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Anonyme
8/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'oserais dire qu'il y en a sous le capot de ce texte de la poésie.
Je n'aime pas trop le choix de mots vraiment rares, qui me poussent à consulter le dico (surtout si l'auteur dit dans son incipit : « les contentements d'un amour rustique ») mais ce n'est pas très important.... Les "O" incantatoires, en revanche, m'exaspèrent un peu... J'aime beaucoup la verve qui se dégage de l'ensemble et la "sortie de l'artiste" en finale : "la voici donc venir l'aurore aux doigts lactés... Mon territoire au fil des pas : je vague à l'âme exactement." |
Anonyme
12/5/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo pour ce poème au goût classique dans son vocabulaire et sa forme.
Je l'apprécie d'autant plus que pour moi, la nature est éternelle et source d'un bonheur intemporel et que cette composition illustre bien cette idée. Partant de Marbeuf dans l'incipit, on pense à Homère, bien sûr, en lisant le dernier vers du deuxième paragraphe. La musicalité, les allitérations sont de très bon goût, tout au long de ce texte. ("effluves, musc et humus", sont enivrant, en effet, "Février évasif" quelle belle image, "je vague à l'âme exactement" : très très beau vers !) Il n'y a que "la lune délitée semble une face inconnue" qui heurte un peu l'harmonie, surtout les termes "semble une face inconnue" qui me paraît plus fade, un peu terne. Et j'ai envie de revenir sur le dernier vers : "je vague à l'âme exactement", si "le vague à l'âme" peut évoquer la mélancolie, le mot "exactement" relève le propos jusqu'à imprimer un mouvement des vagues, justement, agréable et où on peut s'abandonner. Ensuite le mot "âme" donne un aspect mystique au texte. Merci ! Éclaircie |
Robot
18/5/2014
a aimé ce texte
Passionnément
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Voici du contemporain qui ne recherche pas l'épate des vers torturés mais qui allume des images dans l'esprit du lecteur.
J'ai apprécié tous les vers et leurs images. Y compris celui-ci: la fraîche brise halène, au travers des taillis," qui reprend l'orthographe du vieux français (h)alène. "La lune délitée semble une face humaine ; la voici donc venir l'aurore aux doigts lactés..." Deux très beaux vers tellement évocateurs. |
Lulu
18/5/2014
a aimé ce texte
Bien ↓
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J'aime assez les deux dernières strophes, mais n'ai absolument rien compris à la première que j'ai relu plus d'une fois. Cette dernière brise donc l'ensemble, ce qui est bien dommage au premier abord. En effet, je vois à peu près, mais l'à peu près me gêne car j'ai l'impression qu'il ne s'agit que d'une liste, notamment là :
"rouilles râpeuses, éclipses nuageuses ! Février évasif, incurie des saisons !" Que peut signifier un "Février évasif"... Peut-être faut-il être des champs pour être touché par un mois qui semble filer... ? J'ai été surprise par le pronom "je" du dernier vers, mais j'ai bien aimé le vers dans sa composition. |
Arielle
1/6/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
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Plaisir rustique que je partage bien volontiers même si j'ai plutôt l'impression de lire deux poèmes différents en passant de la première strophe à la suivante : rupture de rythme et de décor.
