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cervantes
9/9/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Magnifique poème sur l'âme d'un poète immense et solitaire, fragile et visionnaire. Toutes ces images me parlent au plus profond et j'en remercie l'auteur.
Deux critiques vénielles: La ponctuation de ces vers ne me satisfait pas L’entraîne en son sillage au parfum d’aventure ; Mais il revient déçu, dans son esprit chagrin L’amertume est un miel au goût de pourriture. Je suggère L’entraîne en son sillage au parfum d’aventure, Mais il revient déçu...Dans son esprit chagrin L’amertume est un miel au goût de pourriture. Je n'aime pas trop ce vers Le poète s'éloigne au loin des multitudes Je préférerais par exemple Le poète s'isole au coeur des multitudes Et pour finir ces deux vers d'anthologie Il croise, sans les voir, d’immondes turpitudes Et convoite la lune avec ses yeux d’enfant Merci pour ce partage |
ameliamo
15/9/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une poésie sensible avec des images bien choisis qui percutent dans la mémoire.
Le poète, parfois, ressemble aux arbres morts Qu’un rayon de soleil anime et ressuscite : C’est une comparaison magnifique.Un poème plein du charme qui produit d’émotion. Seulement le mot « pourriture », j’ai l’impression qu’il perturbe la musicalité de la poésie. |
papipoete
17/9/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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bien souvent, il suffit de presque rien au poète ( un regard, un rire, un remords ) pour que sa plume frémisse et s'enflamme sur le papier...
Il n'a qu'un crayon telle Malala Yousafzai, pour partir en croisade, mais contre les larmes, l'encre ne peut rien. La nuit, il rêve au bras de sa muse que ses vers portent, mais la réalité des aurores angoissés déchire son papier. Pour oublier les immondes turpitudes de sa Terre, redevenant jeune Pierrot à la chandelle morte, il pense et convoite la Lune. Vos alexandrins sont bien choisis, sans faute et je ne vois pas ce qui les classe en " néo-classique" ? Si 1995 est l'année de parution de ce poème, vous écriviez déjà à merveille; qu'est-ce que cela doit être aujourd'hui? Le 4e vers en est un bon exemple. |
Mauron
17/9/2015
a aimé ce texte
Un peu ↓
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La versification est impeccable, quelques maladresses néanmoins: " Le poète s'éloigne au loin " me semble malencontreux. Néanmoins je me dis en lisant ce poème: "A quoi bon?" A quoi bon revenir sur des sujets qui ont déjà été moultes fois traités par les poètes romantiques: Musset, Baudelaire, dans des tonalités proches et avec des métaphores plus cohérentes me semble-t-il. Ici, ce qui me décourage à la lecture, c'est l'inconséquence des métaphores. Si le poète est un arbre, même mort, comment peut-il être entraîné dans le sillage de l'étoile du matin?... Et quel parfum a l'aventure?... Il semble que le poète qui a écrit ce texte ne prenne pas au sérieux son poème et les images qu'il utilise, qu'il ne les développe pas ou n'y prenne pas garde. Sont-elles alors des clichés qui se suivent en se superposant? Dommage. L'image de l'arbre mort aurait pu être un point de départ intéressant, même s'il est un peu déprimant. Je pense à Nerval: "Ma seule étoile est morte"... Trop de réminiscences dans ce texte qui ressemble plutôt à un jeu de lettré. J'y entends par exemple "Recueillement" de Baudelaire à la fin:
Recueillement Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. Pendant que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; Surgir du fond des eaux le Regret souriant ; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. Or, écrire un poème, cela me semble être plutôt, aller à la recherche d'une musique neuve, d'émotions inédites, voire inouïes... |
Francis
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Il a gardé ses yeux d'enfant. Comme l'albatros, il se sent malhabile dans "les multitudes". Sa sensibilité est la source de ses larmes. Ses nuits sont peuplées de songes, de fantômes. C'est un arbre qu'on croit parfois mort mais qui peut refleurir à la moindre émotion.Sa plume peut être glaive ou pinceau, ombre ou lumière. Ce poète, j'ai l'impression de le connaître. Présenté ainsi, il me plaît beaucoup. Merci pour ce beau partage.
