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Anonyme
14/4/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'aime beaucoup ce texte qui me fait tourner en rond...
Il est bien écrit, maîtrisé, rythmé. Le catalpa semble un arbre intéressant à découvrir pas seulement au niveau vocabulaire mais il éloigne les mouches et les moustiques paraît-il... Quelques remarques pour l'auteur : "la pluie de nuit faucarde les mémoires", oui, dommage que faucarder ne soit pas mieux mis en valeur à parler d'algue plutôt que de pluie et de nuit, ce qui est assez convenu. D'autant plus que le vers suivant est intéressant. Je trouve le deuxième quatrain plus faible, parce que dès que l'on aborde le thème du temps et des pas et de ce qui chavire, presque tout le monde écrit à peu près la même chose. Mais l'exercice est beau et je ne peux m'empêcher de voir, d'apercevoir dans les mots des images que l'auteur m'incite à découvrir. Avec une couleur nostalgique. J'aime aussi la petite audace du vers en espagnol qui sonne bien dans l'ensemble, l'ensoleille quelque part. |
Anonyme
9/5/2014
a aimé ce texte
Bien
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"¿Que habrá detrás de la cortina?"
cette phrase est une belle mélodie mais il aurait fallut donner la traduction au moins dans l'incipit, je suis allée donc voir sur google: "Qu'est-ce qui se cache derrière le rideau?" Si ce poème parle d'amour alors je ne l'ai pas ressenti. "La pluie de nuit faucarde les mémoires" Le terme "faucarde" n'est pas très joli. je pense que son synonyme "fauche" aurait été plus approprié, ou bien une image plus jolie comme "dissout" ou "dilue" qui est plus dans la cohérence de la phrase. Cette cyclanelle ne m'a pas embarquée, je trouve les mots assez figés. Edit: je modifie ma notation, plus je lis votre poème et plus j'apprécie la mélodie, la sonorité des mots, pas si figés que ça. |
Anonyme
17/4/2014
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
Tout d'abord merci de nous offrir à découvrir cette forme poétique. Je ne regarde pas si vous avez juste ou faux, seul l'ensemble de votre texte m'intéresse et je dois dire qu'il est vraiment très beau. J'aime les répétitions et puis le mélange avec l'espagnol également. J'aime ce questionnement en suspension. Bravo. |
Miguel
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une atmosphère intimiste et qui présente l'âme espagnole ou latino américaine comme recueillie et d'une riche intériorité, loin des poncifs de fiesta et de nouba. Une manière de pantoum propre à exprimer le ressassement anxieux de cette question, "où va l'amour que l'on ne donne pas". Univers de silence et de questionnement. Le décasyllabe, cet alexandrin bridé, convient à cette émotion contenue. J'adhère, j'adore.
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Anonyme
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Myndie,
La référence super latine du titre me va droit au cœur, créant l'ambiance propice. J'aime la douce mélopée qui cadence ce poème. Le premier vers, très beau "Murs roses, volets verts et rideau noir" accentue la profondeur que peut avoir une mémoire qui se questionne sur le trop-plein et le manque qui parfois fauche le pas. A te relire Cat |
Anonyme
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour myndie. Quand Cervantès et Molière écrivent à deux mains cela donne cet agréable poème dont je ne connaissais pas la forme... Je crois avoir compris la construction de cette cyclanelle mais je n'irai pas marcher sur vos plates-bandes... car le sonnet est tout de même moins compliqué et la présente forme ne s'adapte pas vraiment à tous les sujets.
Ici vous avez fait le bon choix pour traiter une question que je ne m'étais jamais posée... " Où va l'amour que l'on ne donne pas ?" y... ¿Que habrá detrás de la cortina? Dommage que vous n'ayez pas les réponses ! Quoi qu'il en soit... Muchas gracias ! |
Robot
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'ai trouvé le rythme de ce poème très musical. Je ne connaissais pas la cyclanelle mais il semble que le choix de vos mots se soient bien adapté à cette forme dont les vers enchevêtrés cadencent agréablement à l'oreille. Preuve que sur Oniris il y a toujours des richesses à découvrir, j'ai aussi trouvé ce verbe "faucarder" dont j'ignorais l'existence.
Merci pour cette belle poésie, pour ce beau vers espagnol qui nous rappelle que cette langue est aussi une des plus belle par ces sonorités. |
Arielle
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Voilà une forme de poésie envoûtante qui convient parfaitement à cette suite de questions sans réponses que je trouve particulièrement élégante.
