les chats sont gris, qui, dans le déroulé du récit semblait pourtant s'annoncer, mais qui aurait sans doute nui ( !) à la démonstration.
Le choix de la pie (noire et blanche) est bon pour un cas de justice. Coupable ou pas…
J'ai regretté que l'écriture, si harmonieuse et fluide au début, s'écorche un peu au fur et à mesure avec des inversions, des ellipses d'article qui, certes, font vieille époque, mais qui, parfois, gêne l’entendement : Devant leurres en mode acceptant se coucher.
Bravo pour Margot que vous m’avez permis d’apprendre.
Pour le fond, et donc la morale, j’avoue que me dérange aussi cette appellation de présumé coupable des gens pris la main dans le sac. Pourquoi pas présumé innocent non plus ?

   izabouille   
30/8/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai l'impression d'avoir lu une fable de Lafontaine. La morale est intéressante et le propos est bien explicite. J'aime beaucoup, le travail est remarquable.
Dans l'antépénultième strophe, je n'ai pas compris le dernier vers :
"Devant leurres en mode acceptant se coucher". Pourrait-on m'expliquer ce que ça voudrait dire?
C'est un bon moment de lecture, merci.

   Vanessa   
2/9/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
Une fable très bien écrite.
Elle respecte les règles de l'art dans sa forme : mise en scène des animaux, la morale et utilisation d'un style XVIII ème.
Il manque à votre texte une chose importante, c'est pour quelle raison on est en droit de douter de la véracité des affirmations de la pie.
Vous avez choisi une pie, qui n'a pas la qualité d'être menteuse donc la logique voudrait qu'elle soit crue. Mais ce qu'elle dit avoir vu est impossible puisque les chats ne chassent pas en meute et ne s'attaquent pas aux poules.
Ici le tribunal juge donc la pie coupable sans arguments valables et c'est pourtant ce que vous dénoncez ici ...
:-)

   Damy   
4/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une très jolie réflexion sur la censure et sur la Justice (sujets sensibles) que cette fable des temps modernes à rendre jaloux Jean de La Fontaine.
Moralité ?
"Qui condamne les yeux bannit la vérité,
Qui ne s’en prend qu’aux mots se fait Ponce Pilate"
C'est une ouverture pour le lecteur sur le sujet du témoignage (il y en a des faux - ce que je crois ici que la pie ne fait pas) et sur celui du "socialement correct".

Je ne m'étends pas. Juste vous dire que j'ai pris un réel plaisir à ma lecture qui a coulé comme une source devant un tel talent d'écriture.

Merci

   Brume   
5/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Une fable digne de La Fontaine. Généralement je n'aime pas faire des comparaisons avec des auteurs célèbres, mais là j'ose le dire.
C'est politiquement incorrect, c'est grinçant, ce message porte sur notre société actuelle, et une bonne morale.
Cette fable dit qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, et dénonce les préjugés, et cela écrit dans un langage riche et passionné qui m'emporte.
La variété de la tonalité donne de la vie à votre poème.

Petit bémol : 7 ème strophe, il n'y aurait pas une erreur à ce passage?
- " Ai vu de mes yeux vu les oiselles manger, " - ne voulez-vous pas dire plutôt de oiselle à la place de les oiselles ?

Grâce à la qualité de votre plume j'ai passé un très bon moment de lecture.

   LenineBosquet   
22/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Chapeau bas Mokhtar, voilà une fable rondement mené, à l'écriture fluide, rien ne pèse, même les inversions ne jurent pas, c'est dire ! Vous me direz ce qui classe votre poème en contemporain plutôt qu'en néo-classique ? J'ai un peu la flemme de tout compter là...
Voilà pour la forme, le fond du poème est fin, intelligent, moderne, le dernier quatrain en forme de morale est particulièrement réussi.
Merci.

   Anonyme   
22/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout d'abord j'ai trouvé l'écriture superbe, très bien dans le ton, qui n'a rien à envier au Maître du genre.

" Qui condamne les yeux bannit la vérité,
Qui ne s’en prend qu’aux mots se fait Ponce Pilate."

Cette fable fort agréable - pas pour les pauvres poules - entraîne à la réflexion sur le fonctionnement et les dérapages de notre système judiciaire, lesquels ont tendance à se multiplier. Une justice à l'envers ?

