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Poésie contemporaine
Moun : Aux portes du chaos
 Publié le 16/01/21  -  8 commentaires  -  4275 caractères  -  71 lectures    Autres textes du même auteur

Le combat interminable entre l'oppression et la misère…


Aux portes du chaos



Le vent, le temps, les sentiments, les larmes, la force, la pauvreté, l'argent, la beauté, l'arnaque…
Une façade, aux multiples visages qui s'attachent aux plafonds,
Réduite en simples lueurs de lumière sortant du néant,
Dans la chambre obscure d'une prison d'un rêveur insomniaque,

Un condamné aux yeux ouverts qui s'attarde à mourir,
Devant d'implacables visages qui le regardent en chantant,
Des somnambules, pathétiques, qui s'amusent tout le temps,
Les armes à la main entre les pleurs et les rires.

Rétréci par le froid qui le déchire en rigueur,
Un morceau de glace pénètre dans sa poitrine en glissant,
Mélangé au plus profond à son argile et à son sang,
Pour fondre subitement sous le coup d'un tireur.

Des clous, des pierres, la pisse de chiens, un clochard en déboires
Brise sa main nue devant cette scène contre le mur du voisin,
Il pleure sans retenue l'amer de son chagrin,
Son ami, son compagnon depuis longtemps sur les trottoirs,

Sans force, la tête entre les cuisses, les yeux en larmes,
Une fenêtre entrouverte derrière son dos, un âtre en flammes,
Une douceur hybride comme la caresse d'une femme
Vient berner sa colère pour l'hiver prochain.

D'espiègles audaces dans les rues de ces marchands de roses,
Des chaînes en colliers traversant les chemins,
Un bruit de métal qui se répète en refrains,
Derrière leurs pas, ils invoquent les éloges de leurs maîtres en proses.

Des nuées brûlantes, obscures, accrochées au sol,
Sculptant des portraits mystiques de traîtres de naissance,
Jardiniers du mensonge et de misère en puissance,
Au-delà des prétentions, leur queue entre les cuisses qui colle.

De petites portes fermées devant le peuple qui gronde,
Ces policiers, ces soldats, ces champêtres difformes,
Dans des quartiers de fortune, aux soucis énormes,
Euphoriques, sadiques devant les cous des pauvres qui pondent.

Alors, qu'ils tremblent eux-mêmes de perdre ce parchemin,
Cette porte minable ouverte au vent,
Une souricière taillée au juste moment,
Pour attraper d'entre eux même les plus malins.

Les pavés sont glissants à force de sueurs,
Une odeur de cendres qui déchire les gorges,
De ces mousquets sortis tout juste de la forge,
Encore brûlants, innocents chargés d'honneur,

Croyant combattre l'ennemi au-delà des frontières,
Malgré les visages méchants de leurs porteurs,
Qui sentent le blasphème devant l'enfant qui pleure,
Des tueurs en série sous la régie de l'empereur.

Alors, les nouveaux mousquets se sont révoltés et ne veulent plus jamais tirer,
Après avoir compris que leurs cibles n'étaient que les pauvres innocents,
Qu’eux seuls sont légitimes de perdre leur sang,
Grinçant alors leurs détonateurs, ils laissent ainsi la mèche toute seule brûler.

L'empathie de la justice a contaminé par sa force les simples cœurs,
Devant des fous et des clowns, d'ex-bouffons des palais,
Les habitants de la rue, cette nuit, ne peuvent plus s'arrêter de râler,
Les cris, les pleurs, les gestes, les pierres, les battons, la rage en fureur,

Devant des lâches désarmés, trahis par leurs armes nouvelles,
Une pluie d'orage vient se joindre à ce décor du chaos,
Pour rajouter à la scène une pesanteur qui brise les os,
Un amalgame de silhouettes qui s'entassent à l'entrée d'un tunnel,

Pour échapper à l'envahisseur, ce pêcheur criminel,
Le couteau, l'épée, les points, les gifles, les barrages,
Des carnassiers affamés, sortis de leurs cages,
Font pitance, enfin, une faim qui mérite une chair charnelle !

Le filet est assez grand pour contenir ce mouvement,
Il ne laisse le choix, ni à l'innocent, ni au coupable,
La faute est partagée et restera irrévocable,
En face du verdict du jour de l'avouement.

Le démon a fait de ses assujettis des Cerbères
Arrachant le pain à ceux qui ont faim,
Personne n'a le droit de poursuive son chemin,
Malgré le paradis, tout mène en enfer.


 
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   Lebarde   
4/1/2021
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Classique?
S'il s'agit d'une forme fixe, je voudrais bien savoir laquelle, mais peut être vous nous renseignerez.

