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Poésie libre
Myndie : Sycomore and more… [Sélection GL]
 Publié le 07/09/14  -  11 commentaires  -  865 caractères  -  326 lectures    Autres textes du même auteur

Les arbres ont une âme ; en doutiez-vous encore ?


Sycomore and more… [Sélection GL]



Âme cime
âme tutoie les cieux…

Le vent vibrionnant
secoue les embellies
fait frémir le géant
aux longs doigts effanés
va-et-vient effréné…

Je rêvais de suroît
et de frissons charnels
troublant ma large tête
je rêvais d'immortel
pourtant hommes de sang…

Pourtant mon grand corps brun
tendu de soie moussue
tordu par mille hivers
gauchi de mille effrois
fait fi des gifles d'eau
des griffes de lumière
plus crue qu'un soir de neige…

Pourtant hommes de sang
ni mes larmes de sève
ni l'écho de mon cri
tendu à l'infini
ne crèvent vos orages
n'égratignent vos âmes
vos cœurs déchevelés
par toutes vos batailles…

Le ciel est gris d'ennui
et d'instinct l'herbe monte
souffrez que la nuit vienne…


 
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   Cox   
21/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai beaucoup aimé !

Ce beau poème sur ce qu'on imagine être un sycomore centenaire et majestueux se respire à pleins poumons. Sa sagesse lui fait déplorer la folie des hommes sans grandiloquence ni trop de clichés. Il souligne l'écart existant entre le paisible géant et les hommes furieux, qui n'écoutent pas ses sourdes plaintes, alors même que "l'âme cime" du début évoque une âme soeur que l'on se devrait d'écouter.

Un truc m'a quand même troublé à la lecture : on part d'un début à la troisième personne où "le géant" est perçu de manière extérieure à une suite à la première personne. C'est un petit oubli qui ne serait pas gênant s'il ne nuisait un peu à l'une des grandes forces de ce texte, à savoir l'impression bien rendue d'être vraiment "dans la peau d'un arbre" grâce aux belles images de ce passage, mon préféré :

"Pourtant mon grand corps brun
tendu de soie moussue
tordu par mille hivers
gauchi de mille effrois
fait fi des gifles d'eau
des griffes de lumière
plus crue qu'un soir de neige..."

Dommage donc, pour ce bémol, mais ce beau poème réussit néanmoins à me donner des aspirations "Renaldiennes" :

"Je voudrais être un arbre, boire l'eau des orages
Me nourrir de la terre, être ami des oiseaux,
Et puis avoir la tête si haut dans les nuages
Qu'aucun homme ne puisse y planter un drapeau"
-Renaud, "Fatigué"


Cox

   Anonyme   
23/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je n'en doute pas en ce qui me concerne... cfr incipit...
J'ai appris quelques nouveaux beaux mots, merci !
Effaner, suroït, vibrionner, décheveler.

Vous avez écrit un poème.
Je le trouve beau. Un peu gratuitement accusateur comme tant d'autres. L'homme nuisible, l'homme prédateur ultime, l'homme destructeur, l'homme pollueur... je lis ici et ailleurs tant de textes sur ce sujet et chaque fois accusateurs, sans plus.
C'est un peu dommage.
Mais votre texte est ciselé, bâti succinctement, rythmé et très cohérent dans son développement.

   LeopoldPartisan   
25/8/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Sujet passionnant s'il en est, toutefois je trouve la voix de l'arbre un peu trop anthropomorphique à mon goût.

Je partage vraiment l'esprit de l'auteur lorsqu'il fait référence à la souffrance de l'arbre via à vis de l'exploitation humaine mais personnellement je trouve qu'il n'évoque peut être pas assez la stoïcité des géants végétaux face à nos attaques et nos déprédations.

Revenant de Bornéo, où j'ai pu faire de nombreux treks en jungle, jamais je n'ai ressenti face à des géant de 40 ou 50 mètres de plainte. Bien au contraire.

   Francis   
7/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sycomore, arbre mon ami, cette plume te rend un bel hommage !
Racines sous terre, cime dans le ciel, oui, tu as connu bien des orages,des bises glaciales, des soleils brûlants. L'auteur te donne une âme, tu deviens alors notre grand frère.
A l'ombre de tes grands bras, j'ai entendu le bruissement de ton feuillage qui épousait l'encre bleue d'une plume, ton amie.
"Je rêvais de suroît
Je rêvais d'immortel "

   Anonyme   
7/9/2014
Bonjour Mindye

Je n'ai jamais douté que les arbres aient une âme.
J'aime particulièrement les sycomores et leurs fruits-hélicoptères (c'est pile poil la saison)

Le passage de la troisième personne à la première m'a un poil déstabilisé. L'emploi de guillemets englobant les strophes 3, 4 et 5 lèverait l’ambiguïté.
La strophe 6 peut être attribuée indifféremment à l'arbre ou au narrateur.

J'aime particulièrement ce passage

"...mon grand corps brun
tendu de soie moussue
tordu par mille hivers
gauchi de mille effrois
fait fi des gifles d'eau
des griffes de lumière "

Merci myndie et salut de ma part à votre vieux sycomore.

   ikran   
7/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myndie,

A la première lecture de votre texte j'ai sorti hors de l'eau une tête pleine de nature extasiée. La musique est restée en moi encore longtemps. "Souffrez que la nuit vienne..." m'a fait le même effet qu'un film finissant de manière abrupte, un peu comme la dernière scène des "Sopranos" dans la forme bien sûr, pas sur le fond.

Pardon pour la digression.

A la deuxième lecture j'ai aimé la douce violence de certaines images et le transport du début à la fin du texte s'est fait sans encombre.