Une lecture très intéressante où l'humour côtoie une réalité préoccupante.

   papipoete   
22/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Mokhtar
Comme on crierait " au loup " devant un troupeau de brebis égorgées, alors que de simples chiens fous sont les coupables du massacre, on lancerait la traque, n'écoutant que ce que l'on veut entendre !
On tenait les " fieffés matous ", témoignage à l'appui, mais on ne pouvait accuser bêtes de si beau lignage ! Et le témoin devint accusé, et condamné ! Il jura que l'on ne l'y reprendrait plus ...
NB Une fable que la Fontaine put vous jalouser, tant les personnages et les situations sont cocasses ( bien que dramatiques ) ; mais on sourit au fil de ces multiples quatrains fort bien tournés !
Votre récit tient autant de la chronique dans le journal, que du conte qui ferait briller les yeux des petits et des grands !
Difficile de choisir une ligne particulière ( il faudrait recopier le poème en entier ! )
Un langage suranné mais si actuel, pas du tout décalé !
Bravo poète !

   Anonyme   
22/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe ! Le style, la mélodie, le propos édulcoré en choisissant la fable.
Le message est passé.
Bien conçu, ce texte devrait s'envoler par le nombre de plumes qu'il mérite.
Félicitations.

   MFAYARD   
23/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ecriture fluide et des plus agréables à lire. La langue est riche sans ostentation.
La forme choisie pourrait aujourd’hui paraitre désuète mais rappelons-nous (pour les plus anciens) que jusque dans les années 60/70 du siècle dernier, ceux qu’on nommait « les chansonniers » y avaient encore très régulièrement recours.
J’ai beaucoup aimé.
On note au passage que le « quarteron », depuis De Gaule, ne compte plus que quatre individus au lieu de vingt-cinq.
Merci pour avoir réhabilité la fable.

   Castelmore   
23/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai l'âme enfantine
Mais l'esprit précieux
Ainsi vos vers classiques
Comblent aisément mes voeux

Là où ils me ravissent
C'est dans leur acuité
A dénoncer Justice
Et ses faux airs outrés,

Qui, comble d'ironie,
Accable les plaideurs
Et enterre Vérité !

Je ne crois pas à la réincarnation... je doute de la découverte fortuite d'un vieux texte oublié...
Ainsi ce bestiaire si humain ne peut être que le fruit d'un grand travail au service d'un très grand talent.

Un grand bravo

   Curwwod   
23/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quelle belle fable! Mazette, vous avez du souffle et vous écrivez fort bien. Votre maitrise de la tecnique est évidente et vous me réjouissez profondément en clouant au pilori cet insupportable "politiquement correct" qui en ce siècle parfaitement hypocrite exige que tout discours soit aseptisé et ripoliné. Cela n'empèche pas les Tartuffes qui se gargarisent "d'hommes de couleur" ou de "malentendants" de laisser crever les migrants qui essaient de sauver leur peau. Beau coup de pied au cul!

   Cristale   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quand le talent s'affiche ainsi, que dire d'autre que féliciter l'auteur de ces vers ?
Deux jours que je lis et relis et je ne m'en lasse pas.

Quelle belle écriture et quelle époustouflante narration !

"La rage s’enflamma quand à l’aube naissante,
Au triste champ d’honneur les martyrs on nombra,
Et l’on se jura bien, toute affaire cessante,
De tôt embastiller les maudits scélérats."

L'ensemble de l'oeuvre vaut son pesant de plumes (pas celles de la pie!)

Cristale

   Quidonc   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Quand le talent est là, le talent est là. Il est des poésies qui se passent de commentaires. Celles-ci en est une tant elle fait preuve de maestria.
Tout est maîtrisé, le thème, la forme, et la morale. Un fable à faire pâlir d'envie l'ami Jean.

Merci et bravo

   Kherza   
24/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La morale est géniale et très moderne en ces heures où l'on en vient à condamner davantage celui qui a vu et dénonce que celui qui a commis le crime... Merci!

   Vincendix   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mokhtar,
J’aime les fables qui, à travers des phrases semblant anodines expriment des vérités qui sont bonnes à dire.
Cette pie et ces chats ont « bon dos », les défauts attribués aux animaux ne sont qu’une transposition de ceux des humains, les seuls de l’espèce animale à avoir un esprit tordu.
Un seul petit reproche : la longueur, tu pouvais faire au moins deux textes avec tous ces quatrains.
Vincent

   emilia   
26/9/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une longue fable pour laquelle l’auteur n’en a que plus de mérite à exercer ses prouesses et dont la morale consiste à une mise en garde quant à l’évocation de cet adage : « Toute vérité n’est pas bonne à dire » et sans doute est-il préférable de s’armer de diplomatie en fonction du contexte : « javellisez, édulcorez, périphrasez, désamorcez… » Une narration plus resserrée aurait peut-être donné plus d’impact à ce fond moralisateur qui dénonce avec réalisme les dysfonctionnements de la justice tandis qu’à l’heure des « théories et soupçons » chacun établit « sa thèse »… en s’appuyant sur ses travers (partialité, racisme, manque de sociabilité, une plaidoirie en noir et blanc pour fustiger le « délit d’opinion », l’absence du respect d’autrui, la complaisance du juge face à la réalité des faits conduisant à cet inquiétant et dangereux constat : bannir la vérité et s’en laver les mains… ; bravo et merci à vous pour ce partage…

   jfmoods   
27/9/2018
Toute vérité n'est pas bonne à dire. Il convient de ne pas s'exposer inconsidérément à la vindicte des factions. Voici une morale d'une actualité on ne peut plus brûlante.

