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Poésie classique
Myo : À l'heure à peine rose
 Publié le 08/12/20  -  13 commentaires  -  734 caractères  -  398 lectures    Autres textes du même auteur

« Les gens rient sournoisement de l'amour, ils en rêvent, ils disent le contraire, ils en ont peur, ils rôdent autour. » Philippe Sollers


À l'heure à peine rose



Il se pourrait qu’un soir, à l’heure à peine rose,
Quand la lune se grise où se perd l’horizon
En de laiteux barreaux, éphémère prison,
J’épouse malgré moi, le trouble qu’elle impose.

Je sais, il est possible au rythme où va la chose,
Que je m’égare un peu trop loin de ma raison,
Si seule de goûter du triste le poison
Et de chercher encore un sens à toute cause.

Le monde alors prendra des airs d’esprit chagrin,
De brouillon griffonné, sans avenir, ni grain,
Celui de l’illusoire où sonne l’âme creuse ;

Et même si la nuit m’offre un rêve à semer,
Je ne saurai qu’en faire en ma terre cendreuse.
D’avoir tari mes eaux, je n’ose plus aimer.


 
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   Anonyme   
1/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Merci pour le bel exergue, citation de Sollers.

Présenté en classique, je ne sais pas confirmer cette catégorie.

Détails :
J'ai apprécié le premier quatrain, même si j'ai dû lire et relire pour comprendre quoi ou qui imposait le trouble. Pas sûre d'avoir la bonne réponse, l'heure, la lune ?
Au second quatrain, le vers
"Si seule de goûter du triste le poison ", me parait moins harmonieux.

Un poème classique dans son sujet et sa composition
(J'ai pensé à Ronsard, un peu, le thème de la cour galante en moins)
Ce n'est pas la poésie que je préfère, cependant ce poème est bien réalisé

Merci du partage,
Éclaircie

   papipoete   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Myo
Le spleen sur moi est tombé, et peu à peu mes espoirs de teinte rose, virent au sinistre morose.
Me reste encore la nuit, jardin où l'on sème des rêves, mais hélas au réveil on plonge au profond du cauchemar de la réalité !
NB un poème que je destinerais à notre Terre, qui n'en peut plus et lentement agonise...
mais peut aussi habiter une pauvre âme, que l'abandon, la lâcheté laisse seule avec ses yeux pour pleurer.
Le premier tercet m'évoque tous ces bien pensants, au chevet de la Terre, qui rigolent dans leur barbe : comme tous ceux qui viennent voir la Mama... pour voir, alors qu'ils n'ont aucun sentiment pour elle, mais pleurent des larmes de rasoir...
Le second tercet est mon passage préféré.
Chère poétesse, il y a peu que nous vous lisons ici, mais quel cheminement ! J'espère que vous avez un peu de temps, entre perfs et pansements, juste quelques minutes pour soigner de vos vers, vos souffrants de votre coeur ouvert ?
des alexandrins comme à la parade " classique " semblant dire :
" Nous sommes prêts, Maîtresse ! "

   Vincente   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai été touché par l'aveu qui a trouvé refuge poétique dans ce sonnet aux demi-teintes rose et grise. Univers un brin désuet pour une évocation tout à fait actuelle, un pied donc dans l'intemporel, un autre dans la contemporanéité. Dosée avec justesse, l'évocation parle vrai au travers des images chargées, bien qu'en clairs-obscurs et demi-teintes.

La narratrice y dévoile sa mélancolie, une affliction certaine face aux stigmates de l'âge qui la privent des exaltations amoureuses, mais aussi, et c'est là tout "l'enjeu" du propos, lui instille une fronde, ces tentatives, "advienne que pourra", de rencontres "éphémères" auxquelles elle est bien décidée à s'emparer. Elle assumera "l'illusoire" de "brouillon griffonné" de ces aventures, pour inviter le "rêve" à sa table de chevet. La nuit en sa "terre cendreuse" de toute façon est de pauvre ambition, alors se confirmera l'aveu par le vers final, qui concentre toute l'emprise du propos : "D'avoir tari mes eaux, je n'ose plus aimer" ; d'avoir peut-être trop aimé, le doute de pouvoir vivre encore de grand amour se serait imposé, sachant que l'âge y "paragraphera" de toute façon ses handicaps spécifiques.

