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Poésie néo-classique
Myo : Les mots que l'on ne dit [Sélection GL]
 Publié le 23/07/22  -  19 commentaires  -  882 caractères  -  281 lectures    Autres textes du même auteur

En silence, un cœur bat…


Les mots que l'on ne dit [Sélection GL]



Il m'aurait plu d'oser les mots que l'on ne dit,
Ceux de miel et de feu, chauds comme une caresse,
La voix un peu tremblante et l'esprit plein d'ivresse,
Simplement, sans pudeur, au diable l'interdit.

J'aurais pris votre main pour me donner courage
Et l'éclat de vos yeux pour y poser mes vœux.
Vous n'auriez pas compris, sans doute, mes aveux,
Car il est des serments qu'on ne fait à tout âge.

Mais je sais la douceur, par le don d'un frisson,
Et mon sang garde en lui l'ardeur de ma jeunesse
Dont j'aurais tant voulu vous offrir la promesse
Si le temps n'était pas ce cruel polisson.

Je n'attends rien de vous, ce serait maladresse,
Mais ces mots qu'on ne dit et que je sais par cœur,
Comme des orphelins, sans parent, sans adresse,
Ils sont là, désormais, prisonniers de mon cœur.


 
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   Anonyme   
8/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
La rime cœur/cœur, quand même, j'ai du mal ; idem pour dit/interdit, la similitude est moins flagrante mais il me semble que les mots sont de même racine. Dans trois quatrains sur quatre les rimes féminines sont en "esse", je me demande si c'est volontaire, si oui quelle est l'intention expressive derrière ce choix ; je m'étonne aussi que les rimes soient embrassées dans les trois premiers quatrains, croisées dans le dernier. La rime caresse/ivresse me semble facile car réalisée entre deux mots qui s'appellent l'un l'autre par association d'idées.
De ces différents éléments je retire une impression générale de maladresse formelle dans vos vers, comme un manque de recherche dans l'expression. En outre je trouve le sujet touchant mais des plus rebattus, avec en prime une pointe d'hypocrisie de la part du narrateur ou de la narratrice, qui proclame ne pas dire ce qu'il ou elle, précisément, dit. Je crois qu'il y a un nom pour ce procédé rhétorique, je ne le connais pas.

En résumé, votre poème ne m'a guère convaincue. Je retiens tout de même la qualification de "cruel polisson" pour le temps, elle me semble percutante et juste.

   Queribus   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Un poème tiré au cordeau sans faute de prosodie, avec une ponctuation bien à sa place, dans ce poème au charme délicieusement désuet notamment au travers du vouvoiement. Histoire de pinailler un peu(il faut bien trouver quelque chose!), j'ai noté une rime à l'hémistiche dans:

Et l'éclat de vos yeux
pour y poser mes vœux (mais pas de quoi fouetter un chat)

À part ça, de la très belle ouvrage et un bon moment passé à vous lire.

Bien à vous.

   Anonyme   
13/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour

Un très beau texte tout en retenue sur les non-dits.

J'aime bien le cruel polisson pour adjectiver le temps, c'est tellement
vrai.
J'aime moins l'hémistiche : qu'on ne fait à tout âge, il me semble
qu'il manque un mot mais c'est peut-être une ellipse.

Un très beau quatrain ultime, également.

Peut-être que l'auteur a eu peur des 2 coeurs à la rime pour une parution classique ?

Hananké en E.L.

   poldutor   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
Voila un beau poème adressé à une jeune fille par probablement un homme d'âge mûr. Cet amoureux transi, regrette le temps de sa jeunesse où ses mots seraient reçus avec plaisir...malgré son expérience, il n'ose pas se déclarer de peur de n'être pas compris :

"Vous n'auriez pas compris, sans doute, mes aveux,
Car il est des serments qu'on ne fait à tout âge."

il a la nostalgie de ces moments où:

"La voix un peu tremblante et l'esprit plein d'ivresse,
Simplement, sans pudeur, au diable l'interdit.

J'aurais pris votre main pour me donner courage
Et l'éclat de vos yeux pour y poser mes vœux."

C'est beau et triste à la fois!

Techniquement cette poésie frôle le classique sans ce dernier quatrain où les rimes embrassées se changent en alternées.
Je me suis permis une petite liberté en réécrivant (à peine) ce dernier quatrain :

"Je n'attends rien de vous, ce serait maladresse,
Mais ces mots qu'on ne dit et qui font mon bonheur,
Ils sont là, désormais, prisonniers de mon cœur.
Comme des orphelins, sans parent, sans adresse"

Bien sûr ce n'est qu'une suggestion, vous seul êtes juge de votre travail.
Cordialement.
poldutor en E.L

Édition : je vois que vous avez changé bonheur pour cœur, ma petite liberté n'a plus lieu d'être.
Cordialement

