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Eki
1/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Songe dans la soie d'une nuit...
Ce beau titre offre sa part du merveilleux....quel joli texte libérant les mots qui ont eu sur moi le pouvoir magique... Instantané poétique où les images flottent harmonieusement. Ma lecture était très plaisante et j'ai aimé tout particulièrement ces mots : Mais je sais l'imposture d'un songe éveillé... Coule la pluie couleur d'oubli , la pluie qui ne fait que passer, la pluie dans sa robe rayée qui délave la suie. |
Cornelius
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour,
Quelques rimes cachées renforcent le caractère déjà très poétique de ce texte ce qui n'est pas pour me déplaire : les toits de la ville et les baisers volatils le temps distendu et le silence suspendu A peine frissonner et un chant murmuré ses mirages en transparence et la brume par intermittence inventait son soleil et une beauté à nulle autre pareille (un petit clin d'oeil à Ronsard ? ) l'imposture d'un songe éveillé et la pluie dans sa robe rayée Cette dernière image de la pluie est ma préférée de ce poème très plaisant. |
papipoete
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Myndie
Des alexandrins au parfait classique, c'est beau mais des lignes de prose comme tissées d'une dentelle... c'est pas mal non plus ! Comment décrire un ciel qui nous étonne, nous subjugue de mille questions-réponses plus belles l'une que l'autre. NB parvenir à voir la nuit, autrement que noire, d'un banal sombre sans intérèt, en lui posant ça et là... une Fata Morgana... un saule isolé... la nef d'une cathédrale... Il s'en passe des choses dans la nuit de l'héroïne, qu'elle dorme ou rêve ? je suis le trait de votre plume, comme les petits cailloux blancs d'un petit égaré, et je m'émerveille ! " les baiser volatiles d'une brise lascive... " et toute cette strophe me plaît particulièrement au milieu de ce magnifique et onirique tableau. et un peu plus loin " éfaufilaient la brume... " si joli ! |
fanny
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Profitant d'un cadre nocturne très poétiquement évoqué, je vois petit à petit s'élever un mirage complexe, foisonnant d'émotions opposées qui s'imbriquent ou se croisent dans un étrange va et vient traversant une cathédrale au mutisme disert.
Des reflets ténébreux et merveilleux y font tressaillir le cœur dans une mystérieuse et ambigüe maraude de rimes et de mots. J'attends de voir où vont nous mener ces altermoiements. Et là l'expression des oppositions et le travail d'écriture sur leurs perceptions se confirment, comme à l'image des hésitations liées au changement de titre, il semble que l'auteure ait des sentiments contradictoires vis à vis de cette fata morgana, le songe éveillé est un imposteur mais l'insomnie est précieuse, les larmes ont une robe rayée, elles coulent sur le passé tout en délavant la suie dans une action salvatrice, le jour est cu et amer, mais a le pouvoir de disperser certaines images poussiéreuses en un salutaire tour de magie. Un mirage d'antan, couleur d'oubli, qui se berce de baisers, de chants et de sourires autant que de désolement, d'ombres et de fantômes, appréhendant et attendant à la fois, que le jour se faufille et que le songe s'évanouisse. Au matin qu'en reste-t-il ? Et surtout, comment se réancrer dans la réalité ? Un très beau texte, tableau subtil du grand nuancier intérieur de l'auteure, mais qui au final me distille un sentiment de tristesse, transfert réussi, où quand Nosfératu expulse au lieu d'avaler. Que voici une drôle de vampirette hybride. |
Quistero
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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J’aime beaucoup la qualité des images, leur netteté, comme celle tenace chez moi "d’une fleur poussée sur le charbon de l’horizon ”, une authentique formulation de poète. La musicalité du texte, sans tambour ni trompette mais avec subtilité est assez remarquable. Ensuite le fond, comme un vieux matelas, m’apparait plutôt mou, moins vivifiant. Merci.