Merci pour cette lecture

   Anonyme   
8/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myndie,

Moi qui aime les arbres, ton poème est un vrai bonheur à lire.
Oui tu lui as donné une âme à ce beau sycomore, le ton accusateur certes mais moi ce qui m'importe en poésie c'est tous les caractères, nous ne sommes pas tout lisses dans la vie. Et moi j'aime l'entendre parler ton sycomore, j'aime entendre ses mots "rentre-dedans" je trouve son éloquence à la fois violente et élégante.

Tu démontres qu'il n'y a pas besoin d'utiliser des mots familiers pour les recevoir en plein visage et en plein cœur.
Un bel arbre définie par des vers sublimes lui donnant ou accentuant toute sa majesté.

   Louis   
8/9/2014
Dans « sycomore », on entend « mort », et plus encore : « more » ( sic ). Le grand arbre est mortel, mais il possède une âme.
Et si l'on te tue, toi sycomore, toi mortel, tu tutoies le ciel par ton « âme cime » ; aux cieux tu accomplis ton « rêve d'immortel ».

L'arbre sycomore est vu d'abord, non par ses racines et profondeurs terrestres, mais par son point le plus fort, le plus haut, il est pris à son summum, à sa cime, et telle est sa règle, telle est sa morale, dite en sa maxime : être au plus proche du ciel, mettre son âme en cime.

Pris au summum, en ce point tel que le sycomore soit personnifié, humanisé, un grand homme, très humain par une âme, homme enfin dans un axiome : l'arbre est homme, « and more », au maximum.

Dans le premier quatrain, en une perspective extérieure, celle des hommes, l'arbre sycomore apparaît malmené, rudoyé, malheureux quand le vent le « secoue », le « fait frémir ». Il semble sous le vent, craindre ses rafales, subir les rigueurs du climat, il semble souffrir.
Un homme ne souhaiterait pas partager son sort, à l'arbre géant sycomore, livré à tous les caprices de la météo.

De son point de vue d'arbre sycomore, lui rêve de « suroît », et de « frissons charnels », il ne souffre pas de la violence du vent, il cherche une caresse dans son souffle, et des sensations pareilles à celles des humains, sensations « charnelles ». L'aspiration au « ciel » n'est pas perte du charnel.
Son corps
« fait fi des gifles d'eau
des griffes de lumière »
il se rit des sévices qu'on lui fait subir.
Voué pourtant à la mort, le sycomore, malgré tous les coups et blessures, rêve d' « immortel ». Il se rêve à la fois immortel et humain, et réalise son rêve dans les cimes.
Il se veut homme au maximum, de sève pourtant, quand les humains sont hommes de sang.

S'il souffre, c'est de n'être pas assez compris des hommes, c'est d'un manque de réciprocité. L'arbre comprend mieux les hommes que les hommes ne comprennent l'arbre. Ni ses « larmes
de sève » ni son « cri / tendu à l'infini » ne sont compris.
Homme au maximum, il met en garde les humains contre l'inhumain, contre leurs « orages », plus ravageurs que ceux du ciel, contre leurs « batailles », toutes les horreurs dont ils sont capables. Il en appelle à leur « cœur », à leur « âme ».
Il leur montre comment il faut prendre de la hauteur, comment il faut s'élever contre vents et marées, et trouver son âme dans les cimes.
Il fait signe aux hommes, son malheur est d'abord le leur, lui n'est qu'un écho d'un cri « tendu à l'infini ».

La noirceur du dernier tercet le rappelle : « le ciel est gris d'ennui » de ne voir les âmes des humains s'élever vers lui. Pourtant, « d'instinct l'herbe monte », l'homme aurait-il perdu son instinct ? Celui qui le pousse à s'élever. Cette perte fera régner la nuit et ses compagnes de malheurs.

Ainsi l'arbre sycomore enseigne qu'il a plus d'âme que les humains, lui homme au maximum quand les humains deviennent hommes au minimum, perdant leur instinct d'élévation, et par là même, perdant leur âme.

Merci myndie pur le partage de ce beau poème.

   Anonyme   
9/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myndie,

L’arbre personnifié c’est bien, vu que c’est vivant un arbre…c’est un être vivant, et c’est son image dans notre esprit qui pourrait nous faire avancer sur le chemin de la paix…intérieure et extérieure…malgré les tourment(e)s, c’est bien vu, en tout cas je comprends ce poème en ce sens.
Las arbres ont ce pouvoir de calmer des âmes tourmentées ou inquiètes ou simplement sensibles par l’exemple qu’ils donnent d’impuissance et pourtant de puissance aussi, de pérennité relative. On peut les voir comme des êtres contemplatifs et humbles et qui durent, pacifiques, magnifiques (même les arbres tordus).
Peut-être leur grande leçon est-elle le lâcher prise. Bouddha était sous un arbre…

La fin est un peu énigmatique pour moi sauf le dernier vers qui résonne comme un avertissement que je ne peux que prendre au sérieux.

Un très beau poème au beau rythme et au beau titre aussi. Bravo.

C.

   Myndie   
11/9/2014

   tchouang   
12/9/2014
Commentaire modéré

   Eki   
25/9/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Très joli titre qui n'est pas qu'une promesse...

Le message est qu'il faut prendre soin des arbres, les protéger...

L'homme devrait s'élever à hauteur d'arbre.

Myndie, petit lutin de la forêt nous entraîne tout contre l'arbre. Il nous reste à écouter ses murmures, l'oreille collée contre l'écorce.

Une exploration botanique que ce délicieux poème où l'on respire.

Des vers courts, un rythme bien "enraciné"...

Eki tranquille sous son arbre


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