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Poésie en prose
Momomolo : Bouteille [Sélection GL]
 Publié le 21/07/15  -  9 commentaires  -  2888 caractères  -  170 lectures    Autres textes du même auteur

Ce monde a besoin d'un martyr.


Bouteille [Sélection GL]



Je lance ces mots comme on lance une bouteille à la mer.
Sauf que plus rien ne peut me sauver à présent.
J'ai été victime du plus stupide accident qui soit : je me suis noyé dans mon propre silence. La solitude a créé tant de murs entre moi et le monde que je me suis retrouvé enfermé. Les secondes éternelles passent autour de moi et se mêlent aux Autres.
Les Autres... Comme tout paraît plus simple pour eux ! Tous ces gens avec leurs téléphones, leurs réseaux sociaux... ils vivent sans vivre vraiment, crachant leur vilenie derrière le dos de leurs comparses, persuadés d'être supérieurs, persuadés d'être différents !
Comme ils sont pathétiques... De la vieille commère vomissant son venin au jeune imbécile ne parlant qu'en verlan ! Ils ont tous le même visage !
Et malgré tout... Pourquoi leurs sourires paraissent-ils si vrais ? Quelle est donc cette lueur qui habite leur œil, et qui jamais ne vient allumer le mien ?
Serait-ce le bonheur ?
Ne peut-on être heureux que de cette manière ?
Je ne sais pas.
Mais je ne veux pas des Autres et de leur bonheur au goût de pourri.
J'ai préféré m'enliser dans mon monde monotone, ma petite existence grise.
Je vis sous le Masque.
Ah, comme il est pratique, ce Masque, comme il est simple !
Tellement plus que de vraiment voir le monde !
Le Masque est gentil, souriant, agréable...
Banal.
Effacé.
Si tu savais comme il est simple de tromper le monde...
Quelqu'un de triste, ça ne plaît pas, ça entache sur le petit monde parfait que l'on s'efforce de garder autour de soi.
Mais quelqu'un qui sourit... Pourquoi chercher la poussière sous le tapis lorsque la pièce semble bien rangée ?
Ils passent leur chemin, confortés que tout va bien.
Mais tout ne va pas bien, au contraire ! Et je crois qu'au fond, je voulais que quelqu'un le découvre. Je voulais crier, pleurer, attirer les regards, avoir enfin l'impression d'exister, et pas d'être une pauvre merde remplaçable !
J'avais envie qu'on me demande ce qui n'allait pas, qu'on me console, qu'on me dise que ça irait mieux...
Qu'on me mente.
Mais non, j'ai répondu "ça va et toi ?", un grand sourire aux lèvres, un mensonge collé au visage.
Enfin... Qu'importe à présent ? Plus rien n'a d'importance.
Le tabouret m'appelle... La poutre et la corde aussi.
Peut-être qu'on me trouvera ici, le visage violacé et déformé par un ultime sourire.
Peut-être qu'ils diront "je ne comprends vraiment pas, il paraissait si heureux..."
Ce monde n'a pas voulu de moi.
Ah, le tabouret m'appelle !
Et il se souvient de mon nom.
Adieu, toi qui me connais !

Je lance ces mots comme on lance une bouteille à la mer.
Sauf que plus rien ne peut me sauver à présent.


 
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   Vincent   
27/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce monde n'a pas voulu de moi.
Ah, le tabouret m'appelle!
Et il se souvient de mon nom.
Adieu, toi qui me connais!

peut être étiez vous sous l'emprise

d'un produit en écrivant ce texte

il est imbibé de désespérance

je ne sais si c'est de la fiction

si c'est le cas c'est bien réussi

on a envie de sauver le narrateur

de cet enlisement

j'ai beaucoup aimé votre texte

   lala   
2/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est une réflexion, un monologue, sur la difficulté de vivre, confronté aux autres, qui affichent une apparence de bonheur. Ce simulacre de bonheur est-il ce qu'on peut espérer de mieux, à défaut de se sentir inadapté au Monde ? En renvoyant une image de ce bonheur par un sourire, c'est un mensonge invisible qu'on lance aux autres, et personne ne répond, que la corde du pendu qui est prête.
Des images percutantes : "je me suis noyé dans mon propre silence" ou encore "Ah, le tabouret m'appelle! Et il se souvient de mon nom."
Je trouve que le titre inverse le rôle des acteurs. N'est ce pas plutôt un martyr qui cherche un monde ?