Je ne chipoterai pas sur l'alternance des rimes féminines et masculines qui me semble la règle proposée par l'inventeur ... je ne suis guère pour le strict respect des lois tant que leur transgression ne nuit pas à la beauté de l'ensemble. Il y a pour moi un mystère très attirant derrière ce rideau noir , entre les branches de ce catalpa et le verbe faucarde, que je ne connaissais pas, me semble une jolie contraction entre faucher et carder qui rendent bien l'effet d'une pluie battante. |
senglar
3/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Myndie,
Je suis d'accord avec la majorité des commentateurs : ce poème est charmant :) On a envie de ne pas le donner, justement, cet amour, rien que pour aller voir derrière le rideau... Et là !... Wouah ! brabant |
Pimpette
4/5/2014
a aimé ce texte
Passionnément
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Un régal!
Même si j'ignore tout de le cyclanelle et de l'espagnol! On est en pleine poésie, de charme, et de musicalité... "Où va l'amour que l'on ne donne pas"...est une sacrée belle trouvaille... |
Myndie
4/5/2014
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Louis
4/5/2014
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Un très beau poème, en couleur, teinté d'émotions, en un balancement porté par une construction
qui engendre un va-et-vient lancinant, d'impressions, d'idées et sentiments. La première strophe annonce en quelque sorte la couleur. Un bouquet de couleurs. Couleurs multiples : une palette d'impressions, visuelles mais aussi sonores. « Murs roses, volets verts et rideaux noirs » Teintes en trio : rose, vert, et noir, auxquelles on pourrait même ajouter le « violet » tant est grande sa proximité phonétique avec « volet ». Couleur et musique. Une allitération en r : un ronronnement, une rumination. Une sonorité hispanique. Un rythme ternaire. On monte vers des sonorités aiguës, légères et gaies « volets verts », puis retombent dans des sonorités graves et sombres : « rideaux noirs ». L'impression d'un ouvert, impression de clarté, et puis le noir de la fermeture. Autant de teintes d'une demeure ; teintes d'un intérieur. Intérieur d'une maison, et intérieur aussi du soi personnel. Elles s'imposent, prégnantes, à la perception. Mais à peine vu : « Et, juste entr'aperçu, le catalpa... ». Entrevu, l'arbre ne s'impose pas au regard, mais éclate à l'oreille : « catalpa », en un trio de a, comme autant de ah, ah, ah...Il est bien là, le catalpa. Le a éclate d'autant qu'il succède à une assonance en u « juste entr'aperçu ». Chuuuut, le voilà : un silence, et un éclat de présence. Il est là, à l'extérieur. Aperçu par le fenêtre ouverte, la fenêtre aux volets verts. Somptueuse et solide présence. Un intérieur : des couleurs ; un extérieur : un arbre, au triple a, aux feuilles verticillées par trois. Le rythme ternaire se poursuit. L'accent hispanique se confirme avec la sonorité du nom de l'arbre, à l'intonation sud-américaine. Dans cet éclat de présence surgit pourtant une interrogation : « Où va l'amour que l'on ne donne pas ? » Une question indique un manque, un manque de savoir, une absence. Le monde se donne, avec toutes ces sensations si fortes, si prégnantes, mais l'amour ? Tout était présence dans des impressions visuelles et sonores, couleurs et musique, rythme et cadence, mais au sein de cette présence surgit la conscience d'une possible absence. L'amour existe, l'amour est là aussi, à l'intérieur, comme cet intérieur au murs roses, volets verts, rideaux noirs, il est une ouverture aussi, quand il est authentique, quand il n'est pas narcissique, une ouverture sur l'autre, comme est ouvert cet intérieur aux volets verts. Sa destination est connue : un autre, autrui. Mais où va-t-il, en quel lieu se tient-il, quand il n'est pas donné ? L'interrogation suppose une inquiétude : non seulement manque le savoir, mais il y a cette crainte sous-jacente au rythme des couleurs et des sons, la crainte que l'amour vienne à manquer. « Ton souffle court au hasard, sans savoir » La crainte du manque d'amour amène à cette demande pressante, faite à l'être aimé : « Prends notre temps, nous n'en avons plus tant » : le temps est à « prendre » au sens de le saisir, de l'empoigner fermement, pour ne pas le lâcher, pour l'empêcher de fuir ; de peur que l'amour