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Miguel
6/10/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Ce texte riche de beaux vers évoque avec une grande délicatesse et une grande force le drame qu'il n'ose nommer et qui n'est que trop clair, et exprime une douleur sans limites (enfin, si, car il y a la "pierre liminale") dans les termes les plus élevés. La terrible tension qu'il contient à grand peine s'apaise progressivement au long des trois dernières strophes pour arriver à l'apaisement final, à la résurrection par la mort de "l'autre".
J'émettrai une petite réserve sur l'emploi du mot "abjection" avec sa diphtongue finale en synérèse ; un plus pointilleux encore pourrait appeler "hiatus" le voisinage de la voyelle nasalisée "on" avec la voyelle "i" de "il me faut". Cela ne me semble cependant pas rédhibitoire. |
domi
8/10/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un sujet douloureux qui, je crois, est rarement traité en classique, (comme si le contenu, trop émotionnel, ne pouvait se satisfaire de règles strictes ?)...
un beau travail, même si on sent parfois trop de chevilles (beaucoup de "où") et généralement beaucoup de voyelles élidées aux césures qui, à la longue, amollissent l'ensemble sur le plan technique, car le poème est long. sur le fond, le sujet est abordé en totalité, par toutes les étapes (d'où sa longueur) jusqu'à "l'espoir de" la guérison, que l'auteur semble attribuer au temps dans l'avant dernier quatrain... en même temps, le titre indique qu'il s'agit d'une analyse, et "la main qui conduit" est sans doute la main de l'analyste ? mais on sait qu'une analyse, c'est long... le "aura franchi" indique que ce pas n'est pas encore fait, un poème d'espoir donc, et qui pose la question initiale " peut-on se reconstruire quand on a connu l'indicible ?". un indicible que l'auteur arrive à dire tout de même, à mettre en forme, et pour cela il a beaucoup de mérite. |
Anonyme
20/10/2012
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Sujet délicat, c'est peu de le dire. En faut-il du courage pour l'exprimer et le faire de la sorte. Du coup, je crois que l'émotion l'emportant, le jugement technique perd toute importance. Comment s'inviter dans cet épisode infâme sans ne garder que le goût de l'infamie ?
J'ai vraiment aimé « fretin des souvenirs », et même si la phrase la plus importante « le temps, ce guérisseur de toute égratignure » me semble mal exprimée ("toute" me gêne), elle se devait d'être là, pivot entre l'oubli et le pardon (si tant est que ce dernier soit possible). PS : L'indicible (ou l'ineffable) renvoie aux expériences de NDE (ou EMI en français). Ce qui, dans le sujet, laisse penser à un petite mort. |
Arielle
20/10/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Le ton, la pureté, l'élégance du vocabulaire et de la métrique se prêtent particulièrement bien à l'évocation d'un sujet grave et douloureux qui ne tombe jamais dans la mièvrerie ou l'aigreur stérile. On sent une vraie volonté de se tourner vers l'espoir d'une reconstruction, étape par étape.
J'admire la maîtrise de la narratrice autant pour l'expression de ses sentiments que pour la fluidité de ses vers. Mon seul bémol concernerait la lenteur de l'introduction. Bien qu'ils soient très beaux les quatrains deux et trois ne me paraissent pas indispensables, je trouve même qu'ils diluent l'émotion par la trop grande richesse de leurs images. |
brabant
20/10/2012
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour ma Grande Amie,
Une immense émotion m'a saisi dès les premiers vers de ce poème, qui m'a submergé alors pour devenir incontrôlable. Il faut un talent extrême - l'extrême du talent - pour parvenir à ce dérèglement émotif/émotionné/émotionnel par le moyen d'une forme, quant à elle, extrêmement contrôlée. Merci pour pour l'apaisement de la dernière strophe - entrevu ; espoir/promesse/résurrection - qui évoque le possible de la/d'une reconstruction. Mais entre les vers du début et ceux de l'espoir - malgré tout - Quelle violence ! Quels tourments ! Ce genre de texte dit avec raison, avec colère, sans fards et franchement, l'insoutenable, crie, hurle, pour ne pas laisser intact. Une lecture éprouvante pour moi. Je ne vois en peinture que "Le cri" de Munch pour illustrer ce poème. Pouvoir de la falaise contre l'océan ! Le front au coeur levé ignore et méprise l'éboulis qu'il foule de ses pieds ! |
CharlesVerbaud
20/10/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une bonne technique poétique. Les rimes sont variées, mais la rime larmes / alarmes est facile. Le vers
Contre cette abjection il me faut guerroyer ; compte 13 syllabes L'expression est parfois alambiquée, dès les premiers vers d'ailleurs. "la pierre liminale ouvre la porte au seuil " est une image que j'ai du mal à conceptualiser. "La pierre marque le seuil de la porte", à la rigueur, mais pas l'inverse. Attention aux quatrains qui sont en réalité deux distiques, comme les deux premières strophes, la 5 et la 6 Edition : Juste pour la diérèse d'abjection. Victor Hugo, Les Châtiments, Ultima verba. ... Quand même grandirait l'abjection publique A ce point d'adorer l'exécrable trompeur ; Quand même l'Angleterre et même l'Amérique Diraient à l'exilé : - Va-t'en ! nous avons peur ! Désolé, mon commentaire modéré ci-dessous ne faisait que dire ce que l'administrateur a reporté ci-dessus. Je vous renvoie encore au traité de Banville pour ce sujet glissant des diérèses (cherchez sur le site Gallica de la BNF, pages 33 et 34). |
Marite
20/10/2012
a aimé ce texte
Passionnément
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Lorsque j'ai vu le titre ce matin, j'ai été partagée : n'est-ce pas quelque chose d'ennuyeux qui nous est offert ? Le nom de l'auteur dont j'apprécie toujours les publications, même si je ne les commente pas, a cependant tempéré ma réserve.
Avoir réussi a exprimer, sous une forme poétique rigoureuse, un tel foisonnement d'émotions bouleversantes et douloureuses enfouies au plus profond, est tout simplement époustouflant. Je savais que la langue française offrait de multiples possibilités sans avoir besoin de recourir à la facilité du vulgaire et de l'avilissement. Ce poème en est un exemple. Il porte en lui bien plus que des mots et des rimes. Trouver des mots me devient difficile tant la lecture de ces vers m'a bouleversée. Difficile aussi de relever un vers ou une strophe particulière car l'ensemble forme un tout impossible à dissocier. |
stellamaris
20/10/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Que dirais-je qui n'a pas été déjà dit... Rien, je crois ! Je partage avec les autres lecteurs la même émotion profonde devant ce drame destructeur, et l'espoir de reconstruction... J'ai la même admiration devant la fluidité de la langue et de la prosodie...
Peut-être une nuance par rapport aux commentaires que j'ai lu, toutefois : Je crois que le titre est particulièrement bien choisi, que le sujet du poème n'est pas le drame initial - C'est pourquoi il peut rester suggéré - Mais le cheminement qui permet d'entrevoir l'espoir d'une reconstruction. C'est pourquoi, contrairement à je ne sais plus quel commentateur, je ne trouve pas les strophes 2 et 3 trop longues ; c'est tout juste, au contraire, si je n'y vois pas le coeur du poème, car sans ce long cheminement rien ne serait possible... Comme plusieurs autres avant moi, je relève aussi l'oubli de la diérèse à "abjection", mais c'est vraiment un détail ! |
Anonyme
20/10/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour l'Amie Mona. C'est un sujet grave et douloureux que tu as su traîter avec beaucoup de tact sans pour autant édulcorer cette émotion présente du début à la fin.
Je mesure le travail que représente l'écriture d'un tel poème avec les exigences de la prosodie classique et, si j'en crois Littré, tu avais le droit à ton "abjection" en trois syllabes et de ce fait, pour moi, la forme est parfaite. Un très bon poème comme tu nous en as donné l'habitude. Merci. |
CharlesVerbaud
20/10/2012
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Commentaire modéré
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Mona79
25/10/2012
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Remerciements : http://www.oniris.be/forum/a-propos-de-analyse-t16173s0.html
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Anonyme
31/8/2015
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Bonjour Mona
Comme je reviens visiter ce site, je fouine et me voici devant un trésor, sur le même thème que « désillusion ». Je ne comprends pas que des membres aient pu seulement le trouver « bien », bon c’est mon avis. C’est un joyau que vous avez partagé. Ayant brisé ma jeunesse pour une autre raison, mais qui se rapporte à l’amour, votre poème me bouscule à chaque quatrain, la brutalité, l’incompréhension, l’anéantissement, la révolte, l’envie d’en finir, le besoin de réparation, la reconstruction si difficile et ce dernier quatrain de toute beauté qui permet de recouvrer la dignité. Et que dire du titre, il est tellement de circonstances. Je suis sous le charme de votre talent, j’avais les larmes aux yeux en vous lisant. Sincèrement, merci. Cordialement |