   Purana   
2/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oh… que c'est beau ce poème, que c'est touchant ce cri, que c'est puissant ce rappel à l'ordre.
J'ai lu ce texte d'un trait, fascinée, émue, impressionnée.
J'ai adoré presque tout, tant et si bien que je n'ose pas citer même un seul vers, de peur de briser le cœur des autres vers.
Tout cela malgré une toute petite coquille de conjugaison facilement réparable.

Merci mille fois !

   Anonyme   
21/7/2015
Bonjour Momolo
Témoignage ou simple exercice de style ?
Je vais faire comme ci la première occurrence était la bonne.
Vous seriez donc très jeune, en pleine crise d'adolescence.
Un épisode particulièrement nombriliste car vous vomissez tout ce qui n'est pas vous :
"Les Autres... Comme tout paraît plus simple pour eux ! Tous ces gens avec leurs téléphones, leurs réseaux sociaux... ils vivent sans vivre vraiment, crachant leur vilenie derrière le dos de leurs comparses, persuadés d'être supérieurs, persuadés d'être différents !
Comme ils sont pathétiques... De la vieille commère vomissant son venin au jeune imbécile ne parlant qu'en verlan ! Ils ont tous le même visage !"


Comme beaucoup de jeunes romantiques, vous décidez donc de quitter ce monde qui ne vous mérite pas.

C'est votre problème, mais si je puis me permettre, ce serait du gâchis. Votre écriture révèle un sacré potentiel qu'il serait débile de sacrifier sur un coup de cafard.

momomolo, vous avez devant vous de longues et riches années d'écriture. Mais pour cela il faut que vous consentiez à redescendre de votre tabouret.

[edit]
Tout bien réfléchi, je penche tout de même pour l'exercice de style.
On sent dans votre écriture une allégresse qui n'est pas celle d'un candidat au suicide.

Je lance ces mots comme on lance une bouteille à la mer.
Sauf que plus rien ne peut me sauver à présent.
J'ai été victime du plus stupide accident qui soit : je me suis noyé dans mon propre silence. La solitude a créé tant de murs entre moi et le monde que je me suis retrouvé enfermé. Les secondes éternelles passent autour de moi et se mêlent aux Autres.


La suite est au diapason, bien torchée, mais un peu too much pour être prise au premier degré.

De toute façon, vous avez soumis ce texte en début de mois, en bonne logique, vous devriez déjà reposer six pieds sous terre. Or je repère votre pseudo parmi ceux des membres présents.
Cherchez l'erreur.

   Anonyme   
21/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Je suis mitigé sur ce poème.
Autant le sujet m’interpelle parce que je me sens proche des sentiments du personnage, autant le dépouillement 'poétique' de l’écriture me laisse un peu perplexe.
En effet, peut-être naïvement, j’attends des images de tout poème, des images qui me fassent m’interroger sur ce qui est montré, et qui donc m’aide à en prendre mieux conscience, en bougeant un peu mon regard.
Là je n’ai pas (pas assez) d’images qui m’accrochent, ou me déstabilisent, m’interrogent, tout est dit de manière trop prosaïque même pour un poème en prose.
Enfin je le vois comme cela.
Donc si je dis j’aime bien et même beaucoup pour le thème, il pourrait valoir le coup d’approfondir sur le pourquoi de cet isolement, de cette tristesse, de cette décision du tabouret…
Et aussi peut-être de se défendre, de crier au secours, avec plus de tripes que ce doux ronronnement un peu désabusé.
Et enfin qu’explicite pour explicite, ça brûle un peu les mots en un incendie à allumer dans le langage, que ça heurte plus, ou alors que ce soit plus caché comme un cancer qui ronge de l'intérieur.

Au final, j’ai l’impression que vous restez entre deux eaux, dans une moyenne.

À vous relire.

C.

   Marite   
21/7/2015
 a aimé ce texte 
Bien
" Témoignage ou exercice de style ?" interroge Tizef ... je me pose la même question et pencherais plutôt pour la première option pourtant j'ai aimé cette écriture, simple, vraie, sans fioriture ... certainement beaucoup de choses en devenir sous cette plume.
Il reste tant de choses à découvrir sans obligatoirement s'impliquer dans les réseaux sociaux et autres modernismes. Pas obligatoire de plaire aux autres pour exister vraiment, se plaire à soi-même est déjà bien et c'est la première marche sur l'escalier de la vie.
Alors Momomolo ... n'écoutez pas ce tabouret qui vous appelle bien des choses et découvertes intéressantes vous attendent.