   Anonyme   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Ah, les mots qu’on ne sait dire, qu’on ne peut dire, qu’on n’ose dire ou qu’on a peur de dire. Un thème universel pour la communication entre les êtres humains car sans la parole nous ne sommes que peu de chose. Je regrette le côté un poil prosaïque des formulations et plus encore ce vouvoiement qui crée une distance qui m’empêche de croire à ces aveux. C’est dommage, j’ai le sentiment qu’un « tu » aurait donné davantage de force évocatrice au poème. Mais c'est un choix personnel, on peut tout aussi préférer le "vous". Certaines rimes un peu attendues nuisent également à mon ressenti. (maladresse/adresse) ou par trop évidentes caresses/ivresse. Quant aux deux cœurs de la dernière strophe, j'aime à penser que c’est une étourderie. En résumé, avec un peu plus de subtilité et d’acuité, cette poésie gagnerait ses lettres de noblesse.

Merci pour la lecture

Anna

   Anonyme   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,

Il est des mots, des aveux qu'on ne peut dire par timidité, pudeur ou peut-être par la différence d'âge , qui pour certains est un frein.
Je penserais plus à la timidité .
J'aime l'emploi du vouvoiement, qui peut-être était employé à l'époque entre les protagonistes, la pudeur et l'élégance des alexandrins.
Un sentiment jamais avoué, de mots gardés au fond de soi mais si joliment couchés sur le papier .
Des regrets de ne pas avoir su ou osé lui dire.
Une très belle lecture

La rime courage/âge serait-elle la cause d'un classement en néo?

   Miguel   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je ne vois pas ce qui techniquement empêche ce poème de figurer en classique. Bien sûr il y a la rime en "coeur", mais dans la première occurrence il s'agit d'un expression lexicalisée, donc le sens du mot est différent de celui de la deuxième occurrence ; ce n'est pas ce qui se fait de mieux en matière de rime, mais ce 'est pas rédhibitoire.
Pour le reste, commençons par une petite réserve : la négation en "ne" sans "pas" me semble artificielle, désuète et affectée.
Sinon j'aime bien cette tonalité en mode mineur, ce murmure, ce soupir d'amour. Il y a là un lyrisme d'autant plus fort qu'il est contenu dans son expression. Les vers sont mélodieux ; la poésie doit toujours être chant : objectif atteint.

   Jemabi   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beau poème, d'autant plus touchant qu'il est écrit sans fioritures ni effets. La crainte de dévoiler son cœur, cette pudeur naturelle qui nous freine, est un thème universel dans lequel quiconque possède un minimum de sensibilité peut se reconnaître. Les quelques facilités de rimes relevées dans les commentaires précédents n'entament en rien la force qui se dégage de l'ensemble. Une belle réussite

   Provencao   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

"Je n'attends rien de vous, ce serait maladresse,
Mais ces mots qu'on ne dit et que je sais par cœur,
Comme des orphelins, sans parent, sans adresse,
Ils sont là, désormais, prisonniers de mon cœur."

J'ai beaucoup aimé ces mots prisonniers, ce silence presque imposé, dans un silence qui pèse entre les mots, et qui sont un fort agent de sens...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Myo
Je vous aimais, Vous peut-être de même ? j'aurais tant voulu vous dire ces mots qu'on ne dit pas... Vous peut-être de même ?
Le temps a passé, nos chemins se sont séparés, et ces mots que mon coeur bat en cadence en moi, y resteront enfouis pour mon grand malheur...
NB il est des gens comme cela ; qui n'osent pas, alors que tout près d'eux se tient l'élu ( e ) de leur coeur ! Mais c'est plus fort que soi, ça ne veut pas sortir !
J'aime aussi ce vouvoiement, d'abord il empêche les hiatus ( tu es... ) et je ne tutoyais pas facilement, même qui j'aimais infiniment !
Quand on m'entend parler de mes amoures, on pourrait songer " quel Don-Juan ! " que nenni ; je les aimais... sans oser leur déclarer ma flamme ! au point que des décennies plus tard, retrouvant " l'objet de mes tendres tourments " apprenant ces mots tus, me dit " je n'aurais jamais cru... "
Votre poème est beau de simplicité, et tant se reconnaîtront au creux de vos vers !
la seconde strophe m'émeut particulièrement ! et la dernière est comme un reliquaire, où dort un secret si précieux.
à part le 7e vers, dont je ne sais si " n'auriez " se dit en diérèse ou synérèse, je vois des alexandrins parfaits ( au final, " coeur et coeur " au sens différent, heurtera peut-être les puristes ? )

   Cristale   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,

Ce poème est très joli, le langage élégant, soutenu.
Les deux "coeur" à la rime ne me choquent pas, leur signification diffère en ce sens que la locution adverbiale"par coeur" exprime "de mémoire".
Celle-ci fait référence au fait qu'autrefois il était admis que le coeur constituait le siège de la mémoire. Apprendre "par coeur"signifie connaître sur le bout des doigts.

