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Poésie néo-classique
Myo : Lorsque tremble l'hiver
 Publié le 24/02/21  -  11 commentaires  -  1058 caractères  -  210 lectures    Autres textes du même auteur

"Pour le moment, il voulait faire comme tous ceux qui avaient l'air de croire, autour de lui, que la peste peut venir et repartir sans que le cœur des hommes en soit changé."
La Peste d'Albert Camus


Lorsque tremble l'hiver



Las ! Nous avions pourtant construit de hauts remparts,
Cultivé la patience et le secret des bulles,
En saluant du coude Irène, Émile ou Jules,
Même appris le sourire au brillant des regards.

Nous nous sentions sereins, à l’abri des bourrasques,
De ce mal invisible aux funestes échos.
Il a suffi d’un rien, de simples quiproquos,
Pour que tremble l’hiver, à l’affût, sous les masques.

Dans l’amer de la nuit, j’avance sans jalon,
Sans regarder plus loin que le bout de mes forces,
Luttant à déjouer les intentions retorses
De l’indicible enfer d’un avenir félon.

Mes mots n’ont plus de sens, étouffés par la rage,
La crainte et la tristesse. Ils sont nus, sans valeur,
Ne pouvant retenir le flot de la douleur
Qui me suit, pas à pas, d’un macabre sillage.

Si je reviens de là, si j’apprends le chemin,
Dans la pâle lumière où le jour fait surface,
Je ne sais si mon chant recouvrera la grâce,
Quand la dame à la faux me lâchera la main.


 
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   inconnu1   
7/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Oups n'y a t'il pas un ver félon pour du classique : "luttant à déjouer les intentions retorses". Deux diérèses dans le même ver et non traitées pareillement? Ce qui nous ferait basculer dans le contemporain.

Sinon l'intenti-on était belle, une prosodie recherchée. J'aime particulièrement la 4eme strophe.

Sur la thématique, COVID quand tu nous tiens. Et quelles séquelles sociales à long terme quand tout sera terminé. Notre société en sera t-elle profondément changée? Une question d'actualité.

bien à vous

   Lebarde   
8/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Dans ce poème de belle tenue présenté en classique,

( attention cependant aux synérèses/diérèses sur "patience" et "intentions", qui, à en croire le Littré, pourraient donner treize syllabes aux vers concernés et exclure de la catégorie),

vous abordez le problème de notre seule actualité du moment, qui sème le désarroi, l'impuissance, la crainte, le colère, l'indignation dans le monde entier.

Pourtant vous traitez le sujet avec infiniment, de tact, de sobriété, de mesure, de rage contenue et globalement avec beaucoup de poèsie:

"Las ! Nous avions pourtant construit de hauts remparts,
Cultivé la patience et le secret des bulles"

"Il a suffi d’un rien, de simples quiproquos,
Pour que tremble l’hiver, à l’affût, sous les masques."

Je ne sais si mon chant recouvrera la grâce,
Quand la dame à la faux me lâchera la main"

Voilà une série de beaux vers que j'aime bien.

Joli et sérieux travail que j'apprécie.
Merci

En EL

Lebarde

   Miguel   
12/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Quelques belles trouvailles, les vers 10, 12 et 19, le sourire au brillant des regards, mais quelques vers maladroits, qui sonnent mal (question de sonorité ou de rythme, construction prosaïque ou image faible), vers 8, vers 7 quels quiproquos ? le deuxième hémistiche du vers 14 ... Ce ne sont que des impressions personnelles. Mais les plus puristes sourcilleront à la synérèse de "intentions" et à la rime "surface-grâce".

   Donaldo75   
13/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème fort bien construit sur un thème que je trouve d'actualité, voici comment je résume mon impression de lecture. Le "nous" et le "je" sont habillement maniés pour rendre l'ensemble mieux incarné. Le dernier quatrain prononce l'oraison finale et ce de manière remarquable.

