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Poésie néo-classique
Myndie : Il y aura des soirs…
 Publié le 18/02/16  -  20 commentaires  -  708 caractères  -  448 lectures    Autres textes du même auteur

"L’espérance serait la plus grande des forces humaines si le désespoir n’existait pas.”
Victor Hugo


Il y aura des soirs…



Il y aura des soirs de profondes blessures,
Des souvenirs en plus, une flamme qui meurt,
Une peine infinie qui craquelle le cœur
Sans inutile éclat, rien qu’une déchirure.

Il y aura des soirs bleuis de meurtrissure,
Onde lente, indolente, obsédante douleur
Qui ruinera les rêves sous le poids des pleurs
Et des amants défaits scellera la rupture.

La détresse est ainsi, tel un reptile immense
Au venin fulgurant et pourtant capiteux,
Broyant nos os graciles dans l’indifférence…

Pourquoi choisir alors, passée tant de souffrance,
Les prémices ténues d’un amour moins piteux ?
L’âme prompte à brûler meurt de trop d’espérance.


 
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   Anonyme   
27/1/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Épanchements sur les effets et les méfaits de l'étrangeté de nos sentiments, fragilité et force à la fois, toujours à la merci de nos tourments, à la fois victime et bourreau, voilà où m'a conduit la lecture de votre écrit, dont la lecture est aisée.

Quelques petites imperfections

Une peine infinie qui craquèle le cœur (13 pieds)
Pourquoi choisir alors, passée tant de souffrance (13 pieds)

c'est le "e' qui vous joue des tours, pour le premier vers à l'hémistiche, pour le second c'est le "e" final de "passée", l'élision est obligatoire. Tout cela n'est pas simple, je vous l'accorde.

Les vers suivants, font 7/5, rien de bien grave -
Qui ruinera les rêves sous le poids des pleurs
Broyant nos os graciles dans l'indifférence

Je conçois que la poésie classique est très rigoureuse. Mais cela n'enlève rien au côté plaisant de votre écrit, et à son entendement.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour... Vous avez proposé ce sonnet en classique et je suis au regret de vous annoncer qu'il renferme quelques fautes de prosodie.
Au niveau rimes on ne peut marier blessures/déchirure car l'un est au pluriel, l'autre au singulier. Idem pour douleur/pleurs.
Je relève également deux "e" non élidés : vers 3... infinie et vers 12 passée.
En outre deux césures sont mal placées...
Qui ruinera les rêves/ sous le poids des pleurs ... 7/5
Broyant nos os graciles/ dans l’indifférence....7/5

Enfin le vers suivant comprend un hiatus..
Il (y aura) des soirs bleuis de meurtrissure

Dommage car le sujet est intéressant. Rien de grave cependant, vous pourrez soit le reprendre, soit le proposer en Contemporain.
Bonne continuation Alex

Edit... Votre poème ayant été reclassé en néo mes remarques faites en EL concernant les rimes n'ont donc plus lieu d'être... Reste quelques vers un peu bancals mais soit... En conséquence je modifie mon appréciation car, au delà de la prosodie, j'ai apprécié certains vers et particulièrement le dernier :
L’âme prompte à brûler meurt de trop d’espérance.

Merci pour cette lecture...

   papipoete   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
l'âme prompte à brûler, s'enflamme pour ce coeur à prendre, dont on sait qu'il bat dans un être violent. Mais on espère que ça ira, même si certains soirs...il y aura des bleus au corps et au coeur.
Le sujet est intéressant, mais dans sa forme classique, le bâti souffre d'erreurs.
1er vers y/aura (hiatus)
3e vers infini/e (e sonore à la césure)
5e vers y/aura (hiatus)
7e vers virgule après défaits
11e vers césure mal placée
12e vers passé/e = 13 pieds
Edition; mon commentaire remonte au 05 02 2016, par rapport à une version " classique " ; il paraît ce jour en " néo-classique ", aussi certaines erreurs n'en sont plus .

   Anonyme   
5/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
je n'ai que peu l’habitude de lire et de commenter de la poésie classique (surtout à dire vrai de lire la poésie classique d'aujourd'hui -quel paradoxe!-), lui trouvant le plus souvent une terrible inadéquation, un fâcheux contre-temps, or ici, la profondeur l'emporte de loin (de très loin même!) sur la forme. L'écriture est fluide, les rimes ne guident pas les vers, et je ne sais par quelle alchimie au juste les alexandrins ne sont pas à mon oreille, ronflants.
Que je parle aussi mal de votre poème est somme toute bon signe, c'est que je l'ai beaucoup aimé.
Merci.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Myndie
Pourquoi choisir ?
Parce qu'il y aura des soirs
- de doute,
- de joie,
- d'amour
J'ai bien aimé la question.

