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Poésie classique
Myo : Le silence des cris
 Publié le 02/01/21  -  18 commentaires  -  1009 caractères  -  386 lectures    Autres textes du même auteur

« Le graffiti est l’un des rares moyens à votre disposition quand vous n’avez presque rien.
Et même si vous ne pouvez soigner la pauvreté dans ce monde avec une image, au moins vous pouvez faire sourire quelqu’un pendant qu’il pisse. » Bansky


Le silence des cris



Un tracé de couleur zèbre le décor gris
Dévoilant la révolte à l’allure bohème
D'un appel insolite ou d’un sombre blasphème ;
Sur un mur lézardé, le silence des cris.

Les soupirs résignés d’amoureux anonymes
Prennent vie au secret d’une confession,
En cet endroit perdu s’écrit la passion
Quand l'amour est si lourd qu'il pleure sur les rimes.

Une griffe tenace affirme le talent,
En trompe-l'œil, parfois, l'art d'une signature.
Sans gloire et sans honneur, ici, même une injure,
Des mots soyez-en sûr qui ne font pas semblant.

Puis la douleur sauvage où l'injustice ronge,
Tempête de rancœurs à l'éclat du pinceau,
Comme unique façon de sortir du ruisseau
Quand s’expose la nuit dans l'ombre qui s'allonge.

Delà ce graffiti, ce dessin, ce dicton,
Qui bravent l'interdit d'un support immuable
Se cache aussi l'espoir d'un rêve non coupable
Par le choix du destin d'un poème en béton.


 
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   Anonyme   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Présenté en classique, je me suis demandée si l'absence d'alternance des rimes féminies/masculines dans les quatrains 2 et 4 ne "contrevenaient" pas aux règles de cette catégorie.
Au-delà, j'aime beaucoup ce poème, sur un sujet moderne, dans un vocabulaire choisi, soutenu.
(Ne manque-t-il pas des virgules avant et après "soyez-en sûr" ?)
Si le "silence des cris", repris en titre me parait un peu convenu, la place qu'il tient dans le poème lui ôte cet aspect.
J'ai apprécié la progression dans le poème, depuis l'exposition du sujet dans le premier quatrain, passant par les diverses formes prises par ce graffiti, la preuve d'un amour -les arbres n'y suffisant plus, se raréfiant - jusqu'à l'expression d'un élan artistique ou d'une révolte.
Le vers final est super bien trouvé, vraiment très beau.
L'exergue ajoute un plus à l'envie de découvrir le poème.

Merci du partage,
Éclaircie

   Anonyme   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Très bonne idée, je trouve, ce choix de la forme classique pour célébrer l'art de rue : j'y lis la volonté d'affirmer la force de l'expression artistique capable de s'incarner de toutes les façons. Une forme qui me semble tout à fait à la hauteur ici, rigoureuse et fluide. Mon quatrain préféré est le deuxième, et le « poème en béton » me parle !

Une mention pour les vers
Quand l'amour est si lourd qu'il pleure sur les rimes.
et
Quand s’expose la nuit dans l'ombre qui s'allonge.

Un gros bémol sur
Des mots soyez-en sûr qui ne font pas semblant.
qui m'apparaît gravement chevillé. « Soyez-en sûr », qu'est-ce que ça apporte à part quatre syllabes ?

Ah, et la citation de Banksy en chapeau m'a paru fort bien choisie !

   ANIMAL   
20/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un poème d'ambiance qui frappe fort. Les graffitis sont un mode d'expression souvent dur, voire violent, pour exprimer des sentiments extrêmes. Et, bien que certains soient talentueux, ils se tracent rarement sur de beaux supports. Des murs, du gris, des flancs de wagons, des pissotières...

C'est ce côté sauvage que je ressens en premier ici avec des termes comme "gris, révolte, blasphème, lézardé, résigné, confession, lourd, pleure, griffe, injure, douleur, injustice, interdit, coupable, béton".

Et puis il y a une certaine pureté de sentiments, cachés par delà la dureté, que l'on retrouve dans "bohème, insolite, amoureux, soupirs, secret, passion, amour, espoir, rêve, poème".