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Annick
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Le thème essentiel (et l'architecture de ce poème en prose), est selon moi, celui du mirage de la nuit, ressenti comme une imposture. Mais la poétesse évoque aussi une précieuse insomnie qui lui fait apprécier ce moment.
Ambivalence des sentiments : "une beauté à nulle autre pareille", "dans ce merveilleux" mais aussi "Suis-je encore vivante"? Le jour venant, le retour à la réalité est d'autant plus difficile. "...je sais l'imposture d'un songe éveillé". La lucidité efface les belles illusions. La nuit est un conte, une fantasmagorie. C'est ce qui semble la faire souffrir, d'une certaine manière. De nombreux termes concourent à faire ressentir la nuit comme un reflet, une image travestie : "temps distendu", "silence suspendu", "libérait ses mirages", "les feux d'un vaisseau fantôme", "la Fata Morgana", (illusion par excellence), "inventait son soleil", "cette cathédrale"... Les images poétiques sont nombreuses, en particulier les descriptions. Associations originales de mots qui s'avèrent être d'une grande beauté : L'univers de la nuit est avant tout l'univers de la narratrice, à travers son propre regard. Très bel écrit où le paysage se confond avec le paysage intérieur de la poétesse. Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire appréciaient la poésie en prose qui est de la poésie à part entière. La preuve ! Merci Myndie. |
Eskisse
15/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
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Bonjour Myndie,
Ce qui s'est imposé à moi dans cette lecture, ce sont les images convoquant la ligne droite, le fil en lien avec l'occupation de la locutrice qui " maraude rimes et mots" dans cette nuit. En effet, et puisque le texte est " tissu", on trouve tout un lexique évoquant le fil ou la ligne : la brume éfaufilée, les cheveux longs, les cheveux d'ange :), les larges voiles-tissus de la Fata Moragana, la robe rayée de la pluie... Tout le paysage devient texte-tissu dans ce poème. Et l'état d'âme de la locutrice devient poème. Cette prose est douce, glissante comme un "vaisseau fantôme éfaufilant la brume", le lexique, les images participent pleinement à la création d'une atmosphère. J'ai aimé moi aussi l'image de la " fleur poussée dans le charbon", je suis moins fan de l'expression "une beauté à nulle autre pareille". Merci du partage |
Geigei
15/12/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
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"distendu", "suspendu" des rimes dans la prose
"saule désolé" belle assonance "les cheveux bien trop longs." ????? Un hexasyllabe, balançant gentiment au gré de la brisounette ambiante, mais sinon ? "Je guettais le froissis d'un chant murmuré, le sourire d'un ange." C'est très doux. "lune fortuite" une lune que les astronomes n'auraient pas prévue. Pas sympa pour eux ! "Fata Morgana" c'est un phénomène optique. Il faut de la lumière. Or, il fait nuit. La lune ? Mmmmmouai... "rêverie" ah ok, c'est pas pour de vrai alors !? "mutisme disert" symétrique du "silence assourdissant", ce cliché oxymorique utilisé à tort et à travers ? Limite ! "Et dans ce merveilleux, je maraudais rimes et mots." Allons ! Faisons-nous plaisir. Alexandrin et allitération. Montrons les muscles. Ça sent le culturisme aux stéroïdes anabolisants. "précieuse insomnie" Pas mal. Même pas mal :-) |
Cyrill
16/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Quelle superbe prose, Myndie ! Toute consacrée à la nuit et ses effets de lune, ses mystères ses mirages. La ville, ses toits, ses murs et ses monuments composent avec des éléments dont les reflets dans l’ombre permettent la chimère.
J’ai plongé et me suis émerveillé de ce vaisseau fantôme et des voiles imaginées. Je ne sais en sortir, la magie des mots, de tes mots et de leur musicalité envoûtante m’entraîne jusqu’au désastre : « Mais je sais l'imposture d'un songe éveillé… Coule la pluie couleur d'oubli, la pluie qui ne fait que passer, la pluie dans sa robe rayée qui délave la suie. » J’adore ce passage qui fait charnière et qui signe pourtant la fin de tout ce déploiement majestueux par la venue de ce « jour cru » si bien nommé. C’est lorsque « tout s’évanouit » qu’on réalise la beauté de ce tout inspirant et sa fragilité. Merci ! |
EtienneNorvins
17/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Superbe prose en effet, dont les balancements m'ont donné l'impression d'être bercé, comme sur des flots, au sein de cette vision.