qui est là ne s'exile en ce lieu inconnu quand il n'est plus donné . Le temps à tenir ainsi fermement, c'est « notre temps » : un temps commun à ceux qui s'aiment, temps de l'amour donné, partagé, un temps qui n'est pas le temps en général ; un temps propre aux amants, qu'eux seuls peuvent vivre ; un temps dont on sait sa finitude, « nous n'en avons plus tant », ce temps qui n'est pas l'éternité. La supplique se poursuit : « Et fais le vide autour de cet instant ». Le temps est à serrer très fort, à resserrer sur l'instant, instant d'amour, « Ce temps qui nous chavire et qui porte nos pas ». Il faudrait l'isoler, le clore sur lui-même, ne pas l'ouvrir sur un passé ou sur un futur et ne lui laisser que cette unique dimension de pure présence. Si l'éternité n'est pas dans le temps, elle est à trouver dans l'instant vécu dans sa plus grande intensité, en une totale plénitude. Toute cette deuxième strophe résonne du deuxième vers de la première strophe ; elle se situe sous le catalpa. Sous l'éclatante présence où se creuse une absence. A l'exposition des sensations de la première strophe, suit la présence marquée d'une possible absence. La troisième strophe, sous la reprise de l'interrogation anxieuse : « Où va l'amour... », exprime l'inquiétude de cette absence : « La pluie de nuit faucarde les mémoires Et l'eau du cœur cherche son déversoir. » Image de pluie, image de nuit et les mémoires arasées, fauchées, faucardées : l'oubli. La pluie pleure les oublis, l'amour oublié, l 'amour perdu, l'amour égaré. Elle cherche, le « soir » venu, un « déversoir » : fin du jour, fin des instants d'éternité. Où va-t-il l'amour sous la pluie ? Où est-il ? « Que habra détras de la cortina ?» Derrière le rideau, rideau de pluie, dans la nuit noire. Les murs sont roses, les volets verts, mais noirs sont les rideaux. Dans l'espace intérieur, il y a aussi cette fermeture, cette noirceur, cette pluie. Il pleut aussi au-dedans où règne une part de nuit, à côté du jour, à côté des parcelles de couleur. Une mélancolie s'exprime ainsi dans ce très beau vers en langue espagnole, qui confirme la tonalité hispanique des sonorités précédentes du poème ; elle trouve ses accents dans cette langue par laquelle si souvent, dans les chants, dans la musique, dans la poésie, brille un « soleil noir ». Mais dans ce poème, ce qui est noir, c'est le rideau, c'est la pluie. Le poème se termine par où il a commencé. L'angoisse n'est pas surmontée. Pas de réponses aux questions tourmentées. La pluie nous attend toujours quelques part. Bravo Myndie pour ce très beau poème. |
Edgard
4/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonsoir Myndie,
Une vraie belle musicalité dans ce poème. Et comme j’aime beaucoup la langue espagnole, et ses poètes aussi, le charme opère. Il suffit souvent d’effleurer, c’est fait, avec délicatesse. C’est beau. |
Lotier
5/5/2014
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Bonsoir Myndie,
Quand un poème est si près des sources de la poésie, il a la limpidité et la grâce d'un torrent, chacun peut voir bien des formes dans cette eau vive. Il y a bien sûr les éléments (eau, terre, air, feu : pluie, catalpa, souffle, amour), le temps, porté par l'élan de la cyclanelle et surtout le mystère existentiel, intériorité/altérité, le rideau de soi. Ce mystère rebondit sur des expressions riches de possibles : ● « ton souffle court au hasard » : « ton souffle court (adjectif), au hasard » ou « ton souffle, court (verbe) au hasard » ? ● « prends notre temps » avec prendre dans le sens de « saisir le temps » ou « laisser du temps » ? ● « la pluie de nuit » : pluie ou pleur ? ● « faucarder » : faucher dans le sens de voler, ou faucarder, comme on le voit dans les campagnes, ces faucardeuses mécaniques qui recalibrent les fossés ? Allez, je relis le poème encore une fois, pour me laver de mon propre commentaire : le torrent coule toujours ! De cette générosité-là, merci ... tout ce qui n'est pas donné est perdu. À bientôt, Lotier |
irisdenuit
5/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Myndie,
Quelle belle poésie ! à fleur de coeur. "où va l'amour que l'on ne donne pas" "l'eau du coeur cherche son déversoir" Ces quelques mots en Espagnol qui font rêver.... Merci Myndie. |
Anonyme
11/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Myndie,