Sinon, si on se réfère au " Traité de prosodie" de Gilles Sorel que je conseillerais à l'auteur de consulter, la métrique, les rimes, le rythme, rendent ce texte totalement inclassable.
Si on y ajoute les hiatus (assez rares il est vrai) et les nombreuses (trop nombreuses) fautes d'orthographes et de syntaxes, le lecteur est rapidement indisposé et peine à aller jusqu'au bout de ce bien trop long poème, pour tenter d'en saisir pleinement le sens.

Je vous avoue que je me suis vite perdu dans le propos confus, fait d'un amalgame de sujets, d'images et de métaphores alambiqués dans lequel je n'ai pas su trouver un fil conducteur logique , ou une idée maitresse cohérente.

Ce texte a dû, sans aucun doute ,demander beaucoup de travail à son auteur qui possède un incontestable et foisonnant potentiel d'écriture qu'il serait dommage de ne pas canaliser et maitriser.

Pour être recevable ce poème mériterait un nettoyage pour en alléger et simplifier le contenu et une relecture sérieuse pour en corriger les fautes.

Mon jugement est sévère, je le regrette, mais je suis sûr que vous avez le moyen de mieux faire.

En EL
Lebarde un peu désolé

   Wencreeft   
7/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Le problème, c'est que cela n'a rien à voir avec de la poésie classique. C'est de la prose rimée, si je puis dire ainsi. Les vers sont de longueurs parfaitement inégales, avec des rimes souvent juste phonétiques.

Cela donne finalement une bouillie, qui n'est pas désagréable à la lecture, mais qui manque cruellement de rythme, et c'est LE problème de votre écrit. Le rythme justement. C'est ce qui est apporté par cette lancinance de la métrique. L'alexandrin, par exemple, lorsqu'il est respecté, concoure à la mise en place d'une musicalité, d'une chanson poétique, comme les tac-tac d'un train sur les rails.

Vous avez choisi de vous affranchir de cette métrique. Pourquoi pas, mais alors le problème c'est qu'on ne sait plus sur quel pied danser. Certains vers font plus de 20 pieds, d'autres seulement 10 (Arrachant le pain à ceux qui ont faim,).
Pire, dans certains quatrains :

Croyant combattre l'ennemi au delà des frontières,
Malgré les visages méchants de leurs porteurs,
Qui sentent le blasphème devant l'enfants qui pleure,
Des tueurs en série sous la régie de l'empereur.

vous vous affranchissez carrément des rimes ! A croire que vous respectez les contraintes "quand ça vous arrange", mais cela n'est comme cela qu'il faut considérer la poésie. Soit on fait de la prose ou de la poésie libre, soit on tente un cadre plus rigide. Si on met un pied dans la versification, alors il faut essayer de s'y tenir un minimum, sinon vous n'aurez ni le côté rythmé des vers ni le côté aérien de la prose : vous y perdez des deux côtés, et on se retrouve avec le cul entre deux chaises.

Reste le problème de la longueur, et cela est très lié. En tombant dans cette facilité de la contrainte "à la carte", vous ne densifiez pas votre discours, vous ne faites pas le tri entre le lard et le cochon. Certains vers ici sont bons, certains passages presque homériques, d'autres sont franchement en deçà. Respectez la forme et vous devrez justement ne garder que le meilleur de votre écrit. Le vers va vous pousser au meilleur de vous-même. Votre écrit pour l'instant ressemble à un premier jet un peu brouillon (pas d'offense, je ne critique que la forme) qu'il faut raffiner, tailler, épurer, ravauder encore et encore. Je ne sais plus quel auteur illustre disait qu'on ne reconnait pas un grand auteur au nombre de pages qu'il publie, mais plutôt au nombre de page qu'on ne publie pas.

C'est dommage, je distingue une jolie plume derrière cela, et le fond, très dynamique, très guerrier, très revendicateur mérite le coup d'œil. Néanmoins, s'il est très sanglant et belliqueux, il manque également de poésie.
Ce dut être du travail, et je pense qu'une légère refonte lui fera le plus grand bien.
Merci de la lecture.

PS : joli dernier vers (vous étiez presque à l'alexandrin, votre second hémistiche ne fait que 5 pieds... le rythme!)

   Provencao   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
" Des clous, des pierres, la pisse de chiens, un clochard en déboires
Brise sa main nue devant cette scène contre le mur du voisin,
Il pleure sans retenue l'amer de son chagrin,
Son ami, son compagnon depuis longtemps sur les trottoirs,"

Si tout mène à l'enfer comme vous le dites, il me parait important et c'est ce que j'aurai souhaité recouvrer dans votre poésie très longue: est qu'il convient de délivrer la grandeur de cet homme sans lui faire prendre la mesure de sa misère et de son chaos ( très souvent pas de son fait).

J'ai trouvé que cette accentuation de vos mots à la chaîne se fait très exclusive, et nous aboutissons à une pensée tronquée. Ni ange, ni bête ....

