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Poésie libre
Mona79 : Pour une jeune fille
 Publié le 23/06/13  -  14 commentaires  -  2024 caractères  -  643 lectures    Autres textes du même auteur

Elle a 16 ans…
et puis 20 ans…


Pour une jeune fille



Le flambeau
d'un soleil à venir
éveille le mystère
qui dort en ton regard.

Dans la brume d'opale
et l'offrande du vent
la rose ouvre son cœur
à son premier matin.

Au charme de tes gestes
sur l'écran de ton ciel
se glisse en filigrane
le reflet d'une étoile
éclaboussée de rêve.

Belle, en ton bois dormant
se cache un devenir
avide comme sable
de la moiteur des flots.

Aux caresses d'eaux douces
tu vas mêler le sel
de la brise marine.

Sur la conque des dieux
lance ton appel
aux amarres rompues
et la mer te dira
sa ligne de partage
comme une déchirure.
--------------------
Où vont les mots perdus
dans la rouille du temps ?
L'envol est au bout du silence.
Avec ces mots perdus
dans la suie des regrets,
que dire du néant où les choses s'en vont ?

L'homme est un peu d'argile
de racine ou de vent
parfois son cœur est triste
comme un oiseau de mer.
Dans l'austère sillage de sa mélancolie
sa mémoire l'escorte
aux îles du silence.
*
Mais le parfum des songes
guide ses caravelles d'or,
emporte leurs trésors
jusqu'à ta chambre haute
dans l'ivoire de sa tour.

Toi, dans ta robe d'épousée,
tu attends, ô colombe,
le grand ravissement.
Une douceur d'enfance
enlace ton épaule
lourde comme un fruit mûr.

Il va venir le temps
où la mer effacée
dévoilera le sable
où imprimer, sans hâte,
la fresque de tes pas.

Dans l'écume des heures
de lave douce et chaude,
en ton ombre menue
naîtra un diamant.
Et le fleuve et la mer,
sous la morsure des vagues
s'uniront,
roulés au creux de l'aube,
comme lanières mouvantes
de goémons.


 
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   Anonyme   
15/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
On reste sans voix devant tant de talent ! L'écriture coule : beauté des sentiments où la musique s'invite inlassablement... Merci pour cette belle lecture.

   Pouet   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé celui-ci, une très jolie écriture avec des métaphores inspirées. Mon passage préféré:

L'homme est un peu d'argile
de racine ou de vent
parfois son coeur est triste
comme un oiseau de mer.
Dans l'austère sillage de sa mélancolie
sa mémoire l'escorte
aux îles du silence.

Mais il y a bien d'autres jolis passages.

Un petit bémol quant à la ponctuation, pour ma part j'aurais rajouter quelques virgules de ci de là. (après "vent" du passage cité par exemple)
Quelques répétitions aussi (vent, mer, temps...)

Dans l'ensemble une belle sensibilité et une maîtrise certaine.

   leni   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Mona
Ton poème est écrit au plus sensible Citer un passage plutôt qu'un autre serait amputer ton texte Les vers donnent l'impression de rebondir Ils résonnent comme les échos en montagne
Que dire du néant où les choses s'en vont?C'est la question de l'homme qui est un peu d'argile!Beauté et sérénité Voilà les deux mots qui me viennent à l'esprit Merci infiniment pour ce moment privilégié Toute mon amitié Leni

   Marite   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Mona ! Que dire ? Quels mots trouver pour exprimer le plaisir et la joie éprouvés en lisant ce poème ? Transportée peut-être ... comme les vagues de la mer qui se suivent et se poursuivent indéfiniment, les images apparaissent dès les premiers vers et se suivent, se poursuivent sans perdre une once de leur beauté.
Impossible de choisir un vers ... tout est merveilleux : voici la vraie poésie libre, telle que je la conçois. Merci infiniment.

   Lapsus   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est à la fois somptueux et caressant, c'est à la fois l'éloge d'une naissance et d'une promesse.
Cet univers fluvial et marin a des réminiscences de Loreleï (je ne dirais rien de sa chute de Rhin) et plus encore de Vénus sortant des eaux, avec des ondulations que n'auraient pas rejetées Botticelli.

Quant au rythme, l'oreille s'aperçoit vite que le texte n'est pas si libre qu'il n'y parait : plus de 80% des vers sont des hexasyllabes, ce qui ajoute beaucoup à la musicalité générale du texte.

   Anonyme   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Mona,

C'est le premier Poème Libre que je lis de vous, mais je vois bien que vous gardez au fond de vous la musique de la Poésie Classique.
Une majorité d'hexasyllabes qui se lisent souvent dans un mouvement d'alexandrins, deux alexandrins précisément, que vous laissez s'étirer, comme pour nous rappeler d'où vous venez. Ah, c'est dur, de couper le cordon ombilical!
Quelques octosyllabes disséminés, trois syllabes pour commencer, "Le Flambeau", comme pour éclairer ce nouveau chemin de liberté que vous nous proposez. Et puis quatre pour finir cette balade.