J'aime découvrir des terrains inconnus, et celui-ci me paraît intéressant. La répétition organisée des vers du premier quatrain permet un écho qui enferme le poème dans une sorte de torpeur confortable, un bain de mousse sensoriel... Au milieu, flotte une fleur inestimable, secrète et envoûtante : « Où va l'amour que l'on ne donne pas ? » Jamais lu une question aussi importante. Et flippante. Même celle du curé : « Voulez-vous prendre pour épouse V...K...? » ne m'avait pas procuré pareille d'angoisse. Mais que c'est beau, Myndie... Ça fait trois siècles que je lis Aragon pour écrire un jour un vers comme le tien (t'es sûre que tu lui as pas piqué?), et toi tu débarques et tu me sors ça comme si tu faisais tes courses... La poésie, c'est déprimant. Moi qui croyais finir ma vie en me vidant la tête sur Oniris, voilà que tu projettes en moi une somme de regrets et de remords. Mais oui, bon dieu, où est passé l'amour que je n'ai pas donné ? Ça y est, je flippe... Puis-je le racheter ? Mais à qui ? Et pourrais-je encore le rendre à ceux à qui je le dois ? Je flippe à mort. Je sens que cette question existentielle va me hanter pour le reste de ma vie. Bénie soit la cyclanelle qui m'a permis de lire ce vers deux fois dans le même poème. Un autre vers me chavire : « ¿Que habrá detrás de la cortina? » Encore une question angoissante sur la mort. En espagnol elle devient comme une damnation, conséquence peut-être de l'amour qu'on ne donne pas. Yo sé lo que hay detrás de la cortina. Hay una Myndie divina. Selon son inventeur, la cyclanelle est rythmée en vers 8 ou 12. Je comprends qu'il ait voulu éviter le vers 10, quand on connaît la difficulté du rythme décasyllabique. Et c'est ce qui me retient de pousser mon appréciation au-delà. En effet, la bonne harmonie du décasyllabe réclame une césure régulière plutôt que variable. Et de préférence 4/6 plutôt que 5/5, même si Baudelaire a écrit de magnifiques 5/5 comme dans "La Mort des amants " : « Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux. » On peut noter la constance 5/5 que Baudelaire maintient tout au long du poème. Mais pour moi, le plus beau poème en 4/6 reste "Le cimetière marin" de Paul Valéry : « Ce toit tranquille, où marchent des colombes, Entre les pins palpite, entre les tombes; Midi le juste y compose de feux La mer, la mer, toujours recommencée! » Paul Valéry touche presque à la perfection formelle, puisque sur 144 vers que compte ce long poème, il n'y déroge que quatre fois, n'ayant pas, je pense, trouvé de solution satisfaisante (6/4 - 5/5 - 7/3 - 5/5). C'est dire la difficulté de la tâche, et c'est la seule critique que j'opposerais à ton poème. On y trouve dix vers 4/4 - quatre vers 5/5 et deux vers 6/4. Mais la beauté des vers efface cette rupture d'harmonie. C'est aussi ta liberté de rompre avec les classiques. En tout cas le résultat est assez remarquable. Ludi dégoûté de la poésie |
Anonyme
14/5/2014
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Fraîchement arrivé sur ce forum, je commence par flâner au milieu des vers... Je dois vous avouer, Myndie, que mon glanage a trouvé raison grâce à votre poème.
Comme le remarque Ludi, c'est votre droit le plus total de prendre quelques libertés par rapport aux modèles, aussi séduisants et réussis soient-ils. Et vous avez bien fait ! Vous vous appropriez un exercice de style exigeant et périlleux, vous naviguez avec aisance parmi les contraintes musicales sans aboutir à un résultat scolaire ni à un faible pastiche. Je vous tire mon chapeau. Du reste, le thème choisi me semble tout à fait approprié à la cyclanelle. Mélodie lancinante des sentiments, images poudreuses qui peuplent l'esprit, mystère à jamais envoûtant. Et l'espagnol... Quelle belle idée, quelle trouvaille enivrante qui murmure à nos oreilles... Je me garderai bien d'attribuer une note péremptoire à votre plume, de disséquer le poème, de pointer du doigt quel mot disconvient, d'indiquer quel terme siérait mieux et de prétendre détenir la clef du sens caché derrière ces vers. Car si je comprends tout à fait l'utilité de remarques constructives, je pense qu'il est ici plus doux de préserver la grâce et le charme du mystère, et de ne pas lever le troublant rideau noir... Bien à vous, Myndie, et au plaisir de vous lire de nouveau |