   Anonyme   
21/7/2015
Un jugement très sévère et manichéen de la société actuelle.
Bien sûr on ne peut dénier ses travers qui vont grandissant ; mais là j'ai l'impression que l'on est aux extrêmes.
Avant le" tabouret et la corde " il y a quand même, il me semble, d'autres solutions sur lesquelles se pencher, même si la situation semble irremédiable.

   Robot   
21/7/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai apprécié le fond et la forme de ce texte qui contient des éléments poétiques indéniables. A l'exception de son incipit. Non ce monde n'a pas besoin d'un martyr, il a besoin d'hommes debout devant la réalité avec l'envie de changer les choses. pas de lâcheté, pas de fuite mais d'engagement.
Texte fort sur la désespérance avec quand même la recherche d'une lueur par le narrateur puisqu'il y a un jet de bouteille à la mer. C'est ce qui indique que même dans le noir, il reste de l'envie.

   Pussicat   
21/7/2015
"ce monde a besoin d'un martyr"... je trouve votre incipit pompeux, comme marqué du sceau d'une intrépide volonté de signifiance : regardez jusqu'où je suis capable d'aller, lecteurs !
Passé cet incipit insipide - excusez, c'est idiot - vous évoquez le monde comme il tourne pour vous, et le monde comme il tourne pour les autres, et, apparemment, il ne tournerait pas de la même manière :
les "Autres" seraient connectés, et "vous" enfermé dans une solitude que vous avez appelé, voulu.
La démonstration passe par la dénonciation de ce monde connecté : "Comme ils sont pathétiques..."
mais ce constat semble se heurter à une vision de bonheur :
"Et malgré tout... Pourquoi leurs sourires paraissent-ils si vrais ?
Serait-ce le bonheur ?"
Et si ils avaient raison, les "Autres"... et si c'était cela, le bonheur, et c'est là que vous sortez la réponse toute prête :
"Mais je ne veux pas des Autres et de leur bonheur au goût de pourri.
J'ai préféré m'enliser dans mon monde monotone, ma petite existence grise."

Donc il n'y aurait pas d'autres choix, pas d'autres voies... cela serait-il aussi manichéen que cela, la vie, la vraie vie ?
Accepter le monde tel qu'il est aujourd'hui, vivre connecté tout en gardant sa morale, son éthique, tout en gardant son libre arbitre et se déconnecter quand on le désire.
Ou le refuser et se prendre pour un "martyr" prêt à mourir pour sa cause :
"Le tabouret m'appelle... La poutre et la corde aussi."
Cela en vaut-il vraiment la peine ?

Ce "Masque" que vous évoquez avec ironie puisque vous l'utilisez ici et maintenant, il est pareil à tous ceux que nous portons dans la "vraie vie". Nous jouons tous des rôles : parents à la maison, ami-amie entre amis-amies, professeur au Collège, au Lycée, devant l'Amphi, en blouse blanche ou bleu à l'hôpital, avec un flingue et une plaque dans les rues de la ville, la nuit, le jour...
Nous portons tous un masque, une seconde peau que nous retirons parfois difficilement arrivé chez soi...

Enfin sur le couplet :
"Les Autres... Comme tout paraît plus simple pour eux ! Tous ces gens avec leurs téléphones, leurs réseaux sociaux... !"

"Mais je ne veux pas des Autres et de leur bonheur au goût de pourri.
J'ai préféré m'enliser dans mon monde monotone, ma petite existence grise. "

J'ai lu et écouté le témoignage de Sylvain Tesson, écrivain et grand voyageur, et à l'occasion cascadeur en folie... il n'a ni téléphone, ni pc, ni tv, et je ne pense pas qu'il aie besoin de tout cela pour vivre sa vie... je ne pense pas non plus qu'il se prenne pour un martyr...

Le coeur de votre texte ne situe t-il pas ici :
"Et je crois qu'au fond, je voulais que quelqu'un le découvre. Je voulais crier, pleurer, attirer les regards, avoir enfin l'impression d'exister, et pas d'être une pauvre merde remplaçable !"

vous servir, vous aussi, d'un masque pour dire votre amertume, votre lâcheté - vous l'écrivez - et "attirer les regards" des lecteurs ?
Par "vous", j'entends le personnage, évidemment ;)

Le thème est actuel, intéressant à traiter, mais je troue le style un peu lourd, une attitude trop victimaire qui rate la cible du thème,
et puis le coup du "martyr" dont je ne sais que faire...

à retravailler pour moi...
à bientôt de vous lire,


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