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Poésie classique
Myo : Pica pica
 Publié le 22/09/21  -  16 commentaires  -  1065 caractères  -  255 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques mots inspirés d'un réveil matinal.


Pica pica



Ainsi qu’un jeune coq, si tôt elle jacasse,
Sortant de sa torpeur le village engourdi
Qui s’ébroue et s’étire, encore abasourdi,
D’un songe tout empreint des cris qu’elle ressasse.

Arborant son habit de fier avocaillon,
Au bagou malvenu quand s’ouvre la séance,
Que diable conte-t-elle ? En son bec, la béance
Fait naître tant de bruit qu’on rêve de bâillon.

Dans le vieux bourg elle a toujours mauvaise presse,
Bien adroite voleuse aux méfaits sans remords,
On la blâme, tout bas, d’augurer quelques morts
Pour peu que son claquet s’anime avec adresse.

La bavarde taquine, en haut de son perchoir,
S’agite et bat de l’aile aux jeux des pantomimes.
Sans gêne, elle se rit, la commère des cimes,
De ce monde d’en bas où sa verve va choir.

Soudain, l’arbre m’observe, assise sur les grumes,
Quand se tait le raffut des joyeux tourbillons.
La pie au ventre blanc, sous les premiers rayons,
Est un grand œil brodé de très longs cils de plumes.


 
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   Anonyme   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Tiens, je ne voyais pas du tout la pie comme un oiseau bruyant… Vos vers ne correspondent pas à grand-chose de vécu pour moi, toutefois j'en apprécie la vivacité qui me semble bien accordée au sujet. Jolis deux derniers vers à mon avis ; les rimes m'ont bien plu aussi, solides et pas banales. Peut-être un poil trop riches par endroits à mon goût, dans la mesure où cette richesse apporte selon moi une certaine pesanteur (au vu du sujet). Bon rythme trouvé-je, assuré.

   Lebarde   
5/9/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Dès les premiers vers, la fin est annoncée et la pie découverte.
Comme vous je n’apprécie guère cet oiseau, au joli plumage certes, mais bruyant et jacassant, envahissant, pilleur de mangeoires et de nids, voleur, qui mange sans aucune retenue les œufs et les jeunes oiseaux et décime ainsi merles, grives, verdiers et même pigeons et tourterelles dont les nids sont mal protégés.
C’est un oiseau que je ne supporte pas dans mon jardin et fais en sorte, mais souvent en vain, de l’en chasser.
Vous n’aimez guère ce volatile ( enfin je le pense) mais vous le décrivez si bien avec tellement de précision et de détails que vous avez dû longuement l’observer en fin naturaliste que vous êtes à coup sûr. Bravo c’est superbe.

Quant à la forme, magnifique.
Un poème classique de la plus belle écriture, fluide, poétique à souhait, sans aucune faille. L’oeuvre d’un(e) auteur(e) qui connaît parfaitement son affaire et maîtrise à merveille son art.

Tout ce que j’aime et regrette de ne pas lire plus souvent ici.

Merci pour ce joli poème sans prétention écrit avec des mots simples et bien choisis, qui m’a enthousiasmé.

En EL
Lebarde

   inconnu1   
12/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne dirai que Bravo. Ayant recueilli une pie tombée du nid, je ne peux que me souvenir de ces instants magiques où elle venait roucouler sur mon épaule en s'attaquant à mes oreilles. Malheureusement très vite, sa mauvaise habitude de rentrer dans les maisons pour en extraire tout ce qui l'attirait lui a sans doute coûté la vie.

Mais, parlons de votre poème : technique maitrisée, rimes riches, un brin d'humour, des figures de style, quelques mots rares, il y a tout pour plaire.

Bien à vois

   Donaldo75   
13/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’ai trouvé ce poème très bien tourné, une réussite entre la fable et la satire. Les vers sont rythmés, s’envolent sans rester plombés par de la rime pour de la rime, par de la métrique pour de la métrique. C’est la force de la forme classique quand elle est vue comme un vecteur littéraire et non un ensemble de règles à respecter comme le code de la route en restant les bras bien droits sur son volant. Du coup, le fond prend de l’ampleur, peut être interprété à différents niveaux, au profit de l’imagination du lecteur en cela bien aidé par l’auteur(e).

« La bavarde taquine, en haut de son perchoir,
S’agite et bat de l’aile aux jeux des pantomimes.
Sans gêne, elle se rit, la commère des cimes,
De ce monde d’en bas où sa verve va choir. »

Comment ne pouvais-je pas citer ce savoureux quatrain qui confirme mon impression de lecture, illustre mon commentaire et enchante mes neurones ?

Bravo !

   papipoete   
22/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
bonjour Myo
" j'ai bien dormi, et je tiens à le faire savoir alentour, même à ce coq de bassecour qui fait son malin devants ses belles ! Je n'ai pas de cause à plaider du haut de mon perchoir, mais prépare ma défense quand je serai accusée du vol de quelque objet brillant, nonchalamment posé sur un rebord de fenêtre ! "
NB entre le merle réveillé de bonne heure, qui fait la causette avec son cousin à 100 mètres de là ; le ténor du poulailler et autre décibels mal venus, il y a de quoi être courroucé d'être tiré du sommeil réparateur ( d'un dimanche où le réveil ne doit pas sonner ! )
La pie " voleuse " sous la plume de l'auteure, se fait commère sympathique, à qui elle pardonne quand resplendit son noir plumage...
Moi, qui me fait le chantre de flore et faune sauvage, souris à vos vers, songeant que ce volatile ne m'inspira point jusqu'à présent, car trop discrète autour de chez moi !
La seconde strophe est comique ( avec ce rêve de bâillon ) ; qui pourrait être l'avocat général ?
le dernier vers très imagé, clôt à merveille ce joyeux récit !
comme " d'habitude ", des alexandrins au classique sans faille !