Le rythme du texte correspond bien à cette ambivalence entre le beau et le laid. Il coule comme un torrent heurtant les pierres.

Beaucoup de beauté dans ce sombre tableau mais si je devais ne retenir qu'un passage, ce serait :

"En cet endroit perdu s’écrit la passion
Quand l'amour est si lourd qu'il pleure sur les rimes."

Une lecture intéressante.

en EL

   Donaldo75   
22/12/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Rien à dire, c'est propre et la rime est bien travaillée, sonore et musicale. Ce qui est le plus réussi, c'est cette rime qui ressemble souvent à un son étouffé, comme ce silence des cris ou ce que disent les deux dernier vers. A la première lecture et même à la seconde, ce poème ne m'avait pas emballé parce que je ne voyais pas tout ça. Ma troisième lecture a été plus attentive et j'au mieux apprécié la tonalité de l'ensemble, même si certains quatrains tels les deux premiers et le dernier, sont plus forts, plus ambiancés - comme on dit chez les créatifs - que les autres.

"Quand l'amour est si lourd qu'il pleure sur les rimes."

Ce vers me semble porter mon impression de lecture.

   papipoete   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Myo
Ici, point de chevalet ni palette des couleurs ; un mur nu que recouvre le tag, qu'efface le Karcher et l'éternel support mène cette vie où l'on crie sa rage ; où l'on déclare sa flamme ; où l'on peint une toile en quelques heures...
NB nous avons des maîtres en la matière, et des gribouilleurs sans talent, tel le moustachu Adolphe l'autrichien...
Et parfois de véritables chefs-d'oeuvre que l'on ne peut s'offrir, ou exposer dans un musée ; pour tous les goûts, du tag hiéroglyphe au graffiti j'avoue préférer ce dernier !
Par moments, dans la modernité de votre texte, je décèle des passages immémoriaux dans la seconde strophe, comme les coeurs enlacés gravés jusqu'à l'aubier d'un arbre anonyme !
dans l'avant-dernière strophe, on sent la rage d'un anar...dans la cachette du noir de la nuit.
la conclusion est par contre pleine d'énergie, que ce tag illustre d'espoir !
le second quatrain est mon préféré !
cela m'épate de voir comment l'alexandrin au classique parfait, parvient à s'accorder avec ces jets des bombes à peinture !

   Anonyme   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour

Très beau texte classique qui montre bien le message qu'il délivre :
à savoir, quand certains non plus rien pour se faire entendre,
ils leur reste le "street-art" ou l'art du graffiti.
Il existe de véritables chefs d'oeuvre dans ce domaine.
Ce texte démarre par un beau vers qui annonce de suite la couleur.
Beaucoup de belles expressions :

le silence des cris,
Une griffe tenace affirme le talent
Tempête de rancoeurs à l'éclat du pinceau

Entre autres.

J'aime beaucoup sans modérations ce qui est rare.

   perthro   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je veux rendre hommage au sujet traité sans nul doute original. Emettre des alexandrins sonnant comme un classicisme tonitruant à propos d'un sujet qui nous semble si récent n'est pas sans nous rappeler que les romains déjà faisaient des graffitis et que des symboles, déjà, peints ou gravés sur les murs étaient des cris de ralliement à ceux qui les comprenaient tel le poisson.

   Lebarde   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Myo

Joli poème classique comme vous savez superbement le faire sur un sujet original qui ne se prête pas vraiment et facilement à l'écriture poétique et pourtant vous l'avez presque réussi.

"Une griffe tenace affirme le talent,
En trompe-l'œil, parfois, l'art d'une signature.
Sans gloire et sans honneur, ici, même une injure,
Des mots soyez-en sûr qui ne font pas semblant."

ou
"Delà ce graffiti, ce dessin, ce dicton,
Qui bravent l'interdit d'un support immuable"

forcement, certains mots s'éloignent de la "poésie poétique" mais comment faire autrement?

Bravo, votre audace et votre assurance pour le maniement de l'écriture poétique me bluffent chaque fois un peu plus.

Merci avec tous mes voeux.