Le roulis des mots comme une Invitation au voyage, dont les images, déployées une à une, sont toutes réussies. Vous maraudez les mots pour les ravauder, ajuster, ajointer à merveille ! J'ai donc découvert que Fata Morgana était aussi un phénomène optique - à première lecture, j'en étais resté à la Fée Morgane / Morgan le Fay, ce qui n'était pas mal non plus, en raison de l'ambivalence de cette ensorceleuse... Car le beau paysage s'avoue n'être qu'une "imposture" / "poussière d'images" que le jour disperse... Ce qui donne l'occasion de ce qui est pour moi la plus belle métaphore : "la pluie dans sa robe rayée qui délave la suie" Merci beaucoup pour ce régal, fut-il illusoire, de tous les sens... |
Myndie
17/12/2023
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Avant que le ciel ne s'endorme à nouveau :
http://www.oniris.be/forum/pour-les-reflets-dans-le-ciel-merci-t31557s0.html#forumpost459341 |
Louis
18/12/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Le ciel dort, mais pas la locutrice.
La ville aussi semble endormie. La ville n’a pas de regard pour elle : « Les murs avaient baissé leurs regards symétriques » Et nulle parole : « Dans l’ombre taciturne et le temps distendu, le silence semblait infini, suspendu ». La ville ne parle pas, n’a pas non plus de mots pour elle. Silence et solitude. Mais la locutrice est en attente, si ce n’est d’une parole, au moins d’un signe : « Je guettais le froissis d’un chant murmuré, le sourire d’un ange » ; à l’affût d’une présence et de ses présages. En attente d’un signe feutré, non pas un cri, pas même un bruit, mais le témoin d’une présence douce, accueillante, compagne nocturne : une mélodie, un ange, le « froissis » d’un chant plus prégnant qu’un « frissonnement » dans les cheveux ; attente d’un souffle, qu’indiquent les assonances ou allitérations nombreuses en f. ( infini/ frissonner / froissis / éfaufilaient / fleurs / offrait / Fata Morgana / faufile / souffle ) Mais un souffle autre que le vent sous forme d’une « brise lascive » ; plus puissant que lui ; un souffle qui ne soit pas "que du vent". Or s’imposent, pour toute présence, des visions, des « mirages », des « feux » ; ce qui se voit plus encore que ce qui s’entend. Un « vaisseau fantôme » apparaît, sans matelots sans capitaine. Une attente, mais la présence humaine reste "latente". Personne, là où tant de vies se manifestent le jour, dans les murs de la ville désormais endormie, immobile, ou sur le vaisseau de passage qui vogue dans le ciel pour de longs voyages. La présence se dissimule dans la ville déserte. Juste des « mirages », et une puissance créatrice d’illusions, une « Fata morgana », productrice de la sensation d’une beauté inouïe, « à nulle autre pareille » ; génératrice des songes de la ville. « vague rêverie de la ville endormie », la ville rêve, mais pas la locutrice. Coexistent dans la cité assoupie « feux », illuminations oniriques, et « ténèbres » dont l’épaisseur rappellent ceux d’une « cathédrale ». Ténèbres silencieuses, mais qui, cette fois, se révèlent d’un « mutisme disert ». L’espace sacré d’une cathédrale a pour fonction, en effet, de manifester une présence transcendante, pourtant absente et invisible ; il assure le lien entre absence et présence. Devant la ville monumentale, devenue espace d’une cathédrale, la présence n’est plus latente, mais manifeste, vivante, au sein d’ une « obscure torpeur ». La locutrice ne dort pas, ne rêve pas, elle "maraude" « rimes et mots ». Elle ne crée pas une poésie, elle la dérobe à la nuit ; elle recueille pour l’écrire les paroles et la musique du silence nocturne, les voix songeuses et féériques de la ville, tout autant que celles de ses ténèbres de cathédrale. Elle écrit