Bravo !

   papipoete   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Myo
Face à la " bête immonde ", nous nous étions protégés, derrière des remparts, derrière des masques, et entre nos murs restions cloitrés !
Nous sommes au milieu d'un hiver qui n'en finit pas, dont le maître tient une faux à la main ; si nous en réchappons, retrouverai-je le goût de chanter ?
NB pour que l'auteure soit aussi inquiète, et désemparée, faut-il se dire que l'on n'en a pas fini ( si cela doit finir un jour ) avec ce mal du Pangolin ( on ne pouvait pas le laisser tranquille dans sa forêt ! )
Funestes vers de la plume de qui soigne, réconforte, fait guérir...
mais dans l'ultime strophe, où le désespoir est si fort, je sais qu'à nouveau résonnera le chant, éclatera le rire... un beau jour !
l'avant-dernier quatrain est mon passage préféré !
techniquement, des bons dodécasyllabes
dans la 4e strophe ( au 2e vers , entre TRISTESSE et ILS, l'élision du E, à cause du point, est difficile ! )
dans la dernière, la rime " surfACE et grâce " font débat en raison de leur sonorité " a pointu " et " a pesant ", mais peut-être que définitivement on n'en parlera plus !
mais ce ne sont là que détails mineurs !

   Anonyme   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
-Me prendra par la main- serait plus logique, à mon avis. Les prénoms cassent un peu la poésie contenue dans le reste du texte. Mais en néo je pense qu'on ne saurait reprocher la moindre faute. La plume paraît encline au classique, plutôt qu'à ses succédanés. Pour résumer, je dirais tout le plaisir que j'ai eu à lire et à relire ce poème.

   Angieblue   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
c'est un très beau poème d'actualité, très inspiré, sur le mal qui nous frappe.
J'ai trouvé très réussies les strophes 1, 3 et 5 avec "le secret des bulles", "le sourire au brillant des regards", "l'avenir félon" et enfin la chute:
"Je ne sais si mon chant recouvrera la grâce,
Quand la dame à la faux me lâchera la main."

Par contre, je n'ai pas compris la virgule à la fin du v.4 puisque "de ce mal" se rattache à "bourrasques".

Sinon, je ne vois pas trop à quoi renvoie les "simples quiproquos" du V.6, ni le sens global de l'ensemble créé par les vers 6 et 7.

"Il a suffi d’un rien, de simples quiproquos,
Pour que tremble l’hiver, à l’affût, sous les masques."
Comment l'hiver peut-il être à "l'affût" sous les masques?

Excepté ces quelques détails, j'ai aimé la poésie contenue dans ces vers et l'émotion qui s'en dégage.

   Robot   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il n'est que cette expression que je trouve inadéquate et peu agréable: "dans l'amer de la nuit." Il me semble que l'impression de perte de repère pouvait être mieux amener.

Mais l'auteure est parvenu à rédiger un poème sur ce sujet sans tomber dans le pathos.
Et qui plus est sans oublier que nous sommes en poésie, c'est a dire en utilisant au mieux les codes du néoclassique pour nous donner un texte qui évoque et retient.

   hersen   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve très fort d'avoir écrit un si bon poème sur ce sujet, sans que ne nous traverse l'idée de pathos, de s'apitoyer sur soi.

Tout est dit sur le coup de massue, sur l'incertitude, mais il faut penser que nos chants recouvreront la grâce.

"appris le sourire au brillant des regards" : c'est très bien exprimé; j'ai remarqué que l'on apprend, depuis le temps, à reconnaître effectivement les gens à leurs yeux, et aussi à leur voix.

j'ai aimé lire ce poème, cela en quelque sorte donne de l'universalité à notre fatigue de cette situation.

Merci Myo !

   Cristale   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Il fallait l'écrire, sortir les cris de l'étranglement, noircir la page pour attraper un reste de lumière.

La dame à la faux on aura sa peau !

Techniquement je ne remuerai pas la plume dans la diérèse.

Un écrit lancinant.
Merci Myo.

   Anonyme   
1/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La concision.
C'est clair, fluide en laissant le lecteur envisager le sens profond du texte.
Pour ma part je ressens la peur d'un malade de la Covid, qui pense que, même s'il s'en sort, le traumatisme subi ne s'effacera pas. Un proche, peut-être emporté par ce virus.
Tout un scénario dramatique produit par les mots simples et un style particulier qui m'ont charmé.


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