Il me semble, en toute honnêteté, qu'une reprise de votre poésie, plus courte avec vos mots porteurs, serait d'une part plus aisée à lire, plus juste et surtout plus percutante.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Corto   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Ce texte impressionnant attire l'attention.
On y sent un foisonnement du propos hélas plutôt difficile d'accès.
Il me semble que les personnages, les acteurs, les situations mériteraient d'être mieux identifiés en tant que tels et dans leur rapport à l'ensemble du propos. Sinon le lecteur est vite perdu.

Au fait l'auteur est-il sûr d'avoir voulu faire un poème ?

Pour moi ce texte a plutôt sa place sur une scène de théâtre avec la mise en scène idoine.

Quoi qu'il en soit je salue le travail qui mérite d'être repris pour entrer en communication avec ses lecteurs/spectateurs.

Merci Moun.

   ANIMAL   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà un texte très fort, qui me fait penser à la révolution des oeillets au Portugal, lorsque les soldats refusèrent de tirer sur la foule des révoltés et que tomba la dictature.

"Alors, les nouveaux mousquets se sont révoltés et ne veulent plus jamais tirer,
Après avoir compris que leurs cibles n'étaient que les pauvres innocents,
Qu’eux seuls sont légitimes de perdre leur sang,
Grinçant alors leurs détonateurs, ils laissent ainsi la mèche toute seule brûler."

Mais ce texte peut aussi se rapporter à la situation actuelle avec la féroce répression des manifs:

"De petites portes fermées devant le peuple qui gronde,
Ces policiers, ces soldats, ces champêtres difformes,
Dans des quartiers de fortune, aux soucis énormes,
Euphoriques, sadiques devant les cous des pauvres qui pondent.

Alors, qu'ils tremblent eux-mêmes de perdre ce parchemin,
Cette porte minable ouverte au vent,
Une souricière taillée au juste moment,
Pour attraper d'entre eux même les plus malins"

Il y a du souffle dans ce poème, de la violence, du réalisme, un fond vraiment intéressant. Par contre, sur la forme, beaucoup trop de confusion, ce qui rend la lecture ardue. Je crois que ce texte gagnerai à être un peu élagué, surtout au niveau des 5 premières strophes, afin de rendre le propos plus percutant. J'aurai d'ailleurs vu ce texte en "prose poétique" avec une présentation moins séparée en strophes.

Je garderai en mémoire cette admirable conclusion (prémonitoire ?):

"Le démon a fait de ses assujettis des Cerbères
Arrachant le pain à ceux qui ont faim,
Personne n'a le droit de poursuive son chemin,
Malgré le paradis, tout mène en enfer."

   papipoete   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Pas
bonjour Moun
D'emblée, je vous demande si vous êtes content de cette oeuvre ? si elle vous tient à coeur ?
Cela pour vous dire que j'écrivis, voilà quelques années, une véritable ode dont j'étais si fier ( un peu mon chef-d'oeuvre d'ouvrier compagnon ) et rencontrant un maître de poésie, lui montrai...
Il prit un crayon et en face des strophes, cocha d'une croix...
- à sabrer ; à sabrer ; à sabrer !
Sur une douzaine de quatrains il n'en garda que six et me conseilla même de me pencher sur ces 24 vers à vider quelque peu !
Tout cela pour vous dire, qu'il faut accrocher le lecteur, lui donner envie d'aller plus loin ; soit le séduire ou l'attendrir...
" aux portes du chaos " est si noir qu'il nous met en quelques lignes KO !
Aussi, 68 vers de cauchemar à lire, semble gageure dans ces temps apocalyptiques traversés depuis une année !
Je vous suggère de reprendre votre plume ; la maîtriser au pas plus qu'au galop, et retenir qu'au-delà de 12 pieds, un vers perd pied...

   Edgard   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Il y a du pathétique et une sincérité certaine dans votre long texte.
Mais le lecteur que je suis a accroché très souvent devant des passages difficiles à déchiffrer, à situer. Cela donne l’impression que votre fougue a laissé de côté le travail qui consiste à façonner les phrases, choisir les mots, organiser le texte. Il y a des passages intéressants mais un peu noyés dans le reste. Par exemple la seconde strophe : les deux premiers vers sont intéressants
« Un condamné aux yeux ouverts qui s’attarde à mourir
Devant d’implacables visages qui le regardent en chantant »
Et ensuite
« Des somnambules pathétiques qui s’amusent tout le temps… » qui vient un peu gâcher les deux premiers.
Le thème est évidemment important.
Bien cordialement

   wancyrs   
16/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Moun,

Il y a de la force, du souffle, de l'inspiration, et surtout de la gueule dans votre texte. Et même s'il semble confus et difficile d'accès, je pense que vous avez une démarche qui mériterait d'être expliquée au lecteur ; pourquoi n'avoir pas présenté ce texte en Laboniris ?

Merci pour le partage !

Wan


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