Avec vous, Mona, pas besoin de rimes pour entendre une musique. Les mots s'enchaînent à un fil qui descend la rivière. Et puis combien de beaux maillons! :
- " lance ton appel
aux amarres rompues
et la mer te dira "
Je ne sais pas pourquoi, je trouve ça assez sublime...

Par contre, je n'arrive pas à me faire à certaines métaphores que je rencontre assez souvent dans la poésie onirienne :
- " Le parfum des songes - la suie des regrets - l'écume des heures ".
Quand on est capable d'inventer :
- " roulés au creux de l'aube,
comme lanières mouvantes
de goémon "
on n'a pas l'impression qu'il s'agit du même poète...

Je suis aussi un peu réticent au passage qui commence par " L'homme est un peu d'argile...". Je le trouve un peu trop didactique, pas tout à fait pontifiant, mais presque. Je suis sorti un peu de la vague légère qui portait la jeune fille. J'aurais préféré que le narrateur continue de parler d'elle.

Mais tout ça est bien peu de chose, et votre langue reste un grand plaisir à écouter.

Cordialement
Ludi

   Anonyme   
23/6/2013
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Mona... Jolie poésie avec certains passages vraiment somptueux mais, pardonne-moi, je te préfère quand même dans l'écriture classique.
J'aime beaucoup ces deux vers en forme d'interrogation :

Où vont les mots perdus
dans la rouille du temps ?

Bien vu également,

Et le fleuve et la mer...
Roulés au creux de l'aube.

   Anonyme   
24/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Chère Mona,

Voici un merveilleux poème, pailleté d'or dont la délicatesse, la subtilité, la richesse ornementale font un bijou précieux. Je ne peux m'empêcher à sa lecture d'évoquer, dans un tout autre thème la délicatesse et la force évocatrice d'Henri de Régnier. Tout y est douceur, espoir, tendresse et au fond mélancolie.
Vous m'avez offert un moment privilégié. Merci

   ikran   
24/6/2013
Bonjour,

certaines choses très belles me viennent à l'âme depuis ce poème, avec la langueur d'un flot estompé. des images redoutablement percutantes.

D'autres choses ne me font rien, comme par exemple :
"Aux caresses d'eaux douces
tu vas mêler le sel
de la brise marine."

De plus, je ne trouve pas la disposition générale assez farfelue. Il faudrait plus de n'importe quoi et moins de coinceries. Enfin, moins de respect voyez-vous ce que je veux dire, comme un crachat ou une vomissure enfin, quelque chose de sale. Des tâches de mer poisseuses sur une carlingue rouillée un truc du genre. C'est trop classique voilà !

   brabant   
24/6/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour Mona,


Ô que le libre te va bien Mona ! Voici qu'avec l'été naissant il te vêt de Saint Laurent !

Comme tout est délicatesse chez cette jeune fille en fleurs... jusqu'à la déchirure sur le sable que j'eusse nommée feston pour la fête à venir.

Et voilà que les fleurs sont devenues pleurs ! L'homme décidément n'est pas à la hauteur du prince charmant...

Mais le songe l'emporte dans l'ivoire de la tour où l'amour à jamais né de la morsure des vagues sur le sable imprimé, bien plus que mordoré sera chryséléphantin.

Ô la Vénus Anadyomène !


Merci Mona pour ce ravissement !

:))) ))) ))) )))

   Anonyme   
24/6/2013
A-t-on le droit de faire un commentaire argumenté devant tant de talent, SVP monsieur le modérateur, je n'ai pas envie de dire des choses mais d'apprécier l'art d'écrire.

   KIE   
25/6/2013
Il y a un style MONA.
Quelque chose d’intrinsèquement féminin, de soyeux, d’enveloppant dans cette écriture (comme l’arantèle de l’arachnide qui va te bouffer, moucheron stupide), une touche impossible à saisir avec un équipement androïde (vs gynoïde).
Frustrant.
Et toujours, fatale, omniprésente à l’arrière plan, l’ombre de Thanatos avec la théorie grise des regrets, le fétu de l’humaine paille dans l’abîme du temps…
Nous nous rêvions dans le mignon, nous voici dans la terreur. Une jolie pirouette onirique pour dissiper le malaise, mais, quand même, c’est dit, et avec quelle grâce !
Juste un léger détail (pour dire qu’on n’est pas un adorateur béat) : « en », en ton regard, en ton bois dormant, en ton ombre menue.
L’écriture, l’expression, les figures, c’est du MONA pur jus. Ça tombe bien, c’est justement elle que nous voulions lire. Surtout pas d’artifices, ne changez rien à ce que vous êtes.
Reste à se laisser emporter…
Délicieusement.

   Mona79   
28/6/2013

   jackplacid   
2/10/2013
 a aimé ce texte 
Passionnément
Comme j aimerai avoir ta muse,chuchotant a mon oreille de si belles images,rien n est flou ,chaque metaphore m emporte vers cette plage de mots ou je vois cheminer le destin amoureux de cette jeune fille . je suis tres touché ,par l equilibre de ce poeme qui parle avec une sublime delicatesse de ces choses la


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