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Poésie libre
Myndie : À l'ombre des géants [concours]
 Publié le 01/05/24  -  15 commentaires  -  1741 caractères  -  283 lectures    Autres textes du même auteur

(Porte ouverte sur l'inconnu)


À l'ombre des géants [concours]



Ce texte est une participation au concours n° 35 : Arrêt sur image
(informations sur ce concours).





Une nuit de corbeau le ciel parcimonieux
avait laissé perler quelques larmes de lune
reflets d'argent sur cailloux blancs.
Bouche ouverte sur le néant une porte bâillait.

Conduit-il aux Enfers cet escalier de terre ?
Ombres mystérieuses vêtues de tourments
chimère aux yeux d'absinthe ou loups garous hurlants
des contes d'autrefois
un vertige me trouble et j'imagine
rêves et souvenirs valsant autour de moi.

Mais l'aurore aux doigts fins vient effiler la brume
le souffle de la brise effane tous les songes
le diable se relâche et sombre dans l'oubli…
Le portail affamé
sous son albe squameux exhorte à l'inconnu.
Et si mes pieds suivaient ce sentier qui serpente ?
La canopée hautaine sent la sauvagine
son froissis syncopé me trouble et j'imagine
dans le givre de l'air embué de rosée
la trace de ta voix qui oscille
et l'écho de mon pas qui vacille
sur une pente amère et pourtant si légère.

Dans un jardin criblé de mousses
un rideau de cyprès ombrage ton sommeil
géants mélancoliques
le vent railleur me trouble et j'imagine
la brume donner vie aux fantômes meurtris
comme un rai de lumière effleurant l'infini.
Dans le velours du jour naissant
sourde aux secrets du temps
quelque part tu m'attends…

Bouche ouverte sur le néant une porte bâillait
j'écoute le rire du vent et j'imagine.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Lebarde   
20/4/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Une "Porte ouverte sur l'inconnu..." et voila que l'esprit et la plume de l'auteur(e) nous emportent dans des "rêves et souvenirs", où se côtoient dans une "Une nuit de corbeau" qui conduit "aux enfers",
des "Ombres mystérieuses vêtues de tourments/
chimère aux yeux d'absinthe ou loups garous hurlants",..."le diable", des "fantômes meurtris, des "géants mélancoliques "...

Vite vite refermons le portail!!

Brrr!!! l'ambiance n'est -elle pas un peu trop lugubre pour enthousiasmer le lecteur et l'écriture alambiquée desservie par la prosodie et une ponctuation négligée, un trop confuse pour faire poésie?
Enfin ce n'est que mon ressenti personnel...

Bonne chance pour la suite.

Lebarde pas trop dans son élément ici.

   Polza   
21/4/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Un style et une écriture maitrisés à la perfection, je trouve.

Il y a de belles trouvailles et l’ensemble est fluide, les mots s’imbriquent parfaitement et se font même parfois écho, comme « squameux » suivi quelques mots plus loin de « serpente ».

J’applaudis l’anaplodiplose « Bouche ouverte sur le néant une porte bâillait »
J’ai parfois pensé à la chanson « Champagne » de Jacques Higelin, dans le choix des mots tels que « Une nuit/Enfers/Ombres mystérieuses/chimère », etc.

Il y a beaucoup d’imagination et d’ailleurs le narrateur nous le dit bien par quatre fois, il imagine. Le dernier a ma préférence, il vient conclure ce poème avec maestria « j’écoute le rire du vent et j’imagine. »

Je suis plus doué pour souligner quand quelque chose m’a gêné ou déplu dans un poème que d’en faire l’éloge. Et dans ce cas précis, je n’ai donc rien à ajouter puisque je ne trouve aucune faille à ce texte, il est sans aucun défaut et sublimement poétique en ce qui me concerne !

   Robot   
1/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Beaucoup de fantaisie traduite par des éléments poétiques originaux. En fait le narrateur nous fait voyager dans son imaginaire ou son vécu comme l'indique ce vers: "rêves et souvenirs valsent autour de moi". On suit le parcours depuis cette bouche ouverte, depuis cette porte qui baillait.

   papipoete   
1/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour concurrent
un texte à ne pas commencer par la fin ; ce serait fort dommage ! Ce n'est point là épisode façon " cinq dernières minutes ", mais l'on pourrait, s'étonnant " ah ben, j'aurais jamais cru... "
NB tantôt intrigante, tantôt maligne, tantôt brodée de dentelle, cette histoire au vocabulaire très savant, ne lasse pas le lecteur mais pas sûr que " le froissis syncopé " tente une plume timide !
J'ai bien aimé cette ballade, même si elle mena par moments chez le Diable ( y m'fait pas peur ! )
" mais l'aurore aux doigts fin vient effiler la lune... " très joli !