Des chaumes de février on passe aux sous-bois, à leur lumière indécise (ce qui laisse entrevoir des feuillages, plutôt improbables en février) Je ressens aussi comme une redondance ce "breuil des sous bois" mais j'aime énormément les trois derniers vers que je vous jalouse ainsi que "la souche à fleur d'obscurité." Une promenade un peu inégale mais semée de plaisantes découvertes |
Anonyme
1/6/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Myndie,
Je vais devoir extraire un vers de chacun de tes poèmes pour me créer mon panthéon de la poésie. Ici ce sera : « la voici donc venir l'aurore aux doigts lactés… » J’ai relu tout Vigny et Hugo pour être sûr, mais j’ai rien trouvé de pareil. Myndie petite souris, tu as un gros avantage sur moi, c’est que tu peux te faufiler dans tous les petits trous de la poésie. C’est quoi les « rouilles râpeuses » ? Des faux en mauvais état ou des bibines de gros rouge ? Il n’y a que la poésie pour dire autant de choses en si peu de mots. Je ne connais pas exactement le calendrier des travaux aux champs, mais j’ai l’impression qu’on ne peut pas trop compter sur le mois de février. Ah le verbe « haléner »… celui-là aussi je vais me le garder pour épater ma fleuriste, que je convoite sans trop savoir quoi lui dire. Ah, et puis le « breuil des sous-bois »… Vous avez de ces expressions, à la campagne ! On devrait tous y vivre. Les deux derniers vers ouvrent très grand l’espace. Ça donne envie d’haléner ton petit coin de paradis. Bon ben, pardon Myndie, je serais bien resté plus longtemps, mais on me sonne pour ramasser les feuilles… J’en ai vraiment marre de la campagne. Ludi cantonnier |
Anonyme
1/6/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Votre poème m'a renvoyé vers un autre de Patrice de la Tour du Pin, que j'ai tenté en vain de retrouver dont l'ambiance était de même force que celle que vous avez su créer dans cette belle poésie. Il y était question de cette morte saison et d'un vol d'oies sauvages. Non, je ne cherche nullement à comparer mais les impressions renvoient aux impressions et la poésie est aussi un cheminement intérieur." Les parfums et les sons se répondent " Les poèmes aussi qui sont un peu comme des animaux sauvages qui s'appellent dans la forêt des mémoires. Tout cela pour vous dire que ce texte m'a beaucoup plu en ce qu'il s'en dégage une puissance d'évocation assez rare. Une prime toute particulière pour le dernier vers au parfum d'oxymore
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Louis
1/6/2014
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Une première strophe dominée par une assonance en i :
i de l'hiver, i aigu, vif, incisif et mordant, i hérissé des « épis », mais adouci par la sonorité douce des « chaumes » et des « fauchaisons ». La première strophe est une exclamation : i aussi de qui s'écrie. L'hiver comme un laisser aller, un abandon : rien n'est propre et net : épis tombés, non ramassés ; rouilles , ciel voilé de nuages , « février évasif », tout est dans le vague, tout est brouillé. N'apparaissent que les vestiges des saisons du passé ( « tapis croupi des chaumes « ; « épis » ) et leur altération ( « rouille »). Le paysage hivernal de la première strophe n'est pas, comme l'indiquent précisément les deux derniers vers, un paysage extérieur, ou pas seulement ; c'est un paysage intérieur, c'est un paysage de l'âme projeté sur le monde extérieur. On s'exclame devant l'état de son âme. Elle a aussi ses saisons, son hiver, son mois de « février », l'âme humaine. Cet hiver évoqué dans le poème n'offre pas la lumière, la limpidité, l'éclat des jours de grand froid, il ne se présente pas sous l'aspect d'un froid glacial qui étreint l'âme, mais dans celui brumeux et grisâtre, morne et languissant, dans lequel l'âme se contemple. La deuxième strophe évoque une traversée des paysages intérieurs. Paysages sombres à franchir, là où tout est vague et « indistinct », à franchir jusqu'à la lumière, jusqu'à la sérénité retrouvée. Un trouble intérieur est à surmonter, un trouble par lequel les émotions, les intentions, les désirs, n'apparaissent pas clairement et nettement, mais dans la confusion. Le passage vers la lumière, vers une aube limpide à la blancheur éclatante de netteté, « l'aurore aux doigts lactés », ne s'accomplit pas aisément. On y bute « contre la souche à fleur d'obscurité » ; avancée où l'on trébuche par manque de visibilité, les yeux de l'âme comme aveuglés. Les obstacles ne manquent pas. Mais l'âme se laisse guider par des senteurs ; par une présence, par la proximité d'une autre âme, celle d'un homme, « musc et humus », en effet, sont plutôt des senteurs masculines. Il y a un parfum de l'âme. La lune elle-même fait signe vers cette présence, en tient lieu : « la lune délitée semble une face humaine ». Fermée sur elle-même, l'âme semble chercher une issue vers l'altérité d'un autre, dans une lumière qui la sortira de son trouble. Les deux derniers vers sont une lumière, lumière sur le poème, clarté sur l'état dans lequel se trouve la locutrice ; ils sont la conscience claire d'un trouble, d'une saison hivernale dont il faut sortir, d'un printemps à trouver. « Je vague à l'âme exactement ». Exactement : on n'est plus dans l'imprécision, le flou, l'indéterminé. On ne divague plus. Exactement : « je vague ». Et « vague » n'est pas un substantif, mais bien un verbe. L'âme déambule dans ses territoires intérieurs, erre à la recherche d'une éclaircie, d'un printemps de la vie. C'est un très beau poème, Myndie. |
Anonyme
2/6/2014
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour,
Mon passage est rapide car j'ai peu de temps. Mais je ne peux résister à vous dire que votre poème est sublime! Il est de ceux que l'on se récite à haute voix lors d'un recueillement dans la nature. Pour le plaisir de la musicalité. Il est théâtral. Bravo! |
Anonyme
2/6/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Myndie,
Tu connais mon incapacité à apprécier la poésie aux mots fouillés, empêchée tout simplement par un manque d’éducation en la matière. Je reviens te lire ce matin, car j’aime ta sensibilité et veux trouver à tout prix la porte d’entrée pour partager aussi cela avec toi. Eh bien voilà chose fait ! Grâce aux commentateurs précédents qui ont éclairé ma route de leurs explications et de leurs emballements. D’où leur importance qu’on ne soulignera jamais assez. Merci à eux et merci à Oniris qui nous donne cette belle opportunité d'apprendre en se frottant au savoir des autres ! Les vers qui me touchent le plus : « Butant contre la souche à fleur d'obscurité » « la voici donc venir l'aurore aux doigts lactés… » « Mon territoire au fil des pas : » Et surtout celui-ci, qui m’entraine à ta suite dans « le plaisir des champs » : « je vague à l'âme exactement. » Merci de m’accepter dans ta balade Cat |
Francis
3/6/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
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Chaque vers évoque une image ciselée, le ciseau au bout du cœur !