sous l’effet d’un « émerveillement ». Elle écrit la poésie qui en appelle à une présence. Le dernier paragraphe introduit le doute, et une part réflexive dans ce qui, jusque-là, n’était pour la locutrice que réceptivité, accueil de l’émerveillement, recel d’une parole dérobée. Qui songe vraiment de la ville ou de la locutrice ? Une « pluie » efface l’émerveillement, une pluie « couleur d’oubli », une pluie en rature qui, « dans sa robe rayée », radie le monde enchanté et tout irradié de la nuit d’insomnie. Auxiliaire du « jour cru », elle assure le passage d’un monde à l'autre, « la pluie qui ne fait que passer », du monde de la nuit à celui du jour ; et réduit en « poussières d’images » l’enchantement nocturne. Elle le repousse, comme en un « souffle amer ». Elle le fait mourir. Et la locutrice craint de périr avec lui, de s’effacer avec ce monde de la nuit pour lequel elle a cette sensation "vive" de lui appartenir. Et la dernière phrase interrogative : « Suis-je encore vivante ? » laisse courir une méditation tacite. La vie authentique, à la pointe extrême de l’existence, se trouverait peut-être là, dans le songe éveillé d’une nuit, quand l’autre éveil, celui du jour, ne serait qu’un rêve triste et amer. Le jour pourrait n’être que le songe endormi de la nuit, et la nuit le jour véritable du songe sans sommeil. Qui sait ? Et tout alors ne serait que songe… Le réel se donne à nous dans une présence, or la sensation de présence s’est manifestée pour la locutrice en un souffle de façon plus prégnante dans la nuit éveillée, songeuse et silencieuse, qu’elle ne se donne dans le « jour cru » qui semble plus vide, plus solitaire, plus désert, et plus désenchanté. Reste la poésie, et ses mots de « maraude », pour témoigner d’une pointe d’existence, cette poésie qui résiste à la pluie d’un matin triste de mélancolie. Merci Myndie pour cette belle poésie en prose. |
Cristale
19/12/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
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Je constate que la poésie a encore abusé de ses pouvoirs magiques. Quand on voit les murs se baisser, la nuit se pencher et que l'ombre commence à froncer ses sourcils, c'est trop tard, le pouvoir de persuasion de l’esprit est plus fort que la réalité même pour le plus cartésien des cartésiens.
Et voilà notre narratrice plongée dans les nimbes de mirages tous plus merveilleux au fil de sa semi-conscience et c'est bien là, dans l'un de ces rares endroits fantasmagoriques, que la poésie prend possession des pensées les plus folles pour les traduire en mots bien sages. Concernant le saule, j'aurais écrit "ses cheveux" "...mes poussières d'images" aurait pu être le titre de cette prose. Je ne connais rien à la prose il m’est difficile de juger de la forme, aboutie très, +, beaucoup, - , merveilleusement = je peux juste dire qu’à ma première lecture j’ai entendu des hexasyllabes redoublés (je n’ai pas dit « alexandrins ») oui c’est nouveau, (c’est bien d’innover ^^), mais peu de rimes, ensuite le discours relâche la bride, comme une rêverie qui s’estompe et se laisse aller pour revenir à un réel incertain. Ah oui ? Alors comme ça on maraude des rimes et des mots ? ...tss tss, je suis certaine que ces mots là c'est à Myndie qu'ils appartiennent, sortis tout droit de sa sensibilité. Merci Myndie. |
VinSpat
25/2/2024
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Bonjour Myndie
Je lis vos écrits à voix haute et mon oreille me dit MERCI... J'aime vraiment beaucoup ce poème avec ses rimes cachées qui font entrer une musique sans partition définie... Si dans les songes on rencontre " la pluie dans sa robe rayée qui délave la suie", je crois que je vais tenter de me rendormir... |