Lebarde

   Anonyme   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

Déjà le titre et l'incipit sont bien choisis pour illustrer ce "silence des cris", seul moyen, pour "ceux qui n'ont presque rien" d'exprimer, à leur façon, leur colère, leur douleur ou un sentiment d'injustice.
Mais ausi parfois, des passages heureux de leur vie.

Beaucoup de ces peintures décorent ma ville et même un ancien parking sous- terrain dont les murs sont recouverts de quelques beaux dessins.

La forme classique est parfaite et les alexandrins agréables à la lecture.

J'ai beaucoup aimé.

   Anonyme   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Myo,

Quand les artistes locaux sont assimilés aux univers de la jeunesse, de la violence urbaine, et par voie de conséquence aux nettoyages industriels, les graffitis sont parfois de véritables œuvres d’art qui revêtent la nuit des allures de louches et criminelles beautés. Quant aux incontournables intemporels griffonnés dans les pissotières et représentés souvent par de frustres arcanes, ils servent surtout à renseigner les plus délurés du primaire sur la sexualité.

J’aime tout particulièrement le premier quatrain, parce qu’il traduit parfaitement le sentiment de révolte chez le tagueur :

« Un tracé de couleur zèbre le décor gris
Dévoilant la révolte à l’allure bohème
D’un appel insolite ou d’un sombre blasphème ;
Sur un mur lézardé, le silence des cris. »

Et bien sûr, il y a aussi ce dernier vers :

« Par le choix du destin d’un poème en béton. » dont j’aurais bien aimé être l’auteur.

Quant au titre : « le silence des cris »… un bijou de trouvaille.

Merci pour cette belle lecture.
dream

   wancyrs   
2/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Salut Myo,

Un grand cri, que votre poème ; un cri comme je ne sais pas faire, d'où mon respect. Il faut être de la rue, avoir grandi dans le ghetto pour comprendre l'essence même de vos mots. Je n'ai pas la technique adéquate pour analyser votre texte, mais ce que j'ai ressenti est grand ; j'aime cette révolte, car je suis un révolté ! Cela me cause bien de problèmes, mais on est ce qu'on est. Je suis très sensible à vos mots ! Tous ces hommes et femmes et enfants talentueux que la société met à leur ban parce qu'ils sont pauvres, différents ou simplement crachent sur les convenances... ça m'enrage !
Merci !

Wan

   Anonyme   
2/1/2021
Bonsoir Myo,

Vous déclinez le catalogue des graffitis. Chaque artiste devrait y retrouver la source des siens.
J’avoue avoir dû relire plusieurs fois le texte avant de le comprendre, enfin je pense. C’est que votre style est très noueux, fait de nombreuses coupes, parfois d’un point à l’intérieur de la strophe, parfois d’une ponctuation déficiente comme l’absence de virgule après immuable. Pour un amoureux du classique, il faut le temps d’y trouver un rythme avant de l’apprécier pleinement.
Une fois qu’on a compris où poser ses pas, le texte dessine pas mal de graffitis, dans un mélange d’images poétiques sublimées (un poème en béton-tempête de rancœurs à l’éclat du pinceau) et de clichés prosaïques (sortir du ruisseau) ou stylistiques (l’oxymore « le silence des cris »). Cela dit, l’ensemble disparate est sans doute en phase avec la variété des graffitis.

Le seul graffiti dont je me passerais volontiers, mais vous n’y êtes pour rien, c’est celui des diérèses en ion (confessi-on et passi-on), qui en plus se retrouvent à la rime, c’est-à-dire appuyées par des syllabes accentuées. Heureusement, le mot le plus long des deux (confessi-on) est en première position. Je ne peux pas vous blâmer non plus de respecter les règles qui perpétuent la tradition classique, même si à choisir je préfère que ces deux vers claudiquent sur onze syllabes. Désolé, mais confessi-on, je ne peux plus, surtout dans un texte qui parle de graffitis !
J’aimerais juste qu’on ne ramène pas le manquement à cette règle comme une faiblesse à ceux qui font le choix du néo-classique ou du contemporain, précisément parce qu’ils ne peuvent plus la supporter.