   Pouet   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Sur la forme, un poème "classique" ou "néo-classique" est censé couler comme de l'eau de roche puisque les alexandrins sont parfaits. Pourtant je bute sur le septième vers, je n'arrive pas à le faire entrer dans ma petite musique crânienne quand je dis le texte. Pour ma noneille, il manque un peton. Car perso prosodie ou pas "rêve", je le dis rêv' (une syllabe) pas rêVE ô peuchère on est pas sur le vieux port!

Sinon je suis assez mitigé, je trouve cela un poil grandiloquent même si j'aime assez le premier quatrain avec toutefois quelques clichés tels que "une flamme qui meurt" ou "une peine infinie".

Je trouve trop de termes associés à la douleur, du coup ce trop fait passer mon ressenti au second plan.

Enfin, "L'amour moins piteux" m'a fait une drôle d'impression.

Voilà une lecture pas désagréable mais pas transcendante non plus pour ma part.

Cordialement.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour

Je ne parlerai pas de la prosodie, d'autres l'ont fait avant moi.

Un bon départ que ce premier quatrain pour le thème de ce poème
mais l'ambiance se détériore au fil du cheminement :
Je n'aime pas trop ce reptile immense de la détresse, il me semble que l'on pouvait trouver mieux comme image tout en gardant le venin.
De plus les serpents qui broient par leurs anneaux n'ont pas de venin.
Je n'aime pas non plus cet amour moins piteux, un autre adjectif
que piteux (bien laid)aurait été préférable.

En résumé, un texte qui démarre plutôt bien mais qui ne tient
pas la distance, dommage.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Il est vrai qu'il y a " des soirs " où certains souvenirs sortent de leur réserve pour nous narguer et nous infliger " Une peine infinie qui craquelle le cœur ".

J'ai bien apprécié les quatrains.
Moins les tercets, surtout le premier " un reptile immense ".
" venin capiteux " ? Surprenant.

   Lulu   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Myndie,

j'ai bien aimé votre poème, mais j'aurais mis votre titre et le texte au présent "Il y a des soirs...". En effet, il me semble que le futur fait trop fataliste, alors que le présent adoucit le propos.

J'ai bien aimé ce vers : "Onde lente, indolente, obsédante douleur", ainsi que la comparaison que je trouve originale avec le reptile.

Je n'ai pas aimé : "pourtant" dans "Au venin fulgurant et pourtant capiteux"

Bonne continuation.

   in-flight   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je ne commenterai pas techniquement car je suis techniquement peu armé en poésie. Je m'en tiendrai donc au ressenti et à l'affect.

J'ai lu votre texte car "il y aura des soirs" et on a envie de savoir ce qu'il aura donc... Le futur est une denrée rare dans un titre. Et puis à la lecture, on s'aperçoit que les tercets - si je peux en placer une techniquement, je ne vais pas me gêner - sont au présent (le passé du futur). Mais je me suis laissé guider dans les méandres de ce désespoir demi-sec.

"La détresse est ainsi, tel un reptile immense
Au venin fulgurant et pourtant capiteux,"

"Fulgurant" et "immense": tout dépend.
"capiteux": c'est certain. Rien n'est plus doux et enivrant que de s'imaginer le plus malheureux du monde.

"L’âme prompte à brûler meurt de trop d’espérance." --> ben oui, malgré tout "avec l'espoir on fait peut de chose, sans espoir on ne fait rien"
Sinon, il y a une méthode radicale : "Grey would be the color if I had a heart" (https://www.youtube.com/watch?v=WAGAoy5WZWY)

   diptyque   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Myndie,
J'ai bien aimé la construction de votre poème à la prosodie presque parfaite...Plutôt encourageant pour une prochaine publication en "classique"!
Sans pour autant en oublier l'émotion, bravo.
Le premier quatrain est superbe, une belle musicalité et des mots forts "profondes blessures", "flamme qui meurt", "peine infinie", "déchirure".
Le ton est donné, l'espérance définitivement vaincue...Ces soirs là.
"L'âme prompte à brûler meurt de trop d'espérance" : Le coup de grâce.
J'aime moins "venin capiteux", certainement dû à mon manque d'imagination...Cela ne m'évoque rien.

Merci pour ce partage.

   jfmoods   
19/2/2016
Quelques éléments marquent la lecture de ce sonnet...