   Wencreeft   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Le premier quatrain est excellent. Les trois premiers vers en particulier, avec de très belles images. Toutefois, le dernier vers jure en cela qu'on ne sait à quoi le "qu'elle impose" renvoie. La lune, j'imagine, mais ce n'est pas très clair et ce manque d'évidence nuit au sens de la strophe. Quel dommage.

Je trouve le deuxième quatrain en deçà du premier : 'un peu trop loin' me semble poussif, pour combler la métrique et 'du triste le poison' me semble artificiel, pour combler la rime. De plus, le thème général du quatrain me semble trop banal, là où dans le premier vous aviez réussi à vous imposer à grands renforts d'images.

Le premier tercet est en eaux troubles. J'aime beaucoup 'De brouillon griffonné', qui résume bien l'idée d'un monde absurde, bâclé et abscons. Le 'ni grain' me laisse encore l'impression d'être là pour la rime. Peut-être ai-je tort. De plus le point-virgule final n'a pas, je trouve, trop sa place. J'aurais trouvé un point plus cohérent.

Le dernier tercet en revanche est de bien meilleure facture :
'Et même si la nuit m’offre un rêve à semer,'
et
'D’avoir tari mes eaux, je n’ose plus aimer.' sont des vers magnifiques. Dommage que le vers 14 soit brutalement isolé du tercet par la ponctuation du vers 13.

Je sors de ce sonnet classique avec une impression irrésolue. Des très beaux passages qui ne font pas oublier quelques scories, comme des tâches diffuses sur une belle nappe en dentelle. C'est dommage, j trouve qu'en polissant un peu plus cette déjà belle pierre, j'aurais été béat devant votre joyau.

   Davide   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Myo,

Que voilà une douce élégie ! L'écrin classique pare de sa délicate préciosité chaque vers de ce sonnet.

J'ai beaucoup aimé cette "heure à peine rose", la vie en rose ne piaffe plus, elle se grise au soir venu... Des images séduisantes ; pourtant, la tristesse qui point étreint la narratrice au crépuscule, en lettres majuscules.

"En de laiteux barreaux" : j'imagine que l'on puisse se trouver "derrière" des barreaux. La préposition "en" n'est-elle pas fautive ?

"J’épouse malgré moi, le trouble qu’elle impose."
Très beau vers, avec notamment cet "impose" qui s'impose dans un ciel obscurci par l'imminence de la nuit, une nuit intérieure. La virgule, toutefois, ne s'impose pas dans ce vers (pas de virgule entre un sujet et son COD !), d'autant plus que la respiration à l'hémistiche est tout à fait naturelle dans un alexandrin.

La conscience du trouble accaparant se fait plus explicite dans le second quatrain, égarement, sentiment de solitude, jusqu'à l'étonnante substantivation du mot "triste", avec en prime, une inversion du complément du nom : ainsi au premier plan, l'adjectif substantivé "triste" n'en devient que plus désespéré.

"Et de chercher encore un sens à toute cause."
J'ai beaucoup aimé ce vers, en clôture de ce quatrain, son expressivité d'abord, mais aussi, son "phrasé", superbe, dans la succession d'allitérations (en [ch], [r], [s] et [t]) et grâce au mot "cause", qui survient comme une résonance atténuée du mot "encore", à l'hémistiche. Très beau !

"De brouillon griffonné, sans avenir, ni grain"
Un détail ici : la succession "nir - ni" ne me plaît pas tant que ça. J'y ai plus naturellement entendu : "...sans avenir, sans grain". Mais j'ai bien aimé ce "brouillon griffonné, sans (...) grain", comme lissé, érodé, creusé, évidé. Jolie allitération, ici aussi, signifiante.

Le dernier tercet est sans appel, le ton est celui d'une attente vaine, d'un désespoir incurable : "je n’ose plus aimer".

Une dernière chose : j'ai trouvé les rimes particulièrement "douces" dans ce poème ([ose], [zon], [grin], [reuse], [mé]), tout en retenue, en contenance... s'efforceraient-elles de réprimer quelque peu la peine qui les enveloppe ? Un poème émouvant, préludé par un bien bel exergue, il faut le souligner.