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Anonyme
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour
De belles choses et d'autres que j'apprécie moins. Je n'aime pas trop ces vers qui commencent par le même mot : Ici, le poète ceci, le poète cela, on le sait bien puisque le texte porte ce titre. Je n'aime pas trop non plus le : Il croise, sans les voir, d’immondes turpitudes Non, personnellement je pense que le poète les voit et ressent plus que d'autres. Les bonnes choses : Pour qu’une fleur nouvelle à ses branches s’invite. L’amertume est un miel au goût de pourriture Ses mots sont impuissants à combattre ses larmes Et surtout le dernier : Et convoite la lune avec ses yeux d’enfant. Finalement, un poème qui ne nous apprend pas grand chose de plus sur notre Poète mais qui possède de bien beaux vers. |
Vincendix
5/10/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Je ne peux qu'applaudir, c'est limpide comme une source aux claires eaux et léger comme une plume au vent. Quel "poète" n'a pas vécu ces situations? Parfois inspiré par un rien, d'autres fois incapable d'exprimer un sentiment fort. La muse est capricieuse, elle se manifeste quand on ne l'attend pas et disparait quand on a grand besoin d'elle.
Seul le mot pourriture me gênait un peu dans ce texte mais je ne le vois plus. |
Anonyme
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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La vision du poète traduite par une poétesse, ça ne peut être que réussi...
De belles images " Pour qu’une fleur nouvelle à ses branches s’invite. " " Ses mots sont impuissants à combattre ses larmes. " Un beau dernier quatrain. |
Anonyme
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Mona ! Ecrit en 95, nous remontons le temps...
Le premier quatrain de ce poème m'a fait songer, par la forme, au Pin des Landes de Théophile Gautier : Le poète est ainsi dans les Landes du monde ; Lorsqu'il est sans blessure, il garde son trésor. Il faut qu'il ait au cœur une entaille profonde Pour épancher ses vers, divines larmes d'or ! De fort jolis vers, quelques modifications possibles comme ici... Le poète s'éloigne au loin des multitudes. S'éloigner au loin me semble un peu bizarre... Pas vraiment d'accord non plus avec... Il croise, sans les voir, d’immondes turpitudes. Là, tout dépend du poète en question ! je préfère tes dernières productions mais ça reste toutefois un très bon texte malgré ces quelques remarques (qui n'engagent que moi !). Merci Mona ! |
emilia
5/10/2015
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Un portrait de poète désenchanté, déçu, qui affiche de façon importune son infortune et son esprit chagrin, sous une humeur sombre et angoissée, maussade et déprimante à travers tout ce lexique négatif qui domine dans ce poème à la tonalité amère faisant le constat de l’impuissance des mots qui ne pourraient être que « chimère ou déraison… », simple imagination… et je ne peux que compatir à cette tristesse évoquée par la narratrice en confidences voilées, dont l’objectif n’était sûrement pas de reproduire ou surpasser, mais plutôt de confier à la page blanche un état d’âme douloureux, peut-être pour mieux l’exorciser, dans l’attente d’un rayon de soleil au pouvoir régénérant, car l’espoir demeure malgré tout tant que le poète n’a pas perdu sa foi et qu’il continue de regarder le monde avec ses yeux d’enfants en repoussant les turpitudes dont il a conscience, non pas pour les ignorer, mais peut-être aussi pour ne pas laisser souiller son âme trop sensible par elles quand il se sait impuissant à les corriger… ; si l’amour d’un regard peut refléter plusieurs couleurs, le poète, quant à lui, offre plusieurs visages au gré de son humeur, proposant ainsi une palette plus riche de sentiments, même s’ils ne sont pas exclusifs ou novateurs …, n’est-ce pas la liberté de l’auteur que de l’imaginer ainsi et celle du lecteur d’y être sensible ou pas ?
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Anonyme
5/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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L'âme du poète est bien décrite, avec ses joies, ses peines, ses incertitudes, ses fulgurances et ses rêves.
"Et convoite la lune avec ses yeux d’enfant." Ce dernier vers est sublime. Bien à vous, Wall-E |
Anonyme
6/10/2015
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Bonjour Mona
Que pourrais-je ajouter aux commentaires précédents ? Juste le dernier vers que j’admire car on peut le lire sous tellement d’angles qui vont du premier au énième degré ! Merci pour cette belle écriture |
Arielle
6/10/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Je sens qu'il faudrait peu de chose à cet arbre mort pour le voir refleurir mais poursuivant ma lecture je m'attriste de constater que son désenchantement persiste et qu'il demeure impuissant à combattre ses angoisses.