   Damy   
1/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Nuit noire.
« chimère aux yeux d’absinthe ou loups garous hurlants » (très très beau vers alexandrin)
Une ambiance frissonnante, glaçante peut-être). J’ai peur d’une aventure nocturne dangereuse. Un désespoir aveugle.
La 3° strophe laisse envisager une ambiance heureuse : Au petit jour, le diable sombre dans l’oubli et une voix délicate se fait entendre. Pourtant la pente est « amère ». Un espoir, un doute. Un moment de suspense.
Partons à l’aventure. « Un rideau de cyprès », « le vent railleur ». C’est l’imaginaire qui est en marche vers des « géants mélancoliques », un « fantôme meurtri ». Angoisse. Quelque part elle (ou il) attend. Les yeux vont enfin s’ouvrir.
La fin est peut-être tragique. Le sommeil comme la mort dans « Le dormeur du val » ?
Inquiétude, peur, espoir, doute, intrigue, angoisse, drame, voilà les émotions par lesquelles je suis passé en lisant « À l’ombre des géants ». Autant dire que cette ombre ne m’a pas laissé indifférent. Pourtant la partition musicale, où le vent finit par sourire, semblable à du classique romantique, a eu tendance à me bercer dans l’ambiance cauchemardesque du poème.
Sentiment confus de tristesse (voir Chopin) onirique. C’est le mien, in fine.

J’ai vraiment beaucoup aimé.

   fanny   
1/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un très joli poème, à mon sens une porte ouverte sur un deuil, un cimetière aux multiples visages, le vertige des rêves et des souvenirs sur une pente amère et pourtant si légère. Une légèreté nourrie par cet imaginaire omniprésent qui donne vie aux fantômes meurtris et les habille d'un rai de lumière, car par-delà la porte bouche qui baille sur le néant, par-delà le jardin de mousse et l'ombre des cyprès géants "quelque part, tu m'attends".

Un libre serti de ravissants alexandrins duquel émane d'une grande poésie.

   Corto   
1/5/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Il y a plusieurs manières de traiter un tel sujet. Ce poème a choisi de ne pas s'éloigner de la photo de porte décrépie, démarche risquée.
Pourtant de jolies formules apparaissent, "le ciel parcimonieux
avait laissé perler quelques larmes de lune"; "chimère aux yeux d'absinthe ou loups garous hurlants"; et le narrateur en est troublé.
Mais trop vite nous revient "Le portail affamé" et pourtant cette troisième strophe est séduisante et ose une envolée de souvenirs avec au sommet :
"la trace de ta voix qui oscille
et l'écho de mon pas qui vacille".
Dès lors le narrateur confirme son trouble "quelque part tu m'attends…"
Le final est raffiné.

Un vrai plaisir de lecture.

   Cox   
2/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quels beaux vers!

Ils réussissent un exercice rare par ici: celui de dégager un vrai souffle poétique, recherché, travaillé, sincère, original, sans jamais verser dans l'abscons ou l'incompréhensible. Il m'a bien fallu relire certains vers par deux fois avant d'en saisir le sens, mais ils se rattachent toujours à des sensations palpables, et s'inscrivent tous dans la logique du symbolisme général. La richesse et la complexité du sens ne rendent la lecture que plus agréable.
Une très belle lecture, peuplée d'images et d'expressions belles et pertinentes, qui parviennent à tresser eesemble un tableau cohérent et vivant:
Une nuit de corbeau le ciel parcimonieux
avait laissé perler quelques larmes de lune

(si les larmes de lune son un peu convenues, l'originalité du "ciel parcimonieux" leur offre un écrin qui leur rend tout leur éclat!)

le souffle de la brise effane tous les songes
(quel belle évocation des mystères qui s'éteignent dans la brume dissipée!)

Le portail affamé
sous son albe squameux exhorte à l'inconnu.
(quelle étrange expression pour cette peinture blanche écaillée!)