Cette fable est composée de 16 quatrains en alexandrins, à rimes croisées, suffisantes et riches, majoritairement consonantiques.

Les 8 premiers vers du poème fixent le cadre spatio-temporel du récit ("Par une claire nuit sur son arbre perchée", "près d’une basse-cour"), présentent le personnage central ("Une pie noctambule") dans sa fonction de sentinelle ("épiait l'alentour", "de son œil au guet vit dans l’ombre, cachée", "La vigie") et préparent l'exaction à venir ("Une horde rôdant", "Un quarteron matois de greffiers en maraude, / En quête de la proie", "Cherchant l’intrusion").

Sans entrer dans des détails peu ragoûtants, la troisième strophe rend compte du carnage ("firent gras d’innocentes poulettes", "pleins et repus", "le festin"), puis de la fuite précipitée des assaillants ("Prirent sans traînasser la poudre d’escampette").

Au fil des vers 13 à 19, les conjectures se forment et l'assemblée, réunie (pronom personnel vague : "on"), exige le châtiment exemplaire des responsables ("La rage s’enflamma", "embastiller les maudits scélérats").

Obéissant à un sentiment naturel de justice, la pie endosse alors le rôle, toujours délicat, du témoin (vers 20 à 28), disculpant les innocents ("Compère le renard doit être innocenté, / Ni fouine ni belette en ce vil braconnage"), dénonçant les coupables ("C’est la féline gent qu’il faut vilipender"), assumant et confirmant ses propos ("Deux d’entre eux étaient roux comme feuilles d’automne, / Et les deux autres noirs comme pierres de jais", "Deux noirauds, deux rouquins, sont bien nos hors-la-loi").

Ce faisant, elle s'empale sur l'écueil de la bien-pensance ordinaire ("en citant des couleurs, / De races tu médis de façon partiale, / Parmi les blancs ou gris, n’est-il jamais voleurs, / Et naître noir ou roux, est-ce être asocial ?").

Sa plaidoirie, pourtant pleine de bon sens (questions : "Pourquoi se disperser en procès ridicules, / Faire de tout propos délit d’opinion, / Croit-on que la canaille a les mêmes scrupules, / Et du respect d’autrui la moindre passion ?"), demeure lettre morte.

Dès lors, son sort est scellé.

Cependant, ce bannissement, loin d'affecter l'oiseau, lui est une délivrance ("Des choses d’ici-bas méprisant les vétilles, / Jasant en liberté, criant sans se priver").

Mieux vaut vivre heureux loin du groupe que de s'aliéner à lui. Les deux références à Brassens ("Margot", "gorille") appuient sur la liberté d'esprit nécessaire à l'épanouissement personnel.

Merci pour ce partage !

   Anonyme   
27/9/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Mokthar,

Je reprends à mon compte, et mot pour mot, le commentaire de Curwwod. Je peux ? (Merci Curwwod ! :)) En appuyant particulièrement sur ce siècle parfaitement hypocrite, aseptisé et ripoliné qui laisse crever les migrants, mais aussi en t'applaudissant fort, car tenir sur la longueur avec une pareille maestria et conter une histoire qui tient la route, c'est tout simplement époustouflant.

Quel talent !

Merci, à te relire

Cat

Com de Curwwod, recopié pour le plaisir de le relire dans sa justesse et son à propos :

"Quelle belle fable! Mazette, vous avez du souffle et vous écrivez fort bien. Votre maitrise de la technique est évidente et vous me réjouissez profondément en clouant au pilori cet insupportable "politiquement correct" qui en ce siècle parfaitement hypocrite exige que tout discours soit aseptisé et ripoliné. Cela n'empèche pas les Tartuffes qui se gargarisent "d'hommes de couleur" ou de "malentendants" de laisser crever les migrants qui essaient de sauver leur peau. Beau coup de pied au cul!"

   Mokhtar   
29/9/2018
Merci de trouver ici explications et remerciements concernant ce texte.

http://www.oniris.be/forum/la-pie-et-les-chats-remerciements-t26209s0.html

   Anonyme   
25/10/2022
[Commentaire effacé par son auteur.]


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