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Poésie néo-classique
Myndie : Nuit, néon, dahlia noir…
 Publié le 26/11/24  -  5 commentaires  -  833 caractères  -  63 lectures    Autres textes du même auteur

Alors admiration…


Nuit, néon, dahlia noir…



Petit oiseau du ciel, gracile silhouette,
Tu parles des maudits comme on peint les beaux jours :
Fantômes du passé, pourriture à rebours,
Un enfant dans la boue, épouvante muette.

Tu parles des maudits comme on peint les beaux jours,
Illusoires destins noyés dans la débauche,
La blondeur de Norma, la chute qui s'ébauche,
Dans l'Entonnoir du diable, un vide sans recours.

Fantômes du passé, pourriture à rebours,
Le torrent de tes mots m'est un doux sortilège
Mais rêver d'être toi n'est-il pas sacrilège ?
Tu m'offres l'horrifique en écrin de velours.

Un enfant dans la boue, épouvante muette,
Dans l'Entonnoir du diable, un vide sans recours ;
Tu m'offres l'horrifique en écrin de velours,
Petit oiseau du ciel, gracile silhouette.


 
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   GiL   
12/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Superbe cyclanelle qui emmêle dans ses entrelacs aussi bien l’affaire du Dahlia noir et ses « Illusoires destins noyés dans la débauche » que les ambiances du roman et du film qui en ont été tirés. On y retrouve les terribles scènes macabres et l’atmosphère nocturne d’un Los Angeles pourri. Au passage j’ai reconnu Marilyn dont le vrai prénom était Norma ; je n’ai pas su tout décoder... mais c’était probablement le but recherché.

La qualité des alexandrins classiques et des rimes, l’utilisation très maîtrisée de la structure de la cyclanelle et, de façon plus générale, le style d’écriture me désignent clairement l’auteur(e), mais j’attends la parution pour confirmer mon pressentiment.^^

   Cyrill   
22/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un poème qui se referme sur lui-même et son mystère comme une « épouvante muette ». La forme cyclique épouse parfaitement le fond. Les vers reviennent comme des obsessions Elroyesques.
L'univers d'Elroy est là : boue, débauche, mais surtout ce « torrent de [tes] mots », tel que laissé par mon souvenir de lecture. Une avalanche, une déferlante !
« Tu m'offres l'horrifique en écrin de velours » : je pourrais dire la même chose à propos de ce poème, qui a su allier les extrêmes en rimes embrassées, ce qui est encore un plus dans le cachet oxymorique du poème.
Ça fait un bail que j’ai lâché Elroy, juste avant que ses manies ne deviennent tout à fait miennes. Mais j’ai gardé la saveur du Dahlia Noir et autre Grand Nulle Part quelque part dans un coin (noir aussi) de mes pensées, et je lui dirais volontiers :
« Tu parles des maudits comme on peint les beaux jours ».
Merci pour ce beau poème.

   Vincent   
26/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Myndie

J'ai ressentit l'image d'un escargot en lissant votre texte

Et le battement lent d'un éventail épouvantail sur cet enfant dans la boue

J'ai revu également cet enfant mort sur la plage

Ses impressions ont été très fortes

Et la repetition comme une petite musique

Un film étrange et triste mais magnifique

   Boutet   
26/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un bien joli poème dont je ne connaissais pas la forme qui se réfère au roman et film, je pense : Le dahlia noir. Très expressif dans son énoncé, cette répétition des vers du premier quatrain dans les suivants illustre parfaitement la noirceur de l'ensemble.
Une réussite.

   Annick   
26/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Myndie,

En lisant l'exergue, j'ai pensé d'emblée à la chanson "Bidon" de Alain Souchon :
"Elle croyait qu'j'étais James Dean, américain d'origine
Le fils de Buffalo Bill, "alors admiration"...

Le Dahlia noir est Elizabeth Short, assassinée, américaine elle aussi, même époque que James Dean et surtout même destin tragique et mort prématurée.
Comme Norma, (Marilyne Monroe), même époque, même destin tragique également.
Sont-ce les fantômes du passé ?
L'entonnoir du Diable pourrait évoquer la fleur du diable dont la corolle ressemble à un entonnoir et qui enferme peu à peu le petit oiseau du ciel dans sa spirale infernale.
"Nuit et néon" du titre évoquent le monde interlope, dangereux.

Je pense à la naïveté de ce petit oiseau qui n'a pas vu que l'horrifique se cachait dans un écrin de velours :
"Tu parles des maudits comme on peint les beaux jours,
Illusoires destins noyés dans la débauche...

Jolies filles insouciantes, influençables, aveuglées et bad boys ne font pas bon ménage. "Alors admiration..."

Ce poème interroge sur la tension entre la beauté et l’horreur, la sublimation et le poids du réel. L’oiseau du ciel est à la fois source d’émerveillement et d’inquiétude.

Cette cyclanelle évoque parfaitement la spirale infernale comme l'Entonnoir du diable.

Ce poème est pour moi une énigme et j'ai essayé de reconstituer le puzzle...à ma façon.

Merci Myndie pour ce beau poème tout en suggestions. Un vrai plaisir à lire et à commenter.


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