- l'anaphore ("Il y aura des soirs"), répercutant le titre du sonnet, fait office d'augure, de juge de paix à la fois impartial et implacable

- le choix de la projection comme point d'appui de la perspective (le futur simple, relayé par un présent de narration, aboutissant à un constat imparable au présent de vérité générale)

- l'assonance en "an", associée, à un endroit, à une gradation (" Onde lente, indolente, obsédante douleur") et complétée, de-ci de-là, par une assonance en "ou", martèle la sensation d'oppression d'un coeur

- les allitérations (r, p, b, c) véhiculent violence et dureté

- le paradoxe gisant au creux de la comparaison ("tel un reptile immense / Au venin fulgurant et pourtant capiteux") matérialise la complexité presque inextricable du rapport à la douleur amoureuse

Merci pour ce partage !

   emilia   
20/2/2016
Fatalement dans une vie il y a et il y aura d’autres profondes blessures, d’autres espoirs déçus dans la douleur des pleurs où la détresse entêtante s’insinue, venimeuse et destructrice, face à l’indifférence, comme une illusion perdue quand l’espoir bascule vers le désespoir, le bonheur vers le malheur selon le degré où l’on a placé le curseur de ces sentiments contraires qui exaltent ou rendent pitoyables les âmes trop sensibles, et plus particulièrement en ce qui concerne les ruptures sentimentales qui suscitent l’ambivalence et la dualité, tout un nœud de complexité entre joie et souffrance…

   StayinOliv   
21/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
j'ai dévoré votre poème comme la douleur dévore le cœur, mais y ai pris plus de plaisir quand même ! Pour un thème classique comme celui là les images sont bien trouvées et les vers s'enchainent harmonieusement. Même si tout n'est pas parfait au niveau des règles, le sentiment est bien présent ! Bravo !

   Anonyme   
23/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

J’aime beaucoup le fond de votre poème, l’évocation de cette "légèreté de l’être" qui permet malgré les expériences malheureuses de vouloir toujours y croire.

La forme est très agréable, posée, équilibrée, seul bémol le vers 8 qui me semble un peu 'pauvre' peut-être à cause du verbe sceller, je ne sais pas trop pourquoi d’ailleurs, mais ce verbe me semble peut poétique, en tout cas là, dans votre poème.

Moi qui suis assez réfractaire à la forme classique je me suis laissé entraîner jusqu’au terme sans déplaisir et le fond je le répète…me parle, car ce texte pose une question intéressante.

À vous relire

   Pussicat   
27/2/2016
Bonjour myndie,
je sais pertinemment qu'écrire un sonnet en le proposant sur le fil Poésie classique est un exercice périlleux ; difficile d'échapper à l'oeil exercé des lecteurs avertis de Oniris ;) c'est peut-être pour cela que je ne m'y risque pas encore...

ton poème m'a touchée myndie, il est pour moi comme une flèche qui va droit au coeur, à l'âme...

je retiens :
"Il y aura des soirs bleuis de meurtrissure,
Onde lente, indolente, obsédante douleur"
(pour l'image comme un coup de poing reçu qui te laisse un bleu, et pour l'assonance "Onde lente, indolente, obsédante", belle trouvaille ! )

et puis cette fin, ce 1er tercet magnifique de noirceur, avec ces points de suspension lourds comme le chagrin et la peine réunis :

'La détresse est ainsi, tel un reptile immense
Au venin fulgurant et pourtant capiteux,
Broyant nos os graciles dans l’indifférence…'

et vers final ; je ne sais pas où tu es allée le chercher mais il est de toute beauté !
"L’âme prompte à brûler meurt de trop d’espérance."

Bravo ! et à bientôt de te lire,

   Francis   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme vous le devinez, je suis incapable de juger si un poème peut être présenté en classique ou en poésie contemporaine. Je lis avec mon cœur et pas avec un livre de règles sur la prosodie. J'ai aimé ce poème et c'est le dernier vers qui me pousse à mettre un commentaire.

   Anonyme   
30/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Myndie,

J'ai trouvé votre poème plus classique que "néo-classique". Car "néo-classique" implique, selon moi, une utilisation de la forme tout en la fuyant comme le ferais Baudelaire (qui va jusqu'à s'en abolir dans "Le Spleen de Paris". Or, dans votre texte, je vois un respect parfait et un accouplement très précis du fond et de la forme un peu comme du Hugo que vous citez dans votre préambule. Mis à part ce détail de classification stylistique du texte (qui au fond est superflue) j'ai plutôt apprécié votre texte qui était tout en maniant un thème classique fort bien écris. Cependant j'ai un petit peu de mal avec le huitième vers mais c'est vous l'auteure. Merci pour ce bon moment passé à lire votre texte.

   LJB   
27/6/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myndie,

Un poème classique pesant et lourd ce qui s'accorde parfaitement avec le thème. Les mots semblent s'écraser petit à petit au point de tuer le dernier.

A la lecture du dernier commentaire, je me demandais pourquoi les poèmes devaient être classés par forme plutôt que par thèmes.
Car, au final, l'important est le sens du poème.

   MissNeko   
15/8/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Sublime. Votre poème m a beaucoup touchée : il résonne beaucoup en moi. Le premier quatrain est une pépite :

Il y aura des soirs de profondes blessures,
Des souvenirs en plus, une flamme qui meurt,
Une peine infinie qui craquelle le cœur
Sans inutile éclat, rien qu’une déchirure.

Bravo et merci


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