Lu et relu avec un réel plaisir. |
Myndie
22/6/2014
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ikran
26/6/2014
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Salutations,
j'ai rarement éprouvé une telle facilité à sentir sans comprendre. J'ai vécu des tas de choses extraordinaires et je ne saurai dire pourquoi. Merci pour ce moment exceptionnel. |
Lotier
26/6/2014
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Bonsoir myndie,
Je viens dans ce poème vaguer un peu, la journée fut chaude et venteuse, les épis ne sont pas encore tombés. J'avais besoin d'un peu de cette fraîcheur que tu distilles avec l'élégance des brises et des effluves. Il y a dans ta poésie une sensibilité architecturale, toutes les dimensions jaillissent, au creux des mots. Ce n'est pas la nature seule qui peut l'expliquer, mais l'humaine nature de tous les sensibles... À te lire Lotier |
Cyrill
1/10/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Salut Myndie,
cette fois-ci j’ai fait un plongeon dans les abysses et pioché dans le noir. Je tombe sur un bucolique râpeux et généreux où l’odorat est sollicité à plein. Est-il question d’un amour rustique, sur tapis de chaumes ? L’exergue m’incite à le penser, Mais l’idée d’une passion, plus large, éprouvée envers les sensations qu’offre la paysannerie me plaît davantage. D’autant qu’elle agit sur moi comme une madeleine. J’ai passé mes vacances d’enfant dans cette atmosphère, que je retrouve ici comme intacte, inaltérable. Les odeurs sont persistantes, et les images qui y sont associées ont davantage de poids et s’ancrent à la lecture. L’émotion est à son comble avec les trois derniers vers qui relèvent de la magie, d'un mystère que je m’approprie et pour lequel je dis : joker ! |
Dimou
15/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Un tour de France des fromages qui vous met le ferment à la bouche.
"D'un amour rustique" Marbeuf : directement dans l'exergue la poétesse nous confie son amour pour le camembert "Le Rustique", c'est bon Le Rustique, mais un bon steak de beuf aussi merci de nous le rappeler. "croupi des chaumes" : Il ne faut pas laisser le Chaumes travailler trop longtemps ou le risque d'un goût aigre peut s'en venir. Sacrilège Myndie "épis / râpeuses" : oui Myndie, le fol épis est un fromage particulièrement apprécié pour sa chair tendre et parfumée. Miam. Mais pareil le laisse pas moisir hein. "Fleur / la fraiche / haleine" : tu as une conception de la fraicheur… rafraichissante ! Allons déguster un plateau de fromage ! Je vais chercher un truc dans la voiture juste avant l'addition et je reviens d'accord ? promis. "L'émoi / venir / aux doigts lactés" : Fais gaffe de pas te faire voler ton idée par les pubs des produits laitiers qui te dégoutent des produits laitiers. "Mon territoire / exactement" : la France n'est pas qu'à toi hein. Et pourquoi pas un siècle pendant qu'on y est ? Voleuse. Une certaine vision de la gastronomie et un rapport au fromage, disons, particulier ; mais quand on finit un pot de mayonnaise en un repas on a pas de leçon à donner, et le tout étant agréable à l'esprit… Baah.. bravo Myndie ! à la prochaine !! ------------------------------------ Illustration du poème : http://www.oniris.be/modules/myalbum/photo.php?lid=1712 |