EDIT : Ce poème a paraît-il semblé obscur à la plupart des commentateurs... Pour ma part, j'y ai ressenti la peur trébuchante de ne plus aimer, de ne plus pouvoir aimer, de ne plus savoir comment aimer, s'aimer soi-même, aimer son couple, aimer les autres, aimer la vie... Un poème sans doute personnel, mais qui trouve un écho criant dans la crise sociale/écologique que nous traversons actuellement.

   Lulu   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

J'ai beaucoup aimé la musicalité de votre poème, bien avant d'en cerner la précision sur le fond. Cette musicalité m'a donné envie de relire votre poème avec la plus grande attention.

En relecture, donc :

J'ai beaucoup aimé les rimes de votre poème. Il concourt à ce rythme musicale que j'ai apprécié d'abord. Cela m'a semblé doux et agréable à parcourir, surtout au niveau des deux premières strophes.

J'ai eu un peu de mal à comprendre ce vers :
"Si seule de goûter du triste le poison". Je l'ai compris, mais il m'a fallu le relire avec insistance. La formulation m'a semblé complexe de prime abord, mais elle n'en est pas moins élégante. Peut-être un peu trop précieuse pour moi... ?

J'ai beaucoup aimé les tercets, et notamment cette expression " terre cendreuse".

Les images sont dans l'ensemble du sonnet très belles. L'horizon paraît s'éloigner en douceur, mais il n'est que "trouble" et beau dans l'espoir porté. Les derniers mots, quant à eux, "je n'ose plus aimer" ont aussi une belle résonance. La négation semble comme fragile et porte ainsi, à mon sens, une forme d'espoir.

Un très beau poème.

Merci du partage, Myo !

   Cristale   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une ambiance poétique est bien présente dans ce sonnet parfaitement construit même si je n'en comprends pas réellement le propos.

Vous possédez la technique, ce pour quoi je vous félicite, consciente des difficultés; un langage plus dense et plus riche ne devrait pas être un grand obstacle pour la brodeuse de ce si joli vers :
"Il se pourrait qu’un soir, à l’heure à peine rose,"

Merci du partage.
Cristale

   Angieblue   
8/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Salut,

J'ai beaucoup aimé le premier vers et le dernier tercet.

Au milieu, j'ai eu du mal à comprendre les images et le cheminement de la pensée.

"Quand la lune se grise où se perd l’horizon
En de laiteux barreaux, éphémère prison,"

Le "où" me fait bizarre à l'oreille. ça alourdit la phrase.
"la lune se grise" et les "laiteux barreaux", je ne visualise pas bien l'image, et ça tranche avec la subtile "heure rose" qui m'évoquait le crépuscule. Je ne saisis pas bien l'image.

"au rythme où va la chose"
Le mot "chose" n'est vraiment pas très joli en poésie, et surtout dans ce contexte.

"Si seule de goûter du triste le poison"
C'est un peu mal dit..."du triste le poison".
"au triste poison" aurait mieux sonné, mais il aurait manqué une syllabe.
Sinon, je ne vois pas à quoi correspond le "poison"...
J'ai du mal à saisir le sens du poème...à m'identifier au narrateur...

"des airs d'esprit chagrin", pas top...
Mais tout le reste du tercet est très beau.
J'aime beaucoup "l'illusion où sonne l'âme creuse".

Enfin, superbe le dernier tercet! Là c'est fluide et les images me touchent et me parlent.

   Anonyme   
9/12/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J’avoue avoir écarquillé les yeux en lisant le premier hémistiche du dernier vers, comme aucun smiley proposé ici ne sait le faire :

« D’avoir tari mes eaux, je n’ose plus aimer. »

Que peuvent donc bien être les eaux de la narratrice ? Ne s’agissant probablement pas des premiers signes d’une parturition annoncée, j’avoue que j’ai du mal à concrétiser la métaphore. J’ai bien connu une femme qui toisait la Fontaine de Trévi, mais bon, je suis pas resté assez longtemps avec elle pour renouveler l’expérience. Franchement, je ne fais pas de mauvais esprit, c’est juste de la sidération. Je pense qu’il devait y avoir un moyen d’éclaircir le propos.