Les regrets du non-dit, un poids terrible qui se change parfois en remords et le remords, ça vous ronge le coeur.

Un thème finement esquissé qu'il m'a plu de lire avec vos mots délicats.

Merci Myo

   Mintaka   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,
Nous sommes dans le pur mouvement romantique avec l'exacerbation des sentiments, du lyrisme et le "je" permanent. Ce romantisme dénoncé par les parnassiens mais que je trouve pour ma part si plaisant à l'oreille autant par la douceur des expressions que la tendresse qui s'en dégage.
En bref j'ai apprécié le goût suranné de votre poésie.
Au plaisir d'en decouvrir d'autres..

   Anonyme   
23/7/2022
Une femme inaccessible, fantomatique, évanescente, fascine le poète (mot que j'utilise pour appeler le narrateur d'un poème). C'est à peine s'il ose imaginer le geste qu'il aimerait faire vers elle. Une trouvaille, ces mots sans adresse et donc en prison et la dernière strophe contient tout le sens suggéré par le titre. L'emploi du mot de polisson pour qualifier le temps est décalé et jure, ce n'est pas assez tragique pour le tableau ici dépeint.

   EtienneNorvins   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'avoue : ce n'est pas de vous mon préféré poème... C'est émouvant mais lisse, un chouilla trop "gentillet" ("ce cruel polisson" moi, ne passe pas... ; et ces mots sont finalement, sagement des "prisonniers" - ils ne déchirent même pas ce coeur ?). Il manque le petit grain, le petit bris qui vous retourne à l'intérieur... Mais je vais me consoler, en allant relire A l'heure des voyages ou Restons amants...

   senglar   
23/7/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Myo,


Et l'on a envie de se taire, de respecter cette immense pudeur. C'est une ambiance, une tonalité, une couleur très pré milieu XXè, avant les années 50, période 35-40 et 40-50 avec un petit débordement, une queue de comète. J'ai pensé immédiatement à Jean Sablon :
"Vous, qui passez sans me voir
Sans même me dire bonsoir
Donnez-moi un peu d'espoir ce soir
..."
J'ai pensé à Lucienne Boyer :
"Parlez-moi d'amour
Redites-moi des choses tendres
Votre beau discours
Mon coeur n'est pas las de l'entendre
Pourvu que..."
J'ai pensé à Rina Ketty, à Patachou, à Jacqueline François, à André Claveau et puis je me suis arrêté de penser à... Sinon je n'écrivais pas ce com.
Ceux qui aimaient alors n'étaient pas des freluquets, il n'y a qu'à voir les films de cette époque. Plus très mûrs les tourtereaux. On peut comprendre pourquoi Ginette Leclerc quitte Raimu pour son beau berger. Mais on avait les mots que l'on n'a plus forcément aujourd'hui.

Ici il y a la pudeur de l'âge mais le coeur est très beau. On glisse sur du velours. C'est magnifique ! C'est sublime ! On n'en veut même pas au temps "ce cruel polisson". On a ici l'apex du phrasé amoureux, de l'amour tendre et a contrario la lionne encagée.

Que le sang ardent soit avec vous !

   Curwwod   
24/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Que voila un joli poème plein de retenue et de tendre mélancolie. Le thème ne peut pas ne rien signifier pour un homme d'âge avancé qui éprouve encore des émotions et des désirs de jeune homme, qui sait y résister et exprime son renoncement avec beaucoup de douceur. Je ne m'embarquerai pas dans l'analyse des "maladresses supposées" relevées, sans doute à juste titre: l'émotion est présente, la tonalité générale d'une grande tendresse et d'une retenue de gentleman.

   widjet   
24/7/2022
 a aimé ce texte 
Pas
Désolé, mais pour ma part, je n'ai pas été séduit par cette assez plate confidence qui, d'un point de vue formel, manque d'audace et d'originalité.

Bref, j'ai trouvé ça assez quelconque.

W

   Lebarde   
25/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Myo

J’arrive peut être un peu tard, mais vous savez ce que c’est, les balades, la chaleur, la plage oui surtout la plage; en vacances on n’a le temps de rien….
Je ne voulais pourtant pas manquer de placer mon petit mot sur ce joli poème qui traite plaisamment de ceux qu’on a pas oser dire quand il fallait au bon moment, mais qu’on sait « par cœur » et garde
« comme des orphelins, sans parents, sans adresse … prisonniers de nos coeurs »
Comme vous le prétendez si bien.
Belle écriture, élégante et tendre que j’aime bien!
Une petite moue de ma part concernant les négations « incomplètes « utilisées à deux occasions.

Joli poème, je confirme.

Lebarde

   Anje   
3/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème est joli comme un cœur, plein de tendresse, de douceur. Je dirais à son adresse que son intérieure ivresse n'est pas maladresse ni promesse mais douce caresse.

J'aime beaucoup le frisson que j'en garde.


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