   Anonyme   
22/9/2021
Bonjour

Les pies font un raffut du diable, surtout lorsqu'elles ont des petits
et qu'elles repèrent un chat traînant dans leur coin.
Quelques belles images :

L'habit de fier avocaillon
La commère des cimes, entre autres.

J'aime beaucoup la comparaison de l'ultime quatrain avec un oeil
même si le dernier vers, magnifique par ailleurs, soufre un peu
de ce "très" chevillard.

Un très bon texte dans son ensemble.

   Anonyme   
22/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Myo,

Chez moi, c'est l'invasion de pies
Non seulement elles nous chipent les cerises avant qu'on aie le temps de les ceuillir, mais en plus elles font un bazarre pas possible .
Cette réputation de pie-jacasse et de chipardeuse est bien rendue dans cette poésie amusante, agrémentée de bien belles images et dont la forme classique est respectée.

   Miguel   
22/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau chant, où il me semble que l'ironie ne saurait se défendre d'une certaine bienveillance pour cet oiseau casse-pieds et voleur. On n'écrit pas si bien sur un sujet que l'on déteste. Vers mélodieux et images ingénieuses, j'adore l'arbre qui regarde.

   solo974   
23/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Myo,
Ces "quelques mots inspirés d'un réveil matinal" m'ont beaucoup plu.
J'ai particulièrement apprécié que le champ lexical du bruit ("jacasse", "cris", "bagou", "conte", "bruit", "claquet", "bavarde", "commère", "verve") soit très développé : cela confère en effet à votre texte une unité poétique indéniable.
Les deux derniers vers m'ont également séduite.
Bravo à vous !

   Robot   
23/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
La pie impose sa présence comme un personnage de théâtre en usant de tout ce que son verbiage permet de nuances. Dans ce poème elle occupe la place comme une jeune première provocante "aux jeux des pantomimes".

C'est un animal que je trouve fort intéressant, pas vraiment farouche quand elle vient voler les graines déposées sur mon balcon d'où elle expulse moineaux et mésanges. Mais je l'aime bien. Elle a de l'audace jusqu'à provoquer les corbeaux dans des combats aériens que j'observe lorsqu'elle craint pour sa nichée.

Lire ce poème bien composé dont le récit fluide m'a de suite retenu a été un réel plaisir .

   plumette   
23/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quand le classique est, comme ici, au service d'un portrait fouillé, je m'en délecte.

Un plaisir supplémentaire de lire à voix haute ces quatrains en alexandrins.

je ne verrai plus la pie du même oeil, avec "son habit de fier avocaillon" et j'apprécie que le poème se termine sur un nouveau regard, plus indulgent et très poétique de cet animal souvent décrié.

Merci pour ce partage

   Cristale   
23/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Myo,

J'aime bien la beauté des pies, leur élégante livrée, je les aime un peu moins quand elles pillent les nids pour croquer les oisillons. On lui prête de bas-instincts qui ne sont que ce dont la nature l'a dotée dans le seul but de la reproduction mais elle est, comme le corbeau, relativement intelligente et s'attache à la main qui l'aura nourrie et élevée sans cage.

Quelques réserves, puisqu'on est en classique, sur quelques détails techniques, sans doute à cause de mes propres exigeances.

Je ne parviens pas à visualiser le dernier vers.

Un poème attachant qui nous fait entendre le ramage, pour ne pas dire le tapage, d'une oiselle au bien joli plumage.

Merci Myo.

   Queribus   
25/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Pauvre pie dont on ne connait que les mauvais côtés mais, O miracle, voilà qu'une superbe plume la célèbre en ce jour avec un certain humour et même une certaine tendresse sous-jacente, le tout dans une prosodie parfaite et si rare de nos jours; l'ensemble est dit dans des mots simples et un langage compréhensible pour tous. Du grand art qui témoigne d'une longue pratique du vers classique. Vous pouvez nous en faire d'autres de cette qualité-là.

Bien à vous.

   EtienneNorvins   
25/9/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Merci pour ce joli 'sur le vif', où résonnent des échos de Rossini ou d'Hergé ! Et votre pie n'étant au final que faussement malsonnante, je préfère entendre 'ourlé' plutôt que 'brodé' au dernier vers !
Respectueusement,

   Atom   
25/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Il y a au départ de ce poème une approche assez "néo-rurale" qui pourrait agacer car je pense de suite à certains articles où il était question de citadins nouvellement installés à la campagne se plaignant du chant du coq (voire aussi du son des cloches...)
On peut aussi parler de la pie "urbaine" (très aussi à l'aise en ville) dont le jacassement est certainement moins insupportable que certaines résonnances d'appartements.
Question de points de vue.
Elle semble par ailleurs plus ou moins réhabilitée dans les dernières strophes mais vous la décrivez le mieux en ces vers :
"Sans gêne, elle se rit, la commère des cimes,
De ce monde d’en bas où sa verve va choir"

   Myo   
27/9/2021


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