Au fil des textes votre poésie se densifie peu à peu en poussant les murs de l’inspiration. Vos thèmes sont variés et le plus souvent servis par une approche intéressante et originale. Je suis toujours heureux de vous lire.
Meilleurs vœux pour 2021.
Bellini

   ferrandeix   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Thème original en lui-même et traité de manière originale. Je trouve néanmoins que le développement en est parfois un peu heurté, voire alambiquée: rançon des contraintes entraînées par la prosodie, notamment la rime (?). Parfois seulement car certains vers sont très beaux, exprimant idoinement la pensée, par exemple

"Sur un mur lézardé, le silence des cris."

La spécificité du sujet se trouve très bien mise en évidence, pourtant elle n'est pas simple à définir et exprimer..

Quelques cacophonies à éviter:

"Une griffe tenace affirme le talent",: 2 e post-accentuels dans le 1er hémistiche: Pas trop évident pour faire passer cela en déclamation, à moins d'en apocoper un

"Les soupirs résignés": le double r est très peu esthétique

"à l’allure bohème" : syllabe "re" à éviter. À la limite en déclamation il vaut mieux apocoper ce e. Comme précédemment, un hémistiche de 5 syllabes, quoique gênant, est moins préjudiciable.

Comme appréciation, j'hésite entre Bien et beaucoup.

   Anonyme   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

S' il est de facture classique, vôtre poème est résolument moderne. D'emblée j'aime beaucoup votre démarche qui en toute conscience, je crois, construit un pont. Ce n'est pas si souvent, chacun préférant rester chez-soi. Et le pont tient la route. J'aimerais lire plus souvent de tels cris décrits en silence mais qui chez moi résonnent et s'entendent.
Merci.

   Lariviere   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Delà ce graffiti, ce dessin, ce dicton,
Qui bravent l'interdit d'un support immuable
Se cache aussi l'espoir d'un rêve non coupable
Par le choix du destin d'un poème en béton."

Bonjour,

Un grand bravo pour cette évocation pleine de poésie de l'univers du "graff" où dureté de l'expression et douceur sous jacente du "besoin" de communiquer de cet art urbain sont très bien évoqués.

Merci pour cette lecture !

   Pouet   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

Je salue le traitement d'un thème pas forcément si courant en poésie.
J'avoue que sans l'exergue je n'aurais peut être pas décelé immédiatement de quoi il s'agissait.

Peut-être manque-t-il l'évocation de la traque, de la clandestinité ou bien de la recherche d'endroits inaccessibles, ou encore les territoires, la "guerre" des crews, enfin quelques termes plus "technique" style bombe ou posca (plus que le pinceau) ....
Même si il est évidemment compliqué de tout caser dans un poème j'aurais peut-être aimé ressentir plus de tension au-delà de l'éloge, moins de "manichéisme", plus d'aspérités.... mais je ne suis pas certain de m'exprimer clairement.

Belle trouvaille en tout cas que ce quatrième vers--à mon sens le plus fort du poème-- cette lézarde s'ouvrant silencieuse à la béance du cri.
Le dernier vers aussi, polysémique, séduit.

Un bon moment de lecture.

Bien à vous

   Miguel   
5/1/2021
 a aimé ce texte 
Un peu
Désolé de venir faire le grincheux et de pousser ma fausse note dans ce concert de louanges. Faire croire au premier gribouilleur venu qu'il est un artiste, c'est l'inciter à aller saloper les murs des autres. Il ne suffit pas d'être rebelle pour avoir du génie. Cela étant le poème est fort beau et le talent de Myo me semble digne d'une plus noble cause. J'ai toujours été un peu réac, et ça ne s'arrange pas avec l'âge.

   Anonyme   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le sujet est une horreur pour moi. Les graffitis ou tags n'ont rien à voir avec l'art. On ne s'exprime pas sur les murs, on les salit.

-Le premier quatrain est splendide.
-J'aurais préféré au deuxième :"qu'il fait pleurer les rimes'
-Les derniers vers des troisième et quatrième doivent être peaufinés.
-J'aurais bien aimé lire une chute du genre :
----S'affirme aussi le choix de quelque main coupable
----Qui déclame ses vers sur un mur de béton.
Voilà pour mes goûts.
Le poème est beau, bien écrit. J'apprécierais que de telles dispositions pour la Poésie soient plus fréquentes.


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