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Poésie classique
Mona79 : Pluie sur la mer
 Publié le 01/11/13  -  17 commentaires  -  1054 caractères  -  411 lectures    Autres textes du même auteur

Voici la saison triste,
sur la mer tombe la pluie…


Pluie sur la mer



La pluie est sur la mer comme larmes des cieux
Que verse dans le soir un ténébreux nuage ;
Tel un voilier la vie, aux abords du rivage,
Accoste sur le quai des ultimes adieux.

Lorsque s'achèveront mes courses éphémères,
Le vent s'engouffrera dans l'écume des nuits :
Pour engloutir mon âme et ses rêves détruits,
S'abîmera sans heurt le trois-mâts des chimères.

Mon cœur, qui s'étiole à l'ombre des saisons,
A tressailli d'un brame aux abois de l'automne ;
Une corne de brume, à l'accent monotone,
Mêle sa longue plainte aux mortes floraisons.

Je n'ai pas entendu l'écho de ma souffrance
Quand se sont tus les cris de mes vibrants appels ;
Ils voguent vers le bleu des lointains archipels
Où se brise, apaisé, le tourment de l'errance.

Et dans l'immensité, suivant l'ordre établi,
Une mer inlassable ourle dans la mémoire
Sa dentelle d'argent sur des vagues de moire
Que déchire sans fin le ressac de l'oubli.


 
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   Lhirondelle   
19/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

La mer et ses marées émotives... un thème qui a été très exploité en poésie... il est ici bien traité, de beaux alexandrins, agréable à lire... seul le premier vers du troisième quatrain a heurté un peu ma lecture, ne me résolvant pas à décortiquer s'é/ti/o/le (ce qui est peut-être correct dans l'enseignement du Sorgel) et me donne au décompte 11 pieds et altère donc la césure. Mais ce n'est peut-être seulement qu'une impression personnelle et non une faute prosodique établie.

De belles images, j'aime tout parculièrement les trois derniers vers :
"Une mer inlassable ourle dans la mémoire/Sa dentelle d'argent sur des vagues de moire/Que déchire sans fin le ressac de l'oubli."

Par contre, celui-ci dénote un peu :
"Mêle sa longue plainte aux mortes floraisons"
Il s'accorde moins avec les métaphores marines de la trame de cette poésie.

J'ai apprécié l'alternance des rimes féminines/masculines entre chaque quatrains. Ce n'est pas exercice aisé...
Les rimes sont appréciables, certaines avec leurs consonnes d'appui.

Merci pour cette lecture

   Miguel   
19/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des images et métaphores et des rimes convenues plutôt qu'innovantes, mais quoi, nous sommes en classique, et nous y sommes bien. La musique des vers, bien rythmés, mélodieux, est très belle ;quelques-uns sont de petits bijoux. J'aurais bien vu une virgule après "voilier".

   Anonyme   
20/10/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très beau poème classique où les images et les vers
se mélangent dans un joli camaïeu.
Peut-être un peu trop même mais j'y reviendrai.

L'auteur voyant arriver sa fin s'interroge sur sa vie: un questionnement que nous faisons tous un jour ou l'autre.

Pour la partie critique :
Personnellement je n'aime pas l'élision des articles :
comme larmes des cieux.

L'auteur prenant la mer comme image directrice de son poème,
pourquoi faire intervenir l'automne en son milieu ? puisque
l'on repart avec raison sur l'eau après (archipels).

Malgré ces quelques bémols, l'ensemble reste agréable avec
entre autres de très beaux vers :

Sa dentelle d'argent sur des vagues de moire
Que déchire sans fin le ressac de l'oubli.

   Ioledane   
21/10/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De prime abord se dégage pour moi de ce poème une impression de désuétude un peu pesante ; cela provient sans doute d’éléments comme l’article manquant dans le premier vers, ou l’inversion du 8ème vers, ou encore la rime bien connue automne/monotone ; mais aussi probablement du foisonnement de termes et images très usités (la pluie comparée aux larmes, l’âme aux rêves détruits, le cœur qui s’étiole, l’écho de la souffrance, les vibrants appels, le tourment de l’errance).

Pourtant, ce poème comporte des qualités indéniables : la plume est fluide et marque une véritable aisance vis-à-vis de la prosodie classique, et certains passages sont plus originaux et bien trouvés : le vent qui s’engouffre dans l’écume des nuits, le trois-mâts des chimères qui s’abîme sans heurt, la rime appels / archipels, et le très beau dernier quatrain.

   Marite   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce poème me ferait presque aimer la "Pluie sur la mer" ! Nul besoin d'effets d'écriture pour transmettre les émotions et les états d'âme. Ces alexandrins le font à merveille et se lisent comme une gourmandise. Difficile de choisir un vers ou un quatrain préféré ... Aucune révolte ne transparaît, seulement l'acceptation paisible de l'inéluctable.