La canopée hautaine sent la sauvagine
son froissis syncopé me trouble et j'imagine
dans le givre de l'air embué de rosée
la trace de ta voix qui oscille
et l'écho de mon pas qui vacille
sur une pente amère et pourtant si légère.

(c'est un gros bloc mais j'aime tout)

criblé de mousses

Bouche ouverte sur le néant une porte bâillait
j'écoute le rire du vent et j'imagine.


Un vrai plaisir de lecture que cette évocation fantasmagorique qui tourne à l'introspection à la levée du jour.
S'il me fallait chercher un bémol pour tenir ma réputation de râleur, ce serait peut-être ce vers dont l'image me paraît trop convenue: mais l'aurore aux doigts fins vient effiler la brume

Merci pour ce très beau partage!

   narco   
6/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Onirisme et émotion sont omniprésents dans ce texte qui évoque très poétiquement la nuit, l'enfance et le deuil.
Bravo pour l'inspiration qui, partant de l'image simple d'un portail entrouvert donne accès à tout un monde intérieur, fait de réminiscences, de terreurs enfantines et de mélancolie. C'est l'intime qui s'offre avec beaucoup de pudeur et sans pathos.
L'ensemble est très fluide, imagé et suggestif : les allitérations en f donnent aux vers la légèreté d'un voile doucement soulevé par la brise et en accentuent la douceur mélancolique .
Le style subtilement dosé et le choix des tournures font tout le rendu et la beauté des images :
«le ciel parcimonieux avait laissé perler quelques larmes de lune
reflets d'argent sur cailloux blancs. »
« Le portail affamé
sous son albe squameux exhorte à l'inconnu. »
Et puis ce final :
«Dans le velours du jour naissant
sourde aux secrets du temps
quelque part tu m'attends... »
nous souffle que la mélancolie perdure tant que les « fantômes meurtris nous hantent ».

Votre poème a été ma première lecture depuis longtemps sur Oniris ; je reviendrai vous lire sans nul doute, dès que l'anonymat aura été levé.

   NuitSonge   
12/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Etourdissant et touchant. Dans les pas de Baudelaire et Rimbaud, la plume sensible nous fait appréhender un décor et divaguer par la synesthésie - mélange des sensations cher à ces deux auteurs : tout à la fois on guette, on tend l'oreille, on respire, on apprivoise les détails tactiles de cet environnement qui s'offre à nous. Pour mieux dériver sur les sentiers du cœur.

Devenue corps, la nature quitte momentanément sa radicale supériorité et se laisse progressivement effeuiller par l'écriture, dans une succession de formules sublimes et délicates : pénétrant l'opacité d'une « nuit de corbeau », on déshabille petit à petit les ombres « vêtues de tourments », telle l'aurore qui, en apparaissant, « vient effiler la brume » de ses « doigts fins ». La nudité fragile du paysage qui se dévoile peu à peu en transparence - « albe squameux » et « fantômes meurtris » - gagne finalement corps dans la lumière fulgurante, jusqu'à prendre l'épaisseur délicieuse du « velours du jour ».

Dans une savoureuse correspondance des sens, cet effeuillage s'accompagne d'un maelstrom de sensations appuyant le mystère de la scène. On ressent ainsi le souffle fin d'une brise (relancé par les allitérations en -f : « effiler la brume », « la brise effane », « portail affamé », « froissis »), et l'on cherche à capturer des sons, des parfums et des mouvements volatils (évanescence des sonorités en -s : « la trace de ta voix », « sourde », « vacille », « oscille », « aux yeux d'absinthe », « sent la sauvagine », « froissis syncopé », en lutte face à l'âpreté sonore et tactile du « givre de l'air » ou du « vent railleur »). On irait presque jusqu'à goûter ce paysage enivrant dans deux formules éminemment poétiques qui ouvrent et concluent le texte : suivant la progression générale, notre lecture commence en lapant quelques « larmes de lune », et se termine en dévorant goulûment le « velours du jour ».