Le premier quatrain est lui aussi assez surprenant dans le sens qu’une ponctuation défaillante semble lui donner. Sans la virgule après « horizon », on comprend que c’est l’horizon qui se perd en de laiteux barreaux !! Or je suppose, mais peut-être n’ai-je rien compris, que c’est la narratrice qui est enfermée dans sa prison mentale dont elle perçoit les barreaux devant la lune, ce qui leur donne cet air laiteux…
Si je reconstitue la phrase de la narratrice : « J’épouse en de laiteux barreaux, éphémère prison, le trouble qu’elle m’impose », que peut donc signifier être en de laiteux barreaux ? Cela veut-il dire que si vous aviez eu la place de caser l’expression toute bête « entre de laiteux barreaux », vous ne l’auriez pas fait ? Pas assez poétique ? Pas assez classique ? A moins qu’il ne s’agisse d’une question de pointure et de chausse-pied :)
Et puis, « le trouble qu’elle impose ». Qui ça ?

« Si seule de goûter du triste le poison » ???
Est-ce vraiment une bonne idée de substantiver l’adjectif « triste » ? Le triste ? Pourquoi gâcher cette belle lune rose si naturelle par une ombre chinoise alambiquée ?

« Celui de l’illusoire où sonne l’âme creuse ; »
Pas facile non plus de savoir à quoi se rapporte ce vers. Au monde, à l’esprit chagrin, au brouillon, à l’avenir, au grain ?

Par contre, vous vous en sortez bien avec les rimes des quatrains, même si avec un contact « on ose », on pouvait espérer plus de surprises :)
Les vers dont je n’ai pas parlé n’ont pas de défaut majeur, même si certains comme « Je sais, il est possible au rythme où va la chose » ont l’âme un peu creuse.

Sincèrement difficile pour moi de dire que j’ai bien aimé. Pas de quoi changer pourtant mon opinion sur vos qualités classiques, qui s’exprimeront sans doute mieux une prochaine fois. Je vous reste fidèle.
Très cordialement.
Bellini

   Anje   
9/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Un sonnet français qui finit de me convaincre que l'auteure n'est pas débutante. On y trouve une bonne maîtrise de la prosodie et de belles images. C'est un poème joliment mélancolique. Néanmoins, quelques petites choses ont délayé la saveur de ma lecture.
La virgule au vers 4 n'a de sens que s'il manque sa sœur devant "malgré". Elle impose une pause trop soutenue. Au vers 11, le point-virgule ne semble guère se justifier mieux qu'un point.
Le vers 7 (si seule....poison) m'échappe complètement. A celui qui le précède, je n'ai su faire la pause à l'hémistiche (entre peu et trop) et j'ai dû reprendre pour lire en trimètre, me demandant si le choix de cette mesure était volontaire. Du coup, le deuxième quatrain m'est apparu bien plus pâle que le premier.
Pour finir, j'ai bien pensé que "mes eaux" avaient séché à mes yeux mais, pour éviter l'ambiguïté inhérente aux esprits un peu torturés, j'aurais mieux lu mes pleurs.
Il me semble que cette heure à peine rose a de quoi éclairer l'horizon.

   RomainT   
10/12/2020
Modéré : Commentaire trop peu argumenté.

   Pouet   
10/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut,

je trouve ce titre, ce "bout" de vers: "à l'heure à peine rose", particulièrement réussi, particulièrement "poétique" et évocateur.
J'ai en outre beaucoup aimé le troisième vers et ses "laiteux barreaux" ainsi que le onzième.

J'y vois une déception amoureuse et l'impossibilité de se projetter dans un autre combat de la passion.

Peut-être que, dans l'ensemble, le poème aurait pu se parer de plus "d'originalité" dans l'expression parfois un peu "prosaique", mais il n'en reste pas moins que tout cela est fort bien écrit et puis rien que pour ce titre...

Au plaisir

   AKIDELYS   
11/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci Myo pour ce sonnet, qui tinte si bien à nos oreilles et nous emplit d'une infinie mélancolie.
J'aime beaucoup cette" lune qui se grise où se perd l'horizon "qui nous entraine vers la tristesse et plus loin l'égarement.
Le dernier vers au gout amer, rend plus clair encore le propos; il ne nie pas l'amour...
Aki


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