   Anonyme   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voici une poésie de bon cru qui va ravir les fervents de la poésie classique. Sa lecture transmet à mes oreilles de musicien le balancement régulier de ces alexandrins aux images raffinées.
" Pour engloutir mon âme et ses rêves détruits,
S'abîmera sans heurt le trois-mâts des chimères."Belle métaphore.

   leni   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Mona
Classique sans surprises avec des images qu'on voudrait citer toutes Sur un sujet souvent traité Je cite:le vent s'engouffrera....pour engloutir...a tressailli...Pour terminer sur ce dernier vers superbe:
Que déchire sans fin le ressac de l'oubli
Merci pour pour ce joli cadeau
Amitiés LENI

   Anonyme   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Hello Mona ! Cette superbe suite de quatrains tombe à point car je rentre à l'instant de ma virée matinale et... il pleut sur la mer !
Belle plume comme à l'accoutumée avec, pour moi, un coup de cœur pour ces quatre vers :
Lorsque s'achèveront mes courses éphémères,
Le vent s'engouffrera dans l'écume des nuits :
Pour engloutir mon âme et ses rêves détruits,
S'abîmera sans heurt le trois-mâts des chimères...

ainsi que la chute :

Une mer inlassable ourle dans la mémoire
Sa dentelle d'argent sur des vagues de moire
Que déchire sans fin le ressac de l'oubli.

Pour l'accostage final rien ne presse, ça va de soi... Merci

   Anonyme   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je n'ai pas commenté ce poème en Espace Lecture parce qu'il me paraissait manquer de vigueur, d'expression. Soit, sans doute s'agit-il d'un parti-pris d'auteur, mais je dois dire que, comme lectrice, le parti-pris languissant ne me parle guère.

Alors, bien sûr, il n'y a pas que ça. Il importe déjà de saluer l'aisance des vers (mis à part l'omission de l'article au premier vers, qui me donne un peu l'impression qu'on a recouru à un chausse-pied) et quelques images que je trouve belles : le trois-mâts des chimères, le tourment de l'errance, le ressac de l'oubli. Les rimes, sauf "automne"/"monotone" trop évidente, "souffrance"/"errance" où pour moi les mots sont proches du synonyme, sont solides et non sans inventivité : je pense à "saisons"/"floraisons", "appels"/"archipels". La preuve qu'il est toujours possible, malgré les contraintes de la forme classique, de sortir des sentiers battus.

Seulement, à mes yeux, vous ne vous en écartez guère de ces sentiers creusés comme une ornière, ce qui (selon mon sentiment) affaiblit singulièrement le propos. Le naturel des alexandrins (où, soit dit en passant, je ne relève guère d'attention aux sonorités, ce que je regrette ; j'aime bien que les mots soient parfois détournés, le plus adéquat du point de vue du sens rejeté au profit d'un qui "sonne" mieux ; comme disait Verlaine dans son "Art poétique" :
"De la musique avant toute chose
(...)
Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise.
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint."
Dans votre poème, le mot est benoîtement celui attendu, il n'y a pas de frisson, pas de déroutement. Je trouve.)... Le naturel des alexandrins, disais-je, ne peut me faire oublier que l'image de la pluie comme ciel en pleurs est des plus éculées, ainsi que les associations "ténébreux nuage", "ultimes adieux", "longue plainte", "vibrants appels", "lointains archipels" (dommage, j'adore le mot "archipel"). Quant à "suivant l'ordre établi", je tiens tout l'hémistiche pour une cheville assez laide ; selon moi, l'idée aurait dû être plus ramassée, exprimer en deux ou trois syllabes ce qui, en gros, ressort de l'ensemble du texte, soit l'inéluctabilité de la fin, et l'expression m'évoque davantage un rapport de police qu'un élément poétique.

Bref, j'ai le sentiment que, dans ce poème, les contraintes formelles ont étouffé la force d'expression. Sans doute, aussi, votre parti-pris d'auteur vous a-t-il fait rechercher l'harmonie de l'expression plutôt que sa force. Comme lectrice, je le regrette.

Pour terminer, j'ai hésité dans mon évaluation entre "Moyen +" et "Bien -". Ce qui m'a fait choisir l'évaluation basse, c'est ce que j'ai perçu comme l'incongruité du brame, des abois de l'automne et des floraisons, ambiance terrienne voire forestière, au milieu des images maritimes.

   funambule   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Simplement très beau, d'une grande musicalité! Ce texte coule sous les yeux comme une image... presque mystérieuse pourrait raconter le début (ou la fin) d'une histoire à chacun. Le parti-pris du visuel, des échos d'images, esquisse le sentiment, libère doucement l'émotion et distille une beauté résignée. Je trouve que les éléments cernent l'humain dans l'inexorable des ressentis. C'est juste... à lire.