Embrumant les sens, ce foisonnement d'impressions guide le fil des rêveries personnelles. On retrouve le « flux de conscience » d'une Virginia Woolf, où s'entremêlent le choc du monde extérieur et le mouvement troublant d'un monde intérieur, à la fois spirituel et émotionnel. A cheval entre le réel et l'irréel, l'étrangeté du paysage fantomatique est ainsi renforcée par l'écho d'une absence. Quelle que soit la signification personnelle que revêtent les « contes d'autrefois », les « fantômes meurtris » et la « trace [d'une] voix » pour l'auteur, on s'approprie immédiatement leur douce amertume. Car chacun veut croire à la beauté de ces vers douloureusement universels : « sourde aux secrets du temps / quelque part tu m'attends... ». Magistralement choisi, le dernier mot est aussi cruel que magnifique : « j'imagine ». L'imagination, c'est bien là tout ce qu'il nous reste face à l'absence. Même s'il est illusoire, on s'enfonce volontiers dans cet entre-deux-mondes à la lisière des « Enfers », pour retrouver ce que l'on a perdu mais qui n'a pas tout à fait disparu, ce qui revient fugacement à nous dans la caresse d'une lumière ou la légèreté du vent.

Voilà une brillante illustration de l'art difficile du poème libre. De cascades en ruisseaux, tout coule avec rythme et mélodie, de sorte à ce que le fond et la forme s'abreuvent réciproquement sans que l'un déborde sur l'autre. Chaque image est ouvragée, mais glisse avec fluidité et émotion. De la dentelle, qui se laisse consommer sans modération. Un grand, un très grand merci à l'auteur pour ce voyage troublant au-delà d'une porte...

   Donaldo75   
12/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
La poésie est indéniable dans ce libre. Le vers de fin constitue un point d'orgue très réussi. J'ai bien aimé le champ lexical utilisé alors qu'au début j'avais peur d'avoir droit à des formules artificielles mais ce ne fut pas le cas, heureuse surprise. Je dis ça parce qu'en libre souvent je remarque ce travers, comme si les formulations fumeuses genre presque titre de film français du début des années 2000 amenaient du souffle poétique. Ici, pas de carton pate pour boucher les trous, juste de la poésie bien développée, assez dense pour conserver l'intérêt du lecteur, imagée afin de faire progresser le fond sans sentir la contrainte du concours.

Une belle réussite.

   Eskisse   
12/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

"Dans le velours du jour naissant
sourde aux secrets du temps
quelque part tu m'attends…"

C'est donc un poème d'amour qu'on nous offre ici et la porte ouverte sur l'inconnu est celle qui nous place face à l'altérité. Conviction, secret, intuition, ce n'est pas le "je" qui attend mais bien, elle, comme s'il fallait la sauver. (Et même si c'est encore la figure féminine qui est en position d'attente. :))
La nature ici me paraît dense et chargée de tout un pan de fantastique qui va bien avec ce qu'on pourrait appeler pensée magique : " je sais que tu m'attends".
J'ai bien aimé la reprise de " me trouble et j'imagine" qui semble, pour moi, une forme moderne du rondeau redoublé !
Les vers sont beaux. Bravo !

   Catelena   
27/5/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un beau poème, plein d'une poésie à fleur-de-peau.

J'adore les fragrances qu'il exalte, l'ambiance enveloppée d'une auréole trouble et diaphane à la fois, dans laquelle il exulte.

L'albe ''squameux'' m'a un peu sortie du voyage que je venais d'entreprendre. Mais je suis bien vite retombée dedans ce grand frisson venu de plus loin que l'outre-tombe...

C'est beau. Très.
Je reviendrais peut-être en dire davantage lorsque mes mots daigneront revenir d'un au-delà où ils prennent trop facilement leurs aises en ce moment.

En attendant, merci infiniment, Myndie, pour ta plume toujours aussi sensible et inspirée.


Cat

   Cyrill   
20/7/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’ai été happé par la lecture de ce poème tortueux et torturé. Qu’il s’agisse d’une porte, d’un escalier ou d’un sentier, chemins que la narratrice envisage de suivre, il la conduisent vers un au-dedans de soi inquiétant et pourtant tentant, « une pente amère et pourtant si légère » : quel beau vers !

Le jardin m’a particulièrement parlé, il réussi à exprimer quelque chose de très fort, qui prend aux tripes littéralement, par un symbolisme complexe. Ces cyprès sont si près de moi, ces « géants mélancoliques » et autres « fantômes meurtris » me frôlent, me criblent, moi petit lecteur non averti qui incorpore la matière de cet imaginaire foisonnant et me laisse guider par cette belle écriture, car c’est bien la qualité poétique qui est ici en jeu pour mettre en images de façon si convaincante les affres intérieures, dans lesquelles chacun de nous peut reconnaître un peu de soi.
Merci Myndie pour ce poème et bravo pour ta place sur le podium.

   Myndie   
20/7/2024


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