Mais la poésie n'est pas qu'une affaire de jardins fleuris et de petits oiseaux et le poète a le droit comme tout un chacun d'exprimer son malaise ! Deux bémols pour moi : cette pourriture un tantinet excessive et ce premier vers du dernier quatrain qui me semblerait parfait avec la proposition de cervantes. Je me suis replongée dans la lecture de quelques-uns de tes anciens poèmes. Je ne peux m'empêcher d'en citer quelques vers que je trouve admirables et que tu devrais faire relire à ton guerrier du point du jour ! "Dans mon verger d'automne aux pâles floraisons, Goûtons de nos vins doux la vendange nouvelle ; Dissipant le brouillard qu'un soupir échevelle" |
jfmoods
7/10/2015
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Ce poème est composé de cinq strophes en alexandrins, à rimes croisées, suffisantes ou riches, avec répartition égale des masculines et des féminines. Le charme particulier qui en émane n'est pas étranger à la variété de sa construction (juxtaposition : point virgule, deux points, coordination : « ou », écho des deux « Mais », « et », subordination : trois relatives, une circonstancielle de but et une autre de temps, une phrase nominale : « Chimère ou déraison... », enjambement ou pause en fin de vers) ni à la présence délicate des cinq sens (vue : « rayon de soleil », ouïe : « rire », odorat : « fleur », « parfum », goût : « goût », toucher : « bercer »). L'utilisation exclusive du présent de l'habitude, assorti de quelques marqueurs temporels (« parfois », « du point du jour », « la nuit »), appuie sur le rapport au monde du personnage décrit, tandis que le nombre élevé d'adjectifs possessifs (« ses branches », « son esprit », « sa foi », « son âme », « ses mots », « ses larmes », « sa muse », « son infortune », « ses vers », « ses yeux d'enfant ») met en exergue les aspects saillants de la vie intérieure. Le jeu filé des personnifications (« un rayon de soleil anime et ressuscite », « une fleur nouvelle... s'invite », « l'étoile du marin / L'entraîne », « Les songes... / Placardent », « déchire l'aurore », « matins angoissés ») reflète une dépendance obligée du poète à la nature et au cycle du temps, dépendance qui va, en partie, de pair avec la soumission à une certaine violence. Le paradoxe (« L'amertume est un miel au goût de pourriture ») souligne l'insatisfaction chronique de l'assouvissement de l'idéal, le caractère infiniment délétère du voyage. On pense forcément à Proust, pour qui « les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus ». Au cœur même du poème, la métonymie (« son âme s'émeut ») et le parallélisme (« Ses mots » / « ses larmes ») illustrent le désarroi du jongleur de mots face à un monde auquel il est impossible d'insuffler, par le truchement de la plume, cet esprit de concorde si ardemment souhaité (champ lexical du conflit : « guerrier », « croisade », « fourbit », « armes », « bat le tambour », « combattre »). Le pléonasme (« s'éloigne au loin »), qui pourra apparaître maladroit, semble avoir pour vocation de doubler en quelque sorte la distance du poète à ses semblables (pluriel augmentant l'effet de masse du regroupement humain : « des multitudes »), à cette image de l'excès condamnable (champ lexical de la dépravation progressive : « s'abreuvent sans joie », « plaisir triomphant », « immondes turpitudes ») tellement étrangère à la relation, pacifiée, d'émerveillement (décalage savoureux entre esprit de lucre ou de luxure véhiculé par le verbe et projection purement fantasmagorique du groupe nominal : « convoite la lune ») qu'il entretient avec son environnement. L'allitération en « r », assez prégnante dans 18 des 20 vers, instille une certaine âpreté à l'ensemble de l'évocation. De loin en loin, des assonances (« en » et « i ») suggèrent la douleur sourde qui traverse le poète.
Merci pour ce partage ! |
Mona79
8/10/2015
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Anonyme
9/10/2015
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Bonjour Mona
Les gens dont j'apprécie les poésies se défendent souvent d'être poète. Comme s'il s'agissait là d'un don du ciel ou... d'un handicap. Il y a sans doute un peu des deux, le poète tel que tu le décrit tient de l' enfant d'Apollon et dans la vie courante se retrouve souvent à côté de la plaque. En ce qui me concerne, je pense qu'un poète se reconnait à la qualité de ses poésies. Et sur ce point, tu n'as nullement à rougir. Merci Mona |
Robot
9/10/2015
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Bonjour Mona,
Retardataire je découvre ton texte et je suis admiratif de l'expressivité que tu y a mis. J'ai lu ton intervention en forum et je voudrais affirmer que le mot pourriture ne m'a pas choqué. Ce n'est pas seulement le mot qui fait la poésie mais son intégration dans le texte. Je ne crois pas qu'il faille s'interdire l'utilisation de termes, quels qu'ils soient s'ils sont adaptés au contexte. |