   emilia   
1/11/2013
Peut-on reprocher à un auteur classique de faire du classique en critiquant ce qui le caractérise, et fait son essence même…, sans lui opposer invariablement les sempiternels « sentiers battus… et rimes convenues… » ? Il s’agit d’un univers sensible avec un rythme musical, une fluidité, une harmonie composée d’images superbes que l’on aime partager ou pas…selon une appréciation sans aucun doute très subjective…L’auteure exprime ses états d’âme avec finesse, sans heurts, en choisissant les rimes les plus suggestives… Je m’interroge également « a contrario » pourquoi lui reprocher d’avoir évoqué la saison automnale particulièrement propice à la nostalgie et de l’associer aux images marines moins parlantes sur ce sujet, en jugeant cet effet « incongru et sortant du cadre attendu… » ? Ces deux registres peuvent être en lien et se valoriser mutuellement ; je trouve très belle cette juxtaposition qui dépeint la saison « d’un cœur aux abois… avec en écho cette corne de brume… » qui résonne comme une plainte… mise à distance…pour culminer dans le vers final...

   Anonyme   
1/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La mer est source d'inspiration, la pluie aussi. Le "tricotage" de ces deux thèmes esr assez subtil et vous y êtes parvenu. J'apprécie certains passages et surtout la fin. Bref, après cette lecture, je voudrais passer ma vie à regarder la mer (quand il pleut!!!)

   pieralun   
2/11/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Mona, une vraie poétesse (c'est pas joli), un de nos vrais poètes sur oniris.
Le souffle est toujours présent, mais certains textes souffrent, à mon gout, d'une richesse excessive en métaphores, comparaisons, champ lexical en corrélation avec la douleur, la tristesse...
Ce qui est beau dans le poème me semble alors à l’étroit, quelque peu noyé, dans l’incapacité de respirer et de faire respirer les plus beaux vers qui, sans nul doute sont biens présents.
Toujours un plaisir de te lire Mona, et dans l'attente de ce que j'aime tant chez toi quand tu le réalises.

   Anonyme   
2/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On peut avoir deux approches de ce beau poème, celle que j'avais déposé au bas de votre précédente publication (http://www.oniris.be/poesie/mona79-quand-le-reve-meurt-5826.html) auquel cas , point ne serait besoin de poursuivre ce commentaire ; ou celle du candide sans mémoire qui découvre la poésie élégiaque que . C'est celle-là dont je veux aujourd'hui être porteur

Il y a dans ce texte une ambiance envoûtante et sombre de la meilleure facture à la musicalité Wagnérienne avec un beau et lent développement sur l'ontologie du vieillissement. A ce propos, contrairement à socque, j'ai été touché par ce brame du cœur (eh oh, après tout, je connais en Bretagne nombre de rivage où la forêt vient taquiner la mer). Il a valeur de confidence avec son écho de douleur amoureuse. Je n'évoquerai pas les belles images dont ce texte est nourri, parfois presque à satiété... les autres commentateurs ont sur ce sujet tout dit. Quant à la pluie, larmes des cieux, moi , elle me va bien compte tenu du sanglot qui s'ensuit.

   Anonyme   
4/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bon, Mona, je vais te faire un aveu définitif : je viens de jeter au remblai « les fleurs du mal ». Je m’en fous, j’en ai plein les narines depuis le temps que je les respire. Pour l’instant j’inhale, que dis-je, je hume cette " pluie sur la mer ".

Lorsque s'achèveront mes courses éphémères,
Le vent s'engouffrera dans l'écume des nuits :
Pour engloutir mon âme et ses rêves détruits,
S'abîmera sans heurt le trois-mâts des chimères.

Dis la vérité : t'as trouvé ça où ? Sous son plancher ?
Ça va pour cette fois, Mona, mais c'est pas gentil de jouer avec mon innocence :
" Peut-être entendras-tu l'écho de ma souffrance ".

Ludi, shooté de spleen et d'opium.

   David   
8/11/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Mona79,

J'ai eu un sentiment de longueur, les strophes sont interchangeables, les thèmes qu'elles présentent sont très similaires : des métaphores marines évoquant la mélancolie. Quand elles s'écartent de ces images centrales, ça m'a surpris sans me charmer, comme avec :

"Mon cœur, qui s'étiole à l'ombre des saisons,
A tressailli d'un brame aux abois de l'automne"

"Une mer inlassable ourle dans la mémoire
Sa dentelle d'argent sur des vagues de moire"

Le brame en bord de mer et la mer de la mémoire qui ourle sa dentelle, métaphore de métaphore, m'ont semblé maladroit.

Les strophes une à une ont une syntaxe bien construite, harmonieuse, mais l'absence de progression dans le poème en entier, l'impression de ressassement des idées, ne les mets pas du tout en valeur.

   senglar   
13/11/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Mona,


Poème qui me fait penser à Vigny par sa force dans l’expression et par sa valeur symbolique. Le jeu des métaphores y est puissant, ce qui fait à la fois sa qualité mais peut-être aussi, notamment vers la fin, son défaut car elle y est trop abondante et alors, sans doute, trop empathique, devenant le but et non pas l’instrument de la prosodie.

Bien sûr le travail et la recherche de la perfection formelle sont remarquables, comme d’habitude